Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Devant le péché, il faut fuir sans honte

2013-07-02 Radio Vatican

Dans son homélie quotidienne lors de la messe célébrée à la Chapelle Sainte-Marthe mardi 2 juillet, le Pape est revenu sur l’Évangile du jour, quand les compagnons de Jésus sont dans une barque avec lui et qu’ils ont peur quand la tempête se lève. Jésus calme alors les vents et la mer. A partir de cet épisode de la Bible, le Pape François a décrit quatre attitudes possibles devant les situations difficiles.

La première est celle de la lenteur, comme Loth. Celui-ci était décidé à laisser la première ville qui serait détruite mais il le fait lentement. L’ange lui dit de fuir, mais il ne peut pas se détacher du mal, du péché. « Nous, nous voulons partir, nous sommes décidés, a souligné le pape, mais il y quelque chose qui nous tire vers l’arrière, comme Loth qui commence même à négocier avec l’ange. »

Ne pas regarder en arrière, aller de l’avant

« Comme il est difficile d’éviter le péché ! Comme une tentation est difficile ! Mais la voix de Dieu nous dit « Fuis ! Tu ne peux pas lutter car le feu et le soufre te tueront » a remarqué le Pape. Il a ensuite pris l’exemple de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus qui nous apprenait que devant certaines tentations, fuir représente l’unique solution et il ne faut pas avoir honte de le faire, il faut reconnaître que nous sommes faibles et que nous devons fuir, pour aller de l’avant sur la route de Jésus. Pour le Pape, comme le dit l’adage populaire : « un soldat qui fuit, sert pour un autre guerre ».

L’ange dit également de ne pas regarder en arrière, c’est la deuxième attitude. Comme le peuple de Dieu dans le désert qui avait tout, les promesses de la Terre promise, mais qui avait la nostalgie du retour. « Le conseil de l’ange est sage, a souligné le Pape, ne pas regarder en arrière, aller de l’avant ! Nous ne devons pas faire comme la femme de Loth, nous devons nous couper de toute nostalgie, parce que la tentation est aussi de la curiosité. »

Devant le péché, il faut fuir sans honte

« Devant le péché, il faut fuir sans nostalgie. La curiosité n’est pas utile, elle fait du mal ! Alors comment faire dans ce monde avec tant de péchés ? a demandé le Pape à l’assistance, comment sera ce péché ? Moi je veux voir ce que c’est… Non, la curiosité fait du mal ! Il faut fuir et ne pas regarder en arrière ! Nous sommes tous faibles et nous devons nous défendre. »

La troisième situation abordée par le Pape : la peur. Sur le bateau, quand la mer s’agite violemment, la barque est recouverte par les vagues et les compagnons de Jésus s’écrient « Sauve-nous Seigneur, nous sommes perdus ! » « Ils ont peur et la peur est aussi une tentation du Démon, a averti le Pape, c’est avoir peur d’aller de l’avant sur le chemin du Seigneur. »

« La tentation existe de se dire « il vaut mieux rester ici, là où c’est sûr ». J’ai peur d’aller de l’avant, j’ai peur d’où me portera le Seigneur. Mais la peur n’est pas de bon conseil. Jésus a tant de fois répéter qu’il ne faut pas avoir peur, la peur ne nous aide pas. » a ajouté le Pape François.

Avoir du courage dans notre faiblesse

La dernière attitude est la grâce de l’Esprit Saint. Quand Jésus calme la mer, les disciples sont pris de stupeur. « Regarder le Seigneur, le contempler nous apporte cette stupeur, si belle, d’une nouvelle rencontre avec le Seigneur a dit le Pape François, nous ne sommes pas des personnes candides, ni des chrétiens tièdes, nous sommes valeureux, courageux ! Nous sommes faibles mais nous devons avoir du courage dans notre faiblesse. Ce courage doit s’exprimer dans cette fuite et ne pas regarder vers l’arrière, pour ne pas tomber dans une mauvaise nostalgie. Ne pas avoir peur et toujours regarder vers le Seigneur ! » a conclu le Pape.

prier avec courage et insistance

2013-07-01 Radio Vatican

« Nous devons prier le Seigneur avec courage, avec insistance même, comme l’a fait Abraham. » Ce lundi matin lors de la messe à la maison Sainte Marthe, le Pape a rappelé en outre que la prière est aussi « négocier avec le Seigneur », devenir presque importun comme Jésus nous l’enseigne.

Abraham parle avec courage et insistance au Seigneur pour défendre Sodome de la destruction. Le Pape en développant son homélie autour de la première lecture a immédiatement observé qu’ « Abraham est courageux et prie avec courage. » Abraham a-t-il poursuivi, « se sent la force de parler face à face avec le Seigneur et cherche à défendre cette ville. » Et il le fait avec insistance. Dans la Bible, insiste le Pape, nous voyons que « la prière doit être courageuse ».

«Quand nous parlons de courage, nous pensons toujours à un courage apostolique d’aller prêcher l’Évangile… Mais il y a aussi le courage devant le Seigneur. Se présenter devant lui avec courage pour lui demander des choses. » Parfois, explique François, vous «demandez au Seigneur une chose pour une personne», vous demandez ceci et cela et puis vous vous en allez. « Mais cela – a averti le Pape- ce n’est pas la prière», car «si vous voulez que le Seigneur donne la grâce, vous devez faire preuve de courage et faire ce que fit Abraham, avec insistance. »

Le Pape a rappelé que c’est Jésus lui-même qui nous dit que nous devons prier, ainsi que la veuve du juge, comme celui qui va la nuit pour frapper à la porte de son ami. « Avec Insistance, a répété le Souverain Pontife, même si cela fatigue, et si c’est vraiment fatigant. Mais c’est cela, une attitude de prière. » Sainte Thérèse, a-t-il dit, « parle de la prière comme d’une négociation avec le Seigneur » et cela n’est « possible que lorsqu’il y a familiarité avec le Seigneur. »

le merveilleux exemple de Benoît XVI

PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint Pierre
Dimanche, 30 juin 2013

Lors de la prière de l’Angélus dimanche 30 juin place Saint-Pierre, le pape François est revenu sur une phrase de l’Évangile du jour (Luc, 9, 51-62), quand Jésus « prend la ferme décision de se mettre en chemin vers Jérusalem », la « destination finale » où il doit « mourir et ressusciter, et ainsi achever sa mission salvatrice. »

A partir de cette prise de décision, Jésus est dirigé uniquement vers cet objectif, explique le pape. A ceux qui veulent le suivre, il donne les conditions : ne pas avoir de domicile établi, savoir se détacher des liens affectifs et ne pas céder à la nostalgie du passé. « Mais Jésus dit également à ses disciples qui le précèdent sur la route de l’Évangile pour annoncer sa venue, de ne rien imposer : s’ils ne trouvent pas de possibilité d’accueil, il faut procéder autrement, tout en continuant à aller à l’avant ». Le pape a alors regardé la foule. Improvisant, il a souligné que « Jésus n’impose jamais, il est humble. Il invite, mais il n’impose pas. »

Ce passage de l’ Évangile montre l’importance de la conscience : même Jésus écoute la parole du Père en son cœur et la suit. « Jésus, au cours de son existence terrestre, n’était pas pour ainsi dire « télécommandé »: il était le Verbe incarné, le Fils de Dieu fait homme, et à un certain moment, il a pris la ferme décision de monter à Jérusalem pour la dernière fois; une décision prise dans sa conscience, mais pas tout seul: ensemble, avec le Père, en union totale avec lui! (…) Et dans le Père Jésus trouvait la force et la lumière pour son chemin »

Le Pape a également insisté sur la liberté donnée par Dieu : Jésus était libre dans sa décision, car le dialogue avec Dieu donne de la liberté.  « Jésus ne veut pas des chrétiens égoïstes, qui suivent leur propre « ego » – ne parlent pas avec Dieu -, ni des chrétiens faibles, des chrétiens qui n’ont pas de volonté, de chrétiens « télécommandés », incapables de créativité, qui cherchent toujours d’être connectés à la volonté d’un autre, et ne sont pas libres. Jésus nous veut libres! Et cette liberté, où se fait-elle? Elle se fait dans le dialogue avec Dieu dans la conscience de chacun. Si un chrétien ne sait pas parler avec Dieu, ne sait pas entendre Dieu dans sa conscience, il n’est pas libre. Il n’est pas libre. Jésus n’impose jamais: Jésus est humble, il invite. Si tu veux, viens. Et l’humilité de Jésus est ainsi, Lui, il nous invite toujours. Il n’impose pas »

« Nous devons apprendre à écouter davantage notre conscience. Mais attention! Cela ne signifie pas suivre mon propre moi, faire ce qui m’intéresse, ce qui me convient, ou qui me plaît… Ce n’est pas cela! La conscience est l’espace intérieur de l’écoute de la vérité, du bien, de l’écoute de Dieu; c’est le lieu intérieur de ma relation avec lui, qui parle à mon cœur, et m’aide à discerner, à comprendre la route que je dois parcourir, et une fois la décision prise, à avancer, à rester fidèle. »

« Nous nous avons eu un exemple merveilleux de comment est ce rapport avec Dieu dans la conscience. Un exemple récent, merveilleux. Le pape Benoît XVI nous a donné ce grand exemple, quand le Seigneur lui a fait comprendre, dans la prière, quel était le pas qu’il devait accomplir. Il a suivi sa conscience, c’est-à-dire la volonté de Dieu qui parlait à son cœur, avec un grand sens du discernement et avec courage. Et cet exemple, de notre père, nous fait tellement de bien, à nous tous, comme un exemple à suivre ».

« Marie, de façon très simple, a écouté et médité en son for intérieur la parole de Dieu. Elle a suivi son fils avec une conviction intime et une espérance solide. Que Marie nous aide à devenir toujours davantage des hommes et des femmes de conscience, libres, dans la conscience, parce que c’est dans la conscience, que se donne le dialogue avec Dieu. Des hommes et des femmes capables d’écouter la voix de Dieu et de la suivre avec décision. »

Avant de souhaiter un bon dimanche et un bon déjeuner aux milliers de fidèles qui étaient sous ses fenêtres, le pape les a invité à prier pour lui. Il a d’ailleurs remercié « les évêques, les paroisses, surtout les plus pauvres, pour leurs prières et leurs dons afin de soutenir les initiatives pastorales et caritatives du successeur de Pierre à travers le monde. » En Italie, l’Église célèbre, le 30 juin, la Journée de la charité du pape.

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