Audience jubilaire: espérer, c’est prendre position, comme Jésus, avec Jésus

Audience jubilaire: espérer, c’est prendre position, comme Jésus, avec Jésus

Lors de l’audience jubilaire de samedi dernier, place Saint-Pierre, le Pape a souligné dans sa catéchèse qu’espérer signifie «prendre position», comme l’a fait Dorothy Day, initiatrice du mouvement Catholic Worker, journaliste, écrivaine, pacifiste et militante américaine, connue pour son engagement en faveur des pauvres, contre l’armement et pour la justice sociale. Il a aussi salué les 35 000 participants au Jubilé des chœurs et des chorales, organisé ces 22 et 23 novembre à Rome.
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AUDIENCE JUBILAIRE

CATÉCHÈSE DU PAPE LÉON XIV

Place Saint-Pierre
Samedi 22 novembre 2025

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Catéchèse. 9. Espérer c’est prendre position. (Dorothy Day)

Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenue!

Pour nombre d’entre vous, être aujourd’hui ici à Rome est la réalisation d’un grand désir. Pour ceux qui vivent un pèlerinage et arrivent à destination, il est important de se rappeler le moment de la décision. Quelque chose, au début, a frémi en vous, peut-être grâce à la parole ou à l’invitation de quelqu’un. Ainsi, le Seigneur même vous a pris par la main: un désir, puis une décision. Sans cela, vous ne seriez pas ici. C’est important de la rappeler.

Et ce que nous venons d’entendre de l’Évangile est également important: «A qui on aura donné beaucoup il sera beaucoup demandé, et à qui on aura confié beaucoup on réclamera davantage». Jésus le dit aux disciples les plus proches, à ceux qui étaient le plus à ses côtés

. Et nous aussi nous avons beaucoup reçu du chemin vécu jusqu’ici, nous avons été avec Jésus et avec l’Église et, même si l’Église est une communauté avec des limites humaines, nous avons beaucoup reçu. Alors, Jésus attend beaucoup de nous. C’est un signe de confiance, d’amitié. Il attend beaucoup de nous, car il nous connaît et sait que nous pouvons!

Jésus est venu apporter le feu: le feu de l’amour de Dieu sur terre et le feu du désir dans nos cœurs. D’une certaine façon, Jésus nous enlève la paix, si nous pensons à la paix comme une tranquillité inerte. Celle-ci, cependant, n’est pas la vraie paix. Parfois, nous voudrions être «laissés en paix»: que personne ne nous dérange, que les autres n’existent plus. Ce n’est pas la paix de Dieu.

La paix que Jésus apporte est comme un feu et nous demande beaucoup. Elle nous demande, surtout, de prendre position. Face aux injustices, aux inégalités, là où la dignité humaine est bafouée, là où les personnes fragiles sont privées de parole: prendre position. Espérer, c’est prendre position. Espérer, c’est comprendre dans le cœur et montrer dans les faits que les choses ne peuvent continuer comme avant. Cela aussi, c’est le bon feu de l’Évangile.

Je voudrais rappeler une petite grande femme américaine, Dorothy Day, qui vécu au cours du siècle dernier. Elle avait le feu en elle. Dorothy Day a pris position. Elle a constaté que le modèle de développement de son pays ne créait pas les mêmes opportunités pour tous, elle a compris que le rêve était un cauchemar pour beaucoup, qu’en tant que chrétienne, elle devait s’engager auprès des travailleurs, des migrants, des laissés-pour-compte d’une économie qui tue.

Elle écrivait et servait: il est important d’unir l’esprit, le cœur et les mains. C’est cela, prendre position. Elle écrivait en tant que journaliste, c’est-à-dire qu’elle réfléchissait et faisait réfléchir. Ecrire est important. Lire aussi, aujourd’hui plus que jamais. Et Dorothy servait des repas, donnait des vêtements, s’habillait et mangeait comme les personnes qu’elle servait: elle unissait l’esprit, le cœur et les mains. De cette façon, espérer, c’est prendre position.

Dorothy Day a associé de nombreuses personnes. Elles ont ouvert des foyers dans de nombreuses villes, dans de nombreux quartiers: pas de grands centres de services, mais des lieux de charité et de justice dans lesquels s’appeler par son prénom, se connaître personnellement, et transformer l’indignité en communion et en action.

Voici comment sont les opérateurs de paix: ils prennent position et ils en assument les conséquences, mais ils vont de l’avant. Espérer, c’est prendre position, comme Jésus, avec Jésus. Son feu est notre feu. Que le Jubilé le ravive en nous et dans toute l’Église.

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A l’issue de l’Audience jubilaire

J’accueille avec affection les chœurs diocésains et paroissiaux qui participent au Jubilé des chœurs et des chorales. Chers frères et sœurs, je vous remercie pour le précieux service que vous accomplissez auprès de vos communautés; la musique et le chant liés au contexte liturgique sont une forme de prière, une perception de l’attraction du beau qui élève vers Dieu et unit les cœurs dans la louange.

Que sainte Cécile, patronne de la musique et du chant, dont nous célébrons aujourd’hui la mémoire, soutienne votre engagement et votre mission.

Je donne à tous ma bénédiction!

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L’Osservatore Romano – Copyright © Dicastère pour la Communication – Libreria Editrice Vaticana

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse