Archives de catégorie : Editorial

Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

Pourquoi saluer Marie ?

Pourquoi saluer Marie ?

Annonciation Tempera sur bois XVIe Siècle Florence DR
Annonciation Tempera sur bois XVIe Siècle Florence DR

Surtout en ce mois de mars, nous aimons la prière du «Je vous salue, Marie». Ce sont les premières paroles de l’Annonciation, célébrée le 25. Elles reprenent la salutation pleine de délicatesse de l’Ange Gabriel, «envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth à une jeune fille qui s’appelait Marie : ‘Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous’» (Luc 1, 28).

Dès le Concile d’Éphèse en 431 où Marie a été proclamée «Mère de Dieu», les chrétiens se sont adressés à elle pour demander son aide, puisqu’au moment de mourir sur la croix, Jésus a confié tous les croyants à sa mère en la personne de l’apôtre Jean. «Voyant sa mère et près d’elle le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère : ‘Femme, voici ton fils’. Il dit au disciple : ‘ Voici ta mère’» (Jean 19, 26-27).

Que veut dire «pleine de grâce» ? Que Marie est pleine de la présence de Dieu. «Et si elle est entièrement habitée par Dieu, il n’y a pas de place en elle pour le péché… Marie est l’unique ‘oasis toujours verte’ de l’humanité, créée immaculée pour accueillir pleinement par son ‘oui’ Dieu qui venait  dans le monde et commencer ainsi une histoire nouvelle.» (Pape François)

Nous continuons notre prière avec celle d’Élisabeth, «remplie de l’Esprit Saint» (Luc 1, 41), qui accueille Marie au moment de la Visitation. En effet, elle est «bénie entre toutes les femmes» parce qu’elle a cru en l’accomplissement de la parole du Seigneur. Elle est devenue, par sa foi, la mère des croyants, recevant celui qui est la bénédiction même de Dieu.

Il faut attendre le XIVe siècle pour voir la deuxième partie sous forme de supplication : «Priez pour nous, pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort.» Déjà on ne manquait pas de s’adresser à la Vierge Marie en disant : «Sainte Marie, Mère de Dieu». Et c’est le plus beau nom qu’on puisse lui donner. ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm
LETTRE aux associés de la Médaille Miraculeuse – mars-avril 2020

Saint Joseph, patron de l’Église universelle

Saint Joseph, patron de l’Église universelle

Portons notre regard sur Saint Joseph proclamé patron de l’Église universelle par le saint Pape Pie IX.

P. Canivet Saint Jose XIXe siècle
P. Canivet Saint Joseph XIXe siècle

Si saint Luc présente la Vierge Marie comme «fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David» (Luc 1, 27), c’est toutefois l’évangéliste Matthieu qui accorde le plus d’importance au père légal de Jésus. Car c’est par lui que l’Enfant est inscrit dans la descendance de David et accomplit ainsi les Écritures comme Messie, «fils de David».

Joseph est aussi le modèle de l’homme ‘juste’ (Matthieu 1, 19) : avec son épouse, il accueille le Fils de Dieu fait homme et veille sur sa croissance humaine. C’est pourquoi établir un dialogue spirituel avec Saint Joseph peut nous aider à vivre ce grand mystère de la foi.

Le saint Pape Jean-Paul II, dans l’Exhortation apostolique Redemptoris Custos, ‘Le Gardien du Rédempteur’, a mis en lumière le silence de Saint Joseph, empreint de contemplation du mystère de Dieu, dans une attitude de disponibilité totale aux volontés divines.

Un silence qui manifeste la foi qu’il porte dans son cœur, et qui guide ses pensées et ses actions.

Un silence grâce auquel, avec Marie, il conserve la Parole de Dieu, connue à travers les Écritures Saintes, en la confrontant avec les événements de la vie de Jésus.

Un silence tissé de prière, de bénédiction du Seigneur, d’adoration de sa sainte volonté et de confiance sans réserve en sa Providence.

Et c’est de son père Joseph que Jésus a appris la solidité intérieure, présupposé de la justice authentique, la «justice supérieure» qu’Il enseignera un jour à ses disciples (Matthieu 5, 20).

Ce silence, nous en avons tant besoin, dans un monde qui ne favorise pas le recueillement et l’écoute de la voix de Dieu. En cette année de Saint Joseph, «cultivons le recueillement intérieur, pour accueillir et conserver Jésus dans notre vie.» (Benoît XVI) ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Marie et le mystère de l’Incarnation

Marie et le mystère de l’Incarnation

Annonciation vitrail cathédrale de Chartres XIIIe siècle
Annonciation vitrail cathédrale de Chartres XIIIe siècle

Dans le mystère de l’Incarnation, nous contemplons la divinité unie intimement et substantiellement à l’humanité, puisque, dans Jésus fait homme, nous trouvons que le corps, le sang, l’âme et la divinité ne font qu’une seule personne, qui est la personne du Fils de Dieu.

On remarque encore un autre aspect de l’union, celui qui se trouve entre Jésus et Marie ; elle est vraiment la mère de Jésus. C’est pourquoi, comme l’ange Gabriel, nous nous sentons animés d’un si grand respect envers la sainte Vierge en qui s’incarne Jésus venant sur la terre pour nous ! Et le Verbe s’est fait chair (Prologue de l’Évangile selon Saint Jean)

II y a un autre aspect du mystère qui s’opère tous les jours dans le cœur des fidèles ; c’est l’union qui a lieu dans le sacrement de la sainte eucharistie avec celles et ceux qui la reçoivent ; cette union est tellement parfaite, qu’elle faisait dire à saint Paul : «Ce n’est plus moi qui vis, c’est Jésus Christ qui vit en moi.» Quel bonheur de nous unir à Jésus Christ par la sainte communion !

Le mystère de l’Incarnation, pouvons-nous dire, s’opère en nous, nous avons un bonheur semblable à celui de Marie ; notre ange peut saluer notre âme et lui dire : ‘tu es pleine de grâces, le Seigneur est avec toi’ : le même qui était dans le sein de Marie, le même qui a été longtemps attendu et qui fait maintenant le bonheur des saints dans le ciel.

Toute personne qui vit sa foi chrétienne aura toujours la plus grande vénération pour ce mystère : c’est là le fondement du salut de l’homme. C’est pourquoi l’Église nous invite à nous prosterner chaque fois qu’il en est question, notamment pendant le Credo, durant lequel tout le monde s’incline à ces paroles : «par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme.» ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm