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Prière à la sainte Famille

Prière à la sainte Famille

Sainte Famille - El Greco 1547-1614 huile sur toile - Cleveland
Sainte Famille – El Greco 1547-1614 huile sur toile – Cleveland

Jésus, Marie, Joseph, Sainte Famille de Nazareth,
vous êtes sur terre le reflet
de l’amour infini du Cœur de Dieu
Veillez avec bonté sur toutes les familles,
que votre amour soit lumière et soutien,
pour les époux, les parents et les enfants.
Jésus, Marie, Joseph,
apprenez à nos familles à vivre selon l’Évangile,
dans le foi et l’espérance, le pardon et l’unité.
Soyez leur secours dans les épreuves de la vie.
Donnez- leur la grâce de se mettre à l’école du Cœur de Jésus.
Veillez sur les familles en difficulté, implorant pour elles
la miséricorde et la tendresse de Dieu notre Père.

Jésus, Marie, Joseph, bénissez nos familles,
gardez- les dans la fidélité de l’amour.
Qu’elles soient le lieu où puissent naître
et s’épanouir de solides vocations
de prêtres et de consacrés à Dieu, au service de l’église et du monde.
Aidez-nous à répandre l’amour du Cœur de Jésus,
heureux de contribuer, ainsi,
à la venue de son Règne de miséricorde et de paix. Amen.

Nous célébrons la Sainte Famille que Dieu a donnée à l’humanité pour modèle des valeurs humaines et familiales. Le Fils de Dieu a voulu naître dans une famille, lui donnant ainsi sa noble signification et sa place irremplaçable pour la personne et pour la société. La famille est le berceau naturel de l’enfant. Elle est le terreau premier et indispensable où s’enracinent et se construisent la personne et les liens humains. Que la Vierge Marie et saint Joseph aident les parents à éduquer leurs enfants et à leur transmettre la foi ! Je vous bénis tous de grand cœur ainsi que vos familles !
Benoît XVI lors de l’Angélus du 30 décembre 2012

Textes présentés par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Ô Vierge pure, Vierge toute Belle

TRIDUUM POUR LA SAINTE MÈRE DE DIEU 3
Ô Vierge pure, Vierge toute Belle

Simone Martini - détail de L'Annonciation, XIIIe siècle, Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers
Simone Martini – détail de L’Annonciation, XIIIe siècle, Musée royal des Beaux-Arts d’Anvers

Pour nous préparer à la fête de Sainte Marie, Mère de Dieu, voici deux prières de François Pétrarque, le grand écrivain italien qui a longtemps vécu à Avignon au temps des Papes et à Fontaine de Vaucluse (Vallis Clausa), son lieu privilégié.

« Ô Vierge pure, rends-moi digne de la Grâce du Sauveur » :

« Vierge pure, Vierge en tout accomplie, Toi la Fille et la Mère de l’aimable Fruit de Tes entrailles, Toi qui éclaires cette vie et qui ornes Celle d’en-haut, c’est par Toi, brillante et sublime Fenêtre des Cieux, que ton Fils et Celui du souverain Père vint, à la fin des temps prédits, opérer le salut des hommes ; alors, de toutes les femmes de la terre, seule Tu fus élue, Vierge bénie, pour changer les larmes d’Eve en accents d’allégresse.

Rends-moi, car Tu le peux, rends-moi digne de la Grâce du Sauveur, Toi infiniment Bienheureuse, Toi déjà couronnée dans le Royaume céleste.»  Ainsi soit-il.

« Vierge toute Belle, accorde-moi Ton assistance pour ma lutte pénible » :

« Vierge toute Belle, qui, vêtue de lumière, couronnée d’étoiles, as été si agréable au souverain Soleil qu’Il épancha sur Toi son Éclat, l’amour me pousse à parler de Toi, mais je ne puis commencer sans Ton aide, sans le secours de Celui qui, dans son Amour, descendit en Toi.

J’invoque Celle qui toujours écouta favorablement quiconque sut L’invoquer avec foi ; Vierge, si jamais ton Cœur compatissant s’ouvrit aux chagrins amers, prête l’oreille à mes supplications, et accorde-moi Ton assistance pour ma lutte pénible, quoique je ne sois que terre et que Tu sièges en Reine dans les Cieux.» Ainsi soit-il.

Prières de Francesco Petrarca (1304-1374)

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Marie devenant Mère de Dieu

TRIDUUM POUR SAINTE MARIE, MÈRE DE DIEU 2

Voici un beau texte sur Marie devenant Mère de Dieu, de Nicolas Cabasilas, cet émouvant théologien qui fut comme le chant du cygne de Byzance,  disparue avec toute une partie de la chrétienté. au milieu du XVe siècle.

Sainte Marie Mère de Dieu
Sainte Marie Mère de Dieu

S’il fallut jamais que l’homme se réjouît et dansât et chantât de joie, s’il y eut un instant que l’on doive célébrer avec grandeur et éclat, s’il faut pour cela demander la hauteur de l’esprit, la beauté du discours et l’élan des paroles, je n’en connais pas d’autre que ce jour où un ange vint du ciel annoncer [à Marie] tout bien à la terre.

Maintenant le ciel est en fête, maintenant resplendit la terre, maintenant la création tout entière se réjouit et celui-là même qui tient les cieux en sa main n’est pas absent de la fête – car ce qui a lieu aujourd’hui est bien une panégyrie, une célébration universelle.

Tous s’y rassemblent en une figure unique, en une même joie, dans ce même bonheur qui survient pour tous : et pour le Créateur, et pour toutes ses créatures et pour la mère elle-même du Créateur, celle qui a fait de lui un participant de notre nature, de nos assemblées et de nos fêtes. […]

La Vierge s’offrit d’elle-même et fut l’ouvrière de ce qui attira l’artisan vers la terre et mit en mouvement sa main créatrice. Qu’est-ce donc ? Ce furent sa vie toute-pure, le renoncement à tout péché, l’exercice de toute vertu, l’âme plus pure que la lumière, le corps en tout spirituel, plus lumineux que le soleil, plus pur que le ciel, plus saint que le trône des chérubins ; un envol de l’esprit ne craignant aucune hauteur, surpassant même les ailes des anges ;

un désir de Dieu anéantissant tout emportement de l’âme ; une prise de possession par Dieu, une intimité avec Dieu excluant toute pensée créée. Ayant orné son âme et son corps de tant de beauté, elle attira le regard de Dieu et révéla la beauté de notre commune nature par sa propre beauté ; elle a ainsi attiré l’impassible, et celui que l’homme avait rebuté par le péché est devenu Homme par la Vierge. […]

Lorsque vint le moment où parut celui qui apportait l’annonce, elle crut, fit confiance et accepta le service. Car c’est cela qui était nécessaire, et il le fallait en tout cas pour notre salut. Si en effet elle n’en avait pas été capable, la Bienheureuse n’aurait pu voir la bienveillance de Dieu pour l’homme, car il n’aurait pas désiré descendre sans qu’il y eût quelqu’un pour le recevoir, quelqu’un qui fût capable de servir l’économie du salut – et la volonté de Dieu sur nous n’aurait pas pu passer en acte si la Vierge n’avait pas cru et acquiescé.

Et la preuve en est que Gabriel s’est réjoui lorsque, s’adressant à elle et l’appelant pleine de grâce, il lui expliqua tout le mystère (Lc 1,26-33). Mais Dieu ne descendit pas sans que la Vierge eût demandé à savoir de quelle manière elle enfanterait. Dès qu’il l’eut persuadée, dès qu’elle eut accepté la requête, tout l’œuvre se réalisa aussitôt : Dieu revêtit l’homme et la Vierge devint Mère de son Créateur.

Si la Toute-Pure a observé devant Dieu tout ce qu’il faut observer, si elle s’est montrée aussi sainte comme homme sans rien omettre de ce qui se doit, comment n’eût-elle pas convenu à Dieu ? Et si rien n’a échappé à la Vierge de ce qui pouvait la désigner comme Mère de Dieu, si elle en a conçu un ardent amour pour lui, encore plus Dieu devait-il observer le juste retour et devenir son Fils. lui qui donne aux princes méchants selon leur cœur, comment n’aurait-il pas pris comme mère celle qui s’était montrée en tout selon son désir ?

C’est ainsi que ce don fut approprié et convenable en tout pour la Bienheureuse. C’est pourquoi, pour lui annoncer clairement qu’elle allait enfanter Dieu, Gabriel lui dit : Il régnera pour les siècles sur la maison de Jacob et son règne n’aura pas de fin (Lc 1,33). Comme si ce qu’elle venait d’apprendre n’était ni étrange ni inhabituel, elle reçut cette annonce avec joie. Et d’une voix bienheureuse, l’âme exempte de trouble et dans le calme des pensées, elle répond : Voici la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole ! (Lc 1,38).

Tels furent ses mots, et la réalité suivit : Et le Verbe est devenu chair, et il a fait son habitation en nous (Jn 1,14). Ayant donné sa réponse à Dieu, elle en reçut l’Esprit, artisan de cette chair consubstantielle à Dieu. Sa voix fut une voix puissante, comme le dit David (cf. Ps 67,34), et le Verbe du Père fut formé par le verbe d’une mère, le Créateur par la voix d’une créature.

Et de même que Dieu dit : Que la lumière soit !, et aussitôt la lumière fut (Gn 1,3), de même la vraie lumière se leva à la voix de la Vierge, et Il s’unit à la chair et fut enfanté, Celui qui illumine tout homme venant en ce monde (Jn 1, 9).

Ô voix sainte ! Ô majesté de tes paroles puissantes ! Ô bouche bienheureuse rassemblant de l’exil l’univers entier ! Ô trésor de ce cœur qui déverse en quelques mots sur nous l’abondance de ses biens ! Ces mots ont transformé la terre en ciel et vidé l’enfer de ses prisonniers, ils ont fait du ciel l’habitation des hommes, des anges leurs compagnons, ils ont fondu en un seul chœur la race des cieux et celle de la terre.

Quelle action de grâce t’adresserons-nous pour ces paroles ? Oh, que peut-on te dire, toi dont rien n’est digne parmi les hommes ? Nos paroles viennent de ce qui est, mais toi tu excèdes tout ce qui surpasse le monde. S’il faut te présenter des mots, ce doit être œuvre des anges, œuvre de l’intellect chérubique, œuvre de langues de feu.

Aussi pour parler dignement de ta puissance, ayant commémoré par la bénédiction ce qui est de toi, t’ayant chanté comme notre salut autant qu’il nous est possible, nous voudrions encore emprunter la voix des anges, et nous terminerons notre discours en t’honorant par ces mots de la salutation de Gabriel : Réjouis-toi, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi !

Nicolas Cabasilas, La Mère de Dieu
Homélies sur la Nativité, sur l’Annonciation et sur la Dormition de la Très-Sainte Mère de Dieu, trad. Jean-Louis Palierne, Éd. L’Âge d’homme, 1992

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse