Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

le Pape évoque la solitude et l’abandon vécus par Jésus

Jésus, sachant quelle était sa vocation, avait pris la ferme décision de se mettre en chemin, et avait donc accepté la volonté du Père, mais ses disciples, eux, ne l’ont pas accepté. Dans son homélie matinale à la Maison Sainte-Marthe, le Pape l’a rappelé.

Jésus est en chemin avec les disciples vers Jérusalem, parce que «s’accomplissait le temps dans lequel il serait enlevé au ciel». Jésus se rapproche du moment de la passion et de la croix.

«Seulement une fois», Jésus s’est permis de demander au Père d’éloigner un peu cette croix», au Mont des Oliviers. «Si possible, éloigne de moi ce calice. Mais que ne soit pas faite ma volonté, mais la tienne. » Obéissant: c’est ce que le Père veut. Décidé et obéissant, et rien de plus. Et ainsi, jusqu’à la fin. Le Seigneur entre en patience. C’est un exemple de chemin, pas seulement  mourir en souffrant sur la croix, mais cheminer dans la patience.»

Mais face à cette décision, devant le chemin vers Jérusalem et vers la croix, les disciples ne suivent pas leur Maître. Parfois, les disciples «ne comprenaient pas ce qu’il voulait dire, ou ne voulaient pas comprendre, parce qu’ils avaient peur». D’autres fois, ils «cachaient la vérité» ou se dispersaient en faisant des «choses aliénantes», ou bien, comme  dans l’Évangile, «ils cherchaient un alibi pour ne pas penser» à ce qui attendait le Seigneur.

Concrètement, Jésus «n’était pas accompagné dans cette décision, parce que personne ne comprenait le mystère de Jésus. La solitude de Jésus dans le chemin vers Jérusalem. Et ceci, jusqu’à la fin. Pensons ensuite à l’abandon des disciples, au reniement de Pierre… Seul. L’Évangile nous a dit que lui était apparu seulement un ange dans le ciel pour le réconforter, dans le Jardin des Oliviers. Seulement cette compagnie.»

«Prenons un peu de temps pour penser à Jésus qui nous a tellement aimés», qui a cheminé «seul vers la croix», dans l’incompréhension des siens. «Penser», «voir», «remercier» Jésus, obéissant et courageux.

«Combien de fois je cherche à faire tellement de choses, et je ne te regarde pas, Toi, qui as fait cela pour moi… Toi qui es entré en patience, l’homme patient, Dieu patient, qui avec tellement de patience tolère mes péchés, mes échecs…» Il faut «regarder Jésus cheminer vers Jérusalem avec décision» et «demander la grâce d’avoir le courage de le suivre de près.»

Dieu veut des purs de cœur

Le Pape François a présidé la messe ce dimanche 1er octobre dans le stade Renato dall’Ara de Bologne, en présence de milliers de fidèles, au soir de sa visite pastorale en Émilie Romagne. Dans son homélie, il a dit qu’«Il n’existe pas de vie chrétienne faite d’arrangements, scientifiquement construite, où il suffit de s’acquitter de quelques règles pour tranquilliser sa conscience.»

Il s’est longuement attardé sur l’Évangile du jour, celui de la Parabole des deux fils. Au père qui leur demande d’aller travailler à sa vigne, le premier répond «non», mais se repent, et décide finalement d’y aller ; le deuxième répond «oui», mais n’y va pas. Le premier agit par paresse, et l’appel de son père résonne encore dans son cœur, malgré son refus. Le second, au contraire, succombe à l’hypocrisie et «ensevelit la voix de son père».

A l’aune de ces exemples, deux parcours se présentent à nous : celui du «pécheur en chemin», à l’image du premier fils, «qui reste à l’écoute du Seigneur, qui peut tomber mais se repentir et se relever», ou bien celui du «pécheur assis», toujours prompt à se justifier, selon ce qui lui convient.

«La vie chrétienne est le chemin humble d’une conscience qui n’est jamais rigide, mais toujours en relation avec Dieu. Une conscience qui sait se repentir  et se confier à Lui dans ses pauvretés, sans jamais présumer de se suffire à elle-même.»

Se repentir est la parole-clé pour ne pas tomber dans «l’hypocrisie, la duplicité ou le cléricalisme  qui s’accompagne du légalisme, et de l’éloignement des personnes.» Sur le chemin de chacun, il existe deux voies : «être des pécheurs repentis ou des pécheurs hypocrites».

Mais ce qui compte, «ce ne sont pas les raisonnements qui justifient ou tentent de sauver les apparences, mais un cœur qui avance avec le Seigneur, lutte chaque jour, se repent et retourne à Lui. Parce que le Seigneur cherche les purs de cœurs, non les purs de l’extérieur.»

Évoquant les relations entre père-fils dans un contexte changeant, le Pape a exhorté au dialogue, n’hésitant pas à qualifier les conflits entre générations comme un stimulus afin de chercher de «nouveaux équilibres».

Le Pape a enfin mentionné les 3 P, «trois points de référence», «trois aliments de base» pour la vie : la Parole, le Pain et les Pauvres. La parole comme «boussole pour marcher humblement, pour ne pas perdre le chemin de dieu, et tomber dans la mondanité», le Pain eucharistique, parce que «tout commence de l’Eucharistie»,  et enfin le P des pauvres, ceux qui manquent de pain, mais aussi ceux qui  manquent d’affection, les pauvres de Dieu. «En eux, nous trouvons Jésus, et le soutien pour notre chemin».

01-10-2017 source : Radio Vatican

les archanges, envoyés pour nous accompagner dans la vie

A l’occasion de la Fête des saints archanges Michel, Gabriel et Raphaël, le Pape a rappelé lors de son homélie de la messe à la Maison Sainte-Marthe du Vatican, que les anges et nous,  nous avons la même vocation. Nous «coopérons ensemble au dessein de salut de Dieu». C’est écrit dans la liturgie du jour.

«Nous sommes, pour ainsi dire, frères dans la vocation. Et eux, ils sont devant le Seigneur pour le servir, pour le louer et aussi pour contempler la gloire du visage du Seigneur. Les anges sont les grands contemplatifs. Ils contemplent le Seigneur, ils le servent et le contemplent. Mais, aussi, le Seigneur les envoie pour nous accompagner sur la route de la vie.»

Et  Michel, Gabriel et Raphaël ont en particulier un «rôle important dans notre chemin vers le salut». «Le Grand Michel est celui qui fait la guerre au diable, au grand dragon», au «serpent antique» qui séduit «toute la terre habitée» comme il a séduit notre mère Eve avec des arguments convaincants et ensuite, quand nous sommes tombés, il nous accuse devant Dieu.

« »Mais mange le fruit ! Cela te fera du bien, cela te fera connaître tellement de choses… » Et il commence comme le serpent, à séduire, à séduire… Et ensuite, quand nous sommes tombés, il nous accuse devant Dieu : « C’est un pécheur, c’est le mien ! Celui-ci est le mien » : c’est justement la parole du diable. Il nous vainc par la séduction et ensuite il nous accuse devant Dieu. « C’est le mien. Celui-ci, je me l’emporte avec moi. » Et Michel lui fait la guerre. Le Seigneur lui a demandé de faire la guerre. Pour nous qui sommes en chemin dans cette vie vers le Ciel, Michel nous aide à lui faire la guerre, à ne pas nous laisser séduire.»

C’est un travail de défense que Michel fait «pour l’Église» et «pour chacun de nous», différent du rôle de Gabriel, «l’autre archange d’aujourd’hui», celui qui «apporte les bonnes nouvelles, celui a apporté la nouvelle à Marie, à Zacharie, à Joseph» : la nouvelle du salut. Gabriel est aussi avec nous et il nous aide dans le chemin, quand nous «oublions» l’Évangile de Dieu, c’est-à-dire l’annonce de Jésus venu pour nous sauver.

Le troisième archange que nous fêtons aujourd’hui est Raphaël, celui qui «chemine avec nous» comme il l’a fait avec Tobie, et qui nous aide dans ce chemin. Nous devons lui demander de nous protéger de la «séduction de faire le mauvais pas».

Avec ces trois compagnons dans le service de Dieu, chacun est invité à prier avec simplicité : «Michel, aide-nous dans la lutte : chacun sait quelle lutte il doit conduire dans sa propre vie aujourd’hui. Chacun de nous connait la lutte principale, celle qui fait risquer le salut. Aide-nous. Gabriel, apporte-nous des nouvelles, apporte-nous la Bonne Nouvelle du salut, que Jésus est avec nous, que Jésus nous a sauvés, et donne-nous de l’espérance. Raphaël, prends-nous par la main, et aide-nous dans le chemin pour ne pas nous tromper de route, pour ne pas rester à l’arrêt. Cheminer, toujours, mais aidés par toi.»