Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Sainte Brigitte de Suède

Sainte Brigitte de Suède

Sainte Brigitte de Suède
Sainte Brigitte de Suède

En Europe on célèbre le 23 juillet la fête de sainte Brigitte (1303-1373). Mariée toute jeune en Suède au prince Ulf, elle en eut huit enfants qu’elle éduqua dans la plus grande piété, et elle entraîna son époux à la piété par ses paroles et ses exemples.

Après la mort d’Ulf, elle entreprit de nombreux pèlerinages à divers lieux saints, elle écrivit beaucoup pour la réforme de l’Église dans sa tête et ses membres et jeta à Rome, où elle mourut en 1373, les fondations de l’Ordre du Très Saint Sauveur. (Martyrologe Romain)

On distingue deux périodes dans la vie de Brigitte de Suède. D’abord une femme mariée et la mère de huit enfants, qui s’initia à l’étude de l’Écriture et l’adopta comme règle de vie avec son époux comme tertiaires franciscains. Elle fut d’une charité généreuse et fonda un hôpital…

La seconde vie de Brigitte commença après son veuvage et son refus de se remarier afin d’approfondir « son union avec le Seigneur dans la prière, la pénitence et la charité… Après avoir distribué ses biens aux pauvres, elle se retira au monastère cistercien d’Alvastra, sans devenir moniale »… En 1349, Brigitte prit le chemin de Rome pour participer au jubilé durant lequel le Pape approuva la fondation de son ordre consacré au Saint Sauveur.

Moines et moniales se trouvent sous l’autorité d’une abbesse, une formule classique au Moyen Age. « La grande tradition chrétienne reconnaît à la femme une dignité particulière, à l’exemple de Marie, reine des apôtres, et une place spéciale au sein de l’Église qui, s’il ne coïncide pas avec le sacerdoce ordonné, a une grande importance pour la vie spirituelle de la communauté ». Sainte Brigitte alla également en pèlerinage à Assise et en Terre Sainte.

Elle fut canonisée dès 1391. Sa sainteté et ses multiples qualités en firent une figure remarquable de l’histoire européenne, « qui montre comment le christianisme a profondément imprégné la vie des peuples du continent… En la proclamant co-patronne de l’Europe, Jean-Paul II exprima le vœu que Brigitte, qui vivait dans une chrétienté occidentale non encore blessée par la division, intercède en faveur de la pleine unité des chrétiens ». (D’après la catéchèse de Benoît XVI du 27 octobre 2010)

Extraits du livre des Révélations  de Sainte Brigitte, sur la Vierge Marie

Pendant le carême de l’année 1366, notre Sainte rentra dans la Ville éternelle, qui ne cessait d’attendre toujours, comme une veuve inconsolable, l’arrivée du Vicaire de Jésus-Christ. Elle redoubla ses prières, ses jeûnes et ses pénitences; car elle savait que le moment approchait où elle obtiendrait du Pape l’autorisation d’élever son premier couvent à Wadstena, et où il lui serait donné de présenter au Souverain Pontife, à Rome même, la règle et les statuts de son nouvel Ordre. Il n’y manquait plus que les Leçons que les Religieuses devaient dira aux matines, en l’honneur de la Très-Sainte Vierge. Lorsqu’elle s’adressa dans ce but au divin Sauveur, fondateur de l’Ordre, celui-ci lui apparut et lui dit : « Je t’enverrai mon Ange, qui te révélera les Leçons que les Religieuses de ton couvent seront tenues de lire, aux matines, à la louange de ma Mère. Cet Ange te les dictera lui-même ; et tu écriras donc sous sa dictée. » Brigitte se rendit alors dans son petit oratoire, d’où l’on apercevait par une croisée l’autel de l’église de Saint-Laurent-in-Damoso, attenant à sa demeure.

Sa première pensée fut que ce serait là, non loin du tabernacle toujours entouré de légions d’Anges en adoration, qu’elle aurait l’insigne honneur de recevoir la visite de l’un de ces Esprits, bienheureux, et entendrait de sa bouche les louanges de la glorieuse Reine des Anges. La main armée d’une tablette et d’un poinçon pour écrire, elle attendit donc, dans l’amour et l’humilité, l’arrivée de l’Ange du Seigneur. Brigitte ne s’était point trompée. L’Ange désiré lui apparut à cet endroit béni d’où elle pouvait contempler le très adorable Saint-Sacrement. Il vint se placer près d’elle; son attitude exprimait une profonde vénération, son visage rayonnait et ses yeux étaient sans cesse fixés sur l’autel où le Saint-Sacrement était exposé. Il dicta, dans la langue maternelle de Brigitte, les Leçons de matines, destinées à redire les privilèges et les gloires inénarrables de la Très-Sainte Vierge Marie. La Sainte les transcrivait jour pour jour avec la plus religieuse attention et telles qu’elles tombaient des lèvres dé l’Ange, puis elle montrait humblement à son Père spirituel ce qu’elle avait écrit. Parfois l’Ange ne se présentait pas. Quand alors Pierre Olafson lui demandait ce qu’elle avait écrit, elle répondait modestement : « Mon Père, aujourd’hui je n’ai rien écrit; j’ai longtemps attendu l’Ange du Seigneur, pour qu’il daignât me dicter ce que je dois écrire; mais il n’est point venu. » C’est ainsi que fut composé ce qu’on appelle le Sermon angélique, ou les Leçons que les Religieuses sont obligées de lire chaque semaine à matines.

Après avoir achevé de dicter les célestes louanges de la glorieuse Reine du ciel, et après les avoir réparties en vingt et une Leçons pour les sept jours de la semaine, l’Ange dit à Brigitte qui achevait d’écrire : « Voici que j’ai préparé le vêtement de la Reine des Anges; à vous maintenant de le terminer de votre mieux. Or donc, heureuses filles du très saint Ordre du Rédempteur, vous à qui, dans sa miséricordieuse bonté, le Créateur et le Sauveur des hommes a donné cette sainte règle, de sa propre bouche et par l’intermédiaire de son épouse qui devait la faire connaître au monde, préparez-vous par de saintes œuvres à recevoir, avec une vénération profonde et une grande dévotion, les Leçons que l’Ange du Seigneur a dictées, par l’ordre de Dieu, à votre Mère la bienheureuse Brigitte. Ouvrez vos oreilles afin d’entendre un éloge si magnifique de la Très-Sainte Vierge Marie. Méditez avec un tueur humble les gloires et les admirables privilèges de la Mère de Dieu, que ces Leçons ont pour but de rappeler, et qu’elles soient pour vous comme un mets délicat que vous prendrez par la méditation et que vous goûterez par la contemplation. Puis élevez vos mains et vos cœurs vers Dieu, afin de lui rendre humblement et dévotement grâce du bienfait signalé dont il vous a comblées. Que son Fils très saint, le Roi des Anges, avec lequel Marie vit et règne dans les siècles des siècles, vous accorde cette faveur. Amen ! » Sur ces mots, l’Ange disparut; Brigitte ne devait le revoir qu’au ciel.

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Lors de son pèlerinage vers la Terre Sainte, à l’époque où le navire des pèlerins était encore à l’ancre dans le port de Naples, la Très Sainte Vierge apparut à notre Sainte, qui veillait en priant, et lui dit : « Dieu, dans sa bonté, te permet de voir et d’entendre maintenant le jugement qui a été prononcé sur l’âme de ton fils après sa séparation du corps. Ce qui s’est fait alors sans succession de temps, devant l’incompréhensible majesté de Dieu, t’apparaîtra sous une suite d’imagés corporelles, afin d’aider ton entendement. »

Au même moment, Brigitte fut transportée dans un palais vaste et magnifique. Elle vit Jésus-Christ assis sur son tribunal et entouré de la cour innombrable des Anges et des Saints. Près de Lui se tenait sa très-sainte Mère, qui écoutait avec attention le jugement.

Elle aperçut aux pieds du juge, sous la forme d’un enfant nouveau-né, l’âme du défunt, tremblante, ne pouvant ni voir ni entendre ce qui se passait, mais en ayant la perception intime. A la droite du Juge et près de l’âme se tenait un Ange; le démon était à gauche; mais ni l’un l’autre ne touchaient l’âme.

Le démon se mit alors à crier: «Écoutez, Juge tout-puissant. J’ai à me plaindre d’une femme qui est à la fois ma Souveraine et votre Mère, à laquelle votre amour a donné tout pouvoir sur le ciel et sur la terre, et sur nous, démons de l’enfer. Elle m’a injustement ravi l’âme qui comparaît devant vous. Car, en bonne justice, j’avais le droit de m’en emparer au moment de sa sortie du corps et de l’amener, avec mes compagnons, devant votre tribunal. Or, ô juste Juge, l’âme n’était pas sortie pour ainsi dire du corps, que cette femme, votre Mère, s’en est saisie, l’a couverte de sa puissante protection, et vous l’a présentée. »

La Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu, répondit ainsi : « Écoute, Satan, ma réponse. Quand tu sortis des mains du Créateur, tu avais l’intelligence de la justice qui est en Dieu dès l’éternité et sans commencement. Tu as eu aussi la liberté d’agir à ton gré, et, bien que tu aies préféré haïr Dieu que de lui donner ton cœur, tu sais cependant ce que la justice exige. Or je te dis qu’il m’appartient plus qu’à toi de présenter cette âme à Dieu, son Juge. Car, durant son séjour sur la terre, elle m’a témoigné une grande affection; elle se plaisait à se rappeler que Dieu a daigné me choisir pour sa Mère et qu’il a voulu m’exalter au-dessus de toutes les créatures. La pensée des privilèges dont Dieu a bien voulu m’honorer, lui inspirait un tel amour qu’elle se disait souvent à elle-même : «Je suis si heureuse de voir la Très-Sainte Vierge Marie plus chère à Dieu que toutes les créatures, que pour rien au monde je ne donnerais la joie que j’en ressens. Bien plus, je mets cette joie au-dessus de tous les plaisirs de la terre, et s’il était possible que Marie perdît un seul instant quelque chose de sa haute dignité, j’aimerais mieux, s’il m’était donné de l’empêcher, être éternellement tourmentée dans les abîmes de l’enfer que de le souffrir. Donc, gloire éternelle et action de grâces infinies à Dieu, pour cette faveur singulière et cette gloire immense qu’il a donnée à sa Bienheureuse Mère. »

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A Bethléem, Brigitte et les siens pénétrèrent dans la basilique élevée sur le monticule de calcaire jurassique, où se trouve la grotte de la Nativité. Cette basilique, dite de Sainte-Marie, est une des plus anciennes de la Palestine (1); elle a cinq nefs et est bâtie en forme de croix. Brigitte descendit les quinze marches qui mènent à la grotte et se trouva enfin au lieu même où le Verbe Éternel s’était fait chair. Le silence le plus profond régnait dans ce sanctuaire; la douce lumière des lampes éclairait l’étoile d’argent qui se montrait au centre de la grotte et qui portait cette inscription : Hic de Virgine Maria Jesus Christus natus est : L’âme de Brigitte se remplit d’une joie inexprimable à cette pensée: c’est ici que Jésus-Christ est né de la Vierge Marie; elle comprit la profondeur du mot de saint Jérôme : « C’est par le silence et non par d’impuissantes paroles que doit être honorée la grotte où le divin Enfant fit entendre sa voix. » Elle baisa en silence et avec une profonde humilité le sol de ce lieu très saint. Mais bientôt ce silence devait être interrompu par la douce voix de la Mère de Dieu et par les chants harmonieux des Anges qui y résonnèrent aux oreilles de Brigitte; car l’heure était venue où la Très-Sainte Vierge allait, en révélant à notre Sainte le mystère de la naissance du Christ., remplir, la promesse faite quinze années ‘auparavant. La Sainte raconte, de la manière suivante, le gracieux tableau qu’elle eut, en cet instant, sous les yeux :

« Comme j’étais dans l’étable où Notre-Seigneur est né, à Bethléem, je vis une Vierge très belle; elle était revêtue d’un manteau blanc et d’une fine tunique, à travers laquelle on apercevait sa chair virginale.. Le temps de l’enfantement paraissait être venu pour elle. A ses côtés se tenait un respectable vieillard, et près d’eux il y avait un bœuf et un âne. A leur entrée dans la grotte, le vieillard attacha les deux animaux à la crèche, sortit, et rentra peu après pour remettre à la Vierge un cierge allumé qu’il fixa à la paroi; puis il s’éloigna de nouveau pour ne point assister à la naissance de l’Enfant.. La Vierge déposa le manteau blanc dont elle était revêtue, ôta sa chaussure, détacha le voile qui couvrait sa tête, et plaça ces objets près d’elle, ne conservant que sa tunique. Ses beaux cheveux blonds, semblables à des fils d’or, tombaient sur ses épaules. Elle sortit ensuite deux langes de lin et deux de laine, d’une finesse et d’une blancheur merveilleuses pour envelopper l’Enfant qui allait naître; puis, deux autres petits linges de toile de lin pour lui en couvrir et bander la tête; elle les posa également près d’elle pour s’en servir à l’heure opportune.

« Ces apprêts terminés, la Vierge s’agenouilla avec un grand respect, et se mit à prier. Elle s’adossa contre la crèche, le visage tourné vers l’Orient et le regard au Ciel. Les mains et les yeux levés, elle était comme ravie en extase et tout enivrée des divines suavités de la contemplation.

« Pendant qu’elle priait, je vis s’agiter en son chaste sein le trésor qu’elle portait, et soudain, en un clin d’œil, elle enfanta son Fils, lequel projetait une lumière si grande, si merveilleuse, que l’éclat du soleil ne peut lui être comparé, et que la lumière du cierge apporté par le vieillard parut comme éteinte, tant la lumière divine éclipsait toute lumière matérielle! L’enfantement fut si prompt que je ne pus me rendre compte de ce qui s’était passé; j’aperçus seulement le glorieux Enfant à terre, tout brillant, tout rayonnant. J’entendis aussi des chants angéliques d’une grande beauté et d’une suavité merveilleuse.

« Lorsque la Vierge eut conscience de sa délivrance, elle baissa la tête, joignit les mains et, adorant l’Enfant avec un très profond respect, elle lui, dit: « Soyez le bienvenu, mon Dieu, mon Seigneur et mon Fils. » L’Enfant à ce moment pleura, et paraissait trembler de froid sur le sol dur où il était couché. Il s’agita légèrement et étendit ses membres délicats comme pour chercher un soulagement et les caresses maternelles. La Vierge le prit alors entre ses bras, le pressa contre son cœur, le réchauffant de sa joue et de sa poitrine, dans les transports de la joie et d’une tendre compassion. Puis, s’asseyant à terre, elle le prit sur ses genoux et l’enveloppa soigneusement de lin, puis de laine, entourant son petit corps, ses jambes et ses bras de quatre bandes cousues aux angles des langes de laine. Elle attacha ensuite sur sa tête les deux- pièces de lin qu’elle avait préparées dans ce but. Quand elle eut fini, le vieillard rentra, se prosterna à deux genoux et adora l’Enfant en pleurant de bonheur.

« La Vierge se levant alors, prit l’Enfant dans ses bras, et tous deux le posèrent dans la crèche; puis, fléchissant les genoux, ils l’adorèrent dans les sentiments d’une profonde allégresse. » Sous le charme de cette vision Brigitte oublia le temps. Elle demeura pendant de. longues heures prosternée devant la crèche, dans la contemplation du ravissant spectacle qui réjouissait son regard illuminé.

Aussi s’affligea-t-elle lorsqu’on l’avertit qu’il fallait quitter la grotte pour aller visiter les autres lieux sanctifiés de Bethléem. Jetant un dernier et tendre regard d’affection sur la crèche du Seigneur, elle se leva et, se dirigea vers l’endroit où les rois Mages avaient offert leurs présents au Sauveur et qui n’était qu’à trois pas. Avec eux, notre Sainte présenta au divin Enfant l’or de son amour, la myrrhe de sa mortification et l’encens de son ardente prière.

Le chagrin d’avoir quitté la grotte se calma rapidement; car la Mère de Dieu la guida dans tous. ces pèlerinages, en l’entretenant des célestes mystères qui s’y étaient accomplis. A l’endroit où les Mages s’étaient arrêtés, elle lui dit : « Apprends, ma fille, que je connaissais à l’avance l’arrivée des trois rois Mages; lorsqu’ils entrèrent dans l’étable et se prosternèrent devant la crèche, mon Fils tressaillit de joie, et une sainte allégresse anima ses traits. J’étais moi-même au comble du bonheur et dans une joie inexprimable. Je prêtai toute mon attention à leurs paroles et à leurs actes, gardant et repassant ces choses en mon cœur… » A l’endroit où les bergers contemplèrent le divin Enfant, la Très-Sainte Vierge parla à Brigitte de l’amour, de la simplicité et de la pieuse curiosité avec laquelle ces hommes avaient considéré le nouveau-né, et de la joie et de la vénération avec lesquelles ils l’avaient adoré.

Sainte Marie-Madeleine

Sainte Marie-Madeleine

sainte Marie-Madeleine
sainte Marie-Madeleine

Aujourd’hui 22 juillet, nous célébrons Sainte Marie Madeleine, pour qui le Pape François a voulu (le 3 juin 2016) que la mémoire devienne un jour de fête, celle de la première disciple qui a témoigné que Jésus est ressuscité. Voici ce que nous en dit pour sa part le Pape émérite Benoît XVI :

Parmi les « brebis égarées » que Jésus a conduites en sécurité, il y a aussi une femme nommée Marie, originaire du village de Magdala, sur le Lac de Galilée, et appelée pour cela Madeleine. C’est aujourd’hui sa mémoire [fête] liturgique dans le calendrier de l’Église.

L’évangéliste Luc dit que Jésus fit sortir d’elle sept démons (cf. Luc 8, 2), c’est-à-dire qu’il l’a sauvée d’un asservissement total au malin. En quoi consiste cette guérison profonde que Dieu opère au moyen de Jésus ? Elle consiste en une paix vraie, complète, fruit de la réconciliation de la personne en elle-même et dans toutes ses relations: avec Dieu, avec les autres, avec le monde.

En effet, le malin cherche toujours à gâcher l’œuvre de Dieu, en semant la division dans le cœur de l’homme, entre corps et âme, entre l’homme et Dieu, dans les rapports interpersonnels, sociaux, internationaux, et aussi entre l’homme et la création. Le malin sème la guerre ; Dieu crée la paix.

Plus encore, comme saint Paul l’affirme, le Christ « est notre paix, lui qui des deux peuples n’en a fait qu’un, détruisant la barrière qui les séparait, supprimant en sa chair la haine » (Éphésiens 2, 14). Pour accomplir cette œuvre de réconciliation radicale, Jésus, le Bon Pasteur, a dû devenir l’Agneau, « l’Agneau de Dieu… qui enlève le péché du monde » (Jean 1, 29).

Ce n’est qu’ainsi qu’il a pu réaliser l’étonnante promesse du psaume : « Oui, grâce et bonheur me pressent tous les jours de ma vie ; ma demeure est la maison du Seigneur en la longueur des jours » (Ps 22/23, 6).

Chers amis, ces paroles font vibrer notre cœur, parce qu’elles expriment notre désir le plus profond, elles disent ce pour quoi nous sommes faits: la vie, la vie éternelle ! Ce sont les paroles de qui, comme Marie Madeleine, a fait l’expérience de Dieu dans sa vie, et connaît sa paix.

BENOÎT XVI – ANGÉLUS – Castel Gandolfo – dimanche 22 juillet 2012

le Pape prône le repos contre «la dictature du faire»

le Pape prône le repos contre «la dictature du faire»

L’alliance du cœur et de la lenteur. Avant la prière mariale de l’Angélus, dimanche 21 juillet, place Saint-Pierre, le Pape a exhorté chacun à cultiver son désert intérieur au milieu du bruit et de l’affairisme quotidiens. Seule manière selon lui d’être présent pour son prochain, sous le regard de Dieu.

 

LE PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
dimanche 21 juillet 2024

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Chers frères et sœurs, bon dimanche !

L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui (Mc 6,30-34) narre que les apôtres, revenus de mission, se rassemblent autour de Jésus et lui racontent ce qu’ils ont fait ; alors il leur dit : « Venez seuls, dans un lieu désert, et reposez-vous un moment » (v. 31).

Cependant, les gens comprennent leurs mouvements et, lorsqu’ils descendent du bateau, Jésus trouve la foule qui l’attend, ressent de la compassion et commence à enseigner (voir v. 34).

Donc, d’une part l’invitation au repos et, d’autre part, la compassion de Jésus pour la foule – il est très beau de s’arrêter et de réfléchir à la compassion de Jésus -. Ils semblent être deux choses inconciliables, l’invitation au repos et la compassion, mais au contraire, ils vont de pair : le repos et la compassion. Nous voyons.

Jésus s’inquiète de la fatigue des disciples. Peut-être saisit-il un danger qui peut aussi concerner notre vie et notre apostolat, lorsque par exemple l’enthousiasme dans l’accomplissement de la mission, ou du travail, ainsi que le rôle et les tâches qui nous sont confiés, font de nous des victimes du militantisme, et c’est une mauvaise chose : trop inquiet des choses à faire, trop inquiet des résultats.

Et puis il arrive qu’on s’agite et qu’on perd de vue l’essentiel, au risque d’épuiser notre énergie et de tomber dans la fatigue du corps et de l’esprit. C’est un avertissement important pour notre vie, pour notre société souvent prisonnière de la précipitation, mais aussi pour l’Église et pour le service pastoral : frères et sœurs, prenons garde à la dictature du faire !

Et cela peut aussi se produire par nécessité dans les familles, lorsque par exemple le père est obligé de s’absenter pour travailler afin de gagner sa vie, devant ainsi sacrifier le temps à consacrer à la famille. Ils partent souvent tôt le matin, alors que les enfants dorment encore, et reviennent tard le soir, alors qu’ils sont déjà couchés.

Et c’est une injustice sociale. Dans les familles, les pères et les mères doivent avoir du temps à partager avec leurs enfants, pour faire grandir cet amour familial et ne pas tomber dans la dictature du faire. Réfléchissons à ce que nous pouvons faire pour aider les personnes qui sont contraintes de vivre ainsi.

En même temps, le repos proposé par Jésus n’est pas une évasion du monde, une retraite dans le bien-être personnel ; au contraire, face à des personnes perdues, il éprouve de la compassion. Ainsi, l’Évangile nous apprend que ces deux réalités – le repos et la compassion – sont liées : ce n’est que si nous apprenons à nous reposer que nous pouvons avoir de la compassion.

En fait, il est possible d’avoir un regard compatissant, capable de saisir les besoins des autres, seulement si notre cœur n’est pas consumé par l’angoisse de faire, si nous savons nous arrêter et, dans le silence de l’adoration, recevoir la grâce de Dieu.

Alors, chers frères et sœurs, nous pouvons nous demander : est-ce que je sais m’arrêter pendant mes journées ? Est-ce que je sais comment prendre un moment pour être avec moi-même et avec le Seigneur, ou suis-je toujours pris par la précipitation, la précipitation des choses à faire ? Savons-nous comment trouver un peu de « désert » intérieur au milieu du bruit et des activités de tous les jours ?

Que la Sainte Vierge nous aide à « nous reposer dans l’Esprit » même au milieu de toutes nos activités quotidiennes, et à être disponibles et compatissants envers les autres.

Angelus Domini nuntiavit Mariae…

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs !

Les Jeux Olympiques de Paris débuteront cette semaine, suivis des Jeux Paralympiques. Le sport possède également une grande force sociale, capable d’unir pacifiquement des personnes de cultures différentes.

J’espère que cet événement pourra être un signe du monde inclusif que nous voulons construire et que les athlètes, avec leur témoignage sportif, seront des messagers de paix et des modèles valables pour les jeunes. En particulier, selon une tradition ancienne, les Jeux olympiques sont l’occasion d’établir une trêve dans les guerres, démontrant un désir sincère de paix.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins d’Italie et de nombreux pays. Je salue en particulier l’équipe Notre-Dame du diocèse de Quixadá au Brésil ; l’Association « Assumpta Science Center Ofekata », engagée dans des projets de formation solidaire pour l’Afrique.

Je salue également les Travailleurs Silencieux de la Croix et le Centre de Volontariat pour la Souffrance, réunis à la mémoire du fondateur, le Bienheureux Luigi Novarese ; les aspirantes et les jeunes professes de l’Institut des Missionnaires de la Royauté du Christ ; les garçons du groupe vocationnel du Petit Séminaire de Rome, qui ont parcouru le chemin de saint François d’Assise à Rome.

Prions, frères et sœurs, pour la paix. N’oublions pas l’Ukraine tourmentée, la Palestine, Israël, le Myanmar et bien d’autres pays en guerre. N’oublions pas, n’oublions pas. La guerre est une défaite !

Je souhaite à tous un bon dimanche. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et à bientôt !


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse