Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Dimanche de la Miséricorde

Vierge de miséricorde ( début XVe S.) Pietro di Domenico di Montepulciano - Musée du Petit palais - Avignon. La Vierge abrite des chrétiens de toutes conditions sous son manteau. Au premier plan une confrérie de flagellants.
Vierge de miséricorde ( début XVe S.) Pietro di Domenico di Montepulciano – Musée du Petit palais – Avignon. La Vierge abrite des chrétiens de toutes conditions sous son manteau. Au premier plan une confrérie de flagellants.

En ce dimanche 11 avril 2010 à midi, Benoît XVI a évoqué l’exemple du curé d’Ars et le sort  tragique de la délégation polonaise se rendant à Katyn, puis il s’est adressé aux jeunes de France et de la francophonie, après la prière du Regina Caeli (Reine du Ciel), à Castel Gandolfo, où il se repose. En tant qu’associés de la Médaille Miraculeuse, soutenons-le dans son exhortation par notre prière et notre vie.

« En ce Dimanche in Albis et de la Divine Miséricorde, je vous invite à découvrir combien est concret l’amour de notre Dieu au cours de la célébration des Sacrements. Comme la première communauté chrétienne ne manquait pas au rendez-vous avec le Ressuscité, n’hésitez pas à participer à l’Eucharistie dominicale, source de réconfort et de salut ».

« Chers jeunes,  a poursuivi le pape, puissiez-vous répondre avec générosité à l’appel du Seigneur et devenir d’authentiques serviteurs de sa parole et des ministres de ses sacrements. Que la Mère de Miséricorde intercède pour tous ! Fructueux temps pascal ! »

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Cantique corse : Mère de Miséricorde Lire la suite →

Expérience pascale

Unissons nos cœurs à celui de Notre Sainte Mère, la Vierge Marie, en célébrant ensemble le Ressuscité, son Fils, Jésus-Christ ! Voici l’Audience Générale de BENOÎT XVI, Place Saint-Pierre à Rome de ce mercredi 7 avril 2010 en cette semaine de Pâques.

Apparition de Jésus Ressuscité - Fra Angelico - couvent San Marco Florence
Apparition de Jésus Ressuscité – Fra Angelico – couvent San Marco Florence

Chers Frères et Sœurs,

En ces jours, l’Église est inondée par la joie et la lumière de Pâques. Dans toute l’histoire du monde, l’annonce surprenante: «C’est vrai, le Seigneur est ressuscité: il est apparu à Simon -Pierre!» (Lc 24,34) est la Bonne nouvelle par excellence, le triomphe du Christ sur le mal et sur la mort!

La Pâque du Christ est un événement absolument extraordinaire, le fruit le plus beau parvenu à maturité du «Mystère de Dieu» et c’est toutefois un fait ‘historique’, réel, l’événement qui fonde toute notre foi. Dieu en confie l’annonce à ses messagers pour qu’ils la transmettent à tous.

Nous voulons remercier Dieu pour les innombrables croyants en Christ qui nous ont précédés, parce qu’ils n’ont pas manqué à la mission d’annoncer l’Évangile qu’ils avaient reçue. Aujourd’hui comme hier, le Seigneur travaille avec ses témoins, semant des germes d’une paix vraie et durable et accomplissant avec eux des œuvres merveilleuses.

Nous serons ses témoins si nous sommes en référence constante avec l’expérience pascale, celle de Marie-Madeleine annonçant aux disciples: «J’ai vu le Seigneur» (Jn 20,18). Puisse cette rencontre personnelle avec le Ressuscité être le fondement de notre foi et laisser transparaître en nous le prodige de son amour!

© Copyright 2010 – Libreria Editrice Vaticana

Détresse confiance

« Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc 15,34 et Matthieu 27,46)

Il ne faut pas craindre de prendre au sérieux la détresse du Christ ; mais on doit dire détresse et non désespoir. Le désespoir suppose qu’on a perdu la confiance en Dieu, la détresse implique seulement une immense tristesse et désolation.

Ne craignons pas de reconnaître la détresse du Seigneur : il ne faut pas donner à ces souffrances du Christ une sorte de faux-semblant, comme s’il ne souffrait pas réellement puisqu’il sait tout ce qui doit arriver. Il ne faut pas vider ce mystère profond de sa substance, en l’édulcorant. Jésus, Fils de Dieu, a vécu en homme au sens total du mot, et il a voulu goûter la mort humaine dans ce qu’elle a de plus tragique.

« Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

La détresse réelle de Jésus légitime cette parole, mais il faut remarquer un point important : cette phrase est une parole de l’Ecriture, le premier verset du Psaume 22 qui a donné tant de traits au récit de la Passion. Lorsque Jésus prononce cette parole, il ne l’invente pas de lui-même, il veut montrer que l’Ecriture s’accomplit en lui, que le psalmiste annonçait sa propre plainte. De plus, ce psaume 22 qui commence dans l’angoisse, s’achève dans la confiance.

Or, pour les anciens lecteurs juifs et chrétiens, un texte cité évoque le passage qui suit. Les gens savaient alors l’Ecriture par cœur ; le début suffit pour engager tout le psaume. Et le dernier tiers du Psaume 22 exprime la confiance finale du malheureux ; « J’annoncerai ton nom à mes frères, en pleine assemblée je te louerai… Car il n’a point méprisé ni dédaigné la pauvreté du pauvre… mais invoqué par lui il l’écouta » (Ps 22, 23-25). Jésus laisse entendre ainsi qu’après la détresse viendra le salut, après la souffrance viendra le triomphe. Il sanctifie nos plaintes par sa propre plainte, mais sa confiance en Dieu reste entière.

Cette parole est authentique, jamais les chrétiens n’auraient inventé une parole si tragique, si dure. Ne la craignons pas, elle jette une grande lumière sur la souffrance de Jésus et le rend très proche de nos désolations.

P. Benoit