
Le Pape François a médité sur l’effort quotidien de tous les chrétiens cherchant à vaincre la «tentation de la mondanité», de «se sentir plus grands que les autres», au cours de la Messe célébrée à Sainte-Marthe, le mardi 21 février.
Il s’est inspiré de la liturgie de la parole. Tout d’abord de la lecture tirée du livre du Siracide (2, 1-13), où il est écrit: «Mon fils, si tu prétends servir le Seigneur, prépare-toi à l’épreuve.»
La confirmation se trouve dans l’Évangile de Marc (9, 30-37), dans lequel on parle de Jésus qui «allait avec les disciples de manière décidée, résolument vers Jérusalem pour accomplir sa mission», c’est-à-dire celle «de faire la volonté du Père».
Jésus anticipait aux disciples ce qui lui serait arrivé à Jérusalem: «Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes et ils le tueront». Et aussi: «Quand il aura été tué, après trois jours il ressuscitera ».
Pourtant les disciples «ne comprenaient pas ces paroles et avaient crainte de l’interroger, d’aller au-delà, dans les explications», au point qu’ils disaient: «Arrêtons-nous ici, cela vaut mieux». Ils subissaient «la tentation de ne pas accomplir la mission».
Les difficultés à comprendre des disciples s’éclaircissent encore mieux en avançant dans la lecture. En effet, «quand ils arrivèrent à Capharnaüm, Jésus leur demanda: “De quoi discutiez-vous en chemin? ”». Et ici aussi ces derniers «se taisaient». Mais cette fois-ci, ils se taisaient «à cause de la honte». En effet, «ils avaient discuté entre eux de qui était le plus grand». Ils avaient «la tentation de la mondanité».
Mais ce n’était pas une tentation qui leur appartenait à eux seuls: «Depuis le moment où l’Église est Église jusqu’à aujourd’hui, cela s’est produit, se produit et se produira».
Cela arrive, par exemple, «dans les paroisses» où il y a toujours des «luttes». La tentation de la mondanité à partir de laquelle commence «la chaîne des péchés», comme «parler mal de son prochain» ou les commérages.
Et «parmi nous aussi, les évêques, il arrive la même chose: la mondanité vient comme une tentation». Et ainsi, il arrive qu’un évêque dise: «Je suis dans ce diocèse, mais je regarde celui qui est plus important», et il agit pour faire des pressions, pour chercher des influences.
En résumé, «la mission est servir le Seigneur, mais ensuite le désir véritable, très souvent, nous pousse vers la route de la mondanité pour être plus importants». Il peut ensuite y avoir la déception, comme cela a été le cas pour les disciples de Jésus qui «se taisaient tout d’abord par crainte, puis qui se taisaient par honte». Le Pape l’a définie comme la «sainte honte!»
Le critère de choix pour nos actions, face à certaines tentations, est expliqué par Jésus : «S’étant assis, il leur dit: «Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous» et, ayant pris un enfant, il ajouta: «Devenez comme lui». Le Christ «inverse tout. La gloire et la croix, la grandeur et l’enfant…»
Ce passage de l’Évangile «nous conduit à prier pour l’Église, à prier pour nous tous, afin que le Seigneur nous défende des ambitions, du sentiment mondain de se sentir plus grands que les autres.»
Que le Seigneur «nous donne la grâce de la honte». Mais également, «qu’il nous donne la grâce de la simplicité d’un enfant», de comprendre l’importance de la «route du service» et, à la fin d’une vie de service, de savoir dire: «Je suis un serviteur inutile.»