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en silence à Auschwitz-Birkenau

C’est une étape très émouvante et forte que le Pape François a effectué ce vendredi matin en Pologne. Le Saint-Père s’est rendu au camp d’Auschwitz, situé à une cinquantaine de kilomètres de Cracovie, lieu qui symbolise l’horreur nazie.

Le Pape est arrivé seul, à pied dans le camp. Il est passé sous la tristement célèbre porte en fer forgée où figure l’inscription que les nazis avaient choisie « Arbacht Macht Frei« , « le travail rend libre », avant de parcourir quelques mètres en voiturette et d’aller s’asseoir sur un banc, pour prier de longues minutes en silence. François s’est ensuite rendu devant le bloc numéro 11, là où les nazis fusillaient les prisonniers. Dans la cour, le Saint-Père a salué onze survivants du camp de concentration, parmi lesquels trois centenaires, les écoutant et les embrassant, un par un. Le Pape est allé ensuite poser une bougie devant le mur d’exécution.

Le Pape François s’est ensuite rendu à l’intérieur du bâtiment du bloc 11 pour se recueillir dans « la cellule de la faim », celle où fut emprisonné Saint Maximilien Kolbe, franciscain polonais qui offrit sa vie pour sauver celle d’un père de famille. Le père Kolbe mourut le 14 août 1941 d’une injection mortelle. Le Saint-Père a signé un livre d’or : « Seigneur, prend pitié de ton peuple ! Seigneur, pardon pour tant de cruauté ! »

« Seigneur, pardon pour tant de cruauté ! »

Le Pape s’est ensuite rendu à Birkenau, à 3 km. C’est là que la machine d’extermination nazie a été la plus planifiée avec la présence des fours crématoires et de nombreuses chambres à gaz. Le Pape s’est recueilli devant le monument aux victimes des Nations, une stèle inaugurée en 1967. Devant le monument, cette inscription est gravée en 23 langues: « Que cet endroit soit pour toujours un cri de désespoir et un avertissement pour l’humanité, où les nazis tuèrent près d’1,5 million d’hommes, de femmes et d’enfants, pour la plupart Juifs, provenant de plusieurs pays d’Europe. Auschwitz-Birkenau 1940-1945. »

Alors que le Pape se recueillait, le grand rabbin de Pologne a chanté en hébreu le psaume 130 qui commence ainsi: « Du fond de l’abîme je crie vers toi, Yahweh. Seigneur, écoute ma voix; que tes oreilles soient attentives aux accents de ma prière!» Le psaume a ensuite été lu par le curé de la paroisse de Markowa, un village situé à l’Est de Cracovie où vécut 1 famille de “Justes“ catholiques exterminée en mars 1944. Après ce moment de recueillement, François a salué  25 « Justes parmi les Nations », des personnes qui ont sauvé des Juifs de l’extermination.

Il s’agit de la troisième visite d’un Souverain Pontife à Auschwitz, après celle effectuée par Jean-Paul II le 7 juin 1979, et Benoît XVI le 28 mai 2006.

Demander « le don des larmes »

Dans l’avion qui le ramenait à Rome au terme de son voyage en Arménie, le Pape avait indiqué qu’il visiterait Auschwitz-Birkenau en silence, sans discours demandant au Seigneur « le don des larmes ». Le 26 mai 2014, depuis le mémorial de la Shoah de Yad VaShem à Jérusalem le Pape avait prononcé un très beau discours sous forme de prière. Un texte rempli d’interrogations face la « tragédie incommensurable de l’Holocauste ».

« Où es-tu, homme ? Où es-tu passé ? En ce lieu, mémorial de la Shoah, nous entendons résonner cette question de Dieu : « Adam, où es-tu ? » En cette question il y a toute la douleur du Père qui a perdu son fils. Le Père connaissait le risque de la liberté ; il savait que le fils aurait pu se perdre. Mais peut-être, pas même le Père ne pouvait imaginer une telle chute, un tel abîme ! Ce cri : « Où te trouves-tu ? », ici, en face de la tragédie incommensurable de l’Holocauste, résonne comme une voix qui se perd dans un abîme sans fond. Homme, qui es-tu ? Je ne te reconnais plus. » Et dans le livre d’or de Yad Vashem, le Saint-Père avait inscrit ses mots : « Seigneur plus jamais, plus jamais ! »

Dans l’après-midi de vendredi, le Pape François a visité un grand hôpital pédiatrique. Des reliques de Jean-Paul II se trouvent dans la chapelle de l’hôpital.

se lancer dans l’aventure de la Miséricorde

Le Pape François avait rendez-vous ce jeudi 28 juillet avec les jeunes du monde entier qui participent aux Journées mondiales de la jeunesse. Il les a rencontrés en fin d’après-midi à Cracovie lors de la cérémonie d’accueil. Le Pape est arrivée à Blonia à bord d’un tramway entouré d’une quinzaine d’enfants et d’adolescents handicapés, avec qui il a échangé quelques mots. Il a ensuite traversé le parc à bord de la papamobile sous les applaudissements des jeunes. Le Saint-Père les a invité à «être à l’écoute de ceux que nous ne comprenons pas, de ceux qui viennent d’autres cultures, d’autres peuples, également de ceux que nous craignons parce que nous croyons qu’ils peuvent nous faire du mal.»

Des chants, des danses folkloriques, des drapeaux flottant au vent, aux couleurs de toutes les nations représentés lors de ces JMJ, la joie et l’enthousiasme étaient contagieux ce jeudi soir au parc Blonia. Les jeunes du monde entier, plus d’un million, attendaient ce rendez-vous, première grande rencontre avec le Pape François. Protégés de la pluie par des panchos imperméables bleu, jaune et rouge, arc-en-ciel ajoutant encore au climat de fête qui a envahi toute la ville, ils étaient l’image d’une Église jeune, joyeuse et pleine d’espérance

«Tous ensemble nous ferons de ces journées une vraie fête jubilaire». C’est la promesse du Pape faite aux jeunes, dont il a salué l’engagement, la passion, l’énergie leur proposant un vrai projet de vie : «construire des ponts», «abattre les murs», «secourir le pauvre seul et abandonné». Un projet qui nécessite «un cœur capable de rêver», un cœur ouvert à la «Miséricorde du Père qui a le visage de le jeunesse» car «un cœur miséricordieux sait aller à la rencontre des autres, il sait être un refuge pour celui qui n’a jamais eu de maison ou l’a perdue. Dire miséricorde, c’est dire opportunité, c’est dire demain, engagement, confiance, ouverture, hospitalité, compassion, rêves.»

Le Saint-Père a ensuite exprimé sa douleur «de rencontrer des jeunes qui ont l’air de ‘‘retraités’’ précoces», des jeunes «qui ont ‘‘jeté l’éponge’’ avant de commencer la partie. Qui sont ‘‘résignés’’ sans avoir commencé à jouer. Qui marchent, le visage triste, comme si leur vie n’avait pas de valeur». Le Pape a également  mis en garde contre «les vendeurs de fausses illusions» et il s’est dit «meurtri» «de voir des jeunes qui consacrent leur vie à la recherche du ‘‘vertige’’, ou de cette sensation de se sentir vivants par des chemins obscurs qu’ensuite ils finissent par ‘‘payer’’… payer cher». Ne vous laissez pas voler «le meilleur de vous-mêmes, ne permettez pas que la joie, les rêves vous soient volés par de fausses illusions.»

Dieu nous sauve, petit, proche et concret

28-07-2016 source : Radio Vatican
Deuxième journée ce jeudi 28 juillet de la visite apostolique du Pape François en Pologne. Une journée marquée par une visite à Czestochowa qui avait accueilli, en 1991, les Journées mondiales de la jeunesse, juste après la sortie du communisme. Le Saint-Père s’est rendu ce matin au sanctuaire marial de Jasna Góra «la montagne lumineuse», située sur les hauteurs de la ville qui accueille chaque année 4 millions de visiteurs venus du monde entier. Devant des milliers de fidèles, le Pape a présidé la messe à l’occasion du 1050 anniversaire du baptême de la Pologne. Après un long parcours en papamobile parmi les fidèles, particulièrement nombreux, le Saint-Père s’était tout d’abord recueilli devant l’icône de la Vierge noire « Reine de Pologne », symbole de l’unité du peuple polonais.

Au son des tambours et trompettes, une plaque de métal doré se lève lentement laissant apparaitre l’icône de la Vierge Noire. Le Pape, visiblement ému, se recueille en silence, entouré des pères Paulins, gardiens des lieux. Devant le sanctuaire, des milliers de fidèles attendent le Pape qui a rendez-vous avec la nation polonaise en ce site emblématique, poumon spirituel du pays. Un pays « riche de foi » que le pape a salué dans son homélie. Sur ces terres où plus de 90 % des habitants se déclarent catholiques, le Saint-Père a fait référence à l’Histoire. Une Histoire « pétrie de l’Évangile, de la Croix et de la fidélité à l’Église. Elle a vu la contagion positive d’une foi authentique, transmise de famille en famille, de père en fils, et surtout par les mamans et les grand-mères. Il est beau de remercier Dieu qui a cheminé avec votre peuple, en le prenant par la main et en l’accompagnant dans de nombreuses situations ».

Le Pape a rendu hommage aux martyrs polonais « qui ont fait resplendir la force sans défense de l’Évangile », « aux gens simples mais extraordinaires qui ont su témoigner de l’amour du Seigneur au sein de grandes épreuves ; aux annonciateurs doux et forts de la Miséricorde, tels que saint Jean-Paul II e sainte Faustine ». Et il a exhorté le peuple polonais « qui a surmonté, dans l’unité, tant de moments difficiles » à créer, avec le soutien de la Vierge Marie, « la communion avec tous, sans jamais céder à la tentation de s’isoler et de s’imposer », à « aller au-delà des torts et des blessures du passé ».

Juste auparavant le Pape avait proposé une méditation sur l’entrée du Seigneur dans l’Histoire rappelant que « le Royaume de Dieu vient dans la petitesse, dans l’humilité ». « Dieu nous sauve en se faisant petit, proche et concret.  Il aime à se faire contenir dans ce qui est petit, contrairement à l’homme, qui tend à vouloir posséder quelque chose de toujours plus grand. Être attiré par la puissance, par la grandeur et par la visibilité est tragiquement humain, et constitue une grande tentation qui cherche à s’introduire partout ; se donner aux autres, supprimer les distances, en demeurant dans la petitesse et en habitant concrètement le quotidien, est typiquement divin. »