la gratuité du véritable amour : Dieu fait le premier pas

Lors de l’audience générale de ce matin, tenue Place Saint-Pierre, le Pape a poursuivi sa série d’enseignement sur l’espérance en s’arrêtant cette fois sur la parabole de l’Enfant prodigue, racontée dans le chapitre 15 de l’Évangile selon saint Luc. Il a rappelé que l’amour filial est une expression de l’amour chrétien.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 14 juin 2017

Frères et sœurs,

Le retour de l’enfant prodigue

Aucun de nous ne peut vivre sans amour. Et un mauvais esclavage dans lequel nous pouvons tomber est celui de croire que l’amour soit mérité. Derrière de nombreux comportements apparemment inexplicables se cache une question : est-il possible que je ne mérite pas d’être appelé par mon nom ?

De nombreuses formes de haine sociale dissimulent souvent un cœur qui n’a pas été reconnu. Beaucoup de personnes aujourd’hui cherchent une visibilité seulement pour compenser un vide intérieur. De nombreux narcissismes naissent d’un sentiment de solitude, du sentiment d’être orphelin

Le premier pas que Dieu accomplit vers nous est celui d’un amour donné à l’avance et inconditionnel, qui n’est pas lié à nos mérites, à l’image du père de l’enfant prodigue : «Quand il était encore loin, son père le vit, et eut compassion». 

Dieu nous aime parce qu’il est amour, et l’amour tend de nature à se répandre, à se donner. Dieu ne lie même pas sa bienveillance à notre conversion : celle-ci tout au plus est une conséquence de l’amour de Dieu. Saint Paul dit que Dieu nous a aimés même lorsque nous nous étions trompés.

Qui de nous aime de cette manière, sinon un père ou une mère ?  Une mère aime son enfant même quand il est pécheur. Dieu fait la même chose avec nous, nous sommes ses enfants bien-aimés.

Quel est le médicament pour changer le cœur d’une personne qui n’est pas heureuse ? – L’amour! Et comment le faire sentir à la personne que l’on aime ? Il faut d’abord l’embrasser, lui faire sentir qu’elle est désirée, qu’elle est importante, alors elle cessera d’être triste.

L’amour appelle l’amour, d’une façon plus forte que la haine n’appelle la mort. Jésus n’est pas mort et ressuscité pour lui-même, mais pour nous, pour que nos péchés soient pardonnés.

C’est donc un temps de résurrection pour tous : le temps de soulager les pauvres du découragement, surtout ceux qui gisent dans le sépulcre depuis un temps bien plus long que trois jours. Que souffle ici sur nos visages, un vent de libération. Que germe ici le don de l’espérance. Et l’espérance est celle de Dieu le Père qui nous aime comme nous le sommes : il nous aime tous et toujours.

Souvenons-nous que nous sommes tous les enfants bien-aimés de Dieu, et que nous sommes tous précieux à ses yeux ! C’est la source de notre espérance ! Que Dieu vous bénisse !


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana