Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

La grâce du repentir

 Le prophète Baruch, dans la Première Lecture d’aujourd’hui, nous parle de la désobéissance à la loi de Dieu, c’est-à-dire du péché : « justice à Dieu, et à nous le déshonneur sur le visage », et dans le même temps il nous indique aussi quelle est la «vraie voie» pour demander pardon.

Lors son homélie, ce vendredi 6 octobre 2017, durant la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe, le Pape François a dit combien la réalité du péché caractérise tous les hommes, comme dans la prophétie de Baruch, qu’ils soient «prêtres, rois, chefs et pères».

«Personne ne peut dire : ‘moi, je suis juste’, ou ‘je ne suis pas celui-là ou comme celle-là’. Moi, je suis pécheur. Je dirais que c’est presque le premier nom que nous avons, nous tous : pécheurs. Et ensuite, pourquoi sommes-nous pécheurs ? Nous avons désobéi, toujours en rapport avec le Seigneur : Lui, Il nous a dit une chose, et nous, nous en avons fait une autre. Nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur. Lui, Il nous a parlé de nombreuses fois. Dans notre vie, chacun peut penser : ‘combien de fois le Seigneur m’a parlé, à moi… Combien de fois je n’ai pas écouté !’ Il a parlé avec les parents, avec la famille, avec le catéchiste, dans l’église, dans les prédications, il a aussi parlé dans notre cœur. »

Mais nous, nous nous sommes rebellés : ceci est donc le péché, c’est la «rébellion», c’est «l’obstination» dans la soumission aux «inclinations perverses de notre cœur», en tombant dans les «petites idolâtries de chaque jour». «La cupidité, l’envie, la haine, la médisance, une guerre du cœur pour détruire l’autre.»

Et c’est à cause du péché, comme écrit encore Baruch, «que sont venus sur lui tant de maux», parce que «le péché ruine le cœur, ruine la vie, ruine l’âme, affaiblit, rend malade.»

«Ce n’est pas seulement une tache à retirer. Si c’était une tache, il suffirait d’aller dans une teinturerie et de se faire nettoyer… Non, le péché est un rapport de rébellion contre le Seigneur. C’est mauvais en soi, et c’est mauvais contre le Seigneur qui est bon. Et si moi je vois comme cela mes péchés, au lieu d’entrer en dépression je ressens ce grand sentiment : la honte, le déshonneur dont parle le prophète Baruch. La honte est une grâce.»

Et la honte «ouvre la porte à la guérison». «Quand le Seigneur nous voit comme cela, honteux de ce que nous avons fait, et demander pardon avec humilité, Lui est le tout-puissant : il annule, il embrasse, il nous caresse et nous pardonne. Mais ceci est la voie pour arriver au pardon, celle qu’aujourd’hui le prophète Baruch nous enseigne. Louons aujourd’hui le Seigneur parce qu’Il a voulu manifester sa toute-puissance dans la miséricorde et dans le pardon.»

retrouver ses propres racines permet de guérir et de donner du fruit

Le Pape, ce jeudi 5 octobre 2017, lors de la messe à la Maison Sainte-Marthe au Vatican a dit que celui qui retrouve ses propres racines est un homme de joie, alors que «l’auto-exil psychologique» fait très mal.

Il a donc exhorté à retrouver sa propre appartenance, en partant de la Première Lecture, tirée du Livre de Néhémie. Dans cet extrait est décrit «une grande assemblée liturgique» : c’est le peuple qui s’est rassemblé à Jérusalem, au terme de 70 ans de déportation à Babylone.

Après l’effondrement de l’empire babylonien, le roi perse Artaxerxès, en voyant Néhémie, son sommelier, exprimer sa tristesse en versant le vin, a commencé à dialoguer avec lui. Néhémie a alors exprimé le désir de retourner à Jérusalem et «il pleurait». Il avait «la nostalgie de sa ville».

Le Psaume évoque la nostalgie des Hébreux qui s’asseyaient et pleurer le long des fleuves de Babylone. Cela fait penser à la «nostalgie des migrants», ceux qui sont «loin de leur Patrie et veulent rentrer».

Dans le passage de l’Ancien Testament lu ce matin, Néhémie se prépare à ramener le peuple à Jérusalem. Il s’agissait d’un «voyage difficile», parce qu’il «devait convaincre beaucoup de gens», et apporter les choses pour reconstruire la ville, les murs, le Temple, et, surtout, «c’était un voyage pour retrouver les racines du peuple».

Après de nombreuses années, les racines «s’étaient affaiblies», mais elles n’étaient pas perdues. Reprendre les racines «signifie reprendre l’appartenance à un peuple. Sans les racines, on ne peut pas vivre : un peuple sans racines ou qui laisse perdre les racines, c’est un peuple malade.»

«Une personne sans racines, qui a oublié ses propres racines, est malade. Retrouver, redécouvrir ses propres racines, et trouver la force d’aller de l’avant, la force pour donner du fruit, et, comme le dit le poète, « la force pour fleurir, parce que ce que l’arbre a de fleuri vient de ce qu’il a de souterrain ». C’est justement ce rapport entre la racine et le bien que nous, nous pouvons faire.»

Et pourtant, dans ce chemin, il y a eu «beaucoup de résistances». «Les résistances viennent de ceux qui préfèrent l’exil, et quand il n’y a pas l’exil physique, l’exil psychologique : l’auto-exil de la communauté, de la société, ceux qui préfèrent être un peuple éradiqué, sans racines. Nous devons penser à cette maladie de l’auto-exil psychologique, elle fait beaucoup de mal. Elle nous retire les racines, elle nous retire l’appartenance.»

Mais le peuple va de l’avant, et arrive au jour dans lequel la reconstruction est faite. Le peuple, alors, se rassemble pour «reprendre ses racines», c’est-à-dire, a affirmé le Pape, pour écouter la Parole de Dieu, que lisait le scribe Esdras.

Et le peuple pleurait, mais cette fois ce n’étaient pas les pleurs de Babylone : «c’étaient les pleurs de la joie, de la rencontre avec ses propres racines, la rencontre avec sa propre appartenance». Une fois finie la lecture, Néhémie les invite à faire la fête. Il s’agit de la joie de celui qui a trouvé ses propres racines.

«L’homme et la femme qui retrouvent leurs propres racines, qui sont fidèles à leur propre appartenance, sont un homme et une femme dans la joie. Et cette joie est leur force. Des pleurs de tristesse aux pleurs de joie ; des pleurs de faiblesse pour être éloignés de leurs racines et de leur peuple, aux pleurs d’appartenance. ‘Je suis à la maison. Je suis à la maison.’»

Le Pape a donc invité les personnes présentes à la messe à lire le chapitre 8 de Néhémie, dont est tiré la Première Lecture du jour. et à se demander si on ne laisse pas «tomber le souvenir du Seigneur», si on commence un chemin pour retrouver ses propres racines, ou si on préfère l’auto-exil psychologique, fermé en soi-même.

Enfin, si on a «peur de pleurer», on aura aussi «peur de rire», parce que quand on pleure de tristesse, ensuite on pleure de joie. Il faut donc demander la grâce de savoir pleurer pour nos péchés, mais aussi de savoir pleurer de joie, parce le Seigneur «nous a pardonné, et Il a fait dans notre vie ce qu’Il a fait avec son peuple». Il faut donc demander la grâce de se mettre en chemin pour rencontrer ses propres racines.

missionnaires de l’espérance aujourd’hui

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 4 octobre 2017

Frères et sœurs, au début de ce mois consacré à la mission et en ce jour de la fête de saint François d’Assise, je parlerai sur le thème « Missionnaires de l’espérance aujourd’hui » !

La résurrection de Jésus a bouleversé l’esprit et le cœur de ses disciples. Jésus est retourné vers son Père parce qu’il veut que chaque être humain soit participant de sa résurrection. A la Pentecôte les disciples non seulement auront une bonne nouvelle à porter à tous, mais ils renaîtront en quelque sorte à une vie nouvelle.

Jésus ne veut pas de disciples capables seulement de répéter des formules apprises par cœur, il veut des témoins, des personnes qui propagent l’espérance par leur façon d’accueillir, de sourire, d’aimer. Surtout d’aimer, parce que la force de la résurrection rend les chrétiens capables d’aimer même quand l’amour semble avoir perdu ses raisons d’être.

C’est comme si les croyants étaient des personnes avec un « morceau de ciel » en plus sur la tête, accompagnés par une présence dont on ne peut même pas avoir l’intuition. Le vrai chrétien est convaincu que tout mal peut être vaincu par l’amour. Parfois les disciples paieront cher cette espérance donnée par Jésus. Les martyrs montrent que l’injustice n’a pas le dernier mot. Celui qui a le Christ à ses côtés ne craint plus rien.

En cette fête de saint François d’Assise, que le Seigneur vous donne d’être d’authentiques « missionnaires d’espérance » au milieu de vos frères et de vos sœurs ! Que Dieu vous bénisse !


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