Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Jésus, l’unique trésor

23-11-2015 source : Radio Vatican

Se mettre à l'école de la pauvre veuve de l'EvangileL’Église est fidèle si son unique trésor et son unique intérêt sont Jésus, mais elle est tiède et médiocre si elle cherche sa sécurité dans les choses du monde : c’est ce qu’a développé le Pape François dans son homélie lors de la messe de ce lundi 23 novembre en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

Commentant l’Évangile de ce jour qui parle de la veuve misérable qui mettait au temple deux petites pièces de monnaie, le Pape explique que cette veuve « avait pour seule espérance le Seigneur ». « J’aime voir dans les veuves de l’Évangile l’image du veuvage de l’Église qui attend le retour de Jésus. »

« L’Église est l’épouse de Jésus mais son Seigneur s’en est allé et son unique trésor est son Seigneur. Et l’Église, quand elle est fidèle, laisse tout dans l’attente de son Seigneur. En revanche, quand l’Église n’est pas fidèle ou n’est pas si fidèle ou n’a pas tant de foi dans l’amour de son Seigneur, elle cherche de s’arranger avec autre chose, avec d’autres sécurités, qui viennent plus du monde que de Dieu. »

Le Pape fait ensuite le parallèle entre les veuves qui apparaissent dans les Écritures et l’Église. Il y a ainsi la veuve qui pleure ses enfants comme l’Église pleure « quand ses enfants meurent pour la vie de Jésus. » Il y a la veuve qui se bat pour ses enfants comme l’Église « prie et intercède pour ses enfants. »

De même notre âme est semblable à l’Église et donc quand elle est proche de Jésus elle s’éloigne des mondanités qui ne servent à rien, qui n’aident pas et qui éloignent de Jésus.

Le Pape François invite enfin chacun d’entre nous à se poser cette question : « notre âme est-elle comme cette Église que veut Jésus ? ».

logique mondaine ou logique évangélique

Solennité du Christ Roi

22-11-2015 source : Radio Vatican

Avant la prière de l’Angélus place Saint-Pierre, dimanche 22 novembre 2015, le Pape François a dénoncé la «logique mondaine» qui «repose sur l’ambition et sur la compétition», qui «combat avec les armes de la peur, du chantage et de la manipulation des conscience». Cette logique s’oppose à celle «évangélique, celle de Jésus», qui au contraire «s’exprime humblement et gratuitement, s’affirme silencieusement mais efficacement avec la force de la vérité».

«Les royaumes de ce monde parfois se tiennent sur des abus, des rivalités, des oppressions. Le règne du Christ est un règne de justice, d’amour et de paix». Le Saint-Père s’appuie sur l’Évangile du jour, lorsque Jésus se présente devant Pilate comme roi d’un règne qui «n’est pas de ce monde». Se trouve ici la contradiction de deux logiques: «cela ne signifie pas que le Christ soit le roi ‘d’un autre monde’ mais roi ‘d’une autre façon’».

«Si Jésus était descendu de la croix, il aurait cédé à la tentation du prince de ce monde. Il ne peut se sauver soi-même justement pour sauver les autres, pour pouvoir sauver chacun d’entre nous de nos péchés». Car «qui regarde la Croix du Christ ne peut pas ne pas voir la surprenante gratuité de l’amour. Dans l’échec de la croix se voit l’amour. Parler de puissance et de force, pour le chrétien, signifie faire référence à la puissance de la Croix et à la force de l’amour de Jésus: un amour qui reste solide et intègre, même face au refus, et qui apparaît comme l’accomplissement d’une vie vécue dans le don total de soi en faveur de l’humanité».

Tout cela, l’un des «malfaiteurs» crucifié près de Jésus le comprend. Et supplie: «Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume.» «La force du règne de Jésus est l’amour : pour cette raison, la royauté de Jésus ne nous opprime pas, mais nous libère de nos faiblesses et misères, nous encourageant à parcourir les routes du bien, de la réconciliation et du pardon. Le Christ est un roi qui ne nous domine pas, qui ne nous traite pas comme des sujets, mais nous élève à sa même dignité. Il nous fait régner avec lui car, comme le dit le Livre de l’Apocalypse, il “a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu et Père”. Mais régner avec Lui signifie servir Dieu et les frères; un service provoqué par l’amour. Servir par amour, c’est régner: cela est la royauté de Jésus.»

Avant de prendre congé des fidèles, le Pape François leur a rappelé son départ pour le Kenya, l’Ouganda et la Centrafrique, dès mercredi. Il leur a demandé «de prier pour ce voyage, afin qu’il soit pour tous ces chers frères et [lui] un signe de proximité et d’amour». Il a ensuite prié la Sainte Vierge Marie pour qu’elle bénisse «ses chères terres pour qu’il y ait là-bas paix et prospérité».

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Le Pape François condamne fermement la violence aveugle. Après le tragique attentat survenu dans un hôtel de Bamako, au Mali, il a fait parvenir un message à l’archevêque de la ville, Mgr Jean Zerbo.

le risque de rigidité des prêtres

20-11-2015 source : Radio Vatican

«Le prêtre est un homme qui naît dans un certain contexte humain». Le Pape rappelle une vérité toute simple : ils «ont une histoire, ils ne sont pas des champignons qui poussent de manière improvisée dans une cathédrale le jour de leur ordination». Cette vie et cette expérience doit être prise en compte lors de la formation personnalisée au séminaire. Parmi les lieux de vie où le futur prêtre a été façonné, figure la famille, «centre de pastorale vocationnelle».

«Un bon prêtre est donc avant tout un homme avec sa propre humanité, qui connait sa propre histoire, avec ses richesses et ses blessures, et qui a appris à faire la paix avec soi-même, atteignant la sérénité de fond, celle d’un disciple du Seigneur». C’est ainsi, «pacifié», qu’il pourra répandre la «sérénité autour de lui». Pas question donc qu’un prêtre soit «triste, nerveux ou dur de caractère ; ça ne va pas et ça ne fait pas de bien ni au prêtre ni à son peuple». Et de demander à ce que «les fidèles ne paient pas la névrose des prêtres». Le prêtre ne doit donc pas perdre «ses racines».

De là, il doit agir en faveur des hommes, car «nous ne sommes pas prêtres pour nous-mêmes et notre sanctification est étroitement liée à celle de notre peuple», explique le Pape. Se le rappeler aide à être «joyeux mais pas superficiels (…) pasteurs et non fonctionnairesUn prêtre doit apprendre à être joyeux, il ne doit jamais perdre la capacité de joie : s’il la perd, il y a quelque chose qui ne va pas. Et moi je vous le dis sincèrement, moi j’ai peur de devenir rigide. »

«Ce qui est né du peuple doit rester avec le peuple.» Le prêtre n’est pas «un professionnel de la pastorale ou de l’évangélisation», ni même un philanthrope. «On devient prêtre pour être au milieu des gens». C’est grâce à la proximité, à un regard d’amour et à la miséricorde l’on peut évangéliser.

Cette proximité, les évêques doivent également en être dotés envers leurs prêtres. Et doivent rester dans leur diocèse : «le décret de résidence de Trente est encore en vigueur». Pas question de refuser de recevoir un prêtre qui en fait la demande.

Il y a cinquante ans étaient promulgués deux décrets conciliaires : Optatam Totius et Presbyterorum Ordinis, sur la formation des prêtres. Ces documents ont été au cœur d’une conférence organisée cette semaine par la Congrégation pour le Clergé. C’est pourquoi le Pape François est revenu sur cette formation des prêtres, et surtout sur le rapport entre les clercs et les laïcs.