Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

douzième et dernier vendredi de la Miséricorde

11-11-2016 source : Radio Vatican

Ce vendredi après-midi, vers 15h30, le Pape s’est rendu dans le quartier de Ponte di Nona, à l’est de Rome. Dans un appartement, le Pape a rencontré sept familles, toutes formées de jeunes qui ont quitté le ministère au cours de ces dernières années.

Le Pape a voulu offrir un signe de proximité et d’affection à ces jeunes qui ont assumé un choix souvent non partagé par leurs confrères prêtres, et par leurs proches. Après différentes années dédiées au ministère presbytéral, dans les paroisses, il est arrivé que la solitude, l’incompréhension, la fatigue face au grand engagement de responsabilité pastorales ait mis en crise le choix initial. Se sont donc succédés des mois et des années d’incertitudes et de doutes qui ont porté souvent à retenir d’avoir accompli le mauvais choix. D’où la décision de laisser le presbytérat, et de former une famille.

Parmi ces sept jeunes ayant quitté la prêtrise, figurent quatre anciens curés de diverses paroisses de Rome, les trois autres jeunes provenant de Madrid, d’Amérique latine et de Sicile.

L’entrée du Pape dans l’appartement a été marqué par un grand enthousiasme : les enfants se sont regroupés autour du Pape pour l’embrasser, pendant que les parents n’ont pas retenu leur émotion. La visite du Saint-Père a été très appréciée par toutes les personnes présentes, qui n’ont pas senti un jugement du Pape sur leur choix, mais sa proximité et l’affection de sa présence. Le temps est passé vite : le Pape a écouté leurs histoires et a suivi avec attention les considérations qui lui étaient faites concernant les développements des procédures juridiques pour ces différents cas. Il les a tous assurés de son amitié et de son attention.

De cette façon, une nouvelle fois, le Pape a voulu donner un signe de miséricorde à ceux qui vivent une situation de malaise spirituel et matériel, en mettant en évidence l’exigence que personne ne se sente privé de l’amour et de la solidarité des pasteurs. La visite s’est conclue vers 17h20. Puis le Pape est retourné au Vatican.

Le dernier « Vendredi de la Miséricorde »

Cette visite d’aujourd’hui conclut le cycle des « Vendredi de la Miséricorde », ces 12 visites « aux périphéries » que le Pape avait prévu d’accomplir durant l’Année jubilaire. Lire la suite →

L’amour chrétien ne se théorise pas, il se vit concrètement

L’amour chrétien n’a pas à être théorisé, ni intellectualisé, ni idéologisé : il doit se vivre concrètement par les œuvres de miséricorde, a dit le pape François lors de la messe du 11 novembre 2016 en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

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Marie nous présente en Jésus son amour incarné

A partir des lectures du jour, il a médité sur « le critère de l’amour chrétien » qui est « l’incarnation du Verbe ». « Celui qui dit que l’amour est autre chose, c’est l’antichrist!»

« Un amour qui ne reconnaît pas que Jésus est venu dans la chair (…) n’est pas l’amour que Dieu nous commande. C’est un amour mondain, c’est un amour philosophique, c’est un amour abstrait, c’est un amour amoindri, c’est un amour ‘soft’ ».

Le chrétien doit chercher à « aimer comme a aimé Jésus ; aimer comme nous a enseigné Jésus ; aimer à l’exemple de Jésus ; aimer en marchant sur le chemin de Jésus ».

Celui qui ignore cette « doctrine de la chair » ne « possède pas Dieu », comme l’explique saint Jean dans la première lecture : « Quiconque va trop loin et ne se tient pas à l’enseignement du Christ, celui-là se sépare de Dieu » (2 Jn 1a. 4-9). C’est de ce « trop loin » que naissent toutes les idéologies : « les idéologies sur l’amour, les idéologies sur l’Église, les idéologies qui enlèvent à l’Église la Chair du Christ. Ces idéologies décharnent l’Église ! ‘oui, je suis catholique ; oui je suis chrétien ; j’aime tout le monde d’un amour universel’… Mais c’est tellement éthéré ! ».

Au contraire l’amour chrétien « est un amour concret » qui se décline « avec les œuvres de miséricorde ». Ainsi, « l’unique façon d’aimer comme a aimé Jésus est de sortir continuellement de son égoïsme et d’aller au service des autres ». Car « le chemin de Jésus est de donner la vie ».

Celui qui veut aimer différemment qu’en donnant la vie, « aime idéologiquement ». Ces « théories, ces idéologies, ces propositions de religiosité qui suppriment la chair au Christ (…) ruinent la communauté, ruinent l’Église. Si nous commençons à théoriser sur l’amour (…) nous arriverons à un Dieu sans Christ, à un Christ sans Église et à une Église sans peuple ».

Le pape François souhaite aux chrétiens de ne vivre « jamais – jamais ! » d’amour abstrait. « Demandons cette grâce de ne pas aller trop loin et de ne pas entrer dans ce processus – qui peut-être séduit tant de gens – d’intellectualiser, d’idéologiser cet amour, en décharnant l’Église, en décharnant l’amour chrétien. »

Non à la religion du spectacle

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le semeur – Notre Dame du-Pré – Le Mans

Nous devons vaincre la tentation d’une religion du spectacle qui cherche toujours les nouvelles révélations comme des feux d’artifice. C’est le sens de l’homélie du Pape François ce jeudi 10 novembre 2016. Lors de la messe en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, il a affirmé que le royaume de Dieu grandit si nous conservons l’espoir dans la vie de chaque jour.

Commentant l’Évangile de ce jour, dans lequel les pharisiens demandent à Jésus quand adviendra le règne de Dieu, le Pape explique que ce règne a déjà été semé et qu’il croit seul, avec le temps. « C’est Dieu qui le fait croitre, mais sans qu’il attire l’attention. Dieu a parlé en Jésus Christ : c’est cela la dernière parole de Dieu. » Pas la peine donc de chercher autre chose dans une religion du spectacle dont il ne reste rien une fois les feux d’artifice explosés. Si l’on fait ce choix, c’est que l’on a envie d’avoir quelque chose en main. Or « notre salut se donne dans l’espérance, l’espérance qu’a l’homme qui sème le grain ou la femme qui prépare le pain. »

En attendant que vienne ce royaume de Dieu, il faut « garder » l’espérance comme on sait discerner la bonne de la mauvaise graine, car « dans l’espérance, nous avons été sauvés. Le Royaume de Dieu devient fort dans l’espoir »  Il faut ainsi s’interroger sur notre espérance. « Nous devons avec le repos, avec le travail, avec le discernement, garder l’espérance de ce Royaume de Dieu qui grandit jusqu’au moment où viendra le Seigneur et tout sera transformé. Et à ce moment-là, nous resterons tous avec Lui. »