Saint Étienne, roi de Hongrie

Conseil de Saint Étienne à son fils

« Puisque personne ne doit aspirer à la couronne s’il n’est fidèle catholique, nous donnerons la première place, dans nos instructions, à la sainte Foi. Avant tout, je recommande donc, très cher fils, de conserver précieusement la foi catholique … Que tous vous reconnaissent comme un vrai chrétien ! Après la foi, ce qui occupe la seconde place, c’est l’Église, propagée par les apôtres et répandue dans tout l’univers … Quiconque diminue ou défigure la dignité de la sainte Église, mutile le corps du Christ. Ce qui fait l’ornement de l’Église, c’est l’ordre des pontifes … Sans eux, on ne constitue ni roi ni prince … Si vous les vénérez, vous guérirez vous-même de vos péchés et gouvernerez bien le royaume. Le quatrième astre du gouvernement c’est la fidélité des nobles : boulevard du royaume, défenseurs des faibles, vainqueurs des ennemis … Sachez les commander sans orgueil ni envie ! Le cinquième joyau de la couronne, c’est la sagesse, assortie de la patience. En effet, les rois patients règnent, les rois impatients tyrannisent. Accueil des hôtes : voilà vraiment la cinquième fleur de la dignité royale … En cet esprit, très cher fils, accueille les étrangers avec bienveillance et traite-les avec honneur. Les sages conseillers tiennent la septième place près du trône … Sache-le donc, très cher fils : chacun à sa place ; les jeunes gens aux armes, les vieillards aux conseils. En effet, les avis des sages sont enfermés dans les cœurs des gens d’expérience. Il ne faut pas les livrer aux bavardages des insensés. En cet esprit, l’imitation des ancêtres occupe la huitième place. Sache-le : le suprême ornement du royaume, c’est d’imiter ses honorables parents. Quiconque résiste à son père est l’ennemi de Dieu. L’esprit de désobéissance fanerait les fleurs de la couronne. La prière, primordial moyen de salut pour le souverain, vient en neuvième position … Prie, mon fils, pour que Dieu écarte de toi tous les vices. Dixième précepte : c’est l’accord des vertus qui orne la couronne royale puisque le seigneur des vertus est le roi des cieux … Quiconque ne possède pas cette synthèse vertueuse ne peut régner ici-bas ni au royaume des cieux. »