Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Faiblesse, prière, pardon

« Faiblesse, prière, pardon » : trois mots-clés pour réveiller la conscience du fait que sans l’aide de Dieu, nous ne pouvons pas faire un pas dans la vie. Le Pape François les a suggérés lors de la Messe célébrée jeudi 18 juin dans la chapelle de la maison Sainte-Marthe.

Dans son oraison inspirée de la liturgie, le Souverain a tout de suite fait remarquer que « nous avons demandé de l’aide au Seigneur, qui est notre forteresse ». Et en effet, nous avons prié : « Dans notre faiblesse, nous ne pouvons rien sans ton aide ». Des mots qui expriment précisément « la conscience que nous sommes faibles ». C’est « cette faiblesse que nous portons tous après la blessure du péché originel : nous sommes faibles, nous glissons dans les péchés, nous ne pouvons avancer sans l’aide du Seigneur ».

Ainsi « nous ne pouvons faire un pas dans la vie chrétienne sans l’aide du Seigneur, car nous sommes faibles ». Et que « celui qui est debout fasse attention à ne pas tomber parce qu’il est faible, même faible dans la foi ». « Nous avons tous la foi et nous tous voulons avancer dans la vie chrétienne. Mais si nous ne sommes pas conscients de notre faiblesse, nous finirons tous vaincus ». C’est pour cela que « cette prière est belle : « Seigneur je sais que dans ma faiblesse, je ne peux rien sans ton aide » ». Et « tel est le premier mot d’aujourd’hui : faiblesse ».

Le second mot est « prière ». Ce sont les apôtres qui demandent à Jésus : « Enseigne-nous à prier comme Jean l’a fait avec ses disciples ». Le Pape a rappelé que dans l’extrait évangélique de la liturgie, tiré du chapitre 6 de Matthieu (7-15), « cette question n’y est pas, elle se trouve dans un autre ». Jésus enseigne à prier en recommandant aux disciples de ne pas faire comme les païens qui gaspillent les mots : « ceux-ci croient se faire entendre à force de mots ». Et François a répété précisément les paroles du Seigneur à ses disciples : « Ne soyez donc pas comme eux, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous les lui demandiez ».

Le Pape a ensuite fait référence à un extrait du premier livre des Rois : sur le mont Carmel, « les quatre cents prophètes de l’idole Baal criaient et hurlaient ; et le prophète Elie se moquait un peu d’eux », en disant que sans doute leur Dieu « dort[-il] et ne [les] entend pas ». Mais « c’est ainsi que prient les païens ». Jésus, en revanche, recommande : « Ne faites pas cela ! Priez simplement, le Père sait de quoi vous avez besoin, ouvrez votre cœur devant le Père ». Précisément « comme cette dame qui était dans le temple de Jérusalem, la mère de Samuel : elle demandait au Seigneur la grâce d’avoir un enfant et elle remuait à peine les lèvres ». A tel point que « le prêtre qui était là la regardait » jusqu’à se convaincre qu’elle était ivre, en la réprimandant et en éloignant.

C’était en revanche sa façon d’exprimer « sa douleur face à Dieu : elle bougeait seulement les lèvres car elle ne parvenait pas à parler, elle demandait un enfant ». Voila « c’est ainsi que l’on prie, devant le Seigneur ». « Commençons la prière avec la force de l’Esprit qui prie en nous. » Il faut « prier ainsi, simplement, avec le cœur ouvert dans la présence de Dieu qui est le Père et sait de quoi nous avons besoin avant de le dire ». Et « tel est le deuxième mot » d’aujourd’hui : prière. « Il existe une condition pour bien prier que Jésus reprend précisément de la prière qu’il enseigne à ses disciples ».

Et c’est précisément le troisième mot: pardon. La prière que Jésus enseigne dit: « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ». C’est pourquoi, « nous pouvons prier correctement et dire ‘Père’ à Dieu uniquement si notre cœur est en paix avec les autres, avec nos frères ». A ceux qui se justifient en disant: « Celui-ci m’a fait telle chose, celui-là m’a fait ceci et cela… », la réponse est une seule: « Pardonne, pardonne comme lui te pardonnera! ». Et « ainsi, la faiblesse que nous avons, avec l’aide de Dieu dans la prière devient force, parce que le pardon est une grande force ».

Dans la célébration de l’Eucharistie, « lui aussi devient faible pour nous, se fait pain: c’est là que réside la force. Il prie pour nous, il s’offre au Père pour nous. Et lui nous pardonne: nous apprenons de lui la force de la confiance en Dieu, la force de la prière et la force du pardon ».

l’encyclique Laudato Si’ présentée

Cité du Vatican, 17 juin 2015.

Emmanuel Cattier - Saint François - Vitrail de l'église Sainte Marie-Madeleine à TaizéPour une première lecture de l’encyclique,  cherchons à en comprendre la dynamique d’ensemble et à en extraire les lignes de force.

Un regard d’ensemble:

« Quel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui nous succèdent, aux enfants qui grandissent? Cette interrogation est au cœur de Laudato Si’, l’encyclique attendue du Pape François sur le soin de notre maison commune.

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Familles éprouvées

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 17 juin 2015

Frères et sœurs, la mort est une expérience qui touche toutes les familles. Elle semble contredire la nature des relations qui donnent sens à la famille, lorsque des parents  perdent un enfant qui avait été l’objet de tant de joies, de sacrifices et de promesses ; ou bien lorsque de jeunes enfants souffrent l’expérience angoissante du vide et l’abandon causée par la mort d’un parent. La mort physique a pour « complice » le péché du monde, qui la rend plus douloureuse et injuste. Cependant dans la lumière de la résurrection nous pouvons empêcher la mort de nous faire sombrer dans la nuit. Beaucoup de familles endeuillées témoignent courageusement que la mort n’a pas le dernier mot. Le Seigneur a vaincu la mort pour toujours, et nos chers défunts ne sont pas retournés au néant, mais sont entre les mains de Dieu. Dans la foi, l’expérience du deuil peut rendre nos familles plus unies et plus ouvertes à la douleur des autres familles éprouvées.

Je souhaite aujourd’hui me faire particulièrement proche, par la prière, des familles que la mort a douloureusement éprouvées. Qu’elles gardent ferme la foi en la résurrection des morts promise par le Seigneur, et que les secours de la grâce les rendent plus encore unies et solidaires.

Que Dieu vous bénisse !

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Un appel pour les réfugiés, avec l’invitation à «demander pardon pour les personnes et les institutions qui ferment la porte à ces personnes». Et une invitation à la responsabilité de l’être humain, à la veille de la publication de l’encyclique «sur la protection de la “maison commune” qu’est la création». Deux réalités que le Pape François a rappelé aussi à l’Audience générale.

En partant de la journée mondiale du réfugié, organisée par les Nations unies, le Pape a exhorté à prier «pour les nombreux frères et sœurs qui cherchent refuge loin de leur terre, qui cherchent une maison où pouvoir vivre sans crainte, afin qu’ils soient toujours respectés dans leur dignité». Il a aussi encouragé de manière explicite «ceux qui leur apportent de l’aide» et formé le vœu «que la communauté internationale agisse de manière concorde et efficace pour prévenir les causes des migrations forcées».

Quant à l’encyclique sur la création, qui sera publiée jeudi 18, le Pape François a rappelé que «Notre «maison» est en train de se détériorer et cela porte préjudice à tous, en particulier aux plus pauvres». D’où l’accent placé sur le «devoir que Dieu a confié à l’être humain dans la création: «cultiver et garder» la terre. «J’invite tous à accueillir avec un cœur ouvert ce document, qui se place dans la ligne de la doctrine sociale de l’Église».


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