Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Aux jeunes de Papouasie, le Pape François demande d’adopter le langage de l’amour

Aux jeunes de Papouasie, le Pape François demande d’adopter le langage de l’amour

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Le Pape François a réservé son dernier rendez-vous en Papouasie-Nouvelle-Guinée aux quelques 10 000 jeunes  qui l’accueillent au son des chants et des danses traditionnelles, .pour les entendre témoigner de leurs difficultés, de leurs espoirs aussi, et pour les encourager à s’unir dans le langage de l’amour.

«Je ne voulais pas repartir d’ici sans vous rencontrer car vous êtes l’espérance pour l’avenir».

Il  leur parle de langage, soulignant l’unicité de ce pays aux plus de 800 langues et dialectes dont chacune révèle l’appartenance à une ethnie particulière, avant d’enchainer sur le passage biblique de la Tour de Babel, qui voit s’affronter «deux modèles, deux manières opposées de vivre et de construire la société: l’une conduit à la diffusion et la dispersion et à l’harmonie et la rencontre avec Dieu».

À partir de là, le Souverain pontife pose sur ses genoux les pages de son discours et entame un dialogue avec les jeunes. Lui s’exprime en italien, Mgr Christopher Washington traduit en anglais les propos, et les jeunes répondent. L’acrobatie linguistique concrétise les paroles du Pape qui s’ensuivront. Ildemande aux jeunes quel choix devraient-ils faire entre «la confusion et l’harmonie». Évidemment «harmonie» répondent les jeunes en chœur.

Le langage de la proximité et de l’amour

Cette harmonie, explique le Saint-Père, se construit en parlant un même langage «le langage du cœur, le langage de la proximité, le langage de l’amour». Parler un langage commun permet de s’ouvrir aux autres. «Soyez des “wantok” de l’amour», lance l’évêque de Rome en utilisant un terme en langue Tok pisin qui signifie solidarité, personne qui parle la même langue, ou une personne proche.

Ainsi François, dans son jeu de questions-réponses à travers lequel il engage lui-même un dialogue direct avec les 10 000 jeunes présents, parfois s’exprimant en anglais, parfois en italien, interroge l’assemblée sur les comportements justes à adopter vis-à-vis de leur prochain.

«Que devons-nous faire lorsqu’une personne tombe?», «devons-nous la laisser à terre, lui donner un coup pied et passer notre chemin ou rire de sa situation?», «devons-nous au contraire l’aider à se relever?». Les jeunes, à chaque question, répondent, et lorsque la réponse n’arrive pas assez forte à l’oreille du Pape, celui-ci demande aux jeunes de répéter.

«Tout le monde peut chuter, même une vieille personne comme moi. Mais cela nous offre une certitude: c’est que nous pouvons nous corriger». S’il reste important d’éviter la chute, il est plus important encore de ne laisser personne à terre ou sur le bord de la route. Ce message,le Pape le répète plusieurs fois aux cours de la rencontre, même après la bénédiction finale, pour s’assurer qu’il soit bien compris.

La solidarité pour relever les défis

Avant de prendre la parole, le Saint-Père a pu écouter les témoignages des jeunes. Trois d’entre eux, Ryan, Vulum et Bernadette, sont venus lui présenter les questions qu’ils se posent.

«Comment lutter contre les mauvais traitements et les abus au sein de la cellule familiale? Comment lutter contre la pauvreté, qui malgré la richesse des ressources que possède le pays, continue de progresser? Comment trouver une personne à qui se confier lorsque la famille se brise? comment contraster les influences négatives de la société, des industries, des médias sociaux?».

À autant de questions,le Pape François répond par la solidarité et l’attention aux autres. Prendre soin des autres «doit être votre préoccupation». Et «le seul moment dans la vie où on a le droit de regarder une personne du haut vers le bas, c’est quand on l’aide à se relever», car «le Seigneur nous a créés pour entretenir des bonnes relations avec les autres», pour que les hommes et les femmes parlent «une langue qui favorise l’amitié, qui abat les murs de la division, et qui nous ouvre la voie à une accolade fraternelle».

Le Pape appelle les fidèles de Vanimo à répandre l’amour pour guérir le monde

Le Pape appelle les fidèles de Vanimo à répandre l’amour pour guérir le monde

Le Pape François a fait escale au port de Vanimo, sur la côte nord de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, afin de rencontrer les 20 000 fidèles de son diocèse réunis sur l’esplanade de la cathédrale Sainte-Croix.Il a exhorté la jeune et dynamique Église de ce pays d’Océanie à répandre l’amour pour surmonter les divisions. Il a encouragé les 20 000 fidèles du diocèse à «embellir toujours plus cette heureuse terre» avec leur présence «d’Église qui aime».

Une Église jeune et missionnaire

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Après le discours de bienvenue de l’évêque de Vanimo, Mgr Francis Meli, et une série de témoignages, entrecoupés pas des danses traditionnelles, le Pape a pris la parole, pour remercier l’ensemble du clergé local. «Je suis heureux de vous rencontrer sur cette terre merveilleuse, jeune et missionnaire !»

. «Comme nous l’avons entendu, depuis le début du XIXe siècle, la mission ici ne s’est jamais interrompue, des religieuses, des religieux, des catéchistes et des missionnaires laïcs n’ont cessé de prêcher la Parole de Dieu et d’offrir de l’aide à leurs frères, dans le soin pastoral, dans l’éducation, la santé et dans bien d’autres domaines, en affrontant de nombreuses difficultés, afin d’être un instrument “de paix et d’amour pour tous ».

Le Saint-Père a qualifié les habitants de Vanimo «d’experts en beauté», vivant «sur une terre magnifique riche d’une grande variété de plantes et d’oiseaux, devant laquelle on reste bouche bée devant les couleurs, les sons, les parfums, le spectacle grandiose d’une nature débordante de vie évoquant l’image de l’Eden !»

Une beauté qui doit s’accompagner du respect «de la maison commune», mais qui n’est pas comparable à la beauté du spectacle qui réside en chacun: «celui de ce qui grandit en nous lorsque nous nous aimons les uns les autres (…). Et notre mission est précisément celle-ci: répandre partout, par l’amour de Dieu et de nos frères, la beauté de l’Évangile du Christ!» (cf. Evangelii gaudium, n. 120).

Et les parcours des fidèles ayant entrepris de long voyages pour être réunis ce dimanche 8 septembre à Vanimo témoignent de la beauté de «l’annonce missionnaire». Celle-ci peut et doit aussi être promue localement «à la maison, à l’école, sur le lieu de travail, afin que partout, dans les forêts, dans les villages et dans les villes, à la beauté du paysage corresponde celle d’une communauté où l’on s’aime, comme Jésus nous l’a enseigné».

L’amour face à l’adversité

«Nous formerons ainsi un grand orchestre (…) capable, avec ses notes, de recomposer les rivalités, de surmonter les divisions -personnelles, familiales ou tribales-; de chasser la peur, la superstition et la magie du cœur des gens; de mettre fin aux comportements destructeurs tels que la violence, l’infidélité, l’exploitation, la consommation d’alcool et de drogues: des maux qui, ici aussi, emprisonnent et rendent malheureux tant de frères et de sœurs».

«L’amour est plus fort que tout cela et (…) sa beauté peut guérir le monde». Le Pape a exhorté les fidèles à le répandre et à le défendre, à l’image du Bienheureux Peter To Rot, laïc originaire de Papouasie-Nouvelle-Guinée martyrisé pour sa foi dans un camp de convention japonais à la fin de Seconde Guerre Mondiale.

Le Souverain pontife a conclu en soulignant que, malgré la beauté paradisiaque des paysages, le plus grand trésor de ce pays d’Océanie se trouvent dans «vos cœurs et se manifeste dans la charité avec laquelle vous vous aimez».

«Ne craignez pas, peuple papou, ouvrez-vous», le Pape à la messe de ce dimanche

«Ne craignez pas, peuple papou, ouvrez-vous», le Pape à la messe de ce dimanche

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En présence de 35 000 fidèles, le Pape a présidé la grande messe de son étape papouane, dimanche 8 septembre, solennité de la Nativité de Marie, «Maria Helpim», Marie Auxiliatrice vénérée dans le pays. Sous un ciel radieux, l’évêque de Rome a encouragé les catholiques de Papouasie-Nouvelle-Guinée à l’ouverture à Dieu et au prochain. Rappelant que la terre océanienne est unie au Seigneur, aucunement séparée, le Pape a médité sur les distances et proximités spirituelles.

«Welkam Papa Santu». Bienvenue Saint-Père en langue tok pisin, créole local à base anglaise.

Surdité et mutisme du cœur provoqué par l’esprit de fermeture

Durant cette messe célébrée en anglais, ayant donné la part belle à la dialectique vitale en ces terres entre foi et culture, le Pape a encouragé les catholiques papouasiens à s’ouvrir et se faire proches. «Ne craignez pas, peuple papou, ouvrez-vous».

Devant de nombreuses religieuses missionnaires de la Charité et pèlerins venus aussi des Philippines, le Pape François, s’appuyant sur le récit de Marc dans l’Évangile du jour, a médité sur l’éloignement et la proximité. Prenant exemple sur le sourd-muet, son éloignement et isolement physiologique, il a évoqué le mutisme et la surdité de ceux qui se coupent de la communion et de l’amitié avec Dieu.

«Plus que les oreilles et la langue, c’est notre cœur qui est bloqué». «Tout cela nous éloigne de Dieu, nous éloigne de nos frères et aussi de nous-mêmes, et nous éloigne de la joie de vivre», a relevé l’évêque de Rome, proposant en contrepoint «la proximité de Jésus»,antidote au mutisme et à la surdité de l’homme.

S’ouvrir à Dieu, l’Évangile et les autres

«Lorsque nous nous sentons éloignés, ou que nous choisissons de nous tenir à distance –à distance de Dieu, à distance de nos frères, à distance de ceux qui sont différents de nous– alors nous nous refermons, nous nous barricadons en nous-mêmes et nous finissons par tourner uniquement autour de notre ego, sourds à la Parole de Dieu et au cri de notre prochain, et donc incapables de parler avec Dieu et avec notre prochain», a poursuivi le Successeur de Pierre, s’adressant aux peuples du Pacifique et de Papouasie, plus grand pays de la région après l’Australie.

«Vous, frères et sœurs, qui habitez cette terre lointaine; depuis le Pacifique peut-être avez-vous le sentiment d’être séparés, séparés du Seigneur, séparé des hommes. Et cela ne va pas. Non. Vous êtes unis, unis dans l’esprit saint, unis dans le Seigneur.» «S’ouvrir à Dieu, s’ouvrir aux frères, s’ouvrir à l’Évangile et en faire la boussole de notre vie. Courage, ne craignez pas, peuple papou! Ouvrez-vous! Ouvrez-vous à la joie de l’Évangile, ouvrez-vous à la rencontre avec Dieu, ouvrez-vous à l’amour des frères.»

Au terme de la messe, à laquelle a pris part le Premier ministre adventiste de PNG, James Marape, rencontré officiellement en privé avant de quitter le stade, le cardinal John Ribat a remercié lr Pape François. «Votre voyage dans notre pays bien-aimé, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, arrive au bon moment. Il nous apporte bénédictions, paix et encouragements et approfondit notre foi. Nous sommes très reconnaissants pour la célébration eucharistique que nous venons de célébrer avec Sa Sainteté. Elle nous unit à l’Église de Rome», a déclaré l’archevêque de Port Moresby, qui accompagne le Pape lors de sa prochaine étape, à deux heures de la capitale, à Vanimo.

Angelus

A midi, heure locale, le Saint Père a prié l’Angelus dans le stade.

Chers frères et sœurs,

avant de conclure cette célébration, nous nous tournons vers la Vierge Marie avec la prière de l’Angélus. C’est à elle que je confie le cheminement de l’Église en Papouasie-Nouvelle-Guinée et dans les Îles Salomon.

Que Marie secours des chrétiens Maria Helpim vous accompagne et vous protège toujours : qu’elle renforce l’union des familles, qu’elle rende beaux et courageux les rêves des jeunes, qu’elle soutienne et console les personnes âgées, qu’elle réconforte les malades et les personnes souffrantes !

Et de cette terre tellement bénie par le Créateur, je voudrais invoquer avec vous, par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie, le don de la paix pour tous les peuples. Je le demande en particulier pour cette grande région du monde située entre l’Asie, l’Océanie et l’Océan Pacifique.

Paix, paix pour les nations et aussi pour la création. Non au réarmement et à l’exploitation de la maison commune ! Oui à la rencontre entre les peuples et les cultures, oui à l’harmonie de l’homme avec les créatures !

Maria Helpim, Reine de la Paix, aide-nous à faire nôtres les desseins de Dieu qui sont des desseins de paix et de justice pour la grande famille humaine!

En ce dimanche, qui marque la fête liturgique de la Nativité de Marie, nos pensées se tournent vers le sanctuaire de Lourdes, qui a malheureusement été touché par des inondations.