La vie consacrée est un don d’amour

Tout est don, tout est grâce
« La vie consacrée est cette vision.C’est voir ce qui compte dans la vie.C’est accueillir le don du Seigneur à bras ouverts, comme l’a fait Siméon.Voici ce que voient les yeux des consacrés: la grâce de Dieu s’est déversée entre leurs mains.La personne consacrée est celle qui se regarde tous les jours et dit: « Tout est don, tout est grâce ».Chers frères et sœurs, nous ne méritions pas la vie religieuse, c’est un don d’amour que nous avons reçu. »
« Mais la vie consacrée, lorsqu’elle ne tourne plus autour de la grâce de Dieu, revient à soi. Elle perd de son élan, s’incline, stagne. Et nous savons ce qui se passe, nous revendiquons nos espaces et nos droits, nous nous laissons entraîner par les ragots et la méchanceté, nous nous mettons en colère contre tout ce qui ne va pas et nous chantons les litanies de la complainte – les plaintes, les plaintes du père, les plaintes des sœurs -: sur les frères, les sœurs, la communauté, l’Église, la société. Le Seigneur n’est plus vu en tout, mais seulement dans le monde avec sa dynamique, et le cœur se rétrécit. »
«Nous risquons de perdre la boussole, qui est la gratuité de Dieu.» En gardant le regard fixé sur Lui, «nous nous ouvrons au pardon qui nous renouvelle et nous sommes confirmés par sa fidélité». «Celui qui sait voir avant tout la grâce de Dieu, découvre l’antidote au manque de confiance et au regard mondain».
La tentation de la mondanité
«On prend ainsi de petites habitudes et on devient pragmatique tandis qu’à l’intérieur augmentent la tristesse et le manque de confiance qui dégénèrent en résignation.»
Or, «la vie consacrée, si elle reste solide dans l’amour du Seigneur, voit la beauté.» «Elle voit que la pauvreté n’est pas un effort titanesque, mais une liberté supérieure, qui nous donne Dieu et les autres comme les vraies richesses», «que la chasteté n’est pas une stérilité austère mais le chemin pour aimer sans posséder», «que l’obéissance n’est pas une discipline mais la victoire sur notre anarchie, dans le style de Jésus.»
Servir et garder un regard d’espérance
Voir le salut, c’est être à l’image de Syméon «serviteur» et apprendre à vivre pour servir, ne pas attendre et se mettre à la recherche du prochain. Ce dernier se trouve d’abord au sein de sa communauté, lieu où l’on exerce d’abord la charité.
« C’est là que la charité commence à être mise en pratique: dans le lieu où vous vivez, accueillez vos frères et sœurs avec leur pauvreté, comme Siméon a accueilli Jésus simple et pauvre. Aujourd’hui, beaucoup ne voient dans d’autres que des obstacles et des complications. Il y a un besoin de regards qui cherchent les autres, qui rapprochent ceux qui sont éloignés. Les religieux et les religieuses, les hommes et les femmes qui vivent pour imiter Jésus, sont appelés à entrer dans le monde son propre regard, le regard de la compassion, le regard de la compassion, le regard qui part à la recherche du lointain; qui ne condamne pas, mais encourage, libère, console, le regard de compassion. Ce refrain de l’Évangile, parlant souvent de Jésus, dit: « il avait de la compassion ». C’est l’abaissement de Jésus vers chacun de nous. »
Leur regard ne peut être «qu’un regard d’espérance». Malgré les épreuves, en maintenant notre regard vers l’Évangile, nous ne la perdrons pas. Au contraire,«nous devenons aveugles si nous ne regardons pas le Seigneur tous les jours, si nous ne l’adorons pas.»
« Savoir espérer. En regardant autour, il est facile de perdre l’espérance : les choses qui ne vont pas, la baisse des vocations … La tentation du regard mondain plane toujours, ce qui annule l’espoir. Mais regardons l’Évangile et voyons Siméon et Anne: c’étaient des anciens solitaires, mais ils n’avaient pas perdu espoir, car ils étaient en contact avec le Seigneur. »