Notre-Dame de la Confiance

Notre-Dame de la Confiance

Notre-Dame de la Confiance Abbaye de la Trappe
Notre-Dame de la Confiance Abbaye de la Trappe

PAPE émérite BENOÎT XVI :

Le jour de la Vierge de la Confiance, nous voyons précisément en elle une personne qui est réellement nouvelle, qui est réellement transformée, qui est réellement sacrifice vivant. La Vierge voit la volonté de Dieu, elle vit dans la volonté de Dieu, elle dit «oui», et ce «oui» de la Vierge est tout son être, et ainsi elle nous montrer la route, elle nous aide.

En ce jour, nous prions la Vierge, qui est l’icône vivante de l’homme nouveau. Qu’Elle nous aide à transformer, à laisser transformer notre être, à être réellement des hommes nouveaux, à être également ensuite, si Dieu le veut, des pasteurs de son Église.

C’est toujours une grande joie pour moi d’être avec vous sous le signe de la Vierge de la Confiance. En nous aidant et en nous accompagnant, Elle nous donne réellement la certitude d’être toujours aidés par la grâce divine, et ainsi nous allons de l’avant!

Enfin, nous voulons rendre grâce à Dieu, car il nous a montré son visage dans le Christ, parce qu’il nous a donné la Vierge, il nous a donné les saints, il nous a appelés à être un seul corps, un seul esprit avec Lui. Et nous prions pour qu’il nous aide à être toujours plus introduits dans cette communion avec sa volonté, pour trouver ainsi, avec la liberté, l’amour et la joie.

Madone de la confiance
Madone de la confiance

Dieu vous appelle à être saints, que la sainteté soit le secret du vrai succès de votre ministère pastoral. Dès à présent la sainteté doit constituer l’objectif de chacun de vos choix et de chacune de vos décisions. Confiez ce désir et cet engagement quotidien à Marie, Mère de la Confiance!

Ce titre si apaisant correspond à l’invitation évangélique répétée:  « Sois sans crainte » adressée par l’Ange à la Vierge (cf. Lc 1, 29), puis très souvent par Jésus à ses disciples. « Sois sans crainte, car je suis avec toi », dit le Seigneur. Dans l’icône de la Vierge de la Confiance, où l’enfant indique la Mère, il semble que Jésus ajoute:  « Regarde ta Mère et sois sans crainte ».

PAPE émérite BENOÎT XVI 15 février 2008 et  20 février 2009 VISITE AU GRAND SÉMINAIRE PONTIFICAL ROMAIN À L’OCCASION DE LA FÊTE DE LA VIERGE DE LA CONFIANCE

© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

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Saint PAUL VI
«MA MÈRE, MA CONFIANCE!»
Homélie au Grand Séminaire Romain (applicable à tous aussi !)

Mot qui résonne toujours dans ce lieu de piété pour veiller sur le sacerdoce: Marie, ma mère, ma confiance. C’est la fête de la Vierge qui est ici vénérée, qui nous rassemble maintenant et qui sans aucun artifice dévotionnel ou conventionnel met en évidence la conversation, la relation, c’est-à-dire l’intimité, disons aussi le dialogue, qui doit exister entre les ecclésiastiques, étudiant, diacre ou prêtre, et la Vierge Mère de Dieu.

La fête familiale de ce séminaire ramène la pensée de notre controverse anxieuse et de nos excuses confiantes du sacerdoce à celle de Marie, Mère du Christ. Non pas que nous puissions attribuer à la Vierge les prérogatives de la prêtrise, et à la prêtrise celles propres à la Vierge, mais il existe des analogies et des relations entre la somme ineffable des charismes, dont Marie est pleine, et la fonction sacerdotale, que nous ferons toujours bien d’étudier et d’apprécier la correspondance.

C’est à partir de cette harmonie que notre formation peut construire, toujours une voie d’amélioration: jusqu’à ce que Jésus-Christ soit formé en vous (Gal. 4, 19), et notre expérience sacerdotale peut s’enrichir.

C’est cette harmonie, tout d’abord, qui nous transporte, existentiellement, presque par magie, dans le cadre de l’Évangile, où la Vierge et Jésus ont vécu par elle: elle est donc immédiatement l’enseignante de ce retour aux sources scripturaires, dont on parle tant aujourd’hui , et aussitôt elle éveille en nous cette vie profonde, cette activité très personnelle, qui est notre conscience intérieure, réflexion, méditation, prière.

Nous devons penser et façonner notre existence de façon redoublée: nous ne pouvons pas avoir une action extérieure, aussi bonne soit-elle, de ministère, de parole, de charité, d’apostolat, vraiment sacerdotal, si elle n’est pas née et ne retourne pas à sa source et à sa bouche intérieure.

Notre dévotion à Marie nous éduque à cet acte indispensable reflété de deux manières: parce qu’elle nous conduit à l’Évangile, qui nous inspire et nous mesure, et parce que nous rencontrons la Vierge dans cette attitude identique, pour repenser les événements de sa vie, elle se demandait quelle était cette salutation (Luc. 1, 29); gardant en son cœur (Luc. 2, 9); sa Mère conservait toutes ces paroles en son cœur (Luc.2, 51).

Marie découvre un mystère en tout; et il ne pouvait en être autrement pour elle, si proche de Christ. Serait-ce autrement pour nous alors que nous sommes si proches du Christ que nous sommes autorisés à dispenser ses mystères (Cfr. 1 Cor. 4, 1), et à les célébrer en la personne du Christ? (Voir Phil.2, 7)

Introduite en ce chemin de la recherche de l’exemple de Marie, toute notre vie trouve sa forme, le spirituel, le moral, l’ascète surtout. La vie de Marie n’est-elle pas imprégnée de foi? « Bienheureuse celle qui a cru! » (Luc 1, 45) salue Elizabeth; on ne peut pas non plus faire l’éloge la plus élevée d’elle, dont toute la vie se déroule dans le domaine de la foi. Le Concile l’a reconnu (Lumen gentium, 53, 58, 61, 63, etc.).

Et notre vie sacerdotale n’a-t-elle pas le même programme, ne serait-ce pas une vie qui puise dans la foi sa raison d’être, sa qualification, son espérance finale? Puis, son titre privilégié tremble sur nos lèvres: c’est la Vierge. Le Christ a voulu naître d’une Vierge, et laquelle! Immaculée!

Cette approche de l’Immaculée Conception ne signifie-t-elle rien pour notre choix de l’état ecclésiastique, qui ne doit pas être réprimé, mais exalté, transfiguré, renforcé par le célibat sacré? Aujourd’hui, nous entendons sa critique du côté négatif, au point de le dire inhumain et impossible: le renoncement à l’amour des sens et au lien conjugal, expression normale, très élevée et sainte de l’amour humain.

Près de Marie, nous ressentons la valeur positive triple et supérieure du célibat sacré, extrêmement adapté au sacerdoce:

Premièrement, la maîtrise de soi parfaite et rigoureuse (rappelez-vous Saint Paul: je traite durement mon corps, j’en fais mon esclave, pour éviter qu’après avoir proclamé l’Évangile à d’autres, je sois moi-même disqualifié. 1 Cor 9, 27.) Un domaine indispensable pour ceux qui traitent des choses de Dieu et se font enseignants et docteurs des âmes, et un signe lumineux et directif au peuple chrétien et profane des voies qui mènent au royaume de Dieu.

Deuxièmement, la disponibilité totale au ministère pastoral que le célibat ecclésiastique garantit au prêtre; c’est évident.

Ttroisièmement, l’amour unique, immolé, incomparable et inextinguible pour le Christ Seigneur, qui du haut de la croix confie sa Mère au disciple Jean, que la tradition entend être restée vierge:Voici ton fils, voici ta mère. (Jn. 19, 26-27)

Et vous, dites-le vous donc, faisant toujours de Marie notre modèle, de son obéissance absolue, qui insère Notre-Dame dans le dessein divin: Voici la servante du Seigneur. . . . (Luc 1, 38) le disant de l’humilité, de la pauvreté, du service au Christ: tout est exemplaire pour nous en Marie.

Disons donc son courage magnanime, supérieur à toute figure classique de l’héroïsme moral: Elle était près de la croix de Jésus (Io. 19, 25), pour nous rappeler que, en participant à l’unique sacerdoce du Christ, nous devons aussi participer à sa mission. racheter, c’est-à-dire être avec lui des victimes, totalement consacrée et offerte au service et au salut des hommes.

De cette manière, nous pourrons méditer sur la prophétie qui a fait peser sur le cœur de Marie l’épée mystérieuse et imminente de la passion du Seigneur (Cf. Luc 2, 35) et nous pourrons ainsi nous appliquer les paroles de l’Apôtre: « ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l’accomplis pour son corps qui est l’Église. » (Col. 1, 24).

C’est facile, c’est doux, c’est tonique que de répéter la belle prière jaculatoire: Marie, ma mère, ma confiance. Aujourd’hui et toujours dans notre vie sacerdotale, {et aussi dans notre vie de chrétien, de chrétienne.]

HOMÉLIE DE PAUL VI, LORS DE LA MESSE DANS LA CHAPELLE DU GRAND SÉMINAIRE ROMAIN
Fête de la Madone de la Confiance  – Samedi, 20 février 1971

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TÉMOIGNAGE de Saint JEAN-PAUL II
À LA COMMUNAUTÉ DU
GRAND SÉMINAIRE PONTIFICAL ROMAIN

Fête de la « Madone de la Confiance »
Samedi 1er mars 2003

… Je voudrais encore revenir sur mon propre séminaire. Il s’agissait d’un séminaire « clandestin ». Pendant la guerre, avec l’occupation nazie de la Pologne et de Cracovie, tous les séminaires avaient été fermés. Le Cardinal Sapieha, mon Évêque de Cracovie, avait organisé un séminaire « clandestin », et j’appartenais à ce « séminaire » clandestin, pour ainsi dire « des catacombes ».

Mon expérience est surtout liée à ce séminaire. D’autant plus aujourd’hui que nous sommes revenus par la mémoire à soeur Faustina. Soeur Faustina a vécu et repose à présent près de Cracovie, dans une localité qui se nomme Lagiewniki.

Juste à coté de Lagiewniki se trouvait l’usine chimique Solvay, où j’ai travaillé comme ouvrier pendant les quatre années de guerre et d’occupation nazie. Jamais je n’aurais pu penser à cette époque où j’étais ouvrier qu’un jour, en tant qu’Évêque de Rome, j’aurais parlé de cette expérience aux séminaristes romains.

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Cette expérience d’ouvrier et en même temps de séminariste « clandestin » m’a marqué pour toute la vie. A l’usine, pendant mon tour de huit heures, de jour comme de nuit, j’amenais avec moi quelques livres. Mes collègues ouvriers se sont un peu étonnés, mais pas scandalisés. Ils m’ont même dit:  « Nous t’aiderons, tu peux même te reposer et nous essaierons de surveiller ton poste ».

Et c’est ainsi que j’ai pu également passer mes examens devant mes professeurs. Tout cela dans la clandestinité:  philosophie, métaphysique… J’ai étudié la métaphysique tout seul et j’essayais de comprendre ses « catégories ». Et j’ai compris. Même sans l’aide des professeurs, j’ai compris.

Et en plus d’avoir réussi l’examen, j’ai pu constater que la métaphysique, la philosophie chrétienne, me donnait une nouvelle vision du monde, une connaissance plus profonde de la réalité. Auparavant, j’avais étudié les sciences humaines, liées à la littérature, à la langue. Avec la métaphysique et la philosophie, j’ai trouvé la clé, la clé d’une compréhension et d’une connaissance du monde. Une connaissance plus profonde, je dirais définitive.

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Peut-être faudrait-il rappeler d’autres choses encore, mais l’on ne peut pas trop prolonger, malheureusement. Toutefois, je voulais ajouter cela, qui m’est venu à l’esprit pendant l’exécution musicale de l’Oratorio:  « Toi qui es un séminariste « clandestin », tu dois parler aux séminaristes de Rome d’aujourd’hui de cette expérience qui est la tienne ».

Je remercie le Seigneur qui m’a fait vivre cette expérience extraordinaire et m’a également permis de parler de cette expérience du séminaire « clandestin », « des catacombes » aux séminaristes de Rome, après plus de cinquante ans.

Et je pense que cela est un bel hommage à la « Madone de la Confiance« , parce que pendant toutes ces années « de clandestinité », on vivait seulement grâce à cette confiance, la confiance en Dieu et en sa Mère. J’ai appris la confiance dans la Sainte Vierge, qui est la Patronne de votre séminaire. J’ai appris à avoir confiance surtout au cours des terribles années de la guerre et de la clandestinité. Merci.


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Textes présentés par l’Association de la Médaille Miraculeuse