Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

La foi et la violence sont incompatibles

Feu18-08-2013 source : Radio Vatican

Place Saint-Pierre à Rome, comme chaque dimanche à midi, le pape François a récité la prière de l’Angélus. Il est revenu sur l’Evangile de Luc de ce dimanche où Jésus parle notamment de division :“Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre? Non, vous dis-je, mais la division » (LC, 12, 51), des paroles mystérieuses et parfois difficiles à comprendre.

La foi n’est pas décorative

« Comment interpréter ces propos ? » a demandé le Pape. « Cela signifie que la foi n’est pas quelque chose de décoratif, d’ornemental. Vivre la foi n’est pas décorer sa vie avec un peu de religion, comme si elle était un gâteau que nous décorerions avec de la crème. Non ! La foi ce n’est pas ça ! »

« La foi implique au contraire de choisir Dieu comme critère de la vie, et Dieu n’est pas le vide, Dieu n’est pas neutre, Dieu est toujours positif, Dieu est amour et l’amour est positif ! Après que Jésus soit venu dans le monde, nous ne pouvons faire comme si nous ne le connaissions pas, comme c’était quelque chose d’abstrait et de vide », a poursuivi le Saint-Père . Dieu a un visage concret, il a un nom : il est miséricorde, fidélité, il est la vie qui se donne à tous.

« Suivre Jésus implique de renoncer au mal, à l’égoïsme, et de choisir le bien, la vérité, la justice, y compris quand cela demande sacrifice et renoncement à ses propres intérêts »

La suite du Christ est signe de contradiction

Quand Jésus dit qu’il est venu apporter la division, cela ne veut pas dire qu’il veut diviser les hommes entre eux, mais qu’au contraire il est notre paix et notre réconciliation. Cette paix n’est pas quelque chose de neutre, elle n’est pas un compromis à tout prix.

Suivre Jésus signifie donc renoncer au mal, renoncer à l’égoïsme et choisir le Bien, la vérité, la justice, même quand cela nous demande des sacrifices et de renoncer à nos propres intérêts. Et cela, nous le savons, implique de la division. Mettre le Christ à la première place signifie parfois accepter une opposition au sein même de la famille. Jésus est celui qui nous met face à un choix : vivre pour soi-même ou pour les autres, se faire servir ou servir, obéir à soi-même ou à Dieu. Dans ce sens, Jésus est « signe de contradiction ».

La force n’est pas violence

Mais ce passage de l’Evangile n’autorise pas du tout l’usage de la force pour diffuser la foi. C’est justement le contraire : la vraie force du chrétien est la force de la vérité et de l’amour, qui comporte de renoncer à toute violence. La foi et la violence sont incompatible, mais la foi et la force vont ensemble . Le chrétien n’est pas violent mais fort. Cette force est celle de la douceur, celle de l’amour.

Certains des proches de Jésus ont eu aussi du mal à partager son mode de vie et de prêcher, mais sa Mère l’a toujours suivi fidèlement en fixant sur lui le regard de son cœur. « demandons à Marie qu’elle nous aide nous aussi à avoir le regard fixé sur Jésus et à toujours le suivre, même si cela nous coûte » a conclu le Pape.

A l’issue de cet Angélus, le Pape a prié une nouvelle fois pour la paix en Egypte, ainsi que pour les victimes du naufrage du ferry aux Philippines qui a fait au moins 34 morts et des dizaines de disparus.

Marie est notre sœur

15-08-2013 source : Radio Vatican

d'après Vierge de Pompei - 15 samedis« Marie est notre première sœur ». Le pape François a concentré son homélie durant la messe de l’Assomption célébrée sur le parvis du palais apostolique d’été de Castel Gandolfo, autour de trois mots clés liés à la figure de la Vierge Marie : la lutte, la résurrection et l’espérance.

Concernant la lutte, le Pape explique que la « figure de la femme, qui représente l’Eglise, est d’un côté glorieuse, triomphante, et de l’autre, encore en travail. Telle est, en effet, l’Eglise : si elle est déjà associée, au ciel, à la gloire de son Seigneur, elle vit continuellement, dans l’histoire, les épreuves et les défis que comporte le conflit entre Dieu et le malin, l’ennemi de toujours. Et dans cette lutte, que les disciples de Jésus doivent affronter, Marie ne les laisse pas seuls ».

Suivons le Christ comme Marie le fit

« Le mystère de l’Assomption de Marie corps et âme est tout entier inscrit dans la Résurrection du Christ, explique le Pape, revenant sur le terme de résurrection. L’humanité de la Mère a été « attirée » par le Fils dans son passage à travers la mort. Jésus est entré une fois pour toutes dans la vie éternelle avec toute son humanité, celle qu’il avait prise de Marie ; ainsi, Elle, la Mère, qui l’a suivi fidèlement toute sa vie, qui l’a suivi avec son cœur, est entrée avec Lui dans la vie éternelle, que nous appelons aussi le ciel, le Paradis, la Maison du Père. »

L’histoire de Marie, c’est aussi celle de l’espérance, troisième temps fort de l’homélie du Pape. « L’espérance est la vertu de qui, faisant l’expérience du conflit, de la lutte quotidienne entre la vie et la mort, entre le bien et le mal, croit en la Résurrection du Christ, en la victoire de l’Amour. » « S’il n’y a pas d’espérance, nous ne sommes pas chrétiens » a dit le Pape qui a exhorté les fidèles, comme il l’avait fait notamment au Brésil lors des JMJ, à « ne pas se laisser voler l’espérance ».

HOMÉLIE DU PAPE LORS DE LA MESSE EN LA SOLENNITÉ DE L’ASSOMPTION

Bienheureuse celle qui a cru

Assomption - vitrail de Notre-Dame de Talant - Gérard GarousteEn cette année de la foi, au coeur de l’été, nous célébrons l’Assomption de la Vierge Marie, son passage définitif dans la gloire de Dieu où son Fils Jésus l’accueille avec amour. Les chrétiens sont convoqués à cette merveilleuse fête. Tous les ans, beaucoup de pèlerins viennent à la Chapelle de la rue du Bac et dans les autres lieux de pèlerinage, comme à Lourdes ou à Fatima. Et ils se dirigent vers Marie pour implorer sa protection.

Bien sûr, Marie ne prend pas la place de Dieu. Nous ne la prions pas comme une divinité. Son message, à la rue du Bac et ailleurs, nous ramène au Christ qui est Chemin, Vérité et Vie. Nous passons par lui pour aller vers le Père. Et Marie est là, comme aux noces de Cana, pour nous redire : « Faites tout ce qu’il vous dira. » Prière, conversion et pénitence, voilà ce dont elle nous rappelle l’importance. Tout durant sa vie terrestre, elle a témoigné en personne de sa foi et de sa totale disponibilité aux appels de Dieu.

L’évangile de la Visitation a été choisi pour cette fête de l’Assomption surtout à cause du Magnificat qu’elle a chanté et que nous pouvons maintenant chanter avec elle. Comme Élisabeth, nous pouvons proclamer : « Heureuse celle qui a cru. » Marie nous apprend qu’avoir la foi, ce n’est pas seulement avoir des idées, des convictions. Elle fait preuve d’une totale confiance en Dieu.

Remarquable également est sa hâte pour se rendre chez sa cousine Élisabeth. Quand elle apprend la prochaine naissance de Jean, le futur Baptiste, elle part aussitôt pour rendre service. Voilà un exemple pour ne pas être repliés sur nous-mêmes et fermés aux appels de ceux qui sont dans le besoin.

Rendons grâce au Seigneur pour ce merveilleux cadeau qu’il nous a fait en nous donnant Marie pour Mère. Ce bonheur que Dieu a réalisé pour elle nous est offert gratuitement et sans mérite de notre part et nous y sommes tous appelés. ■

J.-Daniel Planchot, cm