canonisation de sainte Bernadette Soubirous

canonisation de sainte Bernadette Soubirous


Aujourd’hui nous rappelons la canonisation de sainte Bernadette Soubirous, originaire de Lourdes qui a eu lieu le 2 juillet 1933.

Le XIXe siècle devait pourtant, après la tourmente révolutionnaire, être à bien des titres le siècle des prédilections mariales. Pour ne citer qu’un fait, qui ne connaît aujourd’hui la «médaille miraculeuse?»

Révélée, au cœur même de la capitale française, à une humble fille de S. Vincent de Paul que Nous eûmes la joie d’inscrire au catalogue des Saints, cette médaille frappée à l’effigie de « Marie conçue sans péché » a répandu en tous lieux ses prodiges spirituels et matériels.

Et quelques années plus tard, du 11 février au 16 juillet 1958, il plaisait à la Bienheureuse Vierge Marie, par une faveur nouvelle, de se manifester sur la terre pyrénéenne à une enfant pieuse et pure, issue d’une famille chrétienne, laborieuse dans sa pauvreté.

« Elle vient à Bernadette, disions-nous jadis, elle en fait sa confidente, la collaboratrice, l’instrument de sa maternelle tendresse et, de la miséricordieuse toute-puissance de son Fils, pour restaurer le monde dans le Christ par une nouvelle et incomparable effusion de la Rédemption » (Discours du 28 avril 1935 à Lourdes).

Les événements qui se déroulèrent alors à Lourdes, et dont on mesure mieux aujourd’hui les proportions spirituelles, vous sont bien connus. Vous savez dans quelles conditions étonnantes, malgré railleries, doutes et oppositions, la voix de cette enfant, messagère de l’Immaculée, s’est imposée au monde.

Vous savez la fermeté et la pureté du témoignage, éprouvé avec sagesse par l’autorité épiscopale et sanctionné par elle dès 1862. Déjà les foules étaient accourues, et elles n’ont pas cessé de déferler vers la grotte des apparitions, à la source miraculeuse, dans le sanctuaire élevé à la demande de Marie.

C’est l’émouvant cortège des humbles, des malades et des affligés; c’est l’imposant pèlerinage de milliers de fidèles d’un diocèse ou d’une nation; c’est la discrète démarche d’une âme inquiète qui cherche la vérité …

« Jamais, disions-nous, en un lieu de la terre, on n’a vu pareil cortège de souffrance, jamais pareil rayonnement de paix, de sérénité et de joie! » (ibid.) Jamais, pourrions-nous ajouter, on ne saura la somme de bienfaits dont le monde est redevable à la Vierge secourable!

Ces cent années de culte marial, au surplus, ont en quelque sorte tissé entre le Siège de Pierre et le sanctuaire pyrénéen des liens étroits, qu’il nous plaît de reconnaître. La Vierge Marie elle-même n’a-t-elle pas désiré ces rapprochements?

« Ce qu’à Rome par son Magistère infaillible le Souverain Pontife définissait, la Vierge Immaculée Mère de Dieu, bénie entre toutes les femmes, voulut, semble-t-il, le confirmer de sa bouche, quand peu après elle se manifesta par une célèbre apparition à la grotte de Massabielle. » (Décret de Tuto pour la Canonisation de Sainte Bernadette, 2 juillet 1933).

Certes la parole infaillible du Pontife romain, interprète authentique de la vérité révélée, n’avait besoin d’aucune confirmation céleste pour s’imposer à la foi des fidèles. Mais avec quelle émotion et quelle gratitude le peuple chrétien et ses pasteurs ne recueillirent-ils pas des lèvres de Bernadette cette réponse venue du ciel: « Je suis l’Immaculée Conception! »

De la Lettre encyclique de PIE XII « le Pèlerinage de Lourdes » 2 Juillet 1957