Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Les saints Innocents

Les saints Innocents

Duccio le massacre des Saints Innocents 1308-11 Museo dell'Opera Sienne
Duccio le massacre des Saints Innocents 1308-11 Museo dell’Opera Sienne

L’Église fait mémoire le 28 décembre des saints Innocents. Qui sont-ils ?

« Si vous cherchez pour quelles actions méritoires ces enfants ont été couronnés de la main de Dieu, cherchez aussi pour quels crimes ils ont été cruellement massacrés par Hérode.

Serait-il possible que la bonté du Sauveur eût cédé à l’impiété de ce tyran, et qu’Hérode ayant pu les livrer à la mort, nonobstant leur innocence, Jésus-Christ n’ait point pu leur donner la vie éternelle, quoiqu’ils fussent morts à son occasion ? »  – Saint Bernard

« Celui qui ne croit pas que le baptême de Jésus-Christ soit utile aux enfants, pourrait douter aussi que votre mort et votre sang répandu pour Jésus-Christ vous aient obtenu la couronne de l’immortalité. Vous n’aviez pas l’âge pour croire qu’il devait souffrir, mais vous aviez déjà un corps capable d’endurer la mort pour Celui qui devait mourir pour nous. » – Saint Augustin

Hymne

 L’inquiet tyran vient d’apprendre
la naissance du Roi des rois,
de celui qui doit régir Israël,
et occuper le trône de David.

A cette nouvelle, il s’écrie tout éperdu :
« Un compétiteur s’approche et va vous détrôner ;
allez, satellites, prenez le fer,
inondez de sang les berceaux. »

A quoi sert un tel forfait ?
Quelle est pour Hérode l’utilité de ce crime ?
Seul, le Christ échappe à ce grand carnage
et il se trouve en sûreté.

Gloire à toi, ô Jésus,
qui êtes né de la Vierge ;
gloire au Père, et à l’Esprit divin,
dans les siècles éternels. Ainsi soit-il.

Hymnus
Audit tyránnus ánxius
Adésse regum Príncipem,
Qui nomen Israël regat,
Teneátque David régiam.

Exclámat amens núntio :
Succéssor instat, péllimur :
Satélles, i, ferrum rape,
Perfúnde cunas sánguine.

Quid próficit tantum nefas ?
Quid crimen Heródem juvat ?
Unus tot inter fúnera
Impúne Christus tóllitur.

Iesu, tibi sit glória,
Qui natus es de Vírgine,
Cum Patre et almo Spíritu,
In sempitérna sæcula. Amen.

Textes présentés par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Saint Jean apôtre et évangéliste

Saint Jean apôtre et évangéliste

Saint Jean 16e s
Saint Jean 16e s

On peut reconstituer une chronologie de la vie de Jean, à partir de ce que l’Écriture, la Tradition et les recherches historiques nous donnent aujourd’hui. Jean serait né aux alentours de l’an 10 après Jésus-Christ. Jusqu’à 12 ans, il passe son enfance à Bethsaïde, au bord du Lac de Tibériade, dans l’un des plus beaux lieux du monde.

On s’imagine facilement le petit Jean s’émerveillant de la beauté de la nature, et se demandant très jeune qui peut être l’Auteur de tant de merveilles. Son père, Zébédée, est, selon l’Évangile, responsable d’une petite entreprise de pêche, propriétaire de ses barques, et faisant travailler quelques ouvriers.

Le poisson est pêché puis vendu à Capharnaüm, ou séché puis transporté pour être vendu dans la Décapole par André et Philippe qui parlent grec et par Jacques et Jean à Jérusalem, où le bon poisson de Galilée est particulièrement apprécié.

Il est fort probable qu’à partir de 12 ou 13 ans, Jean se rend régulièrement à Jérusalem, en suivant son grand frère Jacques, pour les affaires de son père ou pour les fêtes de pèlerinage. Jean, spécialement attiré par les choses de Dieu, a vraisemblablement fréquenté les impressionnants maîtres de l’époque : le notable Schammaï, le grand Hillel, et son neveu Gamaliel, déjà enseignant renommé.

Au témoignage de l’Évangile, Jean connait très bien la ville, les fêtes et même l’entourage du grand Prêtre (Jn 18,15-16). C’est sur la route de la Cité Sainte lors d’un de ses voyages que Jean adolescent rencontre Jean-Baptiste.

Il trouve en lui quelqu’un de plus extraordinaire et de plus fascinant encore que tous les maîtres du Temple. Il devient rapidement son disciple, avec son frère Jacques, et quelques amis pécheurs : André et son frère Pierre, Philippe et Nathanaël.

De 24 à 27 environ, ce groupe sera disciple de Jean le Baptiste jusqu’à ce que celui-ci leur désigne Jésus, comme « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Cet évènement scelle la vie de Jean à tout jamais, il le placera centre de son Évangile et du livre de l’Apocalypse.

De 27 à 30, Jean passera 3 ans à suivre le Christ et à recevoir avec la fraîcheur de son âme pure et jeune l’enseignement du Maître divin. Il deviendra le « bien-aimé », le disciple « préféré ». Cette expression de la Tradition orientale désigne le disciple qui pénètre plus profondément la pensée du Maître et qui peut la restituer avec les mots même du Maître.

Son imitation du Maître et son amour sont si fort qu’il sera le seul Apôtre présent au pied de la Croix, à l’heure des ténèbres qui a dispersé tous les autres : « Marie, la Mère du Seigneur, était debout devant la Croix de son Fils ; nul autre ne me l’a dit que Saint Jean l’évangéliste. Jean m’a appris comment Jésus sur la Croix a appelé sa Mère.

C’est le Testament du Christ en Croix, et Jean y apposait sa signature, digne témoin d’un si grand testateur. Testament précieux qui lègue non de l’argent mais la vie éternelle ; qui est écrit non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant. Et tandis que les Apôtres étaient en fuite, Marie se tenait debout au pied de la Croix, et de ses yeux maternels, elle contemplait les blessures de son Fils. Elle en attendait non la mort de son bien-aimé, mais le salut du monde. » (Saint Ambroise de Milan +397).

« Dans la personne de Jean, comme l’Église l’a toujours cru, explique Léon XIII, le Christ désigna celle du genre humain, de ceux surtout qui croiraient en lui. »

Après l’Ascension de Jésus, Jean restera avec Marie pendant une vingtaine d’année. De 30 à 36, après la Pentecôte, Jean, qui n’a que 20 ans, est très proche de Pierre, qu’il seconde lors de la première évangélisation de Jérusalem, comme on le voit dans les Actes des Apôtres, en restant silencieux, comme son caractère et son jeune âge l’y inclinent, jusqu’à ce que la persécution qui suit la révocation de Ponce Pilate oblige les Apôtres à s’en aller.

C’est certainement dès 37 que Jean part avec la Vierge Marie pour s’établir à Éphèse, comme en témoigne une tradition locale solide, rappelée en 431 par la lettre officielle que les Pères du Concile d’Éphèse envoyèrent à Nestorius. Toutefois, ce ne sera pas Jean et Marie qui fonderont l’Église à Éphèse mais Paul, qui le fera 17 ans plus tard lorsqu’il viendra pour 2 ans sur place.

Alors que tous les Apôtres mettent à profit la dispersion pour fonder des Églises et répandre la Bonne Parole, Jean et Marie restent discrets, à l’écart. Comment se l’expliquer ? Il semble que Jean et Marie aient inauguré à Éphèse un genre de vie nouveau, sans apostolat direct, dans le silence et la prière.

En reprenant les termes de l’Apocalypse, « la Femme poursuivie par le Dragon s’est enfuie au désert où Dieu lui a préparé une place » et, c’est dans ce désert de la vie cachée que Dieu va la nourrir pendant quelques années.

Jésus a confié Jean à la Vierge Marie pour qu’il soit comme son fils et la Vierge obéissante va lui faire vivre à Éphèse ce qu’elle a fait vivre à Jésus à Nazareth, en le faisant grandir de la même manière, comme pendant les 30 années de vie cachée à Nazareth.

La « Maison de Marie » à Éphèse constitue en quelque sorte le premier monastère où Jean va prendre le temps d’approfondir puissamment le mystère du Christ, avec Marie, dans une vie de silence, de prière et de contemplation.

Ce temps de désert aura une immense postérité dans l’Église mariale, l’Église des religieux et religieuses, centrée sur la vie de prière, la contemplation et l’approfondissement du mystère du Christ, loin du monde, dans le silence d’une vie cachée comme l’écho de ce qu’ont vécu Marie et Jean.

Les premiers moines appelaient Jean leur « père », comme un disciple d’Évagre le Pontique le mentionne, et Épiphane de Salamine confirme qu’ils se réunissaient « pour imiter la vie de Marie et Jean à Éphèse » (règle monastique des Agapètes).

Par la suite, Saint Augustin et beaucoup d’autres verront en Saint Jean le modèle de la vie contemplative : « Jean est à l’origine de notre plus haute spiritualité. Comme lui, les « silencieux » connaissent ce mystérieux échange de cœurs, invoquent la présence de Jean et leur cœur s’enflamme »

Saint Jean-Paul II : Homélie de la messe du 13 mai 1982 à Fatima

Textes présentés par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Nouveau-né dans le mystère de Noël

Nouveau-né dans le mystère de Noël

Le-nouveau-né-Georges-de-la-Tour
Le-nouveau-né-Georges-de-la-Tour

La vie est le cadeau le plus précieux ; lorsque entre nos mains tremblantes nous tenons ce nouveau-né, nous faisons l’expérience du merveilleux et c’est comme si Dieu nous demandait, comme à Adam au jardin d’Éden, “Ayéka ?” (Gen., III, 9), où es-tu ?

Où es-tu face à ce petit être qui ouvre grand ses yeux pour plonger dans les tiens comme dans une mer profonde et transparente où il n’y a que confiance et espoir, où es-tu face à cette respiration qui répond à la tienne comme un dialogue d’âme à âme, mélodie douce du je et du tu, où es-tu face à ces mains qui s’agrippent à tes doigts tels des oiseaux au fil de leur vie ?

Qu’allons-nous apprendre à celui qui déjà nous apportent la chaleur de son amour, et surtout qu’allons-nous apprendre de Lui ? Allons-nous nous laisser transformer par ses questions, sa vie, ses exigences ?

Un être humain naît petit mais il n’est pas de la glaise que l’on transforme au gré de nos envies, il n’est pas une sculpture qui doit se plier à nos rêves et à nos ambitions, il a ses propres rêves et tandis que nous l’élevons, il nous élève.

D’après Pauline BEBE, le temps d’un nuage Actes Sud