Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Me voici, je viens pour faire ta volonté

24-01-2017 source : L’Osservatore Romano

Anneaux d’une longue chaîne de « me voici » qui part d’Abraham et qui arrive à aujourd’hui, en passant par celui décisif de Jésus au Père : voilà ce que sont les chrétiens, appelés chaque jour à « faire la volonté du Seigneur » en s’insérant dans le dessein providentiel de l’histoire du salut. Une réalité approfondie grâce à la méditation sur les lectures de la Messe célébrée à Sainte-Marthe mardi 24 janvier. La liturgie, en continuité avec celle de la veille, pousse à réfléchir « sur le sacerdoce de Jésus, le sacerdoce définitif, unique ».

« Les prêtres, à cette époque, offraient des sacrifices mais devaient les offrir continuellement, année après année, parce qu’ils n’étaient pas définitifs, ils n’étaient pas une fois pour toutes. » Le changement décisif a eu lieu avec « le sacerdoce de Jésus, qui fait l’unique sacrifice une fois pour toutes. ». Une différence substantielle : « Dans ces sacrifices se renouvelle d’année en année le souvenir des péchés, on demande pardon d’année en année » ; au contraire, le Christ dit : ‘Tu n’as voulu ni sacrifice ni oblation ; mais tu m’as façonné un corps.’ Alors j’ai dit : ‘Voici, je viens pour faire – ô Dieu – ta volonté’. »

Cela a été précisément « le premier pas » de Jésus dans le monde : « Je viens faire ta volonté. » Et la volonté du Père était que « avec ce sacrifice soient abolis tous les sacrifices et que celui-ci soit l’ultime. » C’est pourquoi on lit dans l’Écriture : « Tu n’as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour les péchés. Alors j’ai dit : Voici, je viens, pour faire ta volonté. »

C’est précisément cette parole de Jésus qui referme une histoire « de « Me voici » enchaînés – l’histoire du salut est cela : une histoire de « Me voici » enchaînés ». Tout commença avec Adam, qui « se cacha parce qu’il avait peur du Seigneur » : depuis lors, le Seigneur commença à appeler et à entendre la réponse des hommes et des femmes qui disent : « Me voici. Je suis prêt. Je suis prête » ». Jusqu’à arriver « au dernier ‘Me voici’, celui de Jésus : ‘Pour faire ta volonté’. » Le Pape a parcouru brièvement cette histoire, en rappelant Abraham, Moïse, les prophètes Isaïe et Jérémie. Et encore : le petit Samuel, qui entend la voix du Seigneur et répond : ‘Me voici Seigneur’. Jusqu’à arriver « au dernier ‘Me voici’ , grand, de Marie : « ‘Que la volonté du Seigneur soit faite. Je suis la servante. Me voici’. »

« L’un après l’autre se retrouvent dans la Bible tous les « me voici » prononcés. Et « c’est beau » , beau et exigeant, parce que « cette liturgie de la parole d’aujourd’hui nous invite à réfléchir : ‘Mais comment va mon ‘Me voici’ au Seigneur ? Et le ‘Me voici’ de ma vie, comment va-t-il ? » Précisément enparcourant les Écritures, on se rend compte que la réponse n’est en rien évidente : « Est-ce que je vais me cacher, comme Abraham, pour ne pas répondre ? Ou quand le Seigneur m’appelle, au lieu de dire ‘Me voici’, est-ce que je fuis, comme Jonas ? »

Et alors, puisque le Seigneur appelle « chacun de nous » et « tous les jours », il faut se demander : « Comment est ma réponse au Seigneur ? »

Certains pourraient aussi avoir des doutes : « Peut-on discuter » avec le Seigneur ? « Oui, il aime cela. Il aime bien discuter avec nous ». C’est pourquoi quand « quelqu’un me dit : « Mais père, souvent, quand je vais prier, je me mets en colère contre le Seigneur… » », la réponse est : « Cela aussi est prière ! Il aime cela, quand tu te mets en colère et que tu lui dis en face ce que tu penses, parce que c’est un père ! Mais cela est aussi un ‘Me voici’. »

Prières de la semaine pour l’unité des Chrétiens – huitième jour

8e jour : Réconciliés avec Dieu (2 Co 5, 20)

Mc 4, 1-5 Dans les derniers jours, la justice régnera
Ps 87 On fait sur Dieu des récits de gloire
Ap 21, 1-5a Dieu fera un ciel nouveau et une terre nouvelle
Jn 20, 11-18 Qui rencontre le Christ ressuscité devient missionnaire

Que se passerait-il… ?

Que se passerait-il si les prophéties bibliques se réalisaient vraiment ?

Si cessaient les guerres entre les peuples et si à partir des armes étaient fabriqués des instruments porteurs de vie ?

Si régnaient la justice et la paix de Dieu, une paix qui serait bien plus qu’une simple absence de guerre ?

Si toute l’humanité se rassemblait en une célébration où plus personne ne serait laissé de côté ?

Que se passerait-il si n’existaient vraiment plus la tristesse, les larmes et la mort ?

Ce serait l’aboutissement de la réconciliation offerte par Dieu en Jésus Christ. Ce serait le paradis !

Psaumes, cantiques et hymnes chantent le jour où toute la création aura atteint enfin la plénitude, le jour où Dieu sera « tout en tous ». Ils racontent l’espérance chrétienne en l’avènement du règne de Dieu, quand les souffrances seront transformées en joie.

Ce jour-là, l’Église se révélera dans toute sa beauté et toute sa grâce comme l’unique Corps du Christ.

Partout où nous nous réunissons dans l’Esprit pour chanter ensemble l’accomplissement des promesses de Dieu s’ouvrent les cieux et nous commençons ici et maintenant à danser sur la mélodie de l’éternité.

Alors que nous pouvons dès maintenant goûter l’existence du paradis, ensemble prions et réjouissons-nous.

Partager des images, des poèmes ou des chants de nos propres traditions pourrait insuffler une nouvelle ferveur à notre pratique.

Ces ressources peuvent nous ouvrir à de nouveaux espaces où vivre notre foi commune et notre espérance en l’avènement du Règne de Dieu.

Prière

Ô Dieu Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit,
nous te rendons grâce pour cette semaine de prière,
pour nous avoir rassemblés en frères et sœurs chrétiens,
et pour toutes les manières dont nous avons vécu ta présence.
Ensemble, louons éternellement ton saint nom
pour que nous continuions à croître
dans l’unité et la réconciliation. Amen.

Prières de la semaine pour l’unité des Chrétiens – septième jour

7e jour : Le ministère de réconciliation (2 Co 5, 18-19)

Gn 50, 15-21 Joseph se réconcilie avec ses frères
Ps 72 Le règne de Dieu apporte la justice et la paix
1 Jn 3, 16b-21 L’amour de Dieu nous presse de nous aimer les uns les autres
Jn 17, 20-26 Jésus prie pour l’unité de son Église

La réconciliation entre Dieu et l’humanité est le point central de notre foi chrétienne. Paul a la certitude que l’amour du Christ nous presse d’inscrire la réconciliation de Dieu dans toutes les dimensions de notre vie.

De ce fait, nous sommes portés aujourd’hui à examiner en conscience la question de nos divisions. Comme l’histoire de Joseph le montre, Dieu accorde toujours la grâce nécessaire à la guérison de relations brisées.

De grands réformateurs, tels que Martin Luther, Ulrich Zwingli et Jean Calvin, de même qu’Ignace de Loyola, François de Sales et Charles Borromée qui demeurèrent catholiques, ont tenté d’apporter un renouveau dans l’Église d’Occident.

Mais ce qui aurait dû être une expérience de la grâce divine a été corrompu par le péché humain, devenant ainsi l’histoire de la déchirure de l’unité du peuple de Dieu. Aggravées par le péché et la guerre, l’hostilité et la suspicion mutuelles ont augmenté au cours des siècles.

Devenir ministre de réconciliation signifie, entre autres, travailler pour que soient franchies les barrières séparant les chrétiens. De nos jours, de nombreuses Églises chrétiennes travaillent ensemble dans la confiance et le respect réciproques.

Prière

Dieu de bonté,
nous te rendons grâce
car en Christ, tu nous réconcilies
et tu réconcilies le monde entier avec toi.
Affermis-nous ainsi que nos communautés et nos Églises
dans notre ministère de réconciliation.
Guéris nos cœurs et aide-nous à répandre ta paix.
« Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie ».
Nous t’en prions au nom de Jésus Christ,
par la puissance du Saint-Esprit. Amen.