Reviens au Seigneur ton Dieu

Le Pape a célébré ce matin vendredi 20 mars la messe à Maison Sainte Marthe, en faisant mémoire de l’excellent travail que font les médecins et les agents de santé, en particulier dans les zones les plus touchées par Covid-19.

Reviens au Seigneur ton Dieu
Reviens au Seigneur ton Dieu

« Hier, j’ai reçu un message d’un prêtre de Bergame demandant de prier pour les médecins de Bergame, Treviglio, Brescia, Cremona, qui sont débordés du travail; ils donnent leur propre vie pour aider les malades, pour sauver la vie des autres. Et nous prions également pour les autorités ; il n’est pas facile pour elles à gérer ce moment et souvent elles souffrent de malentendus. Qu’il s’agisse de médecins, de personnels hospitaliers, de volontaires de santé ou des autorités, ce sont pour le moment des colonnes qui nous aident à avancer et à nous défendre dans cette crise. Prions pour eux. »

Commentant la première lecture, tirée du Livre du Prophète Osée (Os 14: 2-10), il nous exhorte à parler à Dieu non pas comme d’un juge, mais comme d’un bon Père qui aime et pardonne toujours. Puis, se souvenant de ce qu’indique le Catéchisme, il explique comment on peut se confesser lorsqu’il n’est pas possible de recourir aux prêtres.

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Homélie :

«Lorsque je lis ou que j’écoute ce passage du prophète Osée que nous avons entendu dans la première lecture [qui dit] : « Reviens Israël, au Seigneur, ton Dieu, reviens », lorsque je l’entends, je me souviens d’une chanson que Carlo Buti a chantée il y a 75 ans et qui a été entendue avec tant de plaisir dans les familles italiennes de Buenos Aires : « Reviens à ton papa. Il te chantera encore la berceuse ».

Reviens: mais c’est ton père qui te dit de revenir. Dieu est ton père; ce n’est pas le juge, c’est ton père: « Rentre chez toi, écoute, viens ». Et ce souvenir – j’étais un petit garçon – m’amène immédiatement au père du chapitre 15 de Luc, ce père qui dit: « J’ai vu le fils venir de loin », ce fils qui était parti avec tout l’argent et l’avait gaspillé. Mais s’il l’a vu de loin, c’est qu’il l’attendait.

Monter sur la terrasse – combien de fois par jour! – pendant la journée et les jours, les mois, les années peut-être, attendant l’enfant. Il l’a vu de loin. Retourne voir ton père, retourne voir ton père. Il t’attend. C’est la tendresse de Dieu qui nous parle, surtout pendant le Carême. C’est le moment d’entrer en nous-mêmes et de nous souvenir du Père ou de retourner auprès du Père.

« Non, père, j’ai honte de revenir parce que … Tu sais, père, j’en ai fait beaucoup, j’en ai combiné beaucoup … » Que dit le Seigneur? «Reviens, je vais te guérir de ton infidélité, je t’aimerai profondément, car ma colère a disparu. Je serai comme la rosée; tu fleuriras comme un lys et prendras racine comme un arbre du Liban».

Retourne voir ton  père qui t’attend. Le Dieu de tendresse nous guérira; il nous guérira de nombreuses blessures dans la vie et de nombreuses mauvaises choses que nous avons faites. Chacun a les siennes!

Mais penser ceci: retourner à Dieu, c’est retourner à l’étreinte du père. Et penser à cette autre promesse qu’Isaïe a faite: « Si vos péchés sont aussi laids que l’écarlate, je vous rendrai blanc comme la neige. » Il est capable de nous transformer, Il est capable de changer le cœur, mais il veut nous laisser faire le premier pas: revenir. Ça ne va pas à Dieu, non: ça rentre à la maison.

Et le Carême se concentre toujours sur cette conversion du cœur qui, en coutume chrétienne, prend forme dans le sacrement de la confession. Il est temps – je ne sais pas s’il faut régler les comptes, je n’aime pas cela – de laisser Dieu nous blanchir, que Dieu nous purifie, que Dieu nous embrasse.

Je sais que beaucoup d’entre vous, pour Pâques, vont se confesser pour se retrouver avec Dieu. Mais beaucoup me diront aujourd’hui: «Mais père, où puis-je trouver un prêtre, un confesseur, pourquoi ne peut-on pas sortir de la maison? Et je veux faire la paix avec le Seigneur, je veux qu’il me serre dans ses bras, que mon père me serre dans ses bras … Que puis-je faire si je ne trouve pas de prêtres? »

Tu fais ce que dit le catéchisme. C’est très clair: si tu ne trouves pas un prêtre pour te confesser, parle à Dieu, c’est ton père, et dis-lui la vérité: « Seigneur, j’ai combiné ceci, ceci, ceci … Excuse-moi », et demande-lui pardon de tout cœur, avec l’Acte de contrition et promets-lui: « Plus tard je vais l’avouer, mais pardonne-moi maintenant. »

Et aussitôt tu retourneras à la grâce de Dieu, tu peux toi-même aborder, comme nous l’enseigne le Catéchisme, le pardon de Dieu sans avoir un prêtre tout près. Pense-y: il est temps! Et c’est le bon moment, le bon moment. Un acte de contrition bien fait, et ainsi notre âme deviendra blanche comme la neige.

Ce serait bien si ce « retour », « retourne voir ton père, retourne voir ton père » résonnait dans tes oreilles aujourd’hui. Il t’attend et fera la fête. »

Aujourd’hui encore, le Pape François a terminé la célébration par l’adoration et la bénédiction eucharistique, invitant à faire la communion spirituelle. Après il a prié ainsi :

« A tes pieds, ô mon Jésus, je m’incline et t’offre la repentance de mon cœur qui s’abîme dans son néant et ta sainte présence. Je t’adore dans le sacrement de ton amour, je désire te recevoir dans la pauvre demeure que mon cœur t’offre. En prévision du bonheur de la communion sacramentelle, je veux te posséder en esprit. Viens à moi, ô mon Jésus, que je vienne à toi. Que ton amour enflamme tout mon être, pour la vie et la mort. Jésus, je crois en toi, j’espère en toi, je t’aime. »