Nos frères invisibles

Comme une mère tendre et attentive à nos besoins spirituels, l’Église nous réserve, au cours de l’année, une solennité qui réunit ses enfants dans une pensée commune : celle de l’autre vie.
Remercions-la de nous amener, avec une douce et pressante insistance, devant les tombes de nos morts, afin de nous inspirer de salutaires réflexions et de nous suggérer le sentiment de la plus haute charité pour les âmes qui demandent le secours et attendent, de nous, la délivrance. Ne soyons pas de ceux qui oublient les morts, car nous risquerions d’être oubliés nous-mêmes.
Comme nous, ils ont joui de la vie, coulé des jours de bonheur ou de peine, lutté contre les épreuves ou souri à la prospérité. Peut-être ont-ils passé de longues années sans même songer que le moment était proche où, de tout ce qu’ils ont aimé, il ne leur resterait plus rien.
Où sont-ils ? Quels mérites les ont accompagnés devant le souverain Juge ? Quels regrets d’avoir employé si mal le temps précieux si légèrement gaspillé ? Quel est leur sort ? Nous nous inclinons sur ces sépultures et nous les interrogeons : Où vit maintenant l’âme qui animait ce corps ? Est-elle heureuse ou malheureuse pour l’éternité ?
Quelle source de réflexions pour nous qui sommes encore maître de notre destinée ! Si nous pouvions prêter l’oreille à leurs voix, quels enseignements elles nous feraient entendre : « Ah ! s’il nous était donné de recommencer la vie, comme nous saurions en utiliser toutes les minutes pour devenir des saints ! »
… Voix des morts, voix silencieuses et pourtant si vibrantes et éloquentes à nos âmes, quelles leçons vous nous donnez ! Quel que soit notre passé, nous pouvons, si nous voulons, être des saints et nous préparer une éternité de bonheur. Ah ! pour les salutaires pensées que vous nous inspirez, que pouvons-nous faire pour vous ?
Et nous entendons l’appel de ces exilées qui aspirent au bonheur et souffrent dans le Purgatoire : « Ayez pitié de nous, vous du moins, qui êtes nos amis ! » Une prière fervente monte de nos lèvres. Implorons pour elles de toute nos âmes et nous sentirons que le secours offert à leur détresse devient pour nous la meilleure des grâces et rejaillit sur nos âmes en bénédictions.
Paillettes d’or
Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse