Dieu de la vie qui vainc la mort

COLIN D’AMIENS (Originaire d’Amiens, connu à Paris de 1461 à 1488 – après 1495) La Résurrection de Lazare vers 1450 – 1460 Louvre

Le Pape François est arrivé ce dimanche 2 avril 2017 à Carpi, dans le nord de l’Italie, pour une visite pastorale dans une région frappée en 2012 par un séisme meurtrier (27 morts). Arrivé en hélicoptère, il a présidé la messe sur la place des Martyrs, devant la cathédrale. Dans son homélie, le Pape s’est appuyé sur les lectures du jour «qui parlent du Dieu de la vie qui vainc la mort» pour exhorter à choisir l’espérance de Dieu plutôt que la tristesse des tombeaux.

Le Pape est arrivé au milieu d’une foule nombreuse devant la cathédrale de Carpi flambant neuve, l’un des nombreux bâtiments endommagés par le séisme et tout récemment rénovée. Dans son homélie, commentant l’épisode biblique de la résurrection de Lazare, le Saint-Père appelle à choisir entre rester «du côté du tombeau», «enfermé dans la tristesse», «coincé dans les décombres de la vie» ou aller «du côté de Jésus», ouvert «à l’espérance», «comme vous», «avec l’aide de Dieu» soulever les décombres et reconstruire «avec une patiente espérance.»

Dans une comparaison à peine voilée avec ce qu’ont vécu les habitants de l’Émilie-Romagne après le tremblement de terre,  devant la tombe de Lazare, fermée d’une grande pierre, «tout semble fini» et même Jésus «est secoué par le mystère dramatique de la perte d’une personne chère.»  «Il ne fuit pas la souffrance, qui appartient à cette vie, mais il ne se fait pas emprisonner par le pessimisme» ou «emporter par le découragement.»

«Ouvrir la voie du lève-toi! Lève-toi! Viens dehors!»

Le Pape appelle ainsi à laisser la «grande désillusion» que constitue «la précarité de notre vie mortelle» pour s’ouvrir à «l’espérance qui s’appelle Jésus». Comment? En identifions nos blessures , nos «petits tombeaux», et en laissant Jésus y entrer. «Quel que soit le poids du passé, la grandeur du péché, la force de la honte, ne barrons jamais l’entrée au Seigneur.» Le Pape rappelle la parole de Jésus: «Enlevez la pierre!» qui bloque le tombeau. «Le Seigneur désire au contraire ouvrir la voie de la vie, celle de la rencontre avec Lui, de la confiance en Lui, de la résurrection du cœur.» «La voie du lève-toi! Lève-toi! Viens dehors! Voilà ce que nous demande le Seigneur. Et lui est à coté de nous pour le faire.»

Certes, «il y aura toujours des problèmes», mais nous pouvons trouver une «nouvelle stabilité» en Jésus, qui «est la résurrection et la vie: avec Lui la joie habite le cœur, l’espérance renait, la douleur se transforme en paix, la peur en confiance, l’épreuve en offrande d’amour.» «Il y aura toujours sa main qui relève, sa Parole qui encourage et nous dis, à nous tous, à chacun de nous: “Viens dehors! Viens à moi!”» Ainsi, «visités et libérés par Jésus», nous pourrons être des «témoins de vie dans ce monde qui en est assoiffé, des témoins qui suscitent et ressuscitent l’espérance du Dieu vivant.»

La Colombie, le Kasaï, le Venezuela et le Paraguay étaient au cœur des prières du Pape François. Avant de réciter la prière de l’angélus, il a évoqué une catastrophe naturelle et trois situations politiques particulières.

« Je suis profondément attristé par la tragédie qui a frappé la Colombie où une gigantesque coulée de boue provoquée par des pluies torrentielles a déferlé sur la ville de Mocoa, causant de nombreux morts et blessés. Je prie pour les victimes. J’assure de ma et de votre proximité ceux qui pleurent la disparition de leurs proches. Je remercie ceux qui prêtent secours. »