comme Jésus, prier le Père dans l’épreuve

Lors de l’audience générale de ce Mercredi Saint, le Pape a parlé de la notion paradoxale de la Gloire de Dieu, liée au contexte pascal où le Fils de Dieu passe par l’épreuve de l’humiliation de la mort sur la Croix.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint Pierre
Mercredi 17 avril 2019


Frères et sœurs, arrêtons-nous sur quelques paroles de la prière de Jésus à son Père, durant la Passion. Et d’abord, après son dernier repas, Jésus demande au Père la gloire, ce qui peut sembler paradoxal. Il s’agit de la Gloire dans la Bible qui indique la révélation de Dieu, c’est le signe distinctif de la présence salvatrice de Dieu parmi les hommes.

Ainsi, Jésus, élevé sur la croix et glorifié, est celui qui manifeste d’une manière définitive, la présence et le salut de Dieu. Dieu révèle finalement sa gloire : il retire le dernier voile et nous étonne comme jamais auparavant.

Nous découvrons en effet que la gloire de Dieu est tout amour : un amour pur, fou et impensable, au-delà de toute limite et mesure. Demandons donc au Père d’ouvrir nos yeux, pour que, regardant le Crucifié, nous puissions accueillir Dieu qui est amour.

Car la vraie gloire est celle de l’amour, celle qui place l’autre au centre de l’attention, et non pas le ”moi”, ce qui est le propre de la gloire mondaine. A Pâque, le Père glorifie son Fils, tandis que le Fils glorifie son Père : personne ne se glorifie soi-même ! A Gethsémani aussi, dans l’abîme de la désolation, Jésus adresse au Père la plus tendre et la plus douce des paroles : “Papa”.

Quand, dans l’épreuve, nous restons fermés en nous-mêmes, nous nous creusons un tunnel intérieur, un parcours douloureux introverti qui a une seule direction : toujours plus au fond en nous-mêmes, Jésus nous apprend à étreindre le Père et à nous confier à sa volonté qui est notre véritable bien.

Enfin, au moment de la crucifixion, Jésus demande au Père de pardonner à ceux qui l’ont mis à mort. «Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.» Là, au sommet de la souffrance, l’amour atteint avec le pardon son point culminant.

Car du Père vient le pardon qui nous libère le cœur et nous guérit au plus profond, le pardon, c’est-à-dire le don à la dernière puissance, qui brise le cercle du mal. Alors, hâtons-nous de recevoir l’étreinte du Père dans la Confession, pour nous sentir aimés et trouver la force de pardonner comme Jésus.

En ces jours saints, que le Seigneur nous apprenne à vivre chaque jour pour la gloire de Dieu, c’est-à-dire vivre avec amour, savoir nous confier au Père dans les épreuves et trouver, dans la rencontre avec le Père le pardon et le courage de pardonner.


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana