Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Le Pape François rend grâce à Dieu pour Marie et Benoît XVI

Le Pape François rend grâce à Dieu pour Marie et Benoît XVI

Au cours de la prière de l’angélus de ce dimanche 1er janvier 2023, le Souverain Pontife a rendu hommage à son prédécesseur, «fidèle serviteur de l’Évangile et de l’Église». Il a également parlé du «langage de Marie», fait d’une sollicitude discrète mais incessante envers Dieu et les autres.

SOLENNITÉ DE MARIE MÈRE DE DIEU
VI JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX

LE PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
dimanche 1er janvier 2023

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Chers frères et sœurs, bonjour et bonne année !

Le début d’une nouvelle année est confié à Marie la Très Sainte, que nous célébrons aujourd’hui comme Mère de Dieu, et en ces heures nous invoquons son intercession en particulier pour le Pape émérite Benoît XVI, qui a quitté ce monde hier matin.

Nous nous unissons tous, d’un même cœur et d’une même âme, pour rendre grâce à Dieu pour le don de ce fidèle serviteur de l’Évangile et de l’Église. On vient de voir à la télé, « A son image », toute l’activité et la vie du Pape Benoît.

Alors que nous contemplons encore Marie dans la grotte où Jésus est né, nous pouvons nous demander : avec quelle langue la Sainte Vierge nous parle-t-elle ? Comment Marie parle-t-elle ? Que peut-on retenir d’elle pour cette année qui s’ouvre ? Nous pouvons dire : « Madone, apprends-nous ce que nous devons faire cette année ».

En réalité, si nous regardons la scène que nous présente la liturgie d’aujourd’hui, nous remarquons que Marie ne parle pas. Elle accueille avec émerveillement le mystère qu’elle vit, garde tout dans son cœur et, surtout, s’inquiète pour l’Enfant qui – dit l’Évangile – était « couché dans la crèche » (Lc 2, 16). Ce verbe « se coucher » signifie se coucher avec soin et nous dit que le langage propre de Marie est celui de la maternité : prendre soin tendrement de l’Enfant.

C’est la grandeur de Marie : pendant que les anges célèbrent, les bergers accourent et tout le monde loue Dieu à haute voix pour l’événement qui s’est produit, Marie ne parle pas, elle ne divertit pas les invités en expliquant ce qui lui est arrivé, elle ne vole pas la vedette – nous adorons voler la vedette ! – au contraire, elle met l’Enfant au centre, en prenant soin de Lui avec amour.

Une poétesse a écrit que Marie « savait se taire solennellement, […] parce qu’elle ne voulait pas perdre de vue son Dieu » (A. Merini, Corpo d’amore. Un incontro con Gesù, Milan 2001, 114) .

C’est le langage typique de la maternité : la tendresse de l’attention. En effet, après avoir porté le don d’un mystérieux prodige dans leur ventre pendant neuf mois, les mères continuent de mettre leurs enfants au centre de toutes les attentions : elles les nourrissent, les tiennent dans leurs bras, les placent délicatement dans le berceau. Prendre soin : c’est aussi le langage de la Mère de Dieu ; une langue maternelle : attention.

Frères et sœurs, comme toutes les mères, Marie porte la vie en son sein et nous parle ainsi de notre avenir. Mais en même temps, cela nous rappelle que si nous voulons vraiment que la nouvelle année soit bonne, si nous voulons reconstruire l’espoir, nous devons abandonner les langages, les gestes et les choix inspirés par l’égoïsme et apprendre le langage de l’amour, qui est bienveillant .

Prendre soin est un nouveau langage, qui va à l’encontre des langages de l’égoïsme. C’est l’engagement : prendre soin de notre vie – chacun de nous doit prendre soin de sa propre vie – ; prendre soin de notre temps, de notre âme ; prendre soin de la création et de l’environnement dans lequel nous vivons ; et, plus encore, de prendre soin de notre prochain, de ceux que le Seigneur a placés à côté de nous, ainsi que des frères et sœurs qui sont dans le besoin et qui appellent notre attention et notre compassion.

En regardant la Vierge à l’Enfant, pendant qu’elle prend soin de l’Enfant, nous apprenons à prendre soin des autres, et aussi de nous-mêmes, en prenant soin de la santé intérieure, de la vie spirituelle, de la charité.

Alors que nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale de la paix, nous sommes une fois de plus conscients de la responsabilité qui nous est confiée pour construire l’avenir : face aux crises personnelles et sociales que nous traversons, face à la tragédie de la guerre, « nous sommes appelés faire face aux défis de notre monde avec responsabilité et compassion » (Message pour la LVI Journée Mondiale de la Paix, 5).

Et nous pouvons le faire si nous prenons soin les uns des autres et si, tous ensemble, nous prenons soin de notre maison commune.

Implorons Marie Très Sainte, Mère de Dieu, qu’en cette époque polluée par la méfiance et l’indifférence, elle nous rende capables de compassion et d’attention – capables d’avoir de la compassion et de prendre soin les uns des autres -, capables de « s’émouvoir et de s’arrêter devant l’autre chaque fois que nécessaire » (Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, 169).

Angelus Domini nuntiavit Mariae…

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Après l’angélus

À vous tous ici présents et à ceux qui suivent par le biais des médias, je présente mes meilleurs vœux pour la nouvelle année. J’exprime ma profonde gratitude au Président de la République italienne, l’Honorable Sergio Mattarella, invoquant la prospérité pour le peuple italien ; avec les mêmes vœux également pour le Président du Gouvernement.

En ce jour que saint Paul VI a voulu consacrer à la prière et à la réflexion pour la paix dans le monde, nous ressentons encore plus fortement et intolérablement le contraste de la guerre qui, en Ukraine et dans d’autres régions, sème la mort et la destruction.

Cependant, ne perdons pas espoir, car nous avons foi en Dieu qui, en Jésus-Christ, nous a ouvert le chemin de la paix. L’expérience de la pandémie nous enseigne que personne ne peut se sauver seul, mais qu’ensemble nous pouvons marcher sur des chemins de paix et de développement.

Partout dans le monde, chez tous les peuples, le cri s’élève : non à la guerre ! Non au réarmement ! Les ressources vont au développement : santé, nutrition, éducation, travail. Parmi les innombrables initiatives promues par les communautés chrétiennes, je rappelle la marche nationale qui s’est tenue hier à Altamura, après les quatre caravanes qui ont apporté la solidarité à l’Ukraine.

Je salue et remercie les nombreux amis de la Communauté de Sant’Egidio qui sont venus cette année encore témoigner de leur engagement pour la « paix sur toutes les terres », ici et dans de nombreuses villes du monde. Merci, chers frères et sœurs de Sant’Egidio !

Je salue les deux fanfares de Virginie et d’Alabama, USA – nous voulons les entendre plus tard ! Je salue les jeunes du mouvement Regnum Christi – merci ! Ils se font entendre ! – de divers pays d’Amérique et d’Europe; ainsi que les enfants et les familles de la Communauté du Cénacle, avec une bénédiction à Mère Elvira et à toutes les communautés.

Je souhaite à tous un bon dimanche et une bonne année. N’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Jésus, roi de l’univers, ne s’est jamais assis sur un trône

«Jésus, roi de l’univers, ne s’est jamais assis sur un trône»

En ce temps liturgique qui invite à réfléchir sur le mystère de Noël, le Pape François a, depuis la salle Paul VI au Vatican lors de la dernière audience de l’année 2022, mis en lumière les signes d’amour, d’humilité, de tendresse de Dieu à travers la naissance du Seigneur Jésus dans une crèche. Jésus, roi de l’univers se dépouillant de sa gloire, «nous attire par son amour».

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 28 décembre 2022

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Résumé

Chers frères et sœurs,

le temps liturgique nous invite à réfléchir sur le mystère de Noël. Nous pouvons le faire à la lumière de la pensée de saint François de Sales dont nous fêtons le 4ème centenaire de la mort. Une Lettre Apostolique, intitulée « Tout est à l’amour », est publiée aujourd’hui pour commémorer cet anniversaire.

Dans l’une de ses Lettres, saint François de Sales dit qu’il préfère voir cent fois le petit Enfant dans la mangeoire que tous les rois sur leurs trônes. En effet, Saint Luc dans son récit de la naissance de Jésus insiste sur la mangeoire. Elle est un élément symbolique qui aide à comprendre qui est Jésus.

Elle est aussi le signe que Dieu nous donne à Noël et nous révèle son style qui est proximité, compassion et tendresse. Dans une autre Lettre, il nous invite à nous laisser attirer par l’amour de cet Enfant céleste. Cette naissance nous apprend aussi le renoncement parfait à tous les biens du monde, car la pauvreté est un autre aspect qui ressort de la crèche.

Le grand enseignement, qui nous vient donc de l’Enfant Jésus à travers la sagesse de saint François de Sales, est de ne rien désirer ni rejeter de tout ce que Dieu nous envoie, mais de l’accepter par amour, parce qu’il nous aime et ne veut que notre bien.

Catéchèse : Noël avec saint François de Sales

Chers frères et sœurs, bonjour et joyeux Noël encore!

Ce temps liturgique nous invite à faire une pause et à réfléchir sur le mystère de Noël. Et puisque c’est aujourd’hui le quatrième centenaire de la mort de saint François de Sales, évêque et docteur de l’Église, nous pouvons nous inspirer de certaines de ses réflexions. Il a beaucoup écrit sur Noël.

À cet égard, j’ai le plaisir de vous annoncer que la Lettre apostolique commémorant cet anniversaire est publiée aujourd’hui. Le titre est « Tout appartient à l’amour », reprenant une expression caractéristique de saint François de Sales.

En effet, ainsi écrit-il dans le Traité sur l’amour de Dieu : « Dans la Sainte Église tout appartient à l’amour, vit dans l’amour, se fait pour l’amour et vient de l’amour » (Ed. Paoline, Milan 1989, p. 80) . Et peut-être pourrions-nous tous emprunter ce chemin de l’amour, si beau.

Essayons maintenant d’approfondir un peu le mystère de la naissance de Jésus, « en compagnie » de saint François de Sales, afin de combiner les deux commémorations.

Saint François de Sales, dans une des nombreuses lettres adressées à Sainte Jeanne-Françoise de Chantal, écrit ainsi : « Il me semble voir Salomon sur le grand trône d’ivoire, doré et sculpté, qui n’avait d’égal dans aucun royaume, comme L’Écriture dit ( 1 Rois 10,18-20); voir, en bref, ce roi qui n’avait pas d’égal en gloire et en magnificence (voir 1 Rois 10:23).

Mais j’aime mieux voir le cher petit Enfant dans la crèche que tous les rois sur leurs trônes » [1] : ce qu’il a dit est beau. Jésus, le Roi de l’univers, ne s’est jamais assis sur un trône, jamais : il est né dans une étable – on le voit ainsi représenté -, enveloppé de langes et couché dans une mangeoire ; et à la fin il mourut sur une croix et, enveloppé dans un drap, fut mis au tombeau.

En effet, l’évangéliste Luc, racontant la naissance de Jésus, insiste beaucoup sur le détail de la crèche. Est-ce à dire qu’il est très important non seulement en tant que détail logistique, mais en tant qu’élément symbolique pour comprendre quoi ? comprendre quel genre de Messie est celui qui est né à Bethléem, quel genre de Roi : qui est Jésus.

En regardant la crèche, en regardant la croix, en regardant sa vie de simplicité, nous pouvons comprendre qui est Jésus. Jésus est le Fils de Dieu qui nous sauve en se faisant homme, comme nous, se dépouillant de sa gloire et s’humiliant (cf. Ph 2,7-8). Nous voyons ce mystère concrètement dans le foyer de la crèche, c’est-à-dire dans l’Enfant couché dans une mangeoire.

C’est le « signe » que Dieu nous donne à Noël : c’était alors pour les bergers de Bethléem (cf. Lc 2, 12), c’est aujourd’hui et ce sera toujours. Lorsque les anges annoncent la naissance de Jésus : « Allez le trouver » ; et le signe est : vous trouverez un enfant dans une crèche. C’est le signal. Le trône de Jésus, c’est la crèche ou le chemin, durant sa vie quand il a prêché, ou la croix à la fin de sa vie : c’est le trône de notre Roi.

Ce signe nous montre le « style » de Dieu, et quel est le style de Dieu ? Ne l’oubliez jamais : le style de Dieu est proximité, compassion et tendresse. Notre Dieu est proche, compatissant et tendre.

En Jésus, nous voyons ce style de Dieu, avec ce style qui est le sien, Dieu nous attire à lui. Il ne nous prend pas de force, il ne nous impose pas sa vérité et sa justice, il ne nous fait pas de prosélytisme, non : il veut nous attirer avec amour, avec tendresse, avec compassion. Dans une autre lettre, saint François de Sales écrit : « Un aimant attire le fer et l’ambre attire la paille et le foin.

Eh bien, que nous soyons de fer par notre dureté, ou de paille par notre faiblesse, il faut se laisser entraîner vers ce petit Enfant céleste» [2]. Nos forces, nos faiblesses, ne se résolvent que devant la crèche, devant Jésus, ou devant la croix : Jésus dépouillé, pauvre Jésus ; mais toujours avec son style de proximité, de compassion et de tendresse.

Dieu a trouvé un moyen de nous attirer comme nous sommes : avec amour. Pas un amour possessif et égoïste, comme l’est malheureusement si souvent l’amour humain. Son amour est pur don, pure grâce, il est tout et seulement pour nous, pour notre bien.

Alors il nous attire, avec cet amour désarmant et même désarmant, parce que quand on voit cette simplicité de Jésus, on se débarrasse nous aussi des armes de l’orgueil et on va là, humbles, demander le salut, demander pardon, demander lumière pour nos vies, pour pouvoir avancer. N’oubliez pas le trône de Jésus : la crèche et la croix, c’est le trône de Jésus.

Un autre aspect qui ressort de la crèche est la pauvreté – il y a bien là pauvreté – entendue comme le renoncement à toute vanité mondaine. Quand nous voyons l’argent dépensé pour la vanité : beaucoup d’argent pour la vanité mondaine ; tant d’efforts, tant de recherches de vanité ; tandis que Jésus nous montre l’humilité.

Saint François de Sales écrit : « Mon Dieu ! combien de saintes affections cette naissance suscite-t-elle dans nos cœurs ! Mais surtout, elle nous enseigne le renoncement parfait à tous les biens, à toutes les pompes […] de ce monde. Je ne sais pas, mais je ne trouve pas d’autre mystère où la tendresse et l’austérité, l’amour et la rigueur, la douceur et la dureté se mêlent si doucement » [3] : on voit tout cela à la crèche.

Oui, veillons à ne pas glisser dans la caricature mondaine de Noël. Et c’est un problème, parce que c’est Noël. Mais aujourd’hui on voit qu’il y a aussi « un autre Noël », entre guillemets, c’est la caricature mondaine de Noël, qui réduit Noël à une fête sucrée et consumériste. On veut faire la fête, on en a besoin, mais ce n’est pas Noël, Noël c’est autre chose.

L’amour de Dieu n’est pas mielleux, la crèche de Jésus nous le prouve, l’amour de Dieu n’est pas un bienfaiteur hypocrite qui cache la recherche des plaisirs et du confort. Nos aînés qui avaient connu la guerre et même la faim le savaient bien : Noël est joie et fête, certes, mais dans la simplicité et l’austérité.

Et nous terminons par une pensée de saint François de Sales que j’ai également reprise dans la Lettre apostolique. Il l’a dicté aux Sœurs Visitandines – pensez donc ! – deux jours avant sa mort. Et Il dit: «Vois-tu l’Enfant Jésus dans la crèche? Il reçoit tous les ravages du temps, du froid et tout ce que le Père permet qu’il lui arrive.

Il ne refuse pas les petites consolations que sa mère lui donne, et il n’est pas écrit qu’il tende jamais les mains pour avoir les seins de sa mère, mais il laisse tout à ses soins et à sa prévoyance ; il ne faut donc rien désirer ni rien refuser, endurant tout ce que Dieu nous enverra, le froid et les ravages du temps» [4].

Et là, chers frères et sœurs, il y a un grand enseignement qui nous vient de l’Enfant Jésus à travers la sagesse de saint François de Sales : ne rien désirer et ne rien refuser, accepter tout ce que Dieu nous envoie. Mais méfiez-vous! Toujours et seulement par amour, parce que Dieu nous aime et veut toujours et seulement notre bien.

Regardons la crèche, qui est le trône de Jésus, regardons Jésus dans les rues de Judée, de Galilée, prêchant le message du Père et regardons Jésus sur l’autre trône, sur la croix. C’est ce que Jésus nous propose : le chemin, mais c’est le chemin du bonheur.

A vous tous et à vos familles, joyeux Noël et bon début d’année !

[1] A la Mère Chantal, Annecy, 25 décembre 1613, in Tutte le lettere, vol. II (1619-1622), a cura di L. Rolfo , Paoline, Roma 1967, 402-403 ( Œuvres de Saint François de Sales, édition complète, Annecy, Tome XVI, 120-121).

[2] A une religieuse, Paris verso il 6 janvier 1619, in Tutte le lettere, vol. III (1619-1622), a cura di L. Rolfo , Paoline, Roma 1967, 10 ( Œuvres de Saint François de Sales, édition complète, Annecy, Tome XVIII, 334-335).

[3] A une religieuse de l’abbaye sainte Catherine, Annecy, 25 o 26 décembre 1621, in Tutte le lettere, vol. III (1619-1622), a cura di L. Rolfo , Paoline, Roma 1967, 615 ( Œuvres de Saint François de Sales, édition complète, Annecy, Tome XX, 212).

[4] F. De Sales, Entretiens spirituels, Œuvres. Textes présentés et annotés par A. Ravier avec la collaboration de R. Devos, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris 1969, 1319).

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Je salue cordialement les personnes de langue française en particulier les jeunes du Séminaire Saint-Paul VI accompagnés par Mgr Luc Crépy.

Frères et sœurs, en ces jours où nous contemplons le mystère du Dieu fait homme, demandons la grâce de savoir nous priver de quelque chose pour l’offrir au prochain dans le besoin, afin chacun puisse vivre la joie de Noël. Que Dieu vous bénisse !

Je salue ensuite les adolescents du Mouvement des Focolari de différents pays et je les encourage à se confier avec confiance à Jésus, l’ami fidèle qui ne trahit jamais.

Je voudrais vous demander à tous une prière spéciale, pour le pape émérite Benoît, qui soutient silencieusement l’Église. Souvenez-vous de lui – il est très malade – demandant au Seigneur de le consoler et de le soutenir jusqu’au bout dans ce témoignage d’amour pour l’Église.

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux jeunes, aux malades, aux personnes âgées et aux jeunes mariés. Que l’Enfant de Bethléem vous donne sa lumière et son réconfort. Qu’il accorde à l’Ukraine tourmentée, opprimée par la brutalité de la guerre, le don tant attendu de la paix.

Je vous bénis de tout cœur.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Comme saint Étienne, unir la charité et l’annonce de la Parole

Comme saint Étienne, unir la charité et l’annonce de la Parole

En ce 26 décembre, l’Église universelle commémore saint Étienne, premier martyr chrétien. Avant la prière de l’angélus, le Pape François a parlé aux fidèles réunis Place Saint-Pierre de cette figure qui nous invite à témoigner par «la charité, la parole [et] le pardon».

 

FÊTE DE SAINT ÉTIENNE PROTOMARTYR

LE PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
lundi 26 décembre 2022

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Chers frères et sœurs, bonjour, Joyeuses Fêtes!

Hier nous avons célébré le Noël du Seigneur et la liturgie, pour nous aider à mieux l’accueillir, prolonge la durée de la fête jusqu’au 1er janvier : pendant huit jours. Étonnamment cependant, ces mêmes jours, certaines figures dramatiques de saints martyrs sont rappelées.

Aujourd’hui, par exemple, saint Étienne, le premier martyr chrétien ; après-demain les Saints Innocents, les enfants tués par le roi Hérode de peur que Jésus ne leur enlève leur trône (voir Mt 2, 1-18). Bref, la liturgie semble vraiment vouloir nous éloigner du monde des lumières, des déjeuners et des cadeaux dans lequel nous pourrions quelque peu nous installer ces temps-ci. Pourquoi?

Car Noël n’est pas le conte de fées de la naissance d’un roi, mais c’est la venue du Sauveur, qui nous libère du mal en prenant sur lui notre mal : l’égoïsme, le péché, la mort. C’est notre mal : l’égoïsme que nous portons en nous, le péché, parce que nous sommes tous pécheurs, et la mort. Et les martyrs sont les plus proches de Jésus.

En fait, le mot martyr signifie témoin : les martyrs sont des témoins, c’est-à-dire des frères et sœurs qui, à travers leur vie, nous montrent Jésus, qui a vaincu le mal avec miséricorde. Et même de nos jours les martyrs sont nombreux, plus qu’aux premiers temps.

Aujourd’hui, nous prions pour ces frères et sœurs martyrs persécutés qui témoignent du Christ. Mais cela nous fera du bien de nous demander : est-ce que je rends témoignage au Christ ? Et comment pouvons-nous nous améliorer en cela, pour mieux témoigner du Christ ? La figure de Saint Étienne peut nous aider.

Tout d’abord, les Actes des Apôtres nous disent qu’il était l’un des sept diacres que la communauté de Jérusalem avait consacrés pour le service des tables, c’est-à-dire pour la charité (cf. 6, 1-6). Cela signifie que son premier témoignage n’a pas été donné en paroles, mais à travers l’amour avec lequel il a servi les plus nécessiteux.

Mais Étienne ne s’est pas limité à ce travail d’assistance. A ceux qu’il rencontrait, il parlait de Jésus : il partageait sa foi à la lumière de la Parole de Dieu et de l’enseignement des Apôtres (cf. Ac 7,1-53,56). C’est la deuxième dimension de son témoignage : accueillir la Parole et communiquer sa beauté, raconter comment la rencontre avec Jésus change la vie.

Cela était si important pour Étienne qu’il ne se laissa pas intimider même par les menaces de ses persécuteurs, pas même lorsqu’il vit que les choses allaient mal pour lui (cf. v. 54). Charité et annonce, c’était Étienne. Cependant, son plus grand témoignage est encore un autre : celui qui a su unir charité et annonce. Il nous l’a laissé sur le point de mourir, quand, à l’exemple de Jésus, il a pardonné à ses assassins (cf. v. 60; Lc 23, 34).

Voici donc notre réponse à la question : nous pouvons améliorer notre témoignage par la charité envers nos frères, la fidélité à la Parole de Dieu et le pardon. Charité, Parole, pardon.

C’est le pardon qui nous dit si nous pratiquons vraiment la charité envers les autres et si nous vivons la Parole de Jésus.Le par-don est en effet, comme le mot lui-même l’indique, un don plus grand, un don que nous faisons aux autres parce que nous Je suis Jésus, sois pardonné par Lui. Je pardonne parce que j’ai été pardonné : ne l’oublions pas…

Réfléchissons, chacun de nous réfléchissons à sa propre capacité de pardonner : quelle est ma capacité de pardonner, en ces jours où nous pouvons rencontrer, parmi tant d’autres, des personnes avec qui nous ne nous entendions pas, qui nous ont fait du mal, avec qui nous n’avons jamais réparé nos relations.

Demandons à Jésus nouveau-né la nouveauté d’un cœur capable de pardonner : nous avons tous besoin d’un cœur qui pardonne ! Demandons au Seigneur cette grâce : Seigneur, que j’apprenne à pardonner. Nous demandons la force de prier pour ceux qui nous ont blessés, de prier pour les personnes qui nous ont blessés et de prendre des mesures d’ouverture et de réconciliation.

Que le Seigneur nous donne cette grâce aujourd’hui.

Et que Marie, Reine des martyrs, aide-nous à grandir dans la charité, dans l’amour de la Parole et dans le pardon.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs !

Dans l’atmosphère spirituelle de joie et de sérénité du Saint Noël, je vous salue ici avec affection et tous ceux qui nous suivent par les moyens de communication sociale.

Je renouvelle mon vœu de paix : paix dans les familles, paix dans les communautés paroissiales et religieuses, paix dans les mouvements et associations, paix pour ces populations tourmentées par la guerre, paix pour la chère et tourmentée Ukraine. Il y a tellement de drapeaux ukrainiens ici ! Nous demandons la paix pour ce peuple martyr !

Ces dernières semaines, j’ai reçu de nombreux messages de bons vœux. Ne pouvant répondre à tout le monde, j’exprime ma gratitude à tous, en particulier pour le don de la prière.

Je vous souhaite à tous un joyeux lendemain de Noël et n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir ! »


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