Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Unité – cinquième jour ANNONCIATION

Tu n’as pas même un seau et le puits est profond (Jn 4, 11)

Gn 46, 1-7 Dieu dit à Jacob de ne pas craindre de descendre en Égypte
Ps 133 Oh ! quel plaisir, quel bonheur de se trouver entre frères
Ac 2, 1-11 Le jour de la Pentecôte
Jn 4, 7-15 « Tu n’as pas même un seau et le puits est profond »

Jésus a besoin d’aide. Après sa longue marche, la fatigue le frappe. Exténué dans la chaleur de midi, il a faim et soif (Jn 4, 6). De plus, Jésus est un étranger. C’est lui qui se trouve en territoire inconnu et le puits appartient au peuple de la femme. Jésus a soif mais, comme le lui fait remarquer la Samaritaine, il n’a pas de seau pour puiser l’eau. Il a besoin d’eau, besoin de son aide : nous avons tous besoin d’aide !

Bon nombre de chrétiens pensent connaître à eux seuls toutes les réponses et n’avoir besoin de l’aide de personne. Si nous nous enferrons dans cette perspective, nous y perdons beaucoup. Aucun de nous ne peut atteindre les profondeurs divines et pourtant, la foi en Dieu exige que nous puisions toujours davantage dans les eaux du mystère. Seuls, nous ne saurions y parvenir. L’aide de nos frères et sœurs chrétiens nous est indispensable. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons atteindre la profondeur du mystère de Dieu.

Indépendamment de l’Église à laquelle nous appartenons, nous avons tous un point commun dans notre foi : Dieu est un mystère qui dépasse toute compréhension. La quête de l’unité chrétienne nous porte à reconnaître qu’aucune confession chrétienne ne possède tous les moyens pour atteindre les eaux les plus profondes du mystère divin. Nous avons besoin d’eau, nous avons besoin d’aide: tous, nous avons besoin d’aide ! Plus grande sera notre unité, plus nous partagerons nos seaux d’eau et plus nos cordes nouées les unes aux autres seront longues, plus nous pénétrerons en profondeur dans le puits du mystère de Dieu.

Certaines traditions indigènes du Brésil nous montrent comment apprendre de la sagesse des anciens et, en même temps, de la curiosité et de l’innocence des enfants. Á partir du moment où nous sommes prêts à accepter que nous avons besoin les uns des autres, nous devenons comme des enfants disposés à apprendre toute chose nouvelle. C’est ainsi que le Royaume des cieux s’ouvre à nous (Mt 18, 3). Nous devons suivre l’exemple de Jésus, en osant pénétrer en territoire inconnu et y devenir des étrangers, en cultivant le désir d’apprendre de ce qui est différent.

Questions
1. Vous souvenez-vous de situations dans lesquelles votre Église en a aidé une autre ou a elle-même été aidée par une autre Église ?
2. Votre Église est-elle réticente à accepter l’aide d’une autre Église ? Comment serait-il possible de surmonter ces réticences ?

Prière
Ô Dieu, toi qui es source d’eau vive,
fais que nous comprenions que plus nous unirons nos cordes,
plus nos seaux plongeront en profondeur dans tes eaux divines !
Donne-nous de percevoir que les dons que possède l’autre
sont une expression de ton insondable mystère.
Ouvre nos yeux et fais que nous voyions cette vérité.
Fais que nous nous asseyions ensemble autour du puits
pour boire ton eau qui nous rassemble dans l’unité et dans la paix.
Nous te le demandons, au nom de ton Fils Jésus Christ,
qui demanda à la Samaritaine de lui donner de l’eau pour étancher sa soif.
Amen.

Voyage apostolique Sri Lanka-Philippines

Les foules « océaniques », la ferveur des fidèles, l’émotion à Tacloban : le Pape est revenu lors de l’audience générale ce mercredi matin dans la salle Paul VI au Vatican sur son voyage apostolique au Sri Lanka et aux Philippines. Il a évoqué les moments forts de ces deux étapes asiatiques et les thèmes principaux qu’il a abordés tout au long de la semaine dernière.

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PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 21 janvier 2015


Frères et sœurs, je voudrais aujourd’hui revenir sur mon voyage de la semaine dernière en Asie. Le moment culminant de ma visite au Sri Lanka a été la canonisation de saint Joseph Vaz, grand missionnaire qui exerça son ministère à un moment de violente persécution. J’ai souvent abordé le thème de la réconciliation, auprès des autorités civiles, comme devant les chefs des différentes religions, mais surtout au sanctuaire marial de Madhu, demandant à Notre Dame l’unité et la paix pour le peuple sri-lankais. Je suis allé aussi au Philippines, qui fête les cinq cents ans de son évangélisation. Après avoir exprimé ma proximité au victimes du Typhon Yolanda ainsi que mes remerciements à tous ceux qui avaient porté secours, j’ai rencontré les familles, qui sont aujourd’hui menacées et ont besoin d’être protégées. J’ai voulu enfin offrir une parole d’encouragement aux jeunes dans leurs efforts pour renouveler la société, avec une attention spéciale aux pauvres.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les prêtres du diocèse d’Aix et Arles, avec leur Évêque, Monseigneur Christophe Dufour.

Que le Seigneur vous donne la grâce de le suivre et de toujours garder l’espérance même dans les épreuves et les moments difficiles, à l’exemple des communautés chrétiennes d’Asie que j’ai rencontrées.

Bon pèlerinage !


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Unité – quatrième jour RENONCIATION

La femme alors abandonna sa cruche (Jn 4, 28)

Gn 11, 31-12, 4 Dieu promet à Abraham
qu’il fera naître de lui une grande nation et qu’il le bénira
Ps 23 Le Seigneur est mon berger
Ac 10, 9-20 « Ce que Dieu a La femme alors abandonna sa cruche
(Jn 4, 28)rendu pur, tu ne vas pas, toi, le déclarer immonde ! »
Jn 4, 25-28 La femme alors abandonna sa cruche

La rencontre entre Jésus et la Samaritaine est la preuve que le dialogue avec ceux qui sont différents ou étrangers, ceux que l’on connaît mal, est porteur de vie. Si la femme avait suivi les règles dictées par la culture dont elle provient, elle se serait éloignée en voyant Jésus s’approcher du puits. Ce jour-là, pour une raison quelconque, elle ne respecte par les règles établies. La Samaritaine et Jésus rompent avec les modes de comportement conventionnels. Et ce faisant, ils nous montrent encore une fois qu’il est possible d’établir des relations sur une base nouvelle.

Alors que Jésus poursuit l’œuvre du Père, de son côté la Samaritaine abandonne sa cruche d’eau, signifiant ainsi qu’elle peut continuer sa vie. Elle est libérée du rôle que la société lui imposait. Dans l’Évangile de Jean, elle est la première personne à proclamer que Jésus est le Messie. La « rupture » est un passable obligé pour celui qui veut grandir en force et en sagesse dans la foi.

Si la Samaritaine abandonne sa cruche, c’est parce qu’elle vient de recevoir un don plus grand, un bien plus important que l’eau qu’elle venait chercher, et parce qu’elle a compris quelle est vraiment sa place dans sa communauté. Elle prend conscience de cette richesse supérieure que cet étranger juif, Jésus, vient de lui offrir.

Nous avons du mal à reconnaître la valeur, la bonté et même la sainteté de ce qui nous est étranger et appartient à un autre. Cependant, reconnaître la bonté et la sainteté des dons appartenant aux autres est une étape incontournable dans notre recherche de l’unité visible.

Questions
1. Rencontrer Jésus signifie que nous abandonnions derrière nous nos cruches d’eau. Dans notre cas, en quoi consistent-elles ?
2. Quelles sont les principales difficultés qui nous empêchent d’agir ainsi ?

Prière
Dieu d’amour,
fais que nous apprenions de Jésus et de la Samaritaine
que la rencontre avec l’autre, l’étranger,
nous ouvre de nouveaux horizons de grâce.
Aide-nous à voir au-delà de nos limites et à accepter de nouveaux défis.
Aide-nous à surmonter la peur en suivant l’appel de ton Fils.
Au nom de Jésus Christ, nous te prions.
Amen.