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sur la Médaille Miraculeuse, l’Église dans le monde

Dieu n’est pas un aérosol

18-04-2013 source : Radio Vatican

Lors de son homélie jeudi matin en la chapelle de la Maison Saint Marthe où il réside actuellement, le pape François s’est opposé à l’image d’un « Dieu-aérosol », à la présence diffuse mais indéfinie. Au contraire, a-t-il affirmé, « nous croyons en un Dieu qui est Père, qui est Fils et qui est Esprit saint ».

C’est par contre à l’Église à s’ouvrir, à se diffuser :  « Que toute la Pastorale soit faite en clef missionnaire. Nous devons sortir de nous-mêmes vers toutes les périphéries existentielles » : c’est ainsi que s’exprime le Pape François dans sa Lettre aux Evêques d’Argentine, actuellement réunis en Assemblée plénière. Après s’être excusé de ne pas pouvoir y participer suite « aux engagements pris depuis peu », le Pape rappelle la nécessité de l’engagement missionnaire à la lumière de l’Evangile. « Une Église qui ne sort pas, tôt ou tard, tombe malade du fait de l’air vicié de la réclusion. Il est également vrai qu’il peut arriver à une Eglise qui sort ce qui peut arriver à une personne lorsqu’elle se trouve dans la rue : avoir un accident. Face à cette alternative, je veux dire franchement que je préfère mille fois une Eglise qui a eu un accident à une Eglise malade. La maladie de l’Eglise enfermée est d’être autoréférentielle, elle se contemple, elle se replie sur elle-même. Il s’agit d’une sorte de narcissisme qui nous conduit à la mondanité spirituelle et au cléricalisme sophistiqué et nous empêche donc de faire l’expérience de « la douce et réconfortante joie d’évangéliser ». La lettre est écrite sur un ton très familier puisque qu’à la fin, elle invite à prier « pour ne pas se monter la tête et pour savoir écouter ce que Dieu veut et pas ce que je veux »

se soumettre à la volonté de Dieu

Mardi 16 avril, le pape émérite Benoît XVI fête ses 86 ans. Son successeur, le pape en exercice François lui a dédié sa messe désormais quotidienne dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe au Vatican. « Nous lui offrons cette messe pour que le Seigneur soit avec lui, le conforte et lui donne tant de consolation », a ainsi affirmé le pape François.

Dans son homélie, le pape a critiqué la résistance opposée de tout temps au Saint-Esprit qui pousse les personnes et l’Église à aller de l’avant. Il cite Saint Étienne qui s’exclamait face à ceux qui s’apprêtaient à assister à sa lapidation : « Têtus ! Vous opposerez toujours résistance au Seigneur », puis le pape cite l’Évangile de Luc (chapitre 24) quand Jésus lui-même fait des reproches aux disciples d’Emmaüs : « O hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! »

Le Pape s’oppose à ceux qui voudraient revenir avant Vatican II, l’œuvre de Dieu.

Le pape critique la paresse de ceux qui se refusent à suivre le souffle du Saint-Esprit, notamment par commodité et confort : « Le Saint-Esprit nous fatigue », a dit le pape, « parce qu’il nous pousse à nous bouger, parce qu’il nous fait avancer, qu’il pousse l’Église à aller de l’avant. Nous nous sommes comme Pierre lors de la Transfiguration : « ah comme il serait beau de rester comme ça, tous ensemble », mais qu’Il ne nous ennuie pas. Nous voulons que le Saint-Esprit s’assoupisse, nous voulons l’apprivoiser. Et cela ne va pas, parce qu’Il est Dieu. Il est ce vent qui va et vient et tu ne sais pas d’où. Il est la force de Dieu. »
Le Pape donne alors un exemple enraciné dans l’histoire : le Concile Vatican II. « Ce fut une belle œuvre, une œuvre de Dieu ». Le pape Jean XXIII a été « obéissant », mais 50 ans après « avons-nous accompli tout ce que le Saint-Esprit nous a dit lors du Concile ? » Le pape répond Non. « Nous en célébrons l’anniversaire, nous en faisons un monument, mais qu’on ne nous embête pas. Nous ne voulons pas changer ». Pire, dit le pape, « certaines voix voudraient retourner en arrière ». « Cela s’appelle être têtus, cela s’appelle vouloir apprivoiser le Saint-Esprit, être privé d’intelligence et avoir le cœur est lent à croire ».

Appel à la docilité

Le pape appelle donc les fidèles, « c’est l’exhortation finale », à ne plus opposer résistance au Saint-Esprit « qui nous rend libre » et nous pousse « à prendre une route plus évangélique », « à emprunter le chemin de la sainteté ». « Telle est la grâce que je souhaiterais que l’on demande au Seigneur, la grâce de la docilité », a conclu le pape François.

la calomnie, œuvre de Satan

Lors de la messe qu’il préside maintenant quotidiennement dans la chapelle de la résidence Sainte Marthe, dans l’enceinte du Vatican, le pape a invité les fidèles à prier pour les martyrs nombreux, qui encore aujourd’hui sont faussement accusés, persécutés et tués par haine de la foi.

Dans son homélie le pape dénonce un des pires comportements humains : la calomnie dont est victime Saint Étienne, le premier martyr de l’Église. Devant le Sanhédrin, la plus haute autorité juive de l’époque, de « faux témoins » apparaissent pour accuser Étienne et « parce qu’une lutte propre, entre personnes bonnes, ne leur allait pas », les ennemis d’Étienne ont emprunté « la voie de la lutte sale : celle de la calomnie ».

« Nous sommes tous pécheurs, mais la calomnie, c’est autre chose », c’est « pire qu’un péché », a expliqué le pape : « la calomnie est l’expression directe de Satan ». « Elle cherche à détruire l’œuvre de Dieu » et « naît d’une chose très grave : elle naît de la haine. Et celui qui crée la haine, c’est Satan ».

« L’Église d’aujourd’hui a plus de martyrs que celle des premiers siècles »

Quant à la victime de la calomnie, Étienne ne prolonge pas « mensonge par un autre mensonge », « lui regarde le Seigneur et obéit à la loi », restant dans la paix et la vérité du Christ. Depuis Étienne, poursuit le pape, de très nombreuses personnes ont montré l’exemple et témoigné de l’Évangile avec un extrême courage. Or « le temps des martyrs n’est pas fini ». Pour le pape François, en ces « temps de turbulence spirituelle », l’Église d’aujourd’hui a plus de martyrs que celle des premiers siècles. Le pape a enfin prié la Vierge pour sa protection. Pour lui, elle est en quelque sorte « la protagoniste de la protection : la maman ».

15-04-2013  – source : Radio Vatican