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Les Anges dans la Bible

Les Anges dans la Bible

Le mot ange vient de la langue hébraïque et veut dire « messager ». Les anges se présentent à nous comme des ambassadeurs de Dieu.

Dieu noue des relations avec les hommes au moyen d’anges.

angelot église Notre-Dame de l'Assomption de Valloire
angelot église Notre-Dame de l’Assomption de Valloire

Certains croient aux anges tout en niant l’existence de Dieu. Surprenant ? Ces créatures mystérieuses seraient-elles donc plus attrayantes que leur créateur ? la Bible fait la part belle aux anges. Elle va même jusqu’à nous recommander de ne pas oublier l’hospitalité car des personnes ont ainsi autrefois accueilli des anges à leur insu.

Dès les premières pages de la Bible, nous voyons que les anges sont présents pour instruire, protéger, réconforter et conduire les hommes.

Après l’expulsion d’Adam et d’Eve du Paradis terrestre, un ange à l’épée flamboyante en interdit l’entrée. C’est un ange qui console Agar dans le désert. C’est un ange qui arrête le bras d’Abraham prêt à immoler Isaac. Avant que Sodome ne soit détruite par le feu du ciel, un ange fait sortir Loth et sa famille de la ville.

Le patriarche Jacob voit en songe des multitudes d’anges monter et descendre l’échelle qui va de la terre au ciel. Dieu envoie un ange pour conduire à travers le désert les Hébreux vers la Terre Promise. Plus tard, Élie est réconforté au cours de sa mission par un ange.

Présents partout dans la Bible:

On pourrait penser que les anges ne sont intervenus qu’avant la venue de Jésus-Christ, mais il n’en est rien. Nous les retrouvons en effet au cours de la vie du Christ.

L’ange Gabriel est le messager de la venue de Dieu parmi les hommes auprès de Zacharie et de Marie.

Un ange est préposé à instruire Joseph de ce miracle inouï et à l’assister dans sa tâche de père adoptif.

Un ange annonce la naissance du Messie aux bergers de Bethléem et ce sont des multitudes d’anges qui louent Dieu dans le ciel de Noël.

Des anges vont servir Jésus après son jeûne de 40 jours au désert et sa victoire sur la triple tentation. Et un ange va le réconforter lors de son agonie, dans la nuit du jardin des Oliviers.

Des anges seront envoyés pour annoncer la résurrection du Sauveur, à Marie-Madeleine et à plusieurs femmes.

Des anges, enfin, vont instruire les apôtres au moment de l’Ascension. Et par la suite, les apôtres eux-mêmes seront témoins de l’action des anges.

C’est un ange qui fait échapper les apôtres des mains de leurs accusateurs, un autre délivre Pierre de la prison d’Hérode, un autre encore conduit le centurion Corneille vers Pierre.

Grandeur et privilèges des anges :

La Bible leur attribue donc de multiples activités. Ils louent Dieu et se réjouissent de son action, ils observent l’ordre, le travail et la souffrance des chrétiens. Ils sont surtout au service de Dieu parfois en tant qu’instruments de ses jugements, mais également pour soutenir les croyants. Ainsi ils apportent des réponses aux prières. Ils encouragent en temps de danger. Ils aident les gens à s’ouvrir au Christ.

Les anges sont des êtres spirituels, dotés d’intelligence, d’émotions et de volonté. Ils possèdent une intelligence, laissent paraître des émotions et manifestent leur volonté.

Le fait qu’ils n’aient pas de corps physique n’affecte en rien leur personnalité

La connaissance que possèdent les anges est limitée. Ce sont des êtres créés: ils ne savent pas toutes choses contrairement à Dieu! Toutefois, ils semblent avoir une plus grande connaissance que les humains. Sans doute également parce qu’ils étudient la révélation que Dieu donne de lui-même dans la Bible plus ardemment que les hommes.

Leurs limites :

Les anges ne sont rien par eux-mêmes, car ils n’existent que par Dieu et pour Dieu. Même s’ils ont une volonté, ils sont des créatures soumises à la volonté de Dieu. La plus belle chose que nous puissions apprendre d’eux est leur obéissance rapide et totale aux ordres de Dieu.

Les anges constituent un ordre de créatures tout à fait différent des hommes. Les êtres humains ne deviennent pas des anges après leur mort. Les anges ne deviendront pas et n’ont jamais été des êtres humains. Dieu a créé les anges au même titre qu’il a créé l’humanité.

Mais la Bible ne déclare nulle part que les anges ont été créés à l’image et la ressemblance de Dieu, au contraire des hommes.

Oui le monde invisible existe! En prendre conscience ne doit en aucun cas amener à un culte des anges, mais au contraire à une rencontre plus personnelle avec Dieu, dans notre reconnaissance de sa puissance et de son amour. Car en effet à quoi pourrait bien servir la connaissance, si elle ne devait pas déboucher sur une relation d’amour?

Anges :

Les mots hébreu et grec traduits par ange signifient messager.

Ce qui souligne que leur statut est celui de serviteurs aux ordres et que le message est plus important que le messager.

Séraphins :

Leur nom signifie: « brûlants, ardents ». Ils ont pour fonction de louer Dieu. Enflammés de l’amour de Dieu au plus haut degré, leur but premier est la purification et la dissipation des ténèbres et des doutes.

Chérubins :

Ils sont chargés notamment d’occuper une charge de gardien. Ce sont eux qui, à partir de la Renaissance, ont souvent été dépeints comme de jeunes et gracieux enfants dotés d’une seule paire d’ailes.

Archanges :

Le préfixe « arch » signifie: premier, principal. Un archange est donc un ange-chef. Un texte de Paul le confirme: « Car lui-même, le Seigneur, au signal donné par la voix de l’archange et la trompette de Dieu, descendra du ciel ».

L’archange Miche l:

La Bible nous le présente comme un grand prince qui mène le combat contre Satan. Ce n’est donc pas n’importe qui!

L’archange Gabriel :

Est présenté comme le messager de la Parole de Dieu. Nous le voyons venir de la part de Dieu, soutenir Daniel, en lui révélant l’action de Dieu dans la suite des temps. Ensuite, dans l’évangile de Luc, il vient annoncer la venue du Messie.

L’archange Raphaël :

Protecteur des voyageurs, notamment de Tobie. Son nom signifie guérison de Dieu.

« J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. » Ière Épitre de Saint Paul Apôtre aux Corinthiens chapitre 13:1

Une ribambelle d’angelots joufflus :

angelot 2 église Notre-Dame de l'Assomption de Valloire
angelot 2 église Notre-Dame de l’Assomption de Valloire

« Avec leurs bonnes joues de bébés bien nourris, leurs boucles brunes ou blondes et leurs cuisses grassouillettes, ils volètent au retable, ornementant à profusion l’église de Valloire.

Ces angelots généralement sculptés dans le pin cembro qui abonde dans les vallées savoyardes, marquent des retables baroques époustouflants. Dans des décors d’une rare somptuosité, les anges ne sont que des bambins, qui exposent leur nudité enfantine sans complexe jusqu’au-dessus des autels. Ou bien leur seule tête, souriante, espiègle, rêveuse ou mélancolique, adornée d’ailes.

Sept anges d’une des rangées convergentes vers la couronne centrale portent chacun un instrument de la passion du Christ. On en dénombre deux cent quarante-deux dans l’église.

C’est dans cette l’église Notre-Dame-de-l ‘Assomption de Valloire, classée Monument historique et l’une des plus remarquables de Savoie, que l’ornementation éclate dans toute sa splendeur. Les angelots sont au rendez-vous, en myriades et en stuc à la voûte du chœur, aux pieds du Christ en gloire recueillant son sang, à l’autel Saint-Antoine, en véritables équilibristes sur les corniches, en nombre au tabernacle ou couronnant les statues du maître-autel. » Jeanine Trotereau

De Isaïe :

Ils (les séraphins) se criaient de l’un à l’autre « Saint, Saint, Saint est le Seigneur de l’univers ! Toute la terre est remplie de sa gloire »

De Saint Basile le grand :

« Chaque croyant a près de lui un ange qui le protège et le conduit sur le chemin qui mène à la vie éternelle.

Les anges ont été visibles

Au cours des apparitions mariales de Fatima et de la rue du Bac.

Prière d’enfant à son ange gardien :

angelot 3 église Notre-Dame de l'Assomption de Valloire
angelot 3 église Notre-Dame de l’Assomption de Valloire

– Veille sur moi quand je m’éveille.
– A mes côtés marche sans cesse.
– Parle-moi le long du chemin.
– Et pendant que je t’écoute.
– De peur que je ne tombe en route.
– Bon ange, donne-moi la main.

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Église Notre Dame de l’Assomption de Valloire
Paroisse Sainte Thècle Le Galibier

Starets Silouane du mont Athos

Starets Silouane du mont Athos

saint-silouane
icône de saint Silouane

Robuste charpentier d’un village de Russie centrale, d’une vigueur peu commune, mais affligé d’un caractère violent et querelleur,  Syméon Ivanovitch Antonov, à 26 ans, entend la voix de la Mère de Dieu qui l’appelle à revenir à lui-même. Ce paysan rustique et sensuel, né en 1866, se met donc en route pour le mont Athos en Grèce en 1892.

Celui qui devient le frère Silouane connaît tout d’abord une grande joie : il a trouvé sa place sur terre. Mais cela ne dure pas et, au monastère russe Saint-Panteleimon, il va connaître des tentations. Il se désespère de constater que l’orgueil lui colle à la peau et qu’il ne peut s’en défaire. L’épreuve est longue et dure et il va se croire condamné.

Le Christ lui apparaît alors et l’encourage : ‘Tiens ton âme en enfer et ne désespère pas.’ Silouane comprend qu’au fond Jésus est là. Il vivra désormais dans la douceur et la prière continuelle, priant pour le monde entier et diffusant la paix autour de lui jusqu’à sa mort le 24 septembre 1938. Saint Silouane a été canonisé par le patriarche de Constantinople le 26 novembre 1987.

  • Le Saint Esprit unit tous les hommes, et c’est pourquoi les Saints nous sont proches. Lorsque nous les prions, alors, par le Saint Esprit, ils entendent nos prières et nos âmes sentent qu’ils prient pour nous.
  • Il faut prier pour nos ennemis si nous voulons conserver la grâce, car celui qui n’a pas compassion du pécheur n’a pas en lui la grâce du Saint Esprit. Louange et grâce à Dieu et à sa grande miséricorde, car il nous a accordé, à nous autres hommes, la grâce de l’Esprit Saint.
  • Grâce aux moines, la prière ne cesse jamais sur la terre, et là est leur utilité pour le monde. Le monde tient grâce à la prière. Si la prière cessait, le monde périrait.
  • Où es-Tu, ô ma lumière ? Je Te cherche avec des larmes. Tu as eu pitié de moi et Tu m’as montré ton visage. Maintenant mon âme a soif de Toi, mon Dieu ! Comme un enfant qui a perdu sa maman, elle pleure vers Toi jour et nuit et ne trouve pas la paix.
  • Seigneur, Seigneur, accorde la force de ta grâce à tous les peuples afin qu’ils te connaissent par le Saint Esprit et te louent dans la joie, puisque même à moi, impur et misérable, tu as donné la joie de te désirer. Mon âme est attirée vers ton amour, jour et nuit, insatiablement.

Saint Silouane – Ecrits spirituels

VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS À MARSEILLE – jour 2

VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS À MARSEILLE
pour la conclusion des Rencontres Méditerranéennes
[jour 2 – 23 septembre 2023]

Les Rencontres méditerranéennes avec le pape François
Les Rencontres méditerranéennes avec le pape François

La journée du samedi 23 septembre du Pape François dans la cité phocéenne a été axée autour de trois rendez-vous : les personnes en difficulté tôt le matin dans un quartier pauvre de Marseille ; un important discours pour la session conclusive des Rencontres méditerranéennes ; et la messe devant 50 000 fidèles au Stade vélodrome.

Avant de se rendre à la clôture des Rencontres méditerranéennes, le Pape est donc allé dans l’arrondissement de Saint-Mauront, l’un des plus pauvres de France, dans la Maison des Missionnaires de la Charité, pour rencontrer des personnes en situation de précarité.

Paix, migration, jeunesse, éducation, théologie, le Pape François a délivré une très ample feuille de route pour la paix en Méditerranée au palais du Pharo de Marseille. Considérant cette mer comme un miroir du monde et un laboratoire de paix, le Souverain pontife a dénoncé sa transformation «de berceau de la civilisation en tombeau de la dignité», appelant à «un sursaut contre le naufrage de la civilisation».

Devant plus de cinquante mille fidèles réunis au sein du stade Vélodrome de Marseille, le Pape François a présidé la messe qui a conclu son séjour dans la Cité phocéenne. Dans son homélie, il a souhaité que nous tressaillions devant la vie et devant nos prochains comme le fit, devant Marie, Jean, le fils d’Élisabeth.

MESSE VOTIVE DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE DE LA GARDE

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

Stade Vélodrome
Samedi 23 septembre 2023

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On raconte dans les Écritures que le roi David, ayant établi son royaume, décida de transporter l’Arche d’Alliance à Jérusalem. Après avoir convoqué le peuple, il se leva et partit pour aller la prendre. Sur le trajet, il dansait devant elle avec le peuple, exultant de joie à la présence du Seigneur (2 S 6, 1-15).

C’est avec cette scène en arrière-plan que l’évangéliste Luc nous raconte la visite de Marie à sa cousine Élisabeth : Marie elle aussi se lève et part vers la région de Jérusalem et, lorsqu’elle entre dans la maison d’Élisabeth, l’enfant que celle-ci porte en son sein, tressaille de joie en reconnaissant l’arrivée du Messie, se met à danser comme le fit David devant l’Arche (cf. Lc 1, 39-45).

Marie est donc présentée comme la véritable Arche d’Alliance qui introduit le Seigneur incarné dans le monde. Elle est la jeune Vierge qui va à la rencontre de la vieille femme stérile et, en portant Jésus, elle devient le signe de la visite de Dieu vainqueur de toute stérilité. Elle est la Mère qui monte vers les montagnes de Juda pour nous dire que Dieu se met en route vers nous, pour nous chercher avec son amour et nous faire exulter de joie. C’est Dieu qui se met en route.

Chez ces deux femmes, Marie et Élisabeth, la visite de Dieu se dévoile à l’humanité : l’une est jeune et l’autre âgée, l’une est vierge et l’autre stérile, et pourtant elles sont toutes deux enceintes alors que c’est “impossible”. Telle est l’œuvre de Dieu dans notre vie : Il rend possible même ce qui semble impossible, Il engendre la vie, même dans la stérilité.

Frères et sœurs, demandons-nous avec sincérité de cœur : croyons-nous que Dieu est à l’œuvre dans notre vie ? Croyons-nous que le Seigneur, de manière cachée et souvent imprévisible, agit dans l’histoire, accomplit des merveilles et est à l’œuvre également dans nos sociétés marquées par le sécularisme mondain et par une certaine indifférence religieuse ?

Il y a un moyen de discerner si nous avons cette confiance dans le Seigneur. Quel est ce moyen ? L’Évangile dit que « lorsqu’Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle » (v.41). Voilà le signe : tressaillir. Celui qui croit, qui prie, qui accueille le Seigneur tressaille dans l’Esprit, sent que quelque chose bouge à l’intérieur, il “danse” de joie. Et je voudrais m’arrêter sur cela : le tressaillement de la foi.

L’expérience de foi provoque avant tout un tressaillement devant la vie. Tressaillir c’est être “touché à l’intérieur”, avoir un frémissement intérieur, sentir que quelque chose bouge dans notre cœur.

C’est le contraire d’un cœur plat, froid, installé dans la vie tranquille, qui se blinde dans l’indifférence et devient imperméable, qui s’endurcit, insensible à toute chose et à tout le monde, même au tragique rejet de la vie humaine qui est aujourd’hui refusée à nombre de personnes qui émigrent, à nombre d’enfants qui ne sont pas encore nés, et à nombre de personnes âgées abandonnées.

Un cœur froid et plat traîne la vie de manière mécanique, sans passion, sans élan, sans désir. Et on peut tomber malade de tout cela dans notre société européenne : le cynisme, le désenchantement, la résignation, l’incertitude, un sentiment général de tristesse – tout à la fois : la tristesse, cette tristesse dissimulée dans les cœurs -. Quelqu’un les a appelées “passions tristes” : c’est une vie sans tressaillement.

Celui qui est né à la foi, en revanche, reconnaît la présence du Seigneur, comme l’enfant dans le sein d’Élisabeth. Il reconnaît son œuvre dans le fleurissement des jours et il reçoit un regard nouveau pour voir la réalité. Même au milieu des difficultés, des problèmes et des souffrances, il perçoit quotidiennement la visite de Dieu et se sent accompagné et soutenu par Lui.

Face au mystère de la vie personnelle et aux défis de la société, celui qui croit connaît un tressaillement, une passion, un rêve à cultiver, un intérêt qui pousse à s’engager personnellement. Maintenant, chacun d’entre nous peut se      demander : est-ce que je ressens ces choses ? Est-ce que j’ai ces     choses ? Celui qui est ainsi sait que le Seigneur est présent en toute chose, qu’il appelle, qu’il invite à témoigner de l’Évangile pour édifier avec douceur, à travers les dons et les charismes reçus, un monde nouveau.

L’expérience de la foi, en plus d’un tressaillement devant la vie, provoque aussi un tressaillement devant le prochain. Dans le mystère de la Visitation, en effet, nous voyons que la visite de Dieu n’a pas lieu à travers des événements célestes extraordinaires, mais dans la simplicité d’une rencontre.

Dieu vient sur le seuil d’une maison de famille, dans la tendre étreinte entre deux femmes, dans le croisement de deux grossesses pleines d’émerveillement et d’espérance. Et, dans cette rencontre, il y a la sollicitude de Marie, l’émerveillement d’Élisabeth, la joie du partage.

Rappelons-le toujours, même dans l’Église : Dieu est relation et souvent il nous rend visite à travers des rencontres humaines, quand nous savons nous ouvrir à l’autre, quand il y a un tressaillement pour la vie de ceux qui passent chaque jour à nos côtés et quand notre cœur ne reste pas impassible et insensible devant les blessures de ceux qui sont les plus fragiles.

Nos villes métropolitaines, et tant de pays européens comme la France où coexistent des cultures et des religions différentes, sont en ce sens un grand défi contre les exacerbations de l’individualisme, contre les égoïsmes et les fermetures qui produisent solitudes et souffrances.

Apprenons de Jésus à éprouver des frémissements pour ceux qui vivent à nos côtés, apprenons de Lui qui, devant les foules fatiguées et épuisées, ressent de la compassion et s’émeut (cf. Mc 6, 34), tressaille de miséricorde devant la chair blessée de ceux qu’il rencontre.

Comme l’affirme votre grand saint, Vincent de Paul, « il faut tâcher d’attendrir nos cœurs et de les rendre susceptibles des souffrances et des misères du prochain, et prier Dieu qu’il nous donne le véritable esprit de miséricorde, qui est le propre esprit de Dieu », jusqu’à reconnaître que les pauvres sont « nos seigneurs et maîtres » (Correspondance, entretiens, documents,Paris 1920-25, p. 341 ; pp. 392-393).

Frères, sœurs, je pense aux nombreux “tressaillements” qu’a connus la France, à son histoire riche de sainteté, de culture, d’artistes et de penseurs qui ont passionné tant de générations. Aujourd’hui encore, notre vie, la vie de l’Église, la France, l’Europe ont besoin de cela : de la grâce d’un tressaillement, d’un nouveau tressaillement de foi, de charité et d’espérance.

Nous avons besoin de retrouver passion et enthousiasme, de redécouvrir le goût de l’engagement pour la fraternité, d’oser encore le risque de l’amour dans les familles et envers les plus faibles, et de retrouver dans l’Évangile une grâce qui transforme et rend belle la vie.

Regardons Marie qui se dérange en se mettant en route et qui nous enseigne que Dieu est précisément comme cela : il nous dérange, il nous met en mouvement, il nous fait “tressaillir”, comme avec Élisabeth.

Et nous voulons être des chrétiens qui rencontrent Dieu par la prière et nos frères par l’amour, des chrétiens qui tressaillent, vibrent, accueillent le feu de l’Esprit pour se laisser brûler par les questions d’aujourd’hui, par les défis de la Méditerranée, par le cri des pauvres, par les “saintes utopies” de fraternité et de paix qui attendent d’être réalisées.

Frères et sœurs, avec vous, je prie la Vierge, Notre-Dame de la Garde, de veiller sur votre vie, de garder la France, de garder toute l’Europe, et de nous faire tressaillir dans l’Esprit. Et je voudrais le faire avec les paroles de Paul Claudel :

« Je vois l’église ouverte. […]
Je n’ai rien à offrir et rien à demander.
Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela :
Que je suis votre fils et que vous êtes là. […]
Être avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes […]
Parce que vous êtes là pour toujours,
Simplement parce que vous êtes Marie,
Simplement parce que vous existez,
Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée ! »

(« La Vierge à midi », Poèmes de Guerre 1914-1916, Paris, 1922).

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Salutation à la fin de la Messe

Merci, Excellence, pour vos paroles, et merci à vous tous, frères et sœurs, pour votre présence et pour vos prières. Merci !

Arrivé au terme de cette visite, je tiens à exprimer ma gratitude pour l’accueil chaleureux qui m’a été réservé, ainsi que pour tout le travail et les préparatifs qui ont été faits. Je remercie Monsieur le Président de la République et, à travers lui, je salue cordialement toutes les Françaises et tous les Français. Je salue Madame le Premier Ministre, qui est venue m’accueillir à l’aéroport ; je salue également les Autorités présentes, en particulier le Maire de Marseille.

Et j’embrasse toute l’Église de Marseille, avec ses communautés paroissiales et religieuses, ses nombreux établissements scolaires et ses œuvres caritatives. Cet archidiocèse a été le premier au monde à avoir été consacré au Sacré-Cœur de Jésus, en 1720, au cours d’une épidémie de peste ; vous avez donc à cœur d’être aussi des signes de la tendresse de Dieu dans l' »épidémie de l’indifférence » actuelle. Merci pour votre service, doux et déterminé, qui témoigne de la proximité et de la compassion du Seigneur !

Plusieurs d’entre vous sont venus de diverses régions de France : merci à vous ! Je voudrais saluer les frères et sœurs venus de Nice, accompagnés par l’évêque et le maire, et qui ont survécu au terrible attentat du 14 juillet 2016.

Souvenons-nous dans la prière de tous ceux qui ont perdu la vie dans cette tragédie et dans tous les actes terroristes perpétrés en France et dans toutes les parties du monde. Le terrorisme est lâche. Ne nous lassons pas de prier pour la paix dans les régions ravagées par la guerre, en particulier pour le peuple ukrainien meurtri.

Une salutation pleine d’affection pour les malades, les enfants et les personnes âgées, qui sont la mémoire de la civilisation ; et une pensée particulière pour les personnes dans le besoin et pour tous les travailleurs de cette ville ; Jacques Loew, le premier prêtre ouvrier de France, a travaillé sur le port de Marseille. Que la dignité des travailleurs soit respectée, promue et protégée !

Chers frères et sœurs, je porterai dans mon cœur les rencontres de ces journées. Que Notre Dame de la Garde veille sur cette ville, mosaïque d’espérance, sur toutes vos familles et sur chacun de vous. Je vous bénis. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Ce travail n’est pas facile ! Merci.


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