«Voici venu le temps de la miséricorde», le Pape François vient de rendre publique une lettre apostolique « Misericordia et Misera » (« Miséricorde et pauvreté ») ainsi intitulée, ce lundi 21 novembre. Dedans, le Saint-Père revient sur l’année jubilaire qui vient de s’achever le 20 novembre.
Il met en lumière un certain nombre d’expériences et d’initiatives comme l’envoi de Missionnaires de la Miséricorde ou les vendredis de la miséricorde, mais il invite surtout à « regarder de l’avant », à faire de cette année sainte le point de départ d’un nouveau chemin à parcourir. Le Pape a ainsi annoncé plusieurs gestes significatifs comme l’instauration d’une « journée mondiale des pauvres ».
« Misericordia et Misera », « miséricorde et pauvreté », cette lettre apostolique est en quelque sorte un prolongement de l’année sainte de la Miséricorde, pour « nous indiquer la route que nous sommes appelés à suivre à l’avenir».
La miséricorde ne peut être « une parenthèse dans la vie de l’Église, elle en constitue l’existence même… Tout se révèle dans la miséricorde, tout se résout dans l’amour miséricordieux du Père… Aucun d’entre nous ne peut poser de conditions à la miséricorde… Même dans les cas les plus difficiles où l’on est tenté de faire prévaloir une justice qui vient seulement des normes, on doit croire en la force qui jaillit de la grâce divine. »
Le Saint-Père ouvre « le temps de la miséricorde». Pour encourager à « continuer avec fidélité, joie et enthousiasme à faire l’expérience de la richesse de la miséricorde » : l’instauration « à la lumière du jubilé des personnes exclues » d’une journée mondiale des pauvres. Elle sera célébrée dans toute l’Église le 33ème dimanche du temps ordinaire. Une journée « qui aidera les communautés et chaque baptisé à réfléchir sur la manière dont la pauvreté est au cœur de l’Évangile ».
La confession au-delà du Jubilé
Le Pape dans ce texte présente également deux autres dispositions particulièrement importantes, rappelant que le sacrement de la réconciliation doit retrouver sa place centrale dans la vie chrétienne. Par ailleurs, il concède « à tous les prêtres la faculté d’absoudre le péché d’avortement » et prolonge la faculté donnée aux prêtres de la Fraternité Saint-Pie-X de donner une confession «valide» et «licite» au-delà du Jubilé.
Juste avant l’ouverture de l’année sainte, le Pape avait annoncé, fait inédit, que durant toute la durée du Jubilé, il concédait à l’ensemble des prêtres, en vertu de leur ministère, « la faculté d’absoudre le péché d’avortement ». Eh bien « cette disposition qui s’inscrivait dans un temps limité est désormais étendu dans le temps, nonobstant toutes choses contraires », c’est ce qu’a annoncé le Pape François qui rappelle avec force que «l’avortement est un péché grave, parce qu’il met fin à une vie innocente». Cependant « je dois affirmer, dit-il, avec la même force qu’il n’existe aucun péché que ne puisse rejoindre et détruire la miséricorde de Dieu quand elle trouve un cœur contrit qui demande à être réconcilié avec le Père. »
L’autre disposition qui s’étend au-delà de la période jubilaire concerne la fraternité Saint-Pie-X. Le Pape avait décidé que l’absolution reçue en se confessant aux prêtres lefebvristes serait « valide » et « licite » pendant le Jubilé. Le Saint-Père, là aussi, «étend cette faculté au-delà de la période jubilaire, jusqu’à ce que soient prises de nouvelles dispositions, pour que le signe sacramentel de la réconciliation à travers le pardon de l’Église ne fasse jamais défaut à personne.» Une décision pour le bien pastoral des fidèles et en comptant sur la bonne volonté de leurs prêtres afin que la pleine communion dans l’Église catholique puisse être recouvrée avec l’aide de Dieu.
21-11-2016 source : Radio Vatican