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sur la Médaille Miraculeuse, l’Église dans le monde

La Présentation du Seigneur

La Présentation du Seigneur

Présentation de Jésus au Temple - vitrail - Honington Angleterre
Présentation de Jésus au Temple – vitrail – Honington Angleterre

40 jours après Noël, chaque 2 février, l’Église célèbre la Présentation de Jésus au Temple, fête religieuse aux multiples déclinaisons populaires.

Ce 2 février 2024, à 17h25, le Pape François préside la Messe dans la Basilique Saint Pierre avec les membres des Instituts de Vie Consacrée et Sociétés de Vie Apostolique, à l’occasion de la fête de la Présentation du Seigneur, et XXVIIIe Journée Mondiale de la Vie Consacrée.

1. – Associés de la Médaille Miraculeuse, nous sommes sensibles à la solennité de ce jour, qui clôt le temps de Noël. C’est une fête de Jésus aussi bien que de Marie: Jésus est présenté au Temple par sa Mère quarante jours après sa naissance, selon la prescription de la loi ; Marie se soumet au rite de la Purification.

L’antique liturgie célèbre, avant tout, la première entrée de Jésus-Enfant dans le Temple: « Voici que le Seigneur en maître vient dans son saint Temple: Réjouis-toi et sois dans l’allégresse, Sion, en accourant au-devant de ton Dieu ». Allons à sa rencontre, nous aussi ; que nos sentiments rivalisent avec ceux du vieillard Siméon qui, « mû par l’Esprit Saint, alla au Temple » et, plein de joie, reçut l’Enfant Jésus dans ses bras.

Aujourd’hui, pour mieux célébrer cette rencontre, l’Église bénit les cierges et nous les remet ; en procession, cierges allumés, nous entrons dans le Temple. Le cierge allumé est le symbole de la vie chrétienne, de la foi et de la grâce qui doivent resplendir dans notre âme. Mais il est aussi l’image du Christ, lumière du monde, « lumière qui doit éclairer les nations », tel que l’a salué Siméon, d’où le nom aussi Chandeleur donné à la fête.

Le cierge allumé nous rappelle que nous devons toujours porter avec nous le Christ, source de notre vie, auteur de la foi et de la grâce. Jésus lui-même, par sa grâce, nous dispose à aller à sa rencontre avec une foi plus vive et un plus grand amour. Puisse, en ce jour, notre rencontre avec lui être particulièrement intime et sanctifiante !

Jésus est présent au Temple pour être offert au Père. Le rachat n’a pas d’effet sur Lui, comme sur les autres premiers-nés des Hébreux. Sa présentation au Temple est, pour ainsi dire, l’offertoire de sa vie, le sacrifice s’accomplira plus tard sur le Calvaire pour le salut du monde. Offrons-nous en même temps que Jésus.

2. – Jésus est présenté au Temple par sa Mère : contemplons donc aujourd’hui Marie dans sa fonction maternelle. La Vierge n’ignorait pas que Jésus était le Sauveur du monde et, à travers le voile de la prophétie, elle sentait que sa mission s’accomplirait dans un mystère de douleur auquel elle aurait à participer, en sa qualité de Mère.

La prophétie de Siméon : « quant à toi, un glaive de douleur transpercera ton âme » (Lc 2, 35), confirma son intuition. Dans le secret de son cœur, Marie dut répéter en cet instant : « Voici la Servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1, 38). En offrant son Fils, elle s’offre elle-même, toujours intimement unie à son sort à lui.

Purification de Marie La Trinité en Plozevet Finistère.JPG
Purification de Marie – La Trinité en Plozevet Finistère

Selon la coutume introduite par la loi juive de cette époque (Lévitique 12) : une mère ayant accouché d’un garçon était considérée comme impure pendant 7 jours et devait ensuite attendre la purification de son sang pendant 33 jours, donc pas question pour elle de se rendre dans un lieu sacré avant la fin de cette période.

Avant d’entrer dans le Temple pour y présenter Jésus, Marie veut se soumettre à cette loi de la purification légale. Bien qu’elle soit consciente de sa virginité, elle se met au rang de toutes les autres mères juives et, confondue avec elles, elle attend humblement son tour, portant « une paire de tourterelles », l’offrande des pauvres.

Nous voyons Jésus et Marie, accompagnés de Joseph, se soumettre à des lois auxquelles ils n’étaient pas tenus : Jésus ne devait pas être racheté, Marie ne devait pas être purifiée. Leçon d’humilité et de respect envers la loi de Dieu.

Il y a des lois auxquelles nous sommes tenus et auxquelles notre amour-propre nous soustrait sous de faux prétextes : ce sont des dispenses abusives réclamées au nom de droits en réalité inexistants. Alors que Marie n’avait nullement besoin d’être purifiée, reconnaissons notre extrême besoin de purification intérieure.

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« Ô Jésus, tu es allé t’offrir au Temple. Qui t’a offert ? La Vierge Marie qui n’a jamais eu d’égale et n’en aura jamais. Marie t’a offert, elle qui, par la bouche de la sagesse, fut appelée par ton Père la ‘toute belle’… A qui t’a-t-elle offert ? A Dieu, essence infinie, sublime dans sa création, fécond dans son héritage, insondable dans ses desseins, gracieux et suave dans l’amour »

« Et qu’a-t-elle offert ? Toi, Verbe éternel, substance de l’Essence divine, Fils du Très-haut, législateur de l’univers, toi, qui as reçu tant de noms illustres et choisis : ô clef de David, ô Roi des nations, ô Emmanuel. »

« Que m’enseignes-tu, ô Seigneur, en t’offrant au Temple ? Tu me montres ton respect pour la loi en voulant l’observer ; tu m’enseignes l’adoration, car tu t’es offert au Père, non comme son égal, – tu l’es vraiment, – mais comme homme. Tu m’as donné ici le modèle du respect que je dois à ta loi, les dix commandements.. »

« Cette loi m’est toute douceur et suavité, mais je me la rends amère quand je ne renonce pas à moi-même, car alors, au lieu de la porter suavement, la loi est obligée de me porter » (Sainte Marie-Madeleine de Pazzi).

« Ô Jésus, par les mains de Marie, je veux m’offrir aujourd’hui avec toi au Père éternel. Mais tu es hostie sainte, tandis que je suis pécheur. »
« Ô Marie, ma Mère, vous qui avez voulu être purifiée, bien qu’exempte de la moindre ombre d’imperfection, aidez-moi à me purifier, je vous prie, afin que je sois moins indigne d’être offert au Père en même temps que Jésus. »
« Ô Vierge très pure, acheminez-moi vers une purification sérieuse et profonde, et puis accompagnez-moi vous-même, afin que mon manque de courage ne me fasse pas défaillir devant la rudesse du chemin. »

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Saint Thomas d’Aquin, grand dévot de la Vierge

Saint Thomas d’Aquin, grand dévot de la Vierge

Thomas d’Aquin par Gentile di Fabriano

Saint Thomas d’Aquin a été, comme tous les saints, un grand dévot de la Vierge.

Il l’a appelée d’un nom formidable : Triclinium totius Trinitatis*, triclinium, c’est-à-dire lieu où la Trinité trouve son repos, parce qu’en raison de l’Incarnation, en aucune créature comme en elle, les trois Personnes divines habitent et éprouvent délice et joie à vivre dans son âme pleine de Grâce.

Par son intercession nous pouvons obtenir tous les secours.

Avec une prière qui est traditionnellement attribuée à saint Thomas et qui reflète les éléments de sa profonde dévotion mariale, nous disons nous aussi :

« O bienheureuse et très douce Vierge Marie, Mère de Dieu…,
je confie à ton cœur miséricordieux toute ma vie…
Obtiens-moi, ô ma très douce Dame, la véritable charité,
avec laquelle je puisse aimer de tout mon cœur
ton très saint Fils et toi, après lui, par dessus toute chose,
et mon prochain en Dieu et pour Dieu ».

Benoît XVI – Audience du 23 juin 2010, place Saint Pierre à Rome
© Copyright du texte original : Libreria Editrice Vaticana

Salve, Mater Pietatis, et totius Trinitatis nobile Triclinium. »
Salut, Mère de Piété, et de la Trinité toute entière noble « Reposoir ».

La saveur latine de ce vers d’Adam de Saint Victor (XIIe siècle) utilisé par Thomas d’Aquin est incomparable : elle est aussi difficilement traduisible… « Triclinium », dans un dictionnaire latin-français, c’est « un lit de table pour trois personnes », occupant trois côtés de la salle à manger, le quatrième étant pour le service.

Pouvait-on trouver meilleure expression pour rappeler que la Vierge Marie a été cet espace intérieur où les Trois Personnes Divines, dès le premier instant, sont entrées en familiarité avec la créature humaine et où le Verbe est devenu, à la plénitude des temps, notre « commensal » (cf. Lauda Sion) pour partager un jour, avec nous, si nous l’accueillons, le repas du soir (Apoc. 3, 20), le repas des Noces éternelles (Mt 22, 2) ?

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Saint Sébastien martyr

Saint Sébastien martyr

Né à Milan, il devient officier supérieur de l’armée impériale : estimé pour ses capacités par Dioclétien qui ne le soupçonne pas d’être chrétien. Il aide les chrétiens emprisonnés et convertit les soldats et les nobles. Découvert, il est condamné : ayant survécu aux flèches, il est fouetté à mort.

Le désir du martyre

Saint Sébastien @musée du Vatican
Saint Sébastien @musée du Vatican

La Depositio martyrium, de 354, est le document le plus ancien, quoique concis, qui certifie le martyre de saint Sébastien : «XIII Calendes de Février Fabien dans le cimetière de Calliste et Sébastien dans les Catacombes».  On trouve un deuxième document dans le commentaire du Psaume 118 de saint Ambroise, qui déclare que Sébastien – d’origine milanaise – se rendit à Rome et, on ne sait pour quelles raisons, y souffrit le martyre (IIIe siècle).

Sébastien entra dans la Garde Prétorienne et accéda bientôt à des postes élevés, devenant apprécié par les empereurs Dioclétien et Maximilien pour sa fidélité et sa loyauté, à tel point qu’il devint membre de la garde personnelle. Cette position lui permettra d’aider secrètement les chrétiens en prison et de témoigner de sa foi auprès des familles nobles.

Son action « subversive » fut découverte et il fut traduit en justice par les empereurs. La Passion rapporte ainsi l’événement : « Je t’ai placé parmi les grands, en te donnant libre accès à mon palais, et tu complotes contre ma santé et tu insultes même les dieux de l’État ! » Sébastien aurait répondu : « J’ai toujours prié le Christ pour la santé et pour la sécurité de l’État dans tout l’empire. J’ai toujours adoré le Dieu qui est aux cieux« .

Devant sa fermeté constante, Dioclétien le condamna à mort par la torture avec des flèches. Attaché nu à un poteau, il fut touché par tant de flèches qu’il ressemblait à un « hérisson ». Abandonné à ce poste, parce qu’on le croyait mort, il est resté seul. Irène, une matrone chrétienne, partit avec ses servantes pour lui offrir un enterrement digne, mais le trouvant encore vivant, elles l’emmenèrent et prirent soin de lui.

Sébastien recouvra la santé et fut invité à quitter la ville de Rome. Cependant, lorsqu’il apprit que les empereurs se trouvaient au temple d’Hercule, il voulut les affronter publiquement. Après la première surprise de le voir encore vivant, il fut arrêté et fouetté de nouveau et, pour que les chrétiens n’aillent pas récupérer son corps une nouvelle fois, ils le jetèrent dans les égouts de la ville.

Cependant, le même saint apparut à une chrétienne, Lucina, lui indiquant où il se trouvait et lui ordonnant de l’enterrer près du tombeau des saints Pierre et Paul.

La Passion de Saint Sébastien

La Passion, écrite par le romain Arnobe le Jeune, a été composée vers le Ve siècle, à Rome : cela se voit à de nombreux détails que seul un Romain aurait pu connaître. C’est un roman historique plein de détails prodigieux, de conversions, de discours de défense de la foi. Ce sera grâce à cette œuvre, au style fluide et romancé, que le culte de Saint Sébastien se répandit rapidement.

S’il est vrai qu’il n’est pas possible de reconnaître tous les détails de cette œuvre concernant la vie et le martyre de Sébastien, il est également vrai que les données essentielles autour desquelles tourne l’histoire ont des racines historiques et consolidées.

Un martyre qui témoigne de la solidarité et de l’inquiétude mutuelle qui existaient entre les chrétiens de l’époque et du fait que même ceux qui occupaient d’importantes fonctions publiques étaient prêts à risquer leur position et leur vie par fidélité au Christ.

Le culte

Sébastien est considéré comme le troisième patron de Rome après Pierre et Paul. Le principal centre de vénération se trouve sur la Voie Appienne, dans le cimetière des catacombes, comme le rappelle le plus ancien document témoignant du martyre, la Depositio martyrium.

Le cimetière des catacombes était célèbre pour la mémoire des Apôtres : une basilique qui leur était dédiée avait déjà été construite au IVe siècle. Au fil du temps, une deuxième basilique fut rattachée à la Basilique des Apôtres où étaient placées les reliques de Saint Sébastien, compte tenu des nombreux pèlerins qui demandaient à pouvoir vénérer son tombeau.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse