Saints Michel, Gabriel et Raphaël

Saints Michel, Gabriel et Raphaël

L’Église célèbre les trois archanges dont la sainte Écriture révèle les missions et qui, jour et nuit au service de Dieu, contemplent sa face et ne cessent de le glorifier. (Martyrologe romain)

Saint Michel terrassant le Diable par Francisque Duret -Fontaine Saint-Michel de Paris.
Saint Michel terrassant le Diable par Francisque Duret -Fontaine Saint-Michel de Paris.
Annonciation - Fra Angelico 1387-1455 Tempera sur bois Florence
Annonciation – Fra Angelico 1387-1455 Tempera sur bois Florence
Saint Raphaël et Tobie |O.D.M pinxit
Saint Raphaël et Tobie |O.D.M pinxit

Saint Michel, Saint Gabriel et saint Raphaël. Les anges, serviteurs et envoyés de Dieu, sont très présents dans la Bible, depuis celui qui réconforte Agar au désert (livre de la Genèse 16. 7) jusqu’à celui qui mesure la Jérusalem céleste (Apocalypse 21. 17).

Parmi eux, trois sont particulièrement personnifiés. Ce sont des archanges, comme des chefs des anges, selon les termes de saint Paul (1ère Thessaloniciens 4. 16) et de Jude (Jude ch. 9). Michel, (« qui est comme Dieu? ») est le prince des anges. Il joue un rôle décisif (Apocalypse 12. 7 à 9). Gabriel (« Force de Dieu ») est le messager par excellence, notamment lors de l’Annonciation (Luc 1. 19 et suivants). Raphaël (« Dieu a guéri ») accompagne le jeune Tobie et est la figure bienveillante de la Providence de Dieu.  (Nominis)

Petite synthèse sur les anges :

On trouve une synthèse de la doctrine du Magistère à propos du monde angélique dans le Catéchisme de l’Église catholique (CEC 328-336, 350-352).

On y lit, en premier lieu, que «l’existence des êtres spirituels, non corporels, que l’Écriture Sainte nomme habituellement anges, est une vérité de foi» (CEC 328). «De tout leur être, les anges sont serviteurs et messagers de Dieu. Parce qu’ils contemplent « constamment la face de mon Père qui est aux cieux » (Mt 18, 10), ils sont « les ouvriers de sa parole, attentifs au son de sa parole » (Ps 103, 20)» (CEC 329); ils sont des créatures personnelles et immortelles» (CEC 330).

Jésus-Christ n’est pas seulement le centre pour les hommes, mais aussi pour les anges: «Le Christ est le centre du monde angélique. Ce sont ses anges à Lui: « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire avec tous ses anges … » (Mt 25, 31).

Ils sont à Lui parce que créés par et pour lui… Ils sont à Lui plus encore parce qu’Il les a faits messagers de son dessein de salut» (CEC 331). «Ils sont là, dès la création et tout au long de l’histoire du salut, annonçant de loin ou de près ce salut et servant le dessein divin de sa réalisation» (CEC 331).

Ce service des anges se réfère donc au Verbe incarné lui-même et à son Corps sur la terre, l’Église. «De l’Incarnation à l’Ascension, la vie du Verbe incarné est entourée de l’adoration et du service des anges … Ils protègent l’enfance de Jésus, servent Jésus au désert, le réconfortent dans l’agonie, alors qu’il aurait pu être sauvé par eux de la main des ennemis comme jadis Israël. Ce sont encore les anges qui « évangélisent » en annonçant la Bonne Nouvelle de l’Incarnation, et de la Résurrection du Christ. Ils seront là au retour du Christ qu’ils annoncent, au service de son jugement» (CEC 333).

«Toute la vie de l’Église bénéficie de l’aide mystérieuse et puissante des anges» (CEC 334). «Dans sa liturgie, l’Église se joint aux anges pour adorer le Dieu trois fois saint; elle invoque leur assistance …, elle fête plus particulièrement la mémoire de certains anges (St Michel, St Gabriel, St Raphaël, les anges gardiens).

Ainsi, «du début au trépas, la vie humaine est entourée de leur garde et de leur intercession. … Dès ici-bas, la vie chrétienne participe, dans la foi, à la société bienheureuse des anges et des hommes, unis en Dieu» (CEC 336). C’est donc à juste titre que «l’Église vénère les anges qui l’aident dans son pèlerinage terrestre» (CEC 352).

Dans la foi et la charité théologales, les fidèles peuvent avoir une «vie commune» avec les saints anges, les avoir comme vrais amis et établir avec eux une intime collaboration spirituelle en vue de l’actuation du dessein salvifique de Dieu à l’égard de toutes les créatures, assurés, comme ils le sont, de leur coopération à toutes leurs œuvres bonnes.

Cette vie commune et cette collaboration spirituelle des fidèles avec les saints anges exigent évidemment non seulement la foi et l’amour à l’égard des saints anges – et en premier lieu du propre ange gardien –, mais aussi l’application prudente des critères du «discernement des esprits».

On lit à ce propos, dans le Compendium du Catéchisme de l’Église catholique, cette explication tout à fait appropriée: «Comme dans la vision de l’échelle de Jacob – « les Anges de Dieu y montaient et descendaient » (Gn 28,12) – les anges sont des messagers dynamiques et infatigables, qui lient le ciel et la terre.

Entre Dieu et l’humanité, ne règne pas le silence et l’incommunicabilité, mais le dialogue continuel, la communication incessante. Et les hommes, destinataires de cette communication, doivent affiner leur oreille spirituelle, pour écouter et comprendre cette langue angélique, qui suggère de bonnes paroles, de saints sentiments, des actions mi­séricordieuses, des comportements charitables et des relations édifiantes». (p. 230)

La disposition prompte et inconditionnée à servir Dieu avec le secours des saints anges a comme finalité le renouvellement de la vie spirituelle avec leur aide dans les «directions fondamentales» de l’adoration, de la contemplation, de l’expiation et de la mission (apostolat).

Le secours des anges et l’union avec eux permettent aux hommes de mieux vivre la foi et de la témoigner avec une plus grande force et conviction. Les saints anges, en effet, contemplent conti­nuellement la face de Dieu (cf. Mt 18,10) et vivent en constante adoration.

Ils peuvent donc illuminer de façon particulièrement efficace les fidèles qui s’ouvrent consciemment à leur action et les aider ainsi à contempler dans la foi les divins mystères: Dieu lui-même et ses œuvres (theologia et oikonomia (cf. CEC 236)), à progresser ainsi dans la connaissance et dans l’amour de Dieu, à demeurer en sa présence et à s’adonner à une adoration particulièrement respectueuse et aimante, travaillant ainsi à une plus grande glorification de Dieu.

De même que le Seigneur Jésus-Christ lui-même a été conforté par le Père céleste à travers le ministère d’un ange pour supporter sa passion rédemptrice (cf. Lc 22,43), de même ceux qui comptent sur l’aide des saints anges pour suivre le Christ dans la charité expiatrice pour le salut et la sanctification des âmes, et particulièrement de celles des prêtres.

C’est pourquoi se célèbre aussi le pieux exercice de la Passio Domini, qui consiste en un temps de prière hebdomadaire (jeudi soir et vendredi après-midi) durant lequel les fidèles s’unissent spirituellement au Rédempteur dans le mystère de sa passion salvifique. Le Christ crucifié et ressuscité est, en effet, le centre aussi bien des hommes que des saints anges.

L’Église donne sa bénédiction à ce qui se caractérise, certes, par une dévotion particulière aux saints anges, mais surtout et essentiellement qui – conformément aux propriétés caractéristiques des anges – est tout orienté à Dieu et au service de Dieu, au Christ Rédempteur, à la croix, à l’Eucharistie, à la gloire de Dieu, au salut et à la sanctification des âmes.

En vérité, la vive conscience de la présence et du secours puissant et mystérieux des saints anges, serviteurs et messagers de Dieu, est en mesure de pousser les fidèles à se consacrer avec confiance à la mission primordiale et substantielle de l’Église: le salut des âmes à la gloire de Dieu.