Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Les Béatitudes, programme-vie du chrétien

09-06-2014 source : Radio Vatican

Les Béatitudes sont le programme de vie du chrétien : le pape l’a affirmé ce matin, lors de la messe qu’il présidait en la chapelle de la Maison Sainte Marthe. Le Souverain pontife a centré son homélie sur les Béatitudes, remarquant, -au lendemain de la rencontre de paix historique qui s’est tenue au Vatican-, qu’on avait besoin de courage de la douceur pour vaincre la haine.

Heureux les doux et les assoiffés de justice

Les Béatitudes sont le « programme », la « carte d’identité du chrétien ». Le Pape François a offert, dans son homélie, une intense méditation sur les Béatitudes, dont parle d’Évangile du jour. « Si quelqu’un parmi nous se demande : ‘comment devient-on un bon chrétien ?’ Ici nous trouvons la réponse de Jésus, qui indique des choses « tellement à contre-courant » de ce qui habituellement « se fait dans le monde ».

Bienheureux les pauvres en esprit. « Les richesses ne t’assurent de rien. De plus, quand le cœur est riche, il est tellement satisfait de lui-même, qu’il n’a plus de place pour la Parole de Dieu ».

Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés : « Mais le monde nous dit : la joie, le bonheur, le divertissement, c’est cela qui rend la vie si belle. Le monde ignore, regarde de l’autre côté, quand il y a des problèmes de maladie, des problèmes douloureux dans les familles. Le monde ne veut pas pleurer, il préfère ignorer les situations douloureuses, les cacher. Seule la personne qui voit les choses comme elles sont, et pleure dans son cœur, sera heureuse et sera consolée. La consolation de Jésus, non celle du monde. Heureux les doux dans ce monde, qui dès le commencement est un monde de guerre, un monde où l’on se dispute, un monde rempli de haine. Et Jésus dit : non à la guerre, non à la haine, douceur, paix ».

Si je suis « doux dans la vie, les gens vont penser que je suis un idiot ». « Qu’ils le pensent ! » « Mais tu es doux, parce qu’avec cette douceur, tu auras la terre promise en héritage ».

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice ; heureux « ceux qui luttent pour la justice, parce qu’il y a la justice dans le monde ». « Il est tellement facile de se faire prendre dans les mailles de la corruption », « cette politique du « do ut des, (« je te donne afin que tu me donnes »). Tout est une question d’affaires ». Cette politique génère « tant d’injustices. Combien de personnes souffrent de ces injustices ». Et Jésus nous dit : « heureux ceux qui luttent contre ces injustices ».

Les commérages sont ennemis de la paix

Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Les miséricordieux « sont ceux qui pardonnent, qui comprennent les erreurs des autres ». Jésus ne dit pas « heureux ceux qui se vengent » : « Heureux ceux qui pardonnent, les miséricordieux. Parce que nous tous, nous sommes une armée de pardonnés ! Nous tous, nous avons été pardonnés. C’est pour cela qu’il est heureux celui qui se dirige sur ce chemin du pardon. Heureux les cœurs purs, qui ont un cœur simple, pur, sans souillure, un cœur qui sait aimer avec cette pureté si belle. Heureux les artisans de paix. Mais, il est si commun pour nous d’être des artisans de guerre, ou des artisans de malentendus ! Quand j’entends une chose de quelqu’un, et qu’ensuite je vais la répéter à un autre, tout en en donnant une autre version, et que je la répète encore : c’est le monde du commérage. Ces personnes qui bavardent ne font pas la paix, ils sont ennemis de la paix. Ils ne sont pas heureux ! »

Un programme de sainteté

Heureux les persécutés pour la justice. Ces personnes « sont persécutées simplement pour avoir lutté pour la justice ». Cette Béatitude est le programme de vie que nous propose Jésus, « si simple, mais si difficile ». Et « si nous voulons quelque chose de plus, Jésus nous donne également d’autres indications », ce « protocole sur lequel nous serons jugés », dans le chapitre 25 de l’Évangile de St Matthieu : « j’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire, j’étais malade et vous m’avez visité, j’étais en prison, et vous êtes venu vers moi ».

Avec ces deux choses, -les Béatitudes et le chapitre 25 de Matthieu-, « on peut vivre la vie chrétienne, au niveau de la sainteté » : « Peu de paroles, des paroles simples, mais pratiques, parce que le christianisme est une religion pratique : il ne faut pas la penser, il faut la pratiquer, la faire. Aujourd’hui, si vous avez du temps à la maison, prenez l’Évangile, l’Évangile de Matthieu, chapitre 5, qui commencent par les Béatitudes. Au chapitre 25, il y a les autres. Et ça vous fera du bien de les lire une fois, deux fois, trois fois. C’est un programme de sainteté. Que le Seigneur nous donne la grâce de comprendre son message ».

trois supplications pour la paix

08-06-2014 source : Radio Vatican

Après le temps de prière et l’invocation pour la paix, le Pape François, puis les présidents d’Israël et de Palestine ont pris la parole. Premier à prononcer un discours, le Pape a affirmé qu’il faut du courage pour faire la paix, « bien plus que pour faire la guerre. Il faut du courage pour dire oui à la rencontre et non à l’affrontement ; oui au dialogue et non à la violence ; oui à la négociation et non aux hostilités ; oui au respect des accords et non aux provocations ; oui à la sincérité et non à la duplicité ».

Ensuite, le président israélien Shimon Peres a voulu se présenter d’emblée comme un homme venu de la Cité Sainte, Jérusalem, le cœur battant du peuple juif. « En hébreu, le mot Jérusalem et le mot paix ont la même racine ». Citant à plusieurs reprises l’Écriture Sainte, Shimon Peres s’est dit convaincu qu’Israéliens et Palestiniens peuvent apporter la paix à leurs enfants, le bien-être et la prospérité.

« Nous avons tous besoin de la paix »

« Deux peuples désirent encore ardemment la paix, a-t-il affirmé. Les larmes des mères sur leurs fils sont gravées dans nos cœurs. Nous devons mettre fin aux cris, à la violence, au conflit. Nous tous, avons besoin de la paix. Paix entre égaux. Nous devons employer toutes nos forces pour l’atteindre rapidement. Même si cela demande des sacrifices et des compromis ». le président israélien a conclu son intervention par une prière : « que celui qui fait la paix dans les hauteurs fasse aussi la paix sur nous, et sur tout Israël, et sur le monde entier, et nous disons, amen ».

Enfin, le président palestinien Mahmoud Abbas s’est exprimé au nom d’Allah, « suprêmement clément, suprêmement miséricordieux ». Il a prié Dieu de sauver Jérusalem en l’appelant « notre Cité bénie : la première Kiblah, la deuxième sainte mosquée, avec tout ce qui l’entoure ». Il a prié au nom du peuple de Palestine, – musulmans, chrétiens et samaritains -, qui « désire ardemment une paix juste, une vie digne et la liberté, dans un État souverain et indépendant ».

« Une terre sûre pour les croyants »

Citant Jean-Paul II, il a souligné que « si la paix se réalise à Jérusalem, la paix sera témoignée dans le monde entier. Nous te demandons, a-t-il alors prié, de rendre la Palestine, et Jérusalem en particulier, une terre sûre pour tous les croyants, et un lieu de prière et de culte pour les adeptes des trois religions monothéistes, judaïsme, christianisme, et islam, et pour tous ceux qui désirent la visiter, comme il est décidé dans le Saint Coran ». Mahmoud Abbas a enfin souhaité une paix juste, la stabilité et la coexistence pour tous les peuples du Moyen-Orient.

« Il faut plus de courage pour faire la paix, que pour la guerre »

Après avoir écouté des prières juives, chrétiennes et musulmanes en différentes langues, le Pape François a pris la parole lors de l’invocation de paix historique qui s’est tenue ce dimanche au Vatican, avec le président israélien Shimon Peres et son homologue palestinien Mahmoud Abbas.

« Pour faire la paix, il faut du courage, bien plus que pour faire la guerre », a affirmé le Pape François dans son discours, évoquant avec des accents dramatiques les victimes innocentes de la guerre et de la violence, les nouvelles générations épuisées par les conflits.

« L’Histoire nous enseigne que nos seules forces ne suffisent pas. Plus d’une fois, nous avons été proches de la paix, mais le malin, par divers moyens, a réussi à l’empêcher. Nous ne renonçons pas à nos responsabilités, mais nous invoquons Dieu comme un acte de suprême responsabilité, face à nos consciences et face à nos peuples. Il faut abattre les murs de l’inimitié et parcourir la route du dialogue, a conseillé François, il faut rompre la spirale de la haine et de la violence avec une seule parole : « frère ». Mais pour prononcer cette parole, nous devons tous lever le regard vers le Ciel, et nous reconnaître enfants d’un seul Père

Le Pape François a ensuite adressé sa prière au Seigneur, Dieu d’Abraham et des Prophètes : « Dieu Amour qui nous a créés et nous appelle à vivre en frères : rends-nous disponibles à écouter le cri de nos concitoyens qui nous demandent de transformer nos armes en instruments de paix, nos peurs en confiance et nos tensions en pardon. Et que du cœur de chaque homme soient bannis ces mots : division, haine, guerre ! Seigneur, a-t-il prié, désarme la langue et les mains, renouvelle les cœurs et les esprits, pour que la parole qui nous fait nous rencontrer soit toujours « frère », et que le style de notre vie devienne : shalom, paix, salam ! Amen ».

Au moment de saluer le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée, le Pape a qualifié sa participation de « grand don » ; un soutien précieux, le témoignage du chemin que, comme chrétiens, nous parcourons vers la pleine unité.

Le discours du Pape en intégralité
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Invocation au Vatican pour la paix historique

08-06-2014 source : Radio Vatican

Mahmoud Abbas, le président palestinien et son homologue israélien Shimon Peres ont été accueillis en cette fin de dimanche après-midi par le Pape à la Maison Sainte-Marthe, où réside le Pape François. Après un accueil chaleureux, mais séparé, chacun a eu un entretien personnel avec le Pape à Sainte-Marthe. Les présidents israélien et palestinien se sont ensuite salués par une accolade chaleureuse, avant de se rendre avec le Pape et le patriarche orthodoxe Bartholomée, en mini-bus, vers les jardins du Vatican, pour un moment de prière historique.

Alors que le processus de paix est en panne et que le climat de défiance s’est accentué entre Israël et les Palestiniens, ce moment a été pensé comme une pause dans le conflit israélo-palestinien. Abbas, Peres et le Pape ont pris place dans un triangle de verdure au cœur du Vatican, un lieu neutre avec en toile de fond la basilique Saint Pierre. Le patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem Théophile figurait également parmi les invités à l’événement.

Trois religions, trois temps de prière

La rencontre s’est déroulée en trois temps, faisant écho aux trois religions : judaïsme, chrétienté et islam. Le choix de cet ordre correspond à la chronologie d’apparition de ces religions. Les prières ont été prononcées en hébreu, anglais, italien et en arabe, entrecoupées d’interludes musicaux. A chaque fois, elles ont suivi un même schéma : louange, demande de pardon puis invocation pour la paix. Après les prières, le Pape, Shimon Peres et Mahmoud Abbas ont pris chacun à leur tour la parole, avant de planter un olivier dans les jardins. Ils se sont enfin entretenus loin des caméras.

Union de prière dans le monde entier

Dans un tweet ce dimanche, le Pape François invitait « toutes les personnes de bonne volonté de s’unir dans la prière pour la paix au Moyen-Orient ». Il avait déjà remercié lors de la prière du Regina Cœli dimanche midi toutes les personnes qui prient pour le succès de cette rencontre. « La prière peut tout. Utilisons-la pour porter la paix au Moyen-Orient et au monde entier » avait écrit le Pape dans un autre tweet samedi. Cette initiative, qui a suscité beaucoup d’espérance parmi les Palestiniens, et un certain scepticisme et quelques soupçons côté israélien, coïncidait avec la solennité de la Pentecôte, fête de l’Esprit Saint.