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Premier anniversaire de la visite du Pape François à Madagascar

Le Père Pedro y voit un événement inoubliable

Père Pedro Opeka, Lazariste, fondateur de la « Cité d’amitié », Akamasoa-Antananarivo-Madagascar (Photo: JP Bodjoko, SJ-Vaticannews)
Père Pedro Opeka, Lazariste, fondateur de la « Cité d’amitié », Akamasoa-Antananarivo-Madagascar (Photo: JP Bodjoko, SJ-Vaticannews)

Le 6 septembre 2019, le Pape François arrivait à Madagascar pour une visite apostolique de trois jours. A cette occasion, il visita notamment la « Cité de l’amitié », Akamasoa, située à Antananarivo et fondée par le père lazariste Pedro Opeka en 1989. Pour ce dernier, cette visite restera à jamais une expérience humaine, spirituelle et de fraternité inoubliable.  Voici l’interview du Père Jean-Pierre Bodjoko, SJ, Cité du Vatican :

Père Pedro Opeka, vous êtes basé à Madagascar, précisément à Antananarivo, où vous avez initié une grande œuvre, Akamasoa. Il y a une année, le Pape François a visité le village d’Akamasoa. Quel souvenir gardez-vous de cette visite ?

C’est plus qu’un souvenir. C’est une expérience inoubliable. Une expérience humaine, spirituelle et de fraternité que tout le peuple de Madagascar et d’Akamasoa a vécue quand le Pape est venu nous rendre visite dans notre village, les collines d’Akamasoa et ensuite la rencontre avec les jeunes. Huit mille jeunes étaient présents ce jour-là et ils dansaient et criaient de joie.

Il y avait une telle ambiance qu’on ne peut pas l’expliquer. On touchait le ciel… Le Pape s’est rendu dans notre grotte de la sainte famille, où il y a la statue de Jésus qui bénit toute la ville d’Antananarivo. Et là, il a rencontré 30 mille personnes, la plupart étaient des ouvriers dans les carrières. C’était également un moment de communion.

A travers le tour que le Pape a effectué avec sa Papamobile, pendant 2 kilomètres dans les rues d’Akamasoa, on pouvait observer la joie sur les visages des gens. C’était tellement puissant que le Pape m’a dit : « Pedro, regarde la joie des gens, des enfants et des parents ».

C’est un moment inoubliable, car le Pape est venu nous confirmer dans ce travail, dans cet engagement évangélique que nous avons pris en faveur des plus pauvres. Des gens oubliés par les différents gouvernements. Que le Pape soit venu en personne nous encourager dans cette ville, où Dieu seul sait ce que l’on a souffert, est un évènement inoubliable et je le remercie de tout cœur.

Lors de cette visite inoubliable, comme vous le dites, Akamasoa fêtait aussi ses 30 ans d’existence. C’est aussi une grâce pour vous…

Un mois après la grande fête de l’accueil du Pape, nous avons célébré les 30 ans d’Akamasoa à côté d’une décharge, où nous avons un stade. Il y avait aussi plus de 30 mille personnes. Des jeunes et des enfants ont fait un jeu d’ensemble extraordinaire, en présence de plusieurs invités notamment le président de la République, les ministres et les ambassadeurs.

Le président de la République nous a félicités, car il a estimé qu’on ne pouvait réussir une telle organisation que dans un endroit où règne la discipline et du respect. Cette année-là était une année bénie de Dieu. Par ailleurs, à cette occasion, le Pape nous avait accordé une aide.

Pour cette année 2020, toutes mes tournées ont été annulées à cause du Coronavirus. Et c’est grâce à l’aide que le Pape nous a donnée que nous avons pu survivre et continuer à travailler.  Ce matin (8 septembre 2020, NDLR), je lui ai écrit une lettre, au nom de tout le peuple d’Akamasoa pour le remercier et lui redire toute notre joie de l’avoir reçu et qu’il sera, à tout jamais, dans nos prières.

Je me rappelle ce que vous m’aviez dit à Akamasoa en 2019 : « Que Dieu ne permet pas que des enfants meurent à petit feu ». L’aide du Pape confirme donc cette déclaration ?

Exactement. Le Pape l’a compris et l’a vu. C’est pour cela qu’il n’a pas hésité à nous faire parvenir une aide très importante. 25 mille personnes vivent à Akamasoa, dont 15 mille enfants scolarisés. Plus de 3 mille ouvriers et ouvrières travaillent pour construire leur propre ville. Tous ces jeunes et ces enfants sont comme des petits anges.

Avec cette aide que le Pape nous a accordée, nous avons construit 20 logements pour des femmes qui ont été abandonnées par leurs maris et qui ont de nombreux enfants. Il faut voir la joie de ces enfants et leurs mamans. J’ai envoyé au Pape les photos de ces mamans et de ces enfants qui vont habiter dans ces logements.

Nous avons également construit un chemin en béton armé entre les collines, car l’ancien était très mauvais, pour que les gens ne puissent plus glisser et se tordre la cheville. Nous avons également construit une esplanade à l’endroit où le Pape avait béni les gens et nous l’avons appelée l’esplanade du Pape François.

Les gens y viennent souvent pour méditer, faire des retraites. Les fidèles de toutes les paroisses de la ville d’Antananarivo viennent prier à cette esplanade. Voilà ce que le Papa a déclenché dans la colline d’Akamasoa, la colline de l’espérance.

En remerciant le Pape il y a une année, vous aviez qualifié sa visite de « grâce venant du ciel et qui sera source de réconfort pour tous les habitants d’Akamasoa ». C’est le cas pour le moment ?

Je l’espère pour tous les enfants d’Akamasoa, de Madagascar, d’Afrique et du monde entier. Parce que notre combat pour la justice, la fraternité, l’égalité, l’amour et la dignité n’a pas de frontières. Le Pape le dit souvent.

Il amène partout le combat de l’évangile et de Jésus, avec un talent et un charisme extraordinaires, et sans détours. Ses paroles sont claires, nettes encourageantes et apportent la vie et l’engagement. Je suis sûr que beaucoup de gens du monde entier le suivent et l’écoutent.

Espérez-vous encore une autre visite du Pape à Akamasoa ?

Ça va être difficile (Rires). Nous avons récemment fêté le cinquième anniversaire de « Laudato si’ », une exhortation extraordinaire du Pape François, qui nous invite tous à protéger notre terre et notre planète, notre environnement et la nature, qui constituent notre maison commune.

A Akamasoa, tous les ans, nous plantons des milliers d’arbres. Nous souhaitons avoir des fleurs et des espaces verts dans nos villages pour que la nature puisse également s’épanouir et nous donner l’équilibre dont nous avons besoin, car l’homme vit avec la nature. Merci au Pape pour cette belle exhortation de « Laudato si ».

Le Pape s’adresse à Hiroshima pour les 75 ans de la bombe

Le Pape s’adresse à Hiroshima pour les 75 ans de la bombe

Le Pape François a envoyé un message à l’occasion du 75e anniversaire de l’explosion de la bombe d’Hiroshima. Dans cette lettre, il réitère ses propos tenus au Japon en novembre dernier par lesquels il condamnait l’utilisation et la détention de l’arme nucléaire, les qualifiant tous deux d’immoraux.

 

Venus en pèlerin de la paix l’année dernier, en novembre, le Pape François continue de garder dans son coeur «les aspirations des gens de notre temps, principalement les jeunes, qui ont soif de paix et font des sacrifices pour la paix».

C’est ce qu’il écrit dans un message au gouverneur de la préfecture d’Hiroshima, Hidehiko Yuzaki, et rendu public ce 6 août, jour du 75e anniversaire du bombardement atomique de la ville d’Hiroshima par les États-Unis à la fin de la Seconde Guerre mondiale. «Je porte aussi le cri des pauvres qui sont toujours parmi les premières victimes de la violence et des conflits».

«Il n’a jamais été aussi clair que pour que la paix fleurisse, tout le monde doit déposer les armes de la guerre et tout particulièrement les plus puissantes et les plus destructrices : les armes nucléaires peuvent paralyser, détruire des villes entières, des pays entiers», affirme François qui répète ce qu’il avait dit à Hiroshima le 24 novembre 2019 : «L’utilisation de l’énergie atomique à des fins militaires est immorale de même que la possession des armes atomiques».

«Puissent les voix prophétiques des hibakushas, les survivants d’Hiroshima et Nagasaki continuer à servir d’avertissement pour nous et pour les générations à venir,» a dit enfin le Saint-Père.

 

À Madagascar l’ombre de la Covid-19 s’allonge

À Madagascar l’ombre de la Covid-19 s’allonge

Madagascar
Madagascar

Le 20 juillet dernier, l’Organisation mondiale de la santé affirmait être «préoccupée» par l’«accélération» de la pandémie de Covid-19 sur le continent africain. Parmi les pays les plus concernés figure Madagascar, où les cas de contamination se multiplient après plusieurs mois de confinement  de la population.

 

La pandémie de Covid-19 semble avoir pour le moment épargné une grande partie du continent africain, mais l’absence de structures sanitaires dans certaines régions ou de capacités de tests font craindre une sous-estimation de la situation.

C’est ce qui arrive à Madagascar. La population est confinée depuis quatre mois, les messes publiques sont interdites et une distanciation sociale est imposée. Dans cette situation d’urgence sanitaire, l’Église est proche des plus pauvres, de ceux qui n’ont plus de ressources pour manger du fait de leur incapacité à aller travailler.

Situation préoccupante dans la capitale

«La situation depuis un mois s’aggrave surtout depuis ces quinze derniers jours. De trente à quarante cas quotidiens, nous sommes passés à 400/600 cas. Les morts sont quatre à cinq par jour. Mais, selon certains, les décès seraient bien plus nombreux.»

Tous les malades ne se rendent pas à l’hôpital et certains décèdent de manière soudaine, sans explication alors qu’ils présentaient tous les symptômes du virus. La plupart des cas seraient ainsi concentrés dans la capitale, Antananarivo.

«Les gens sont préoccupés, les églises sont fermées depuis quatre mois; depuis le 27 mars les messes en semaine et du dimanche, les funérailles, les mariages, les rencontres entre personnes sont interdits et on ne voit aucune solution.»

Au plus près des habitants

Dans ce contexte difficile, «l’Église distribue du riz, de l’huile, des aliments de première nécessité. En second lieu, elle cherche à être proche des familles frappées par le deuil. On va chez les gens en faisant attention aux normes de sécurité, pour bénir la dépouille et donner un dernier au revoir.» Comme dans de nombreux pays, la messe du dimanche est retransmise à la télévision et sur Facebook.

Malgré les précautions, les missionnaires sont aussi victimes de la pandémie. Récemment, deux Italiens sont décédés de la Covid-19: le père Albano Passarotto, 80 ans, missionnaire vincentien, vivant à Madagascar depuis 56 ans et le père Luigi Piotto, de la Petite-Œuvre de la Divine Providence, 65 ans, depuis 28 dans l’île.

D’après le père Mariani, responsable de la Petite-Œuvre de la Divine Providence à Madagascar.