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sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

MOIS DU ROSAIRE – jour 13 – La dévotion du Rosaire a été autorisée par des miracles (suite)  

MOIS DU ROSAIRE – jour 13 – La dévotion du Rosaire a été autorisée par des miracles (suite)

Mois du Rosaire - 13 - Mère de Dieu
Mois du Rosaire – 13 – Mère de Dieu

Les miracles de protection particulière de Notre Dame du Rosaire sont très nombreux ; il faudrait des volumes entiers pour en rapporter seulement les principaux. Nous nous bornerons aux plus connus, et nous citerons des miracles de préservation ou de délivrance, de guérison et de conversion.

Monsieur Gaultier, docteur en médecine, inscrit dans la Confrérie du Rosaire, partit en 1805 pour l’armée, en qualité de chirurgien, bien résolu de remplir eu toute occasion ses devoirs de chrétien et d’associé du Rosaire. Fidèle à cet engagement, au milieu des périls de mille séductions, il en fut récompensé par une assistance de la Sainte Vierge, qu’on peut appeler miraculeuse.

En 1808, il se trouvait à Madrid, lorsqu’éclata cette fameuse insurrection du 2 Mai, où le peuple espagnol massacra sans pitié, durant plusieurs heures, tous les français qu’il put rencontrer. La veille, premier dimanche du mois, suivant l’usage des fervents associés, M. Gaultier, avait fait la communion en l’honneur de la sainte Vierge.

Le jour de l’insurrection, ignorant le mouvement qui se préparait, il sort de chez lui pour se rendre à son poste, et bientôt il est au milieu d’une bande furieuse, armée de poignards ; elle s’empare de lui et s’apprête à le massacrer. Dans ce danger imminent, son premier soin est de se recommander à Dieu et d’implorer la protection de Marie.

Entendant les Espagnols traiter les Français d’impies : « Eh ! Non, leur dit-il, je ne suis pas un impie, en voulez-vous la preuve ? » Et aussitôt il tire de sa poche le rosaire qu’il portait toujours sur lui.

A la vue de ce rosaire, les meurtriers s’arrêtent comme par enchantement : instruits de la piété de Monsieur Gaultier par un homme qui le connaissait et que le ciel lui envoyait pour rendre témoignage, au lieu de le massacrer, ils le comblent de caresses, lui enlèvent son rosaire, le baisent avec respect, le font baiser à tous les assistants et à lui-même, et le conduisent dans une maison sûre pour le mettre à l’abri de tout danger. »

« Plus je réfléchis, dit Monsieur Gaultier, aux circonstances de cet événement, plus je reconnais devoir la vie à la protection de la Sainte Vierge du rosaire. » Si ce n’est pas un miracle proprement dit, c’est tout au moins une assistance spéciale et manifeste.

L’an 1578, la peste désolait la Lombardie et la plus grande partie des habitants de Pavie avaient déjà été enlevés par ce fléau, lorsque cette ville fit vœu de bâtir une chapelle magnifique à Notre Dame du Rosaire, si elle daignait écarter cette fatale calamité : la peste cessa ce jour-là même. En reconnaissance de ce bienfait signalé, les habitants de Pavie firent bâtir une des plus riches chapelles de la contrée.

Plusieurs autres villes d’Italie éprouvèrent la même protection. Ce miracle se renouvela à Cologne. La peste faisait un affreux ravage dans cette ville, lorsqu’elle se consacra par un vœu public, à Notre Dame du Rosaire. Elle fut délivrée presque aussitôt. C’est en vertu de ce vœu qu’une procession solennelle y a lieu chaque année.

La dévotion du rosaire a été comme une source d’abondance dans les temps de disette et un remède à une infinité de causes de famine, en beaucoup de pays. On se rappelle encore le succès merveilleux qu’elle eut dans la principauté de Bénévent, enclavée dans le royaume de Naples.

La ville de Bénévent était couverte et dévastée par des milliers de petites sauterelles qui dévoraient les grains dans la campagne et qui semblaient être les précurseurs d’une longue famine ; les habitants firent une procession générale en l’honneur de Notre Dame du Rosaire: aussitôt le fléau cessa. Les sauterelles se retirèrent le long des murs de la ville, et furent desséchés par les ardeurs du soleil.

Saint Dominique ayant été pris par des pirates en fut très maltraité. Le Ciel voulut venger son serviteur en soulevant une furieuse tempête qui fit échouer leur vaisseau sur un banc de sable.

Dans ce danger imminent où chacun attendait la mort comme certaine, Saint Dominique leur promet au nom de la Sainte Vierge, qu’ils échapperont au naufrage, s’ils veulent se convertir et implorer l’assistance de cette Reine des cieux. Ces pirates suivent ses conseils et commencent à pleurer leurs péchés et à réciter le rosaire, avec respect. Aussitôt le vaisseau se dégage miraculeusement.

Ce fut à la pratique de la dévotion du rosaire que la Reine Blanche de Castille dut de devenir mère de Saint Louis, roi de France et le modèle des rois. Ce fut à la même dévotion pratiquée par sa mère que Louis XIV dut sa naissance, le 8 Septembre 1688, au moment où l’on faisait la procession du Rosaire pour obtenir l’heureuse naissance d’un prince.

En mémoire de ce grand événement, la reine, pleine de reconnaissance envers Notre Dame du Rosaire, fit recevoir le roi son fils au nombre des membres de la confrérie.

Les guérisons obtenues par la dévotion du rosaire sont innombrables. Chaque ville, chaque village en conserve le souvenir. Tous les exemples que nous pourrions citer à l’appui n’ajouteraient rien à la persuasion des fidèles ; comme notre silence à cet égard ne pourra diminuer, en aucune manière, leur confiance envers Notre Dame du Rosaire.

Qu’il nous suffise de faire remarquer que partout, dans les chapelles du Rosaire, on voit clairement par les ex-voto qui y sont attachés, que des aveugles ont recouvré la vue, des sourds l’ouïe, des muets la parole, des boiteux et des paralytiques l’usage des membres, et toute sorte de malades une santé qu’ils ne pouvaient attendre des secours ordinaires de la médecine.

Marie est la Protectrice des chrétiens ; Elle s’intéresse à leur bien tant spirituel que temporel. Si Elle veille sur nos corps pour les préserver de tous les maux temporels, Elle veille avec plus de sollicitude encore sur nos âmes pour les préserver ou les retirer de l’abîme du péché. Mère des justes, clic est encore plus la Mère des pécheurs, l’asile, le refuge et l’Avocate de ceux qui veulent se convertir véritablement.

Elle s’interpose entre la justice de Dieu et les hommes criminels, pour lui présenter les larmes qu’une arrière contrition fait verser à ceux qui réclament le secours de la grâce d’en haut. Aussi Marie a-t-elle toujours été la consolation des vrais pénitents, parce que sa tendresse a, pour ainsi dire, forcé la Divine Bonté pour en obtenir leur conversion.

Le nombre des conversions opérées par la vertu du Rosaire est incalculable. Combien de pécheurs endurcis, dont le salut était presque désespéré, se sont convertis à l’issue des prières et des méditations du Rosaire ! Combien d’hérétiques opiniâtres dans leur attachement  ont été éclairés !

Que de villes, de royaumes, de provinces ont été heureusement changés ! Combien ont réformé leurs mœurs ou abjuré leurs erreurs, du vivant même de saint Dominique.

On raconte entre autres le trait suivant. Une femme, remplie de piété et de vertu, avait épousé un homme fort riche, mais malheureusement déréglé dans ses mœurs. Inconsolable d’avoir rencontré un si grand obstacle à son salut, en la personne de son mari, elle consulta Saint Dominique sur le moyen de pouvoir remédier à ce malheur.

Ce Saint et illustre dévot de Marie lui conseilla de réciter le Rosaire pendant quinze jours consécutifs, le plus dévotement possible. Cette pieuse femme le récita avec tant de ferveur et avec une si grande abondance de larmes, qu’elle fut exaucée le jour même.

Dans la nuit qui suivit ce premier jour de la quinzaine, Dieu représenta si vivement, en songe, à son mari les supplices réservés dans l’enfer aux impudiques, qu’il s’éveilla en sursaut avec un grand frissonnement dans tous ses membres; et, après avoir versé un torrent de larmes sur ses égarements, pénétré de reconnaissance envers Marie, à la vue du danger auquel il s’était exposé, il alla trouver promptement Saint Dominique, se fit recevoir dans la confrérie du Rosaire, et vécut saintement le reste de ses jours.

Résolution

Pensons souvent aux diverses grâces que la Sainte Vierge nous a obtenues dans le cours de notre vie ; et, puisque la lecture d’aujourd’hui et celle d’hier nous prouvent que la pratique du rosaire est, pour ainsi dire, un moyen sujet efficace d’en obtenir les secours nécessaires dans les dangers tant du corps que de l’âme, ayons-y recours chaque jour, puisque chaque jour nous sommes en danger de nous perdre.

« Veillez, nous dit saint Pierre, car votre ennemi le démon, semblable à un lion rugissant, tournant de tous côtés et cherchant qui dévorer. »

PRIÈRE

O Vierge sainte, on n’a jamais entendu dire que quelqu’un ait eu recours à vous sans avoir été exaucé ; je proclame surtout cette vérité à l’égard de vos fidèles serviteurs qui ont réclamé votre puissante intercession par la pratique de la dévotion du Rosaire.

Plein de confiance en ce moyen que Vous avez prouvé si fréquemment vous être agréable, je veux, tendre Mère, y avoir sans cesse recours, afin d’éprouver Votre protection maintenant et à l’heure de ma mort. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

ELLE T’ÉCRASERA LA TÊTE

Au tentateur qui se cache sous l’aspect d’un ser­pent, le Créateur parle ainsi: « J’établirai “une inimitié entre toi et la femme”, entre ta race et sa race; celle-ci t’écrasera la tête et, toi, tu la viseras au talon. »

Les paroles qu’entendit Marie lors de l’annonciation révèlent qu’est venu « le temps de l’accomplis­sement » de la promesse contenue dans le Livre de la Genèse. Nous passons du proto-évangile à l’Évan­gile. Le mystère de la rédemption est sur le point de s’accomplir.

Le messager du Dieu éternel salue la “Femme”: cette femme est Marie de Nazareth. Il la salue en considération de la “Race” que celle-ci devra accueillir de Dieu lui-même: « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre »… « Tu concevras et enfanteras un Fils et tu lui donneras le nom de Jésus. »
Saint Jean-Paul II – Osservatore Romano du 11-10-1983

MOIS DU ROSAIRE-  jour 12  – La dévotion du Rosaire a été autorisée par des miracles

MOIS DU ROSAIRE-  jour 12  – La dévotion du Rosaire a été autorisée par des miracles

12 octobre Vierge Marie
12 octobre Vierge Marie

Tous les prodiges qui semblent de vrais miracles ne sont pas néanmoins toujours suffisants pour autoriser une dévotion ; ils peuvent édifier, encourager la piété des fidèles, leur inspirer de la confiance, quand ils sont revêtus de caractères qui paraissent certains ; mais les miracles authentiques par leur publicité historique ou monumentale, et confirmés par le suffrage éclairé de l’Église, sont les seuls qui puissent autoriser une dévotion.

Et, lorsque l’Église ou son chef visible établit des fêtes pour en constater la mémoire ou pour rendre grâces à Dieu de quelque bienfait signalé, elle autorise, par cela même, la dévotion qui est l’objet de la fête ; or, c’est ce qui est arrivé pour le Rosaire. Il y a des miracles de protection publique et des miracles de protection particulière : nous ne parlerons aujourd’hui que des premiers.

La bataille de Muret, livrée le 3 Septembre 1213, et couronnée du plus heureux succès, est le premier triomphe dû au Saint Rosaire : en voici les détails. Vers la fin du douzième siècle s’étaient montrés de nouveaux hérétiques, les Albigeois, Leur parti était puissant et ils arboraient partout l’étendard de la révolte.

Il y avait déjà plusieurs provinces infectées de ce poison fatal qui se répandait dans toutes les parties de l’Europe. Albi et les principales villes du Languedoc furent le principal théâtre d’une guerre sanglante. Saint Dominique, brûlant de zèle pour la gloire de Dieu, suppliait sans cesse avec larmes le Seigneur d’avoir pitié de son Église.

Un jour, la sainte Vierge lui apparut pendant qu’il priait, et le consola en l’assurant que la prédication du Rosaire terrasserait l’hérésie. En effet, à peine eut-il arboré l’étendard du Rosaire et prêché l’excellence et les avantages de cette dévotion, qu’il dessilla les yeux des hérétiques et des schismatiques : on les vit en foule accourir de toutes parts, et les églises retentissaient de leurs gémissements et de leurs sanglots.

Les Albigeois, effrayés de la multiplicité et de l’éclat de tant de conversions, résolurent de réparer leurs pertes par un combat décisif : ils rassemblèrent une armée formidable. Le comte de Montfort, le chef des croisés catholiques, ce prodige de piété et de valeur, l’admiration du monde et la terreur des ennemis ; en un mot, le Macchabée des catholiques ne voulut engager le combat que sous les auspices de Saint Dominique.

Celui-ci paraît avec un grand crucifix au milieu des croisés comme un prophète ; il leur promet la victoire, par le crédit de Marie auprès du Dieu des armées, s’ils récitent avec dévotion le Saint Rosaire. Le comte de Montfort n’avait que 1800 hommes au plus, et l’armée des hérétiques en comptait 100 000.

Plein de confiance dans l’assistance de Marie et dans les prodiges de la prière, il l’attaque, la met en déroute et remporte, par la puissante protection de Notre-Dame du rosaire, une des plus signalées victoires des annales du monde.

Le 7e jour nous avons parlé longuement de la mémorable victoire de Lépante, à l’occasion de laquelle fut établie la fête de Notre Dame du Rosaire.

La victoire remportée le 18 Septembre 1683 par Jean III Sobieski, roi de Pologne, est encore un trophée de la protection de Marie. Il n’avait que 75 000 hommes et les Turcs en comptaient 300 000; mais il invoqua le Dieu de la victoire par l’entremise de Marie; et à peine les ennemis qui assiégeaient la ville de Vienne l’ont-ils reconnu, qu’ils s’écrient: « Voilà Sobieski », et prennent la fuite laissant un butin immense.

Sobieski entre en triomphe comme un libérateur dans Vienne, se transporte à la Métropole, et y entonne lui-même le Te Deum, l’hymne d’action de grâces, pour rendre hommage au Dieu des armées et à la sainte Vierge, dont la protection puissante lui avait obtenu un si mémorable succès. La fête du Nom de Marie (12 septembre) fut établie dans l’octave de la Nativité, à l’occasion de cette victoire.

Le prince Eugène remporta en 1716 plusieurs victoires contre les Turcs bien supérieurs en nombre, et il les attribua toutes à la protection de Marie. Mais ce fut surtout à la bataille de Belgrade, le 16 Août 1717, qu’on reconnut devoir attribuer à l’intercession de Notre-Dame du rosaire l’intrépidité, la valeur, la sagesse et les succès du prince Eugène.

En conséquence, le Pape Clément XI fit présent aux Dominicains de Rome, d’un des cinq étendards enlevés à l’ennemi, et ordonna qu’il serait suspendu dans la Chapelle du Rosaire.

L’histoire de France nous fournit encore un trait singulièrement remarquable par ses circonstances. Louis XIII ayant pris la résolution de réduire sous son obéissance l’importante ville de La Rochelle, l’asile et le fort de l’hérésie, mit son armée sous la protection de la Sainte Vierge et écrivit à la reine-mère de faire faire des prières publiques en son honneur pour la prospérité de ses armes.

La reine-mère choisit à cet effet l’église des Dominicains pour y faire réciter le rosaire publiquement. A sa demande, l’archevêque de Paris annonça qu’on commencerait cette récitation le 22 Mai 1628 pour la continuer tous les samedis, et lui-même voulut lire à haute voix les sujets et les élévations de chaque mystère.

Cette dévotion fut suivie avec beaucoup d’empressement et de ferveur par un concours immense de fidèles. Le roi en ayant été informé, fit pratiquer la même dévotion dans son armée. Le camp résonnait à certaines heures du jour et de la nuit, des louanges de Marie et des prières du rosaire qui furent continuées jusqu’à la réduction de la place.

Aussi les troupes du roi, « semblables aux Macchabées, combattant de la main et priant du fond du cœur, remportèrent-elles une victoire éclatante, pleines de joie de l’assistance de Dieu ». (2e Livre des Macchabées 15). Le roi attribua cet heureux succès à la protection de Notre Dame du Rosaire, et voulut que les pères Dominicains qui se trouvaient dans le camp, soient les premiers à entrer dans la ville.

En effet, ils devancèrent l’armée en chantant les Litanies de la Sainte Vierge, ayant en tête leur bannière qui représentait d’un côté l’image de Jésus Crucifié, de l’autre, celle de Notre Dame du Rosaire, avec cette inscription en latin : « Réjouissez-vous, ô Marie toujours vierge, vous seule avez détruit les hérésies dans tout l’univers ».

Ce triomphe fut si éclatant que l’université de Paris, par l’organe de la faculté de théologie de la Sorbonne, ne craignit pas de regarder comme un miracle de Notre Dame du Rosaire, la défaite des calvinistes, si ouvertement soutenus par l’Angleterre et dont la ville de La Rochelle était le plus redoutable boulevard.

Ces quelques faits joints à la victoire de Lépante, nous montrent tous des succès signalés obtenus par l’intercession de Marie invoquée par la pratique du Rosaire ; ils suffisent sans doute pour autoriser cette dévotion et la faire pratiquer avec plus de ferveur que jamais dans des temps de guerre ou de calamités publiques.

Ils nous prouvent aussi que c’est à juste titre que Marie est surnommée Notre Dame des Victoires et que ce n’est pas en vain qu’on l’appelle Secours des chrétiens.

Résolution

Invoquons souvent Marie comme protectrice des empires et des royaumes, et en particulier comme Patronne de la France et Reine du Ciel et de la terre.

Si ce pays n’a pas de guerre à soutenir contre des ennemis extérieurs, il en a une contre des ennemis intérieurs d’autant plus dangereux qu’ils ont les moyens de tromper les esprits et d’avoir la multitude de leur côté. Ils ne réussiront pas dans leurs projets, si nous avons soin d’implorer avec ferveur.

Notre Dame du Rosaire qui saura obtenir du Ciel les grâces nécessaires pour que le pays demeure fidèle à la foi de ses pères, et se distingue toujours par son attachement à notre Mère la Sainte Église.

PRIÈRE

Seigneur, Dieu des armées, qui tiens en mains le sort des empires, nous avons recours à la puissante Patronne de ce pays, à ta sainte Mère pour obtenir, par son intercession, que ton Nom soit sanctifié, que ton règne s’établisse dans tons les cœurs, et que les ennemis de l’Église et de la religion n’y dominent jamais.

Nous allons te demander cette grâce en invoquant Notre-Dame du Rosaire par la récitation d’une dizaine du chapelet. Ainsi soit-il.

1 Notre Père, 10 je Vous salue Marie, 1 Gloire au Père.

D’après le manuel de Liège 1847

LE MYSTÈRE DE LA RÉDEMPTION

Ce contenu est « étroitement lié au mystère de la rédemption ». Les paroles de la salutation angéli­que à Marie introduisent dans ce mystère et, en même temps, trouvent en lui leur explication. Voilà ce qu’exprime la lecture du Livre de la Genèse.

C’est précisément là — sur la toile de fond du premier péché, du péché originel — que « Dieu annonce » pour la première fois le mystère de la rédemption. Pour la première fois il fait connaître son action dans l’histoire future de l’homme et du monde.
Saint Jean-Paul II – Osservatore Romano du 11-10-1983

MOIS DU ROSAIRE – jour 11 – Excellence de la dévotion du Rosaire (Suite)

MOIS DU ROSAIRE – jour 11 – Excellence de la dévotion du Rosaire (Suite)

Icône de Marie avec Jésus en mandorle
Icône de Marie  avec Jésus en mandorle

Nous avons vu hier que la dévotion du rosaire est justifiée ; nous allons voir aujourd’hui qu’elle a été consacrée par l’autorité de l’Église et confirmée par la tradition.

Les souverains Pontifes sont les organes de l’Église ; leur autorité doit nous servir de règle et leurs jugements faire loi, surtout lorsqu’ils attestent des faits de tradition ou qu’ils préconisent une dévotion pour la proposer à la piété des fidèles.

Leur suffrage doit donc être à nos yeux d’un grand poids ; il y a 24 Papes au moins qui ont donné des bulles pour en relever l’excellence et pour en propager la dévotion ou la justifier, depuis Urbain IV contemporain de Saint Dominique et le premier promoteur du rosaire. Nous ne pouvons citer que quelques-unes de ces bulles.

Léon X, le 6 Octobre 1520, reconnaît d’abord que la dévotion du rosaire est très utile pour obtenir de Dieu des secours miraculeux dans les nécessités les plus pressantes ; il atteste les grands fruits de cette dévotion et les miracles éclatants qu’elle a produits dans beaucoup de contrées.

Adrien VI, après avoir attesté que le rosaire est très utile aux moribonds, et qu’il leur offre de puissants secours contre les artifices et les illusions du démon, à l’heure de la mort, accorde des indulgences aux membres de la confrérie, pourvu qu’ils aient récité une fois le rosaire pendant le cours de leur vie.

Clément VII, le 8 Mai 1524, considérant tous les avantages de la confrérie du rosaire, soit pour l’âme, soit pour le corps, les grands biens qui en ont résulté dans l’Église, la ferveur qu’elle a ranimée dans les âmes, les grâces extraordinaires qu’elle leur a obtenues, et les miracles mêmes que Dieu a opérés en faveur de ceux qui en ont rempli les devoirs, s’exprime ainsi :

« Suivant les traces de nos prédécesseurs qui ont confirmé ou augmenté les indulgences et les privilèges de cette confrérie, y étant porté de notre propre mouvement, et par une dévotion particulière pour cette confrérie du rosaire, nous approuvons, etc. »

Saint Pie V, le 18 Juin 1569, après avoir dit que la dévotion du rosaire est une source de paix, de consolation et de ferveur, ajoute que c’est dans cette vue et pour cette fin, qu’il confirme et augmente les indulgences accordées aux confréries du rosaire, afin que tous les associés, appuyés sur la miséricorde de Dieu et sur l’autorité des bienheureux apôtres Saint Pierre et Saint Paul, reçoivent un nouvel accroissement de grâces et de bénédictions.

Sixte-Quint (1585-1590), après avoir proclamé que la confrérie du rosaire a procuré toutes sortes de biens à l’Église et aux fidèles, s’exprime ainsi : « Ayant considéré mûrement l’utilité du rosaire de la glorieuse Vierge Marie, institué par Saint Dominique et qui lui a été inspire du ciel, selon une pieuse croyance, et y étant excité par la même dévotion envers la sainte Vierge, confirmons, etc. »

Il résulte de toute cette série de 24 Papes qui, selon les circonstances, se sont empressés d’honorer de leur suffrage le rosaire, de préconiser son auteur et de combler de faveurs spirituelles et de privilèges les membres de la confrérie, que l’Église a toujours proposé aux fidèles cette dévotion comme appuyée sur de solides fondements, et digne de leur juste appréciation et de leur piété.

Une dévotion déjà si autorisée par l’Église dans la personne de ses chefs depuis Urbain IV jusqu’au Pape actuel, ne pouvait manquer d’être adoptée, encouragée, préconisée et propagée par l’épiscopat et par tous tes saints personnages qui ont illustré l’Église depuis Saint Dominique.

Il n’est pour ainsi dire pas d’évêque qui n’ait établi ou conservé, dans les différentes églises de son diocèse, la dévotion du rosaire. De plus, Saint François de Sales avait fait le vœu de dire tous les jours cinq dizaines du rosaire, c’est-à-dire le chapelet.

Saint Charles Borromée, archevêque de Milan, non content d’être fidèle à cette dévotion par la pratique journalière du rosaire, en établit la confrérie dans son église métropolitaine.

Saint Alphonse de Liguori, si éminemment dévot à la sainte Vierge, portait un rosaire au cou et un autre à sa ceinture ; il avait fait le vœu de le réciter tous les jours et il ne cessait de le recommander dans toutes ses prédications. Les membres de la congrégation qu’il a établie, montrent partout le même zèle à propager cette dévotion. En France, des évêques s’efforcent encore de ranimer dans leurs diocèses cette pratique de dévotion.

Comme du temps de Saint Dominique, on peut dire en se servant des paroles de Moïse : Si quelqu’un de vous est au Seigneur, qu’il se joigne à moi pour adresser à Dieu une prière qu’il a prouvé si souvent lui être agréable. Celte pratique de dévotion ranimera ce feu de la charité et de la dévotion éteint dans le sein de milieux éloignés de l’Église de Jésus-Christ.

Les hommes apostoliques ont toujours prêché dans tous les pays, avec zèle et avec succès, cette dévotion ; dans tous les temps, ils ont célébré les louanges de Marie et l’excellence du rosaire.

Tous les auteurs qui ont traité des pratiques de piété envers Marie, ont proposé aux fidèles cette dévotion, en la présentant comme l’une des plus solides que l’on puisse établir en l’honneur de la très sainte Vierge, soit que l’on considère son institution qui n’a pas eu d’autre motif que d’honorer le Fils dans les grands privilèges dont il a comblé sa sainte Mère, et d’honorer la Mère qui, par son humilité, s’est montrée si digne des faveurs singulières qu’elle a reçues de son Fils ; soit que l’on considère les fruits de l’institution du rosaire.

De là il n’est pas étonnant que cette pratique de dévotion, cette prière, que le bienheureux Alain de La Roche appelle la plus noble et, pour ainsi dire, la reine de toutes les prières, soit universelle et étendue dans tous les endroits où Jésus-Christ est adoré ; et que, comme elle est propre à tous les âges, à toutes les conditions, à tous les lieux, il n’y ait pas de ville, de village, de famille catholique qui ne soit sous la protection de la très sainte Vierge par le rosaire.

 Résolution

Comme nous avons le bonheur d’être des enfants non seulement soumis et obéissants à notre mère la sainte Église, mais de plus, désireux de mettre en pratique tout ce que nous savons être l’objet de ses désirs et de ses conseils, la pensée de ce jour doit nous faire prendre la résolution de nous faire une habitude de réciter chaque jour au moins une partie du rosaire et de nous faire inscrire dans une équipe du rosaire, puisque celle dévotion a été, à tant de reprises différentes,  signalée par les souverains Pontifes comme très utile et pratiquée par les plus illustres serviteurs de Jésus-Christ qui ont brillé dans l’Église depuis Saint Dominique.

 PRIÈRE

Seigneur, Dieu de bonté, qui m’as accordé la grâce ineffable d’être membre de ton Église et de l’aimer comme ma mère, donne-moi toujours à son égard les sentiments de l’amour filial le plus pur et le plus vif, afin que non seulement j’obéisse en tout à ses lois, mais que j’aille toujours au-devant de ses désirs.

C’est ce que je te demande en particulier relativement à la dévotion du rosaire ; que je la pratique avec foi, ferveur et confiance, et qu’elle me procure le secret de bien prier, le moyen de bien vivre et l’avantage de bien mourir. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

LE SEIGNEUR EST AVEC TOI

Avant tout « elles reprennent les paroles » que, par l’intermédiaire de son messager, Dieu lui-mê­me a adressées à Marie.

Ceux qui aiment la salutation angélique à Marie répètent « les paroles qui proviennent de Dieu ». En récitant le Rosaire nous disons plusieurs fois ces paroles. Ce n’est pas une répétition simpliste. Les paroles adressées par Dieu lui-même à Marie et prononcées par le messager divin renferment « un contenu insondable ».

« Je te salue, ô pleine de grâce, le Seigneur est avec toi… » (Le 1, 28), « tu es bénie entre toutes les femmes. » (Le 1, 42).
Saint Jean-Paul II – Osservatore Romano du 11-10-1983