Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

hommes de pardon et de paix

Saint Padre PioSaint Leopold MendicLe Pape François a célébré ce mardi matin, 9 février 2016, une messe dans la basilique Saint-Pierre, en présence de près d’un millier de frères capucins du monde entier, en présence des reliques des saints capucins Pio de Pietrelcina et Léopold Mandic exposées depuis le 6 février dans la nef centrale, face à l’autel de la Confession. C’est d’ailleurs sur le charisme de confesseur que le Pape a centré son homélie.

Le Souverain Pontife a expliqué que la liturgie de la Parole met en avant deux comportements, l’un est la grandeur devant Dieu, qui s’exprime dans l’humilité du roi Salomon, rapporté dans la première lecture, tirée du Livre des Rois; l’autre la mesquinerie incarnée par les pharisiens et les docteurs de la Loi, que Saint-Marc relate dans l’Évangile.

«La tradition des capucins est celle du pardon. Parmi vous se trouvent de nombreux grands confesseurs, qui le sont parce qu’ils se sentent pécheurs. Devant la grandeur de Dieu, ils prient sans cesse le Dieu qui pardonne, et parce qu’ils savent prier ainsi, ils savent aussi pardonner. À l’inverse, si nous oublions la nécessité de pardonner, alors lentement c’est Dieu lui-même que nous oublions.»

Le confessionnal, lieu du pardon

Le Pape s’est adressé aux capucins «comme un frère», expliquant que le confessionnal est le lieu du pardon, et non celui des «coups de bâtons». La personne qui vient se confesser vient chercher du réconfort, le pardon et la paix dans son âme, elle vient chercher un père qui l’embrasse, lui dit «je t’aime» et le lui fait entendre. Le Saint-Père a ainsi regretté que tant de personnes expliquent qu’elles ne vont pas se confesser parce qu’«on leur pose des questions».

Il a donc demandé aux capucins de ne jamais se fatiguer de pardonner et rappelé qu’ils étaient des hommes de pardon, de réconciliation et de paix. «Le pardon est une graine semée, il est une caresse de Dieu.» Il a mis en garde les capucins contre la tentation de devenir comme les docteurs de la Loi, et les a invité à renouveler sans cesse en eux le charisme du confesseur. «Être dans la condamnation ou l’accusation est l’œuvre du Diable.»

les traces de la grâce divine

premiers disciplesPlace Saint-Pierre pour la prière de l’Angélus, ce dimanche 7 février, le Pape François est revenu sur l’appel des premiers disciples de Jésus tiré de l’Évangile selon Saint-Luc, rappelant l’essence de la mission de Jésus et de l’Église.

«Partir à la recherche, «pêcher» les hommes et femmes, non pour faire du prosélytisme, mais pour restituer à tous l’entière dignité et liberté». Voilà la logique qui guide la mission de Jésus et de l’Église.

 Et le cœur du christianisme est de propager l’amour régénérant et gratuit de Dieu, avec une attitude de bienvenue et de miséricorde envers tous. Car «chacun peut rencontrer la tendresse de Dieu et connaitre la plénitude de la vie. Ici je pense aux confesseurs. Ils sont les premiers à devoir donner la miséricorde du Père suivant l’exemple de Jésus », comme l’ont fait aussi les deux saints Padre Pio et Padre Leopold.

Rassurer ceux qui se sentent pécheurs 

Selon l’Évangile de Saint-Luc et l’appel des premiers disciples dont Simon, ce dernier dit à Dieu : «Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un pécheur». «N’aie crainte» lui répond Jésus en retour. Car «la condition du pécheur exige que le Seigneur ne s’éloigne pas de lui.»

«Avons-nous vraiment confiance en la parole du Seigneur ? Ou nous laissons nous décourager par nos échecs ?». En cette année de la Miséricorde, nous sommes appelés à rassurer ceux qui se sentent pêcheurs et indignes devant le Seigneur, et à leur dire ces paroles de Jésus : ‘N’aie crainte’. « La miséricorde du Père est plus grande que tes péchés, elle est plus grande. »

Ce dimanche est la Journée pour la vie sur le thème «la miséricorde fait fleurir la vie». Lundi 8 février a lieu la Journée de prière et de réflexion contre la traite des personnes. Elle offre à tous «l’opportunité d’aider les nouveaux esclaves d’aujourd’hui à rompre les chaînes de leurs souffrances pour se réapproprier leur liberté et leur dignité.»

Que la Vierge Marie nous aide à comprendre de plus en plus que d’être un disciple signifie mettre les pieds sur les traces laissées par le maître : ce sont les traces de la grâce divine qui régénère la vie pour tous.

Le Pape François suit avec la plus grande préoccupation le sort dramatique des populations civiles de Syrie affectées par les violents combats et contraintes de tout abandonner pour fuir les horreurs de la guerre. Il demande à la Communauté internationale de déployer tous les efforts possibles pour ramener les parties sans tarder autour de la table des négociations.

Il fait également appel à la générosité et à la solidarité de tous afin que la population reçoive l’aide nécessaire à sa survie et au respect de sa dignité. Le Saint Père a demandé à tous les fidèles de beaucoup prier pour la Syrie en assurant que seule une solution politique du conflit permettra de garantir à ce cher pays martyr un avenir de réconciliation et de paix.

Profondément « attristé » par les souffrances causées par le tremblement de terre qui a frappé au cours des dernières heures l’île de Taïwan, avec un bilan d’au moins 23 morts et 120 disparus, le pape exprime ses « condoléances et sa prière » pour les familles des victimes, et sa solidarité avec les secouristes et les autorités civiles. Il invoque la «miséricorde du Seigneur», la consolation et sa force pour ceux qui sont touchés par cette tragédie.

le plus grand des prophètes

05-02-2016 source : L’Osservatore Romano

Jean décapitéJean-Baptiste, «le plus grand des prophètes», nous enseigne un règle fondamentale de la vie chrétienne: nous faire petits avec humilité pour que ce soit le Seigneur qui grandisse. C’est le «style de Dieu», différent du «style des hommes», que le Pape a proposé au cours de la Messe célébrée le vendredi 5 février, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

Saint Marc, dans le passage évangélique d’aujourd’hui (6, 14-29), écrit «que les gens parlaient de Jésus parce que “son nom était devenu célèbre”». En somme, «tous parlaient» et se demandaient qui il était vraiment. Alors que le roi Hérode, écrit toujours Saint Marc, était «craintif, angoissé», également parce qu’il était «hanté par le fantôme de Jean» qu’il avait fait tuer.

C’est précisément «dans ce cadre que l’évangéliste raconte la fin de Jean-Baptiste, “le plus grand homme né d’une femme” comme le dit la formule de canonisation». Et «cette formule ce n’est pas le Pape qui l’a dite: Jésus l’a dite!». Vraiment, Jean «est le plus grand homme né d’une femme, le saint le plus grand: Jésus l’a canonisé ainsi».

Mais Jean «finit en prison, décapité». Et «la dernière phrase» du passage évangélique d’aujourd’hui semble également contenir une note de «résignation»: «Les disciples de Jean l’ayant appris, vinrent prendre son cadavre et le mirent dans un tombeau». Et c’est ainsi que «finit “le plus grand homme né d’une femme”: un grand prophète, le dernier des prophètes, le seul auquel il a été permis de voir l’espérance d’Israël». Oui, «le grand Jean qui a appelé à la conversion: tout le peuple le suivait et lui demandait “que devons-nous faire?”». Il était aussi suivi par « les soldats, tous allaient à sa suite pour se faire baptiser, demander pardon, au point que les docteurs de la loi sont allés lui poser une question: “Es-tu celui que nous attendons?». La réponse de Jean est claire: «Non, non: ce n’est pas moi. Il y en a un autre qui vient après moi: c’est lui. Je suis seulement la voix qui crie dans le désert».

Vraiment, «Jean est grand». Grand quand il dit ne pas être celui qui est attendu: en particulier «cette phrase est son destin, son programme de vie: “Lui, celui qui vient après moi, doit grandir; moi, en revanche, diminuer”». C’est précisément «ainsi qu’a été la vie de Jean: diminuer, diminuer, diminuer et finir de cette manière si prosaïque, dans l’anonymat». Voilà, Jean a été «un grand qui n’a pas cherché sa propre gloire, mais celle de Dieu».

Mais cela ne se finit pas là. Jean «a aussi souffert en personne de la torture intérieure du doute». Au point qu’«il a envoyé ses disciples demander à Jésus: “Dis la vérité: est-ce toi qui dois venir?”».

Évidemment, «ce doute le faisait souffrir» et il se demandait : «Me suis-je trompé en annonçant celui qui n’est pas? Ai-je trompé le peuple?”». Grande a été «la souffrance, la solitude intérieure de cet homme». C’est ainsi que reviennent, dans toute leur force, ses paroles: «Moi, en revanche, je dois diminuer, mais diminuer ainsi: dans l’âme, dans le corps, dans tout». Au doute de Jean, «Jésus répondit: “Regarde ce qui arrive”. Et il a confiance, il ne dit pas: “C’est moi”. Il dit: “Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu”. Il donne aussi des signes, et il le laisse seul avec le doute et l’interprétation des signes».

«Il est le grand prophète». Mais, toujours à propos de Jean, «il y a une dernière chose qui nous laisse à penser: avec ce comportement de “diminuer” pour que le Christ puisse “grandir”, il a préparé la route à Jésus. Et Jésus mourut dans l’angoisse, seul, sans les disciples». La «grande gloire» de Jean est donc d’avoir été «prophète non seulement dans ses paroles, mais dans sa chair: à travers sa vie, il a préparé la route à Jésus. C’est un grand homme!».