Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Allons des Rameaux à la lumière de Pâques

Allons des Rameaux à la lumière de Pâques

PASSANT des Palmes et des Rameaux, cette fête divine,
à une autre fête divine, courons, fidèles,
à la vénérable et salutaire solennité des souffrances du Christ ;
voyons-le se soumettre pour nous à sa Passion volontaire
et donner sa vie comme rançon de tout l’univers.
Dans notre gratitude,
adressons-lui un hymne mélodieux en nous écriant :
Source de la miséricorde et porte du salut, Seigneur, Gloire à Toi.

Liturgie byzantine – Deuxième Vêpres du dimanche des Palmes (Rameaux).

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À cause du bois, Adam fut exilé du Paradis ;
Grâce au bois de la croix, le Larron habite le Paradis.
Car l’un goûtant de son fruit méprisa l’ordre du Créateur
Tandis que l’autre, crucifié avec lui, confessa le Dieu caché en s’écriant :
Souviens-toi de moi dans ton Royaume…

Ton côté vivifiant, comme la source de l’Éden, arrose Ton Église,
Ô Christ, ce paradis spirituel ;
En sortant, elle se divise, comme au commencement,
En quatre Évangiles qui dirigent le monde,
Réjouissent la Création et enseignent aux Nations
À adorer avec foi Ton Royaume.

Toi qui as été crucifié pour moi afin de faire sourdre un pardon,
Ton côté fut transpercé pour qu’en jaillissent sur moi
Les flots de vie.

Tu fus attaché avec des clous pour que,
Vu la Profondeur de Tes souffrances,
J’aie confiance en la grandeur de Ta puissance
Et que je Te crie :
Christ vivifiant et mon Sauveur,
GLOIRE A TA PASSION.

Liturgie byzantine Matines du Grand Vendredi

Suivre Jésus en prenant sa croix

Suivre Jésus en prenant sa croix

À la fin de la messe du dimanche des Rameaux, le Pape François a récité la prière de l’Angélus depuis la basilique Saint-Pierre, invitant les fidèles à suivre Jésus, comme Marie, en parcourant le chemin de la Passion.

 

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Basilique Saint-Pierre – Autel de la Chaire
Dimanche des Rameaux, 28 mars 2021

Chers frères et sœurs,

nous sommes entrés dans la Semaine Sainte. Pour la deuxième fois, nous la vivons dans le contexte de la pandémie. L’année dernière, nous avons été plus choqués, cette année, nous sommes plus éprouvés. Et la crise économique est devenue lourde.

Dans cette situation historique et sociale, que fait Dieu? Il prend la croix. Jésus prend la croix, c’est-à-dire il prend en charge le mal que comporte cette réalité, le mal physique, psychologique et surtout spirituel, car le Malin profite des crises pour semer la méfiance, le désespoir et la discorde.

Et nous? Que devrions nous faire? La Vierge Marie nous le montre, la Mère de Jésus qui est aussi son premier disciple. Elle a suivi son fils. Elle a pris sur lui sa part de souffrance, d’obscurité, de perplexité et a marché sur le chemin de la passion en gardant la lampe de la foi allumée dans son cœur.

Avec la grâce de Dieu, nous pouvons aussi faire ce voyage. Et, le long de la Via Crucis quotidienne, rencontrons les visages de nombreux frères et sœurs en difficulté: n’allons pas plus loin, laissons le cœur se mouvoir avec compassion et rapprochons-nous. En ce moment, comme le Cyrénien, on peut penser: «Pourquoi moi?». Et alors découvrirons le don qui, sans notre mérite, nous a touchés.

Prions pour toutes les victimes des violences, en particulier celles de l’attaque qui a eu lieu ce matin en Indonésie, devant la cathédrale de Makassar.

Que Notre-Dame nous aide, elle qui nous précède toujours sur le chemin de la foi.


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

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Attentat en Indonésie : Mgr Éric de Moulins-Beaufort exprime sa solidarité à S. Exc. Mgr Johannes Liku Ada’

Alors que l’ attentat a visé dimanche 28 mars 2021 la cathédrale de Makassar dans l’Est de l’Indonésie, Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et Président de la Conférence des évêques de France, a adressé un message à l’archevêque de Makassar.

Reims, le 28 mars 2021

Excellence, cher Frère,

Revenant de la Messe des Rameaux, j’apprends l’affreux attentat qui a marqué la sortie de la célébration en votre cathédrale.

Une fois de plus, dans votre pays, les fidèles catholiques sont sous la menace d’une violence absurde mais déterminée. Une fois de plus, la diversité religieuse, au lieu de stimuler la recherche du bien, de la vérité, de la paix, suscite la haine destructrice.

Les catholiques de France, soyez-en assuré, s’unissent de tout leur cœur à la tristesse, à la colère, à l’inquiétude des catholiques indonésiens. Avec vous, ils confient à la miséricorde de Dieu les personnes tuées et remettent à Son jugement les auteurs de ces crimes. Ils portent devant le Seigneur Jésus la douleur affreuse des familles endeuillées, la souffrance des personnes blessées et de leurs proches, les angoisses de beaucoup.

Ils demandent pour votre peuple la paix et l’unité, la conversion des violents, la préservation des pacifiques. Les évêques de France prient très spécialement pour vous et pour les prêtres de votre diocèse, demandant que l’Esprit-Saint vous inspire les paroles et les gestes qui consoleront, fortifieront, donneront d’espérer « contre toute espérance ».

Avec vous, nous entrons meurtris dans cette Semaine Sainte. L’humanité a vraiment besoin du Sauveur, de Celui qui prend sur lui le mal dont nous, humains, pâtissons et que nous causons.

Recevez, Excellence, cher Frère, je vous en prie, l’expression de ma respectueuse compassion et de mes condoléances fraternelles,

+ Éric de Moulins-Beaufort, Archevêque de Reims
Président de la Conférence des évêques de France

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Ce dimanche 28 mars, la messe venait de s’achever dans la cathédrale du Sacré Cœur de Jésus à Makassar en Indonésie, quand une bombe a explosé, portée par deux kamikazes. Selon les autorités locales, la déflagration près de la cathédrale de Makassar proviendrait de deux personnes ayant commis un attentat-suicide. Les deux kamikazes seraient morts, 14 autres personnes blessées. 

Les deux terroristes seraient arrivés à bord d’une moto et se sont fait exploser près de l’édifice, tandis que les fidèles sortaient de la messe dans la cathédrale du Sacré Cœur de Jésus, siège de l’archidiocèse de Makassar, dans le sud de l’île de Célèbes.

Un garde de sécurité a arrêté les deux hommes alors qu’ils voulaient entrer dans le bâtiment, c’est à ce moment là qu’un des deux hommes s’est fait exploser. De nombreux véhicules ont été endommagés autour de l’édifice. Les églises ont par le passé été la cible d’extrémistes en Indonésie, qui est le pays à majorité musulmane le plus peuplé au monde.

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

San Marcello al Corso, l’église du Crucifix miraculeux

San Marcello al Corso, l’église du Crucifix miraculeux

Dans cette église, station de Carême, nous retrouvons l’image du Christ en croix, objet d’une profonde dévotion de la part des Romains. Les fidèles viennent y prier pour obtenir des grâces, mais au fil des siècles, il a surtout été invoqué pour conjurer les épidémies.

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Il y a tout juste un an, le 27 mars, le Pape François a prié sur la place Saint-Pierre pour la fin de la pandémie, devant deux objets profondément vénérés par les Romains et les fidèles du monde entier: l’icône de la Salus populi romani et le Crucifix de San Marcello, situé dans l’église du même nom sur la Via del Corso.

Déjà, dans l’après-midi du dimanche 15 mars, le Pape, après un arrêt à Sainte-Marie-Majeure, était allé prier devant le Crucifix de San Marcello, à l’époque où l’épidémie s’était transformée en pandémie. Le monde était terrifié, les nouvelles dramatiques. Parmi les images qui accompagneront à jamais notre mémoire, figure celle du Pape François marchant sur le trottoir et vers l’église, comme en pèlerinage.

En ce jour pluvieux d’il y a un an, le crucifix s’est détaché dans l’obscurité devant le Pape, qui a voulu assumer la douleur et la peur de l’humanité et invoquer l’aide du Très-Haut, suivant une ancienne tradition: dans les moments les plus critiques de l’histoire et en particulier pendant le mal obscur des épidémies, l’on se tournait vers l’icône de la Vierge et vers cette image en bois du Christ en croix pour prier.

Les miracles du Crucifix

En mai 1519, l’église, qui était à l’époque orientée dans la direction opposée, avec la façade tournée vers la place Santi Apostoli, fut détruite par un incendie. Seul le Crucifix qui ornait le maître-autel est resté intact.

Cette circonstance a conduit à la croyance selon laquelle l’événement était miraculeux. Quelques années plus tard, pendant la peste de 1522, le cardinal alors titulaire de l’église, Raimondo Vich, organisa une procession pénitentielle qui dura dix-huit jours, avec le Saint Crucifix porté sur ses épaules à travers tous les quartiers de Rome, jusqu’à la basilique Saint-Pierre.

Tout le peuple de Rome y participa, de tous les âges et de toutes les conditions, ainsi que des nobles et des religieux, qui, pieds nus et la tête saupoudrée de cendres, implorèrent la miséricorde de Dieu. Partout où ils passaient, la peste cessait.

La Confrérie du Saint Crucifix

Plus tard, la Compagnie des Disciples ayant droit au Très Saint Crucifix fut fondée, qui devint une Confrérie et dont les statuts furent approuvés par le Pape Clément VII en 1526. Le crucifix a été placé dans la quatrième chapelle à gauche, où il se trouve toujours aujourd’hui.

Depuis lors, l’image sacrée est portée en procession à l’occasion de jubilés et d’événements importants tels que la Journée du pardon, durant l’Année sainte de l’an 2000, avec le Pape Saint Jean-Paul II.

Inspiré du Crucifix cher à Sainte Brigitte de Suède

Il s’agit d’une statue en bois de peuplier, colorée et dorée, œuvre de l’école romaine et datée d’environ 1370, soit plusieurs décennies plus tard que le Crucifix de San Lorenzo in Damaso, auquel Sainte Brigitte de Suède était dévouée, et qui semble clairement avoir inspiré l’ébéniste inconnu de San Marcello.

Le Crucifix de San Marcello porte en lui de manière visible les signes d’affection et de souffrance de ceux qui s’en approchent dans la prière, avec dévotion et espérance.  Et comme cela arrive souvent dans les œuvres d’art dites «mineures», les imperfections nous poussent à les aimer davantage, précisément parce qu’elles reflètent notre humanité, notre faiblesse.

L’œuvre est placée sur un fond de velours rouge et de décorations dorées. À l’époque, entre 1525 et 1527, l’artiste le plus en vogue, Perino del Vaga, fut appelé à orner la chapelle de fresques qui ne furent jamais terminées et dont certaines ont été perdues. Pourtant, ceux qui s’arrêtent pour prier ne remarquent pas les décorations: c’est la figure brune et douloureuse du Christ qui retient toute l’attention.

L’église reconstruite immédiatement après l’incendie de 1519

L’église comporte une seule nef avec cinq chapelles de chaque côté, sur lesquelles de nombreux artistes ont travaillé, comme Sansovino, qui fut le premier à être appelé par Léon X pour la reconstruction.

La façade, œuvre de l’architecte Carlo Fontana entre 1692 et 1697, coincée entre la rue et les bâtiments voisins, annonce déjà la beauté de l’intérieur avec sa légère courbure traversée de colonnes, de niches et de statues. L’ordre supérieur est décoré sur les côtés du signe des martyrs: des feuilles de palmier.

Les origines de l’église

La première mention de l’église apparaît en 418 dans une lettre de Symmaque, ce grand aristocrate romain, préfet de Rome, puis consul, concernant l’élection du nouveau Pape Boniface I, qui eut lieu à San Marcello. Au XIIe siècle, il y eut une première reconstruction, avec l’entrée à l’est précédée d’un portique. En 1368, l’église fut confiée à l’Ordre des Servites de Marie, qui y officient encore aujourd’hui.


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Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse