Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

la langue de la réconciliation

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre Mercredi 22 mai 2013 Condensé

Un lien très étroit unit le Saint Esprit à l’Eglise ; il lui donne la vie et lui permet d’accomplir sa mission évangélisatrice. Cette mission, confiée à chacun des fidèles, est rendue vraiment efficace par l’action du Saint Esprit. C’est lui qui suggère les paroles de celui qui parle, et qui ouvre le cœur et l’esprit de celui qui écoute en le disposant à accueillir la Bonne Nouvelle. Il est donc nécessaire, pour évangéliser, de s’en remettre totalement au Saint Esprit, et de se laisser conduire sans crainte. Il nous rend capable de vivre et de témoigner de notre foi ; et, en même temps, il illumine les cœurs que nous rencontrons.

Telle fut bien l’expérience de la Pentecôte, lorsque le Saint Esprit faisait sortir les Apôtres, autrefois craintifs, du Cénacle et leur faisait annoncer au monde les merveilles de Dieu ; alors que chacun les comprenait dans sa propre langue. Le Saint Esprit conduit désormais les hommes à la communion ; ils sont poussés à annoncer la Parole de Dieu dans un langage nouveau que tous peuvent accueillir : le langage de l’amour que le Saint Esprit dépose dans les cœurs, et qui les invite à dépasser les divisions et les indifférences.

Par ailleurs, le Saint Esprit donne le courage d’annoncer la nouveauté de l’Evangile à tous, sans crainte, à voix haute, en tout temps et en tout lieu. C’est ainsi qu’aujourd’hui encore le feu de la Pentecôte nous envoie sur des chemins d’évangélisation encore inexplorés. Mais ce dynamisme missionnaire ne peut trouver sa source que dans une prière d’appel au Saint Esprit, sans lequel notre agir devient vide et sans âme.

Je salue cordialement les pèlerins francophones, particulièrement les fidèles venus de diverses paroisses de France ainsi que les nombreux jeunes présents. Chers amis, le Saint Esprit fait de nous des évangélisateurs courageux, habités du désir de porter la bonne nouvelle de l’Evangile à tous nos frères ; et il nous en rend capables. Priez-le sans relâche et laissez-vous guider par lui, sans avoir peur du chemin sur lequel il vous conduit. Ayez confiance, et soyez assurés de sa présence: c’est lui qui ouvre les cœurs à l’amour de Dieu et des frères.

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Vendredi, 24 mai, est le jour consacré à la mémoire liturgique de la Bienheureuse Vierge Marie, Auxiliaire des chrétiens, vénérée avec une grande dévotion dans le sanctuaire de Sheshan, à Shanghaï.

J’invite tous les catholiques du monde à s’unir en prière avec nos frères et sœurs qui sont en Chine, pour implorer de Dieu la grâce d’annoncer avec humilité et avec joie le Christ mort et ressuscité, d’être fidèles à son Église et au Successeur de Pierre et de vivre quotidiennement leur service à leur pays et à leurs citoyens de manière cohérente avec la foi qu’ils professent.

En faisant nôtres plusieurs mots de la prière à la Vierge de Sheshan, je voudrais ainsi invoquer Marie avec vous : « Notre-Dame de Sheshan, soutiens l’engagement de ceux qui en Chine, malgré les difficultés quotidiennes, continuent à croire, à espérer, à aimer, afin qu’ils ne craignent jamais de parler de Jésus au monde et du monde à Jésus ».

Que Marie, Vierge fidèle, soutienne les catholiques chinois, rende leurs engagements difficiles toujours plus précieux aux yeux du Seigneur, et qu’elle fasse grandir l’affection et la participation de l’Église qui est en Chine au chemin de l’Église universelle.

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Audience générale entière du 22 mai 2013

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La culture de la rencontre construit la paix

22-05-2013 source : Radio Vatican

“Faire le bien” est un principe qui unit toute l’humanité, au-delà de la diversité des idéologies et des religions, et crée cette culture de la rencontre qui est à la base de la paix. Voilà ce qu’a affirmé le Pape durant la Messe de mercredi matin en la chapelle de la Maison Sainte Marthe, en présence des employés du Gouvernorat de la Cité du Vatican. Le Pape a concélébré avec le Cardinal Béchara Boutros Raï, patriarche d’Antioche des Maronites.

L’Evangile de ce mercredi nous parle des disciples de Jésus qui empêchent à une personne externe à leur groupe de faire le bien. « Ils se plaignent, affirme le Pape dans son homélie, et déclarent : « S’il n’est pas des nôtres, il ne peut faire le bien ». Et Jésus les reprend : « Ne l’empêchez pas, laissez-le faire le bien ». « Les disciples, explique encore le Pape François, étaient un peu intolérants, enfermés dans l’idée de posséder la vérité, dans la conviction que « tous ceux qui n’ont pas la vérité, ne peuvent faire le bien ». Et « c’était bien évidemment une erreur » et Jésus « élargit alors leur horizon ». « La racine de cette possibilité de faire le bien, que tous nous avons », observe le Pape, « se trouve dans la création ».

Tous, croyants ou non-croyants sommes appelés à faire le bien

« Le Seigneur nous a créés à son image et sa ressemblance, et nous sommes images du Seigneur, et Lui fait le bien et tous nous avons dans le cœur ce commandement : faire le bien et ne pas faire le mal. « Mais, père, il n’est pas catholique ! Il ne peut faire le bien ! ». Tout au contraire, il peut le faire, il doit le faire. Parce que ce commandement est en lui. « Mais, père, il n’est pas chrétien, il ne peut le faire ! ». Mais tout au contraire, il peut le faire. Il doit le faire. Cette incapacité à penser que nous pouvons tous faire le bien est un mur qui nous porte à la guerre et aussi pour certains à tuer au nom de Dieu. Pouvoir tuer au nom de Dieu est tout simplement une injure. Dire et penser que l’on puisse tuer au nom de Dieu est une injure. »

Faire le bien, pour construire lentement une culture de la rencontre

« Par contre, le Seigneur, poursuit le Pape, nous a créés à son image et à sa ressemblance et nous demande de faire le bien et de ne pas faire le mal ». « Le Seigneur nous a tous sauvés par le sang du Christ : tous , pas seulement les catholiques. Tous ! » « Mon père, même les athées ? ». Oui, eux aussi. Tous !” “Tous nous avons été sauvés par le sang du Christ, et devons faire le bien. Et ce commandement de faire tous le bien est en réalité une belle voie vers la paix. Si nous, chacun, faisons le bien autour de nous et pour les autres, nous nous rencontrons là, en faisant le bien, et nous construisons ainsi, petit à petit, lentement, la culture de la rencontre. Nous en avons tellement besoin. Se rencontrer en faisant le bien. « Mais moi je ne crois pas, mon père, je suis athée ! » « Mais fais le bien, nous nous rencontrons là ».« Faire le bien, explique le Pape, n’est pas une question de foi, c’est un devoir, une carte d’identité que le Père nous a donnée à tous, parce que nous sommes faits à son image et à sa ressemblance. Et lui fait le bien, toujours ».

Prions Sainte Rita, patronne des causes désespérées

Pour conclure, le Pape a rappelé que c’est ce mercredi la fête de Sainte Rita, la Patronne des causes désespérées, et qu’il nous fallait prier pour qu’elle nous accorde cette grâce que tous nous fassions le bien et puissions-nous rencontrer dans ce travail, un travail de création, qui ressemble à la création de Dieu. Un travail en famille, parce que tous nous sommes fils de Dieu, tous ! Que Sainte Rita nous accorde cette grâce, qui nous semble pratiquement impossible. »

Le véritable pouvoir est service

22-05-2013 source : L’Osservatore Romano

Le véritable pouvoir est le service. Un concept que le Pape François a déjà exprimé en d’autres occasions et que ce matin, mardi 21 mai, il a réaffirmé au cours de la Messe dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe, en commentant le passage de l’Évangile de Marc (9, 30-37) proclamé au cours de la liturgie. L’écho des nouvelles tragiques parvenues des États-Unis – où une violente tornade a dévasté Oklahoma City – a retenti au cours de la célébration au moment de la prière des fidèles, quand l’une des intentions proclamées a été précisément adressée aux victimes du cataclysme.

Dans le récit évangélique, Jésus traverse la Galilée en compagnie de ses disciples et leur parle de sa passion : « Le fils de l’homme est remis entre les mains des hommes qui le tueront », mais après trois jours il ressuscitera. « Il parle à ses disciples – a expliqué le Saint-Père – de cette réalité, de ce qu’il devait faire, de son service, de la passion. Mais eux ne comprenaient pas ces paroles ; ils étaient à un autre niveau, ils discutaient entre eux. Et le Seigneur le savait ». Si bien que, quand ils arrivèrent à Capharnaüm, « il leur demanda : De quoi parliez-vous sur la route ? ». Et eux « se taisaient » car ils avaient honte. En effet, sur la route ils avaient discuté de celui qui était le plus grand d’entre eux.

« La lutte pour les pouvoirs dans l’Église – a souligné le Pape en  commentant l’épisode – n’appartient pas qu’à notre époque, n’est-ce pas ? Elle a commencé là, précisément avec Jésus » : alors que le Seigneur parlait de la Passion, les disciples pensaient à discuter sur celui d’entre eux qui était le plus important, au point de mériter « le plus gros morceau » de ce que le Pape a comparé à un gâteau à partager. Mais dans l’Église il ne doit pas en être ainsi, a affirmé l’Évêque de Rome. Donc, dans l’optique de l’Évangile, « la lutte pour le pouvoir dans l’Église ne doit pas exister. Ou, si nous voulons, il faut qu’elle soit  la lutte pour le pouvoir véritable, c’est-à-dire celui que lui, à travers son exemple, nous a enseigné : le pouvoir du service. Le véritable pouvoir est le service. Comme il l’a fait lui, qui n’est pas venu se faire servir, mais pour servir. Et son service a été précisément un service de la croix : il s’est abaissé, jusqu’à la mort, la mort en croix, pour nous ; pour nous servir, pour nous sauver ».

Dans l’Église, il n’y a aucune autre route pour aller de l’avant. « Pour le chrétien – a précisé le Pape – aller de l’avant, progresser, signifie s’abaisser. Si nous n’apprenons pas cette règle chrétienne, nous ne pourrons jamais comprendre le véritable message  chrétien sur le pouvoir ». Progresser veut donc dire être toujours au service.

Dans les Exercices spirituels, saint Ignace, « nous fait demander au Seigneur crucifié la grâce des humiliations : Seigneur je veux être humilié, pour mieux te ressembler. Tel est l’amour, tel est le pouvoir de service dans l’Eglise. Et on sert mieux les autres sur la route de Jésus » a dit le Pape.