le mystère du pardon

La brebis perdue et retrouvée

Durant la Messe célébrée ce matin, mardi 21 mars, à Sainte-Marthe du Vatican, le Pape François a invité son assemblée à demander à Dieu « la grâce de la honte » parce que c’est « une grande grâce d’avoir honte de ses péchés et de recevoir ainsi le pardon et la générosité de le donner aux autres. »

En commentant les lectures du jour, le Pape s’est d’abord arrêté sur le passage tiré de l’évangile de Matthieu (18, 21-35). Jésus parle « à ses disciples de la correction fraternelle, de la brebis égarée, de la miséricorde du pasteur. Et Pierre dit : ‘Mais à présent, combien de fois dois-je pardonner, après ce que tu as dit de la correction fraternelle et de la brebis égarée ? Sept fois sont-elles suffisantes ?’ Et Jésus dit : ‘toujours’, avec cette forme ‘soixante-dix fois sept’ ». En réalité, « il est difficile de comprendre le mystère du pardon, parce que c’est un mystère. »

La réponse est offerte par l’Église qui « aujourd’hui, nous fait entrer dans ce mystère du pardon, qui est la grande œuvre de miséricorde de Dieu. » Et elle le fait avant tout avec la première lecture, tirée du livre du prophète Daniel (3, 25.34-43) : « Si nous pouvions être accueillis le cœur contrit et l’esprit humilié. Si nous pouvions trouver miséricorde, que soit alors ainsi aujourd’hui le cœur contrit, l’esprit humilié et notre sacrifice devant toi. Seigneur, ne nous couvre pas de honte, traite-nous selon ta clémence, ta grande miséricorde. Sauve-nous par tes prodiges. »

Sentir la honte « à cause de nos péchés ». Voici donc « le premier pas » à accomplir : « la grâce de la honte. Pour entrer dans le mystère du pardon, nous devons avoir honte ». Mais « nous ne pouvons pas le faire seuls, la honte est une grâce : ‘Seigneur, que j’ai honte de ce que j’ai fait’. Et ainsi, l’Église se place devant ce mystère du péché et nous fait voir la sortie, la prière, le repentir et la honte. »

« l’Église reprend le passage de l’Évangile et explique ce que signifie ce ‘soixante-dix fois sept’. Cela veut dire « que nous devons toujours pardonner. »

« Si je demande : ‘Mais vous, êtes-vous pécheurs ?’ – ‘Oui père, tous’ – ‘Et pour avoir le pardon des péchés ?’ – ‘Nous nous confessons’ – ‘Et comment vas-tu te confesser ?’ – ‘Et bien, je vais, je dis mes péchés, le prêtre me pardonne, il me donne trois Je vous salue Marie à prier, et puis je repars en paix’. »

Dans ce cas,  « tu n’as pas compris. Tu es seulement allé au confessionnal faire une opération bancaire, accomplir une procédure administrative. Tu n’es pas allé en ayant honte de ce que tu as fait. Tu as vu des taches dans ta conscience et tu t’es trompé parce que tu as cru que le confessionnal était une teinturerie » en mesure uniquement d’enlever « les taches. Tu as été incapable d’avoir honte de tes péchés. Oui, tu es pardonné parce que Dieu est grand, mais il n’est pas entré dans ta conscience, tu n’as pas été conscient de ce qu’a fait Dieu. »

« Le mystère du pardon est si difficile » à comprendre. C’est pourquoi « aujourd’hui l’Église est sage quand elle nous fait réfléchir sur ces deux passages. » En effet, « je peux pardonner » uniquement « si je me sens pardonné. Si tu n’as pas conscience d’être pardonné, tu ne pourras jamais pardonner, jamais. »

Tandis que « le pardon est total. Mais il ne peut se faire que si je sens mon péché, si j’ai honte, j’ai honte et je demande pardon à Dieu et je me sens pardonné par le Père. Et ainsi je peux pardonner. Sinon, on ne peut pas pardonner, nous en sommes incapables. C’est pour cela que le pardon est un mystère. »

« En sortant du confessionnal, combien de fois ne le disons-nous pas, mais nous avons l’impression que nous nous en sommes sortis. Cela ne signifie pas recevoir le pardon ; cela est l’hypocrisie de voler un pardon, un pardon faux. Et ainsi, comme je n’ai pas l’expérience d’être pardonné, je ne peux pas pardonner les autres. »

« Demandons aujourd’hui au Seigneur la grâce de comprendre ce ‘soixante-dix fois sept’. » Du reste, « si le Seigneur m’a tant pardonné, qui suis-je pour ne pas pardonner ? »