Sr Catherine

De la petite fermière à la Sainte du Silence

C’est le 27 juillet 1947 que le Pape Pie XII a canonisé Sœur Catherine Labouré en la basilique Saint-Pierre de Rome. La canonisation est un acte de l’Église qui proclame officiellement saint une femme ou un homme en union totale avec le Christ.

Châsse de Sainte Catherine Labouré, Chapelle 140 rue du Bac Paris
Châsse de Sainte Catherine Labouré, Chapelle 140 rue du Bac Paris

Faisons mieux connaissance avec celle qui a été appelée la Sainte du Silence. Elle est décédée le 31 décembre 1876 et eut ses obsèques le 3 janvier 1877 à l’hospice de Reuilly, actuellement dans le douzième arrondissement de Paris. Une foule nombreuse et deux cent cinquante Filles de la Charité s’étaient jointes aux personnes âgées de l’hospice pour accompagner le corps de celle qui les avait tellement aimés.

On savait désormais que c’était bien elle qui avait vu la Vierge Marie, rue du Bac, et reçu le message frappé sur la médaille, cette médaille déjà répandue alors à plus d’un milliard d’exemplaires !

Sœur Catherine fut inhumée en ce lieu dans une crypte préparée à cet effet. Elle avait travaillé là pendant plus de quarante ans, se consacrant toute entière à soigner les personnes âgées, « sans négliger jamais le colombier qui lui rappelait ses joies d’enfance », nous dit un de ses biographes, au point que les Parisiennes la surnommaient « La Sœur de la basse-cour ».

Effectivement Sœur Catherine a vécu toute sa jeunesse dans une ferme, au petit hameau de Fain-les-Moutiers, situé au sud-ouest de Montbard sur le canal de Bourgogne.

Depuis, cette ferme, résidence d’une communauté des Filles de la Charité, a été rebaptisée « Maison Sainte Catherine » en 1964, pour devenir un centre d’accueil et de soins. Les Sœurs y accueillent, surtout des groupes de jeunes de la région pour les professions de foi, confirmations et retraites. Catherine y est né le 2 mai 1806.

La ferme est conservée en l’état par les Sœurs, avec la chambre des parents et le berceau de Catherine. A côté, le four à pain, le pétrin. Par l’échelle, on monte au grenier où dormait Catherine avec ses frères et sœurs.

La cuisine jouxte la grande pièce où se réunissait la famille. Des sabots réunis tout autour de la cheminée évoquent à leur manière les dix-sept enfants que Pierre et Louise Labouré ont eu et dont dix ont survécu.

Dehors en voyant le colombier des Labouré, grand comme une tour féodale, on peut mieux comprendre ce que fut la jeunesse de Sainte Catherine après la mort prématurée à quarante deux ans de sa mère laissant sa famille dans une grande peine. Privée de tendresse maternelle, la petite âgée de neuf ans s’est réfugié alors dans l’amour maternel de la Vierge Marie.

Petite fermière, elle s’occupait d’un élevage de plusieurs centaines de pigeons. Accéder au colombier par une échelle de meunier relevait de l’acrobatie. Mais quelle merveille d’entrer dans cette pièce cathédrale sous sa voûte de bois et ses onze cents cases !

En ce temps-là, les pigeons étaient élevés pour leur chair dont le revenu n’était pas à négliger. En plus, la colombine servait comme engrais très intéressant pour les cultures.

On comprend les joies de son enfance retrouvées par Sœur Catherine transformant peu à peu le jardin de la maison de Reuilly en une petite ferme et s’occupant de six à sept cents pigeons. Même lorsqu’elle soignait les personnes âgées avec un dévouement admirable, jamais elle n’a délaissé cette œuvre, notamment le colombier.

C’était une façon pour elle de ne pas se couper de ses origines paysannes et d’offrir les produits de la ferme à ses pauvres protégés qu’on lui avait confiés.

Désormais, c’est rue du Bac, à l’endroit même où la Vierge au globe lui est apparue en 1830, que, sous l’autel de la Vierge puissante, repose dans une châsse celle, de modeste origine paysanne, que le Pape Pie XII a comptée au nombre des saints et qu’il s’est plu à nommer « La Sainte du Silence ».

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Invocation à sainte Catherine Labouré :

 

Sainte Catherine, vous qui aviez coutume de dire

« Aimez bien votre Mère du ciel, prenez-La pour modèle ;

c’est la plus sûre garantie du ciel… »,

intercédez pour moi auprès d’Elle,

moi qui ne suis pas digne de la contempler,

comme vous avez eu le bonheur de le faire ;

je sais que, grâce à vous,

qui avez protégé les petits et les humbles,

qui avez soigné les vieux et les malades,

ma prière sera exaucée ;

Comme vous, sainte Catherine,

je veux solliciter la foi et l’amour du Cœur Immaculé de Marie,

afin que sa Grâce se répande,

sur moi et sur les miens,

et donne la santé de l’esprit,

la guérison du corps, la délivrance de tout péril ;

Avec vous, sainte Catherine,

je chanterai les louanges de Jésus,

doux objet des affections de Marie,

qui souffrit pour nous,

mourut pour nous et ressuscita pour nous.

Amen.

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