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La foi est une force de vie

28-06-2015 source : Radio Vatican

Résurrection de la fille de JaïreComme chaque dimanche, le Pape a récité la prière de l’Angélus. « La Parole de Dieu de ce dimanche nous invite à vivre dans la certitude de la résurrection : Jésus est le Seigneur, il a le pouvoir sur le mal et sur la mort, et il veut nous emmener dans la maison du Père, où règne la vie ».

Il a commenté l’Évangile selon saint Marc, relatant la résurrection de la fille d’un chef de la synagogue qui démontra « une grande foi en Jésus », et la guérison d’une femme dont « le besoin d’être libérée, la poussa à oser [se présenter à Jésus] et dont la foi poussa Jésus à la guérir ». Deux épisodes qui ont un unique centre : la foi. « Celui qui croit “touche” Jésus et puise en lui la Grâce qui sauve. » Jésus guérit sans distinction « tous et toutes ».

 « Croyons-nous que Jésus peut nous guérir et peut nous réveiller des morts ? La foi, qui chez les premiers chrétiens était sûre, peut s’engourdir et se faire incertaine, à tel point que certains confondent résurrection et réincarnation. »

« La résurrection du Christ agit dans l’histoire comme un principe de renouvellement et d’espérance. S’ils s’en remettent à Jésus et à son amour, tous ceux qui sont désespérés et fatigués jusqu’à la mort pourront recommencer à vivre. La foi est une force de vie, elle donne de la plénitude à notre humanité, et on doit pouvoir identifier celui qui croit en Jésus, parce qu’il promeut la vie dans toutes les circonstances pour permettre à chacun, et en particulier aux plus faibles, d’expérimenter l’amour de Dieu qui libère et qui sauve ». Pour cette raison, le Souverain Pontife demande aux Seigneur, par l’intercession de la Vierge Marie, qu’il donne à chacun « une foi forte et courageuse qui pousse à propager l’espérance et la vie auprès de nos frères ».

En route pour la Bolivie

À l’issue de la prière de l’Angélus, le Pape François a encouragé les personnes et associations de différentes religions à collaborer pour promouvoir une écologie intégrale.

Repérant place Saint-Pierre cinq images de la Vierge de Bolivie, apportées par les Boliviens résidant en Italie sur une initiative de l’ambassade de Bolivie près le Saint-Siège, le Pape a rappelé qu’il sera en Bolivie dans une semaine (du 8 au 10 juillet, après une étape en Équateur et avant sa visite au Paraguay). « Que Notre Mère du Ciel protège le pays ».

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À la suite de l’attentat qui s’est produit dans un hôtel à Sousse en Tunisie et de l’attaque ciblant un lieu de prière fréquenté par des chiites au Koweït, apprenant enfin l’attentat survenu à Saint-Quentin Fallavier en Isère en France, le Pape s’est associé par la prière à la peine des proches des victimes, particulièrement de ceux qui ont perdu un être cher. Il confie à la miséricorde de Dieu ceux qui ont perdu la vie, exprimant sa « profonde sympathie aux personnes blessées et à leurs familles et demandant au Seigneur de leur apporter réconfort et consolation dans leur épreuve. »

proximité chrétienne

proximité du lépreuxRapprocher les personnes marginalisées, réduire l’écart en les touchant sans avoir peur de se salir, c’est la « proximité chrétienne » que nous a montré concrètement Jésus libérant le lépreux de l’impureté, de la maladie et de l’exclusion sociale. A tout chrétien et à toute l’Église, le Pape a demandé d’avoir cette attitude de « proximité » pendant la messe de ce vendredi matin 26 Juin, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

Les chrétiens ont à s’approcher et à tendre la main à ceux que la société tend à exclure comme fit Jésus avec les marginaux de son temps. C’est ce qui fait de l’Église une vraie « communauté ». En touchant le lépreux qui lui demandait d’être guéri, Jésus accomplit un geste stupéfiant pour les docteurs de la loi présents au moment du miracle relaté dans l’Évangile de ce jour.

« Comme Jésus descendait de la montagne, une grande foule le suivit » : le Pape a commencé en répétant les premiers mots de l’Évangile de Matthieu (8, 1-4) proposé par la liturgie. Et tous ces gens qui « avait écouté sa catéchèse étaient étonnés parce qu’ils parlaient« avec autorité », non pas comme les docteurs de la loi… Ils ont été surpris», déclare l’Évangile.

« Ce lépreux sentait dans son cœur le désir de se rapprocher de Jésus. » Mais « c’était un paria » et donc « il n’avait pas le faire. » Néanmoins « il avait foi dans l’homme, il est devenu courageux et il y est allé », en le priant simplement : « Seigneur, si tu veux, tu peux me purifier. » Il l’a dit « parce qu’il était impur. En fait, la lèpre était une condamnation à vie. Cette action de guérir les lépreux était aussi difficile que de ressusciter un mort: c’est pourquoi les marginalisés étaient tous là, ils ne pouvaient pas se mélanger avec les gens. »

Jésus alors s’est approché de lui et l’a touché. «Qui plus est, lorsque Jésus a touché l’impur, il est devenu impur. « Et « ceci est le mystère de Jésus : il prend sur lui nos saletés, nos impuretés », pour saint Paul, « Jésus s’est fait pécheur. Jésus s’est exclu, il a pris sur lui l’impureté pour se rapprocher de nous ». Il a également tendu la main à ceux qui n’avaient pas le courage de faire comme lui mais qui avaient envie de l’approcher et de le suivre. « C’est cela la proximité chrétienne. »

« C’est une belle parole, celle de proximité : elle invite à un examen de conscience : “Est-ce que je sais, moi, m’approcher ? Ai-je la force, le courage de toucher les marginaux ?” Cette question concerne même l’Église, les paroisses, les communautés, les consacrés, les évêques, les prêtres, tout le monde ».

parler, faire et surtout écouter

Comment différencier les vrais prédicateurs de l’Évangile des pseudo-prophètes ? C’est la question qui a servi de fil conducteur au Pape François dans son homélie lors de la messe de ce jeudi matin en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican. Les gens savent quand « un prêtre, un évêque, un catéchiste, un chrétien a cette cohérence qui lui donne de l’autorité ». De la même manière que Jésus recommanda à ses disciples de se garder des « faux prophètes », le Pape met en garde contre ceux qui prêchent un Évangile qui n’est pas l’Évangile.

Pour ne pas se tromper, il suffit de voir si ces prêcheurs suivent trois mots clés : parler, faire et écouter. En ce qui concerne ces pseudo-prophètes, « ils parlent, ils font mais il leur manque quelque chose qui est la base de tout, qui est le fondement du parler et du faire : il leur manque l’écoute. C’est pourquoi Jésus déclare : “ celui qui entend les paroles que je dis là et les met en pratique”. Le binôme parler-faire n’est pas suffisant. Il nous trompe tant de fois. Jésus précise donc que le binôme est autre, c’est écouter et faire, mettre en pratique : “ celui qui entend les paroles que je dis là et les met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a construit sa maison le roc.” »

Ceux qui ne suivent pas ses paroles construisent en revanche sur le sable car les pseudo-prophètes « parlent, font des prodiges, font de grandes choses mais ils n’ont pas le cœur ouvert pour écouter la Parole de Dieu, ils ont peur du silence de la parole de Dieu et ceux-là sont les “pseudo-chrétiens”, les “pseudo-pasteurs”. C’est vrai, ils font de bonnes choses mais il leur manque le roc. »

Ces pseudo-pasteurs « sont les pasteurs mondains, les pasteurs ou les chrétiens qui parlent trop, qui ont peur du silence, qui font peut-être trop. Mais ils ne sont pas capables d’écouter, ils font à partir de ceux qui parlent et non à partir de Dieu. »

Un exemple de nos jours,  c’est Mère Teresa de Calcutta, qui «ne parlait pas et a pu écouter dans le silence. Elle  a tant fait! Ni elle ni son travail ne se sont effondrés. »