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sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

la foi mérite respect et honneur

la foi mérite respect et honneur

Le Pape François a continué, ce 4 mai 2022, son cycle de catéchèses sur le thème de la vieillesse à partir de la figure biblique d’Éléazar. La banalisation de la foi par des personnes âgées peut avoir un «effet dévastateur pour la vie intérieure des jeunes». Lors de la salutation aux groupes de l’audience générale, le Pape nous a invités à prier le chapelet tous les jours pendant le mois de mai, invoquant de la Vierge une nouvelle sérénité pour le Vieux Continent et pour la planète.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 4 mai 2022

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Catéchèse sur la vieillesse – 8. Éléazar, la cohérence de la foi, héritage de l’honneur

Résumé :

Chers frères et sœurs,

poursuivant notre catéchèse sur la vieillesse, nous évoquons aujourd’hui la figure d’Éléazar. Il témoigne de l’importance, pour la vieillesse, d’honorer la foi avec fidélité. La réponse d’Éléazar permet de comprendre que faiblir dans la foi au temps de la vieillesse, compromet l’héritage qu’elle doit laisser aux jeunes et aux générations à venir.

Une personne âgée qui considère la pratique de la foi comme insignifiante fait croire aux jeunes qu’elle n’a aucun rapport avec la vie. C’est une théorie que soutenait l’ancienne gnose hétérodoxe selon laquelle la foi serait une spiritualité et non une pratique ; une activité de l’esprit et non une forme de vie. Une telle théorie rend inutile le réalisme de la foi chrétienne et la vide de son témoignage.

Aujourd’hui dans notre société, la pratique de la foi est vue de manière négative. Elle est considérée comme inutile et même nuisible, bien plus comme un vestige du passé et une superstition déguisée. La pression que cette critique exerce sur la jeune génération est forte et il revient aux personnes âgées de rendre à la foi son honneur.

La foi mérite respect et honneur, elle a changé notre vie, elle a purifié notre esprit, elle nous a enseigné l’adoration de Dieu et l’amour du prochain. Elle est une bénédiction pour tous !

AUDIENCE

Chers frères et sœurs, bonjour !

Dans le parcours de cette catéchèse sur la vieillesse, aujourd’hui nous rencontrons un personnage biblique – une personne âgée – du nom d’Éléazar, qui a vécu à l’époque de la persécution d’Antiochus Épiphane. C’est une belle figure. Sa figure nous transmet un témoignage du rapport spécial qui existe entre la fidélité de la vieillesse et l’honneur de la foi. Il est fier celui-là !

Je voudrais parler précisément de l’honneur de la foi, et pas seulement de la cohérence, de la proclamation, de la résistance de la foi. L’honneur de la foi se trouve périodiquement sous la pression, même violente, de la part de la culture dominante, qui cherche à l’avilir en la traitant comme un vestige archéologique, ou une vieille superstition, une ténacité anachronique et ainsi de suite.

Le récit biblique – nous en avons entendu un petit extrait, mais il est bon de le lire dans son intégralité – raconte l’épisode des Juifs contraints par un décret du roi à manger des viandes sacrifiées aux idoles.

Lorsqu’arriva le tour d’Éléazar, c’était un vieil homme très respecté, nonagénaire ; très respecté de tous – il faisait autorité -, les fonctionnaires du roi lui conseillèrent de faire une simulation, c’est-à-dire de faire semblant de manger la viande sans le faire réellement. L’hypocrisie. L’hypocrisie religieuse. Il y en a beaucoup, hein ! Il y a tant d’hypocrisie religieuse, d’hypocrisie cléricale, il y en a tant.

Ils lui disent : « Mais fais un peu l’hypocrite, personne ne le remarquera ». Ainsi, Éléazar serait sauvé, et – disaient-ils – au nom de l’amitié, il aurait accepté leur geste de compassion et d’affection. La sortie hypocrite. Après tout – insistaient-ils – c’était un geste minime, faire semblant de manger mais ne pas manger, un geste insignifiant.

C’est peu de chose, mais la réponse calme et ferme d’Éléazar repose sur un argument qui nous frappe. Le point central est le suivant : déshonorer la foi dans la vieillesse, pour gagner quelques jours, n’est pas comparable à l’héritage qu’elle doit laisser aux jeunes, pour des générations entières à venir. Mais félicitations à cet Éléazar.

Un vieil homme qui a vécu dans la cohérence de sa foi sa vie entière, et qui maintenant s’adapte à feindre de la renier, condamne la nouvelle génération à penser que toute la foi n’a été qu’une imposture, un revêtement extérieur que l’on peut abandonner, en pensant pouvoir la préserver dans l’intimité. Et ce n’est pas ainsi, dit Éléazar.

Un tel comportement n’honore pas la foi, pas même devant Dieu. Et l’effet de cette banalisation extérieure sera dévastateur pour la vie intérieure des jeunes. Mais la cohérence de cet homme qui pense aux jeunes ! Il pense à l’hérédité future, il pense à son peuple.

*

Précisément la vieillesse – et c’est bien pour vous, les vieux, hein ! – apparaît ici comme le lieu décisif, et le lieu irremplaçable, de ce témoignage. Un vieil homme qui, en raison de sa vulnérabilité, accepterait de considérer la pratique de la foi comme insignifiante, ferait croire aux jeunes que la foi n’a aucun réel rapport avec la vie.

Elle leur apparaîtrait, dès le départ, comme un ensemble de comportements qui, en l’occurrence, peuvent être simulés ou dissimulés, car aucun d’entre eux n’est aussi important pour la vie.

L’ancienne gnose hétérodoxe, qui a été un piège très puissant et très séduisant pour le christianisme des premiers siècles, théorisait à ce sujet, c’est une vieille histoire : que la foi est une spiritualité, pas une pratique ; une force de l’esprit, pas une façon de vivre. La fidélité et l’honneur de la foi, selon cette hérésie, n’ont rien à voir avec les comportements de la vie, les institutions de la communauté, et les symboles du corps.

Rien à voir. La séduction de cette perspective est forte, car elle interprète, à sa manière, une vérité indiscutable : la foi ne peut jamais être réduite à un ensemble de règles alimentaires ou de pratiques sociales. La foi est une autre chose.

L’inconvénient est que la radicalisation gnostique de cette vérité annule le réalisme de la foi chrétienne, parce que la foi chrétienne est réaliste, la foi chrétienne ne consiste pas seulement à dire le Credo : elle consiste à penser le Credo, à le comprendre et à le pratiquer. En agissant avec les mains.

Au lieu de cela, cette proposition gnostique est faire semblant, mais l’important est que tu aies de la spiritualité à l’intérieur et alors tu peux faire ce que tu veux. Et ceci n’est pas chrétien.

C’est la première hérésie des gnostiques, qui est très à la mode ici, en ce moment, dans tant de centres de spiritualité, etc. Et elle vide aussi le témoignage de ces personnes qui montrent les signes concrets de Dieu dans la vie de la communauté et résistent aux perversions de l’esprit à travers les gestes du corps.

La tentation gnostique qui est une des – disons le mot – hérésies, une des déviations religieuses de ce temps, la tentation gnostique reste toujours actuelle. Dans de nombreuses tendances de notre société et de notre culture, la pratique de la foi subit une représentation négative, parfois sous forme d’ironie culturelle, parfois avec une marginalisation cachée.

La pratique de la foi pour ces gnostiques qui existaient déjà à l’époque de Jésus, est considérée comme un aspect inutile et même nuisible, comme un résidu désuet, comme une superstition déguisée. En bref, quelque chose pour les vieux. La pression que cette critique infondée exerce sur les jeunes générations est forte.

Bien sûr, nous savons que la pratique de la foi peut devenir une extériorité sans âme, c’est l’autre danger, le contraire, n’est-ce pas ? Et c’est vrai, n’est-ce pas ? Mais en soi, elle ne l’est pas. Il nous revient peut-être à nous, les anciens – et il y en a encore ici – de remplir une mission très importante : rendre à la foi son honneur, la rendre cohérente, ce qui est le témoignage d’Éléazar : la cohérence jusqu’au bout.

La pratique de la foi n’est pas le symbole de notre faiblesse- non-, mais plutôt le signe de sa force. Nous ne sommes plus de jeunes garçons. Nous ne plaisantions pas lorsque nous nous sommes engagés à la suite du Seigneur ! Non

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La foi mérite respect et honneur jusqu’au bout : elle nous a changé la vie, nous a purifié l’esprit, nous a appris l’adoration de Dieu et l’amour du prochain. C’est une bénédiction pour tous ! Mais toute la foi, non pas une partie. Nous n’échangerons pas la foi contre une poignée de jours tranquilles, comme le fait Éléazar. Non. Cohérent jusqu’au bout.

Et il va au martyre ainsi, non ? Nous montrerons, en toute humilité et fermeté, jusque dans notre vieillesse, que croire n’est pas quelque chose « pour les vieux ». Non. C’est une chose de la vie. Croyez en l’Esprit Saint, qui fait toutes choses nouvelles, et il nous aidera naturellement.

Chers frères et sœurs âgés, pour ne pas dire vieux, nous sommes dans le même groupe, s’il vous plaît, prêtons attention aux jeunes : ils nous regardent. Ils nous observent. N’oubliez pas cela. Cela me rappelle ce merveilleux film d’après-guerre : « Les enfants nous regardent ».

Nous pouvons dire la même chose avec les jeunes : les jeunes nous regardent et notre cohérence peut leur ouvrir un très beau chemin de vie. Au contraire, une éventuelle hypocrisie fera tant de mal. Prions les uns pour les autres. Que Dieu nous bénisse tous les vieux. Merci.


Je salue cordialement les pèlerins de langue française, particulièrement l’Association la “Voie Romaine”, la Communauté de l’Arche et les jeunes venus de France.

Frères et sœurs, puissions-nous, par notre prière et notre proximité, être un réconfort et un soutien pour les personnes âgées, particulièrement dans les moments où le poids de l’âge et les souffrances les exposent à l’abandon de la foi. Que Dieu vous bénisse !

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, particulièrement l’Association la « Voie Romaine », la Communauté de l’Arche et les jeunes venus de France. Frères et sœurs, nécessitant-nous, par notre prière et notre proximité, être un réconfort et un soutien pour les personnes âgées, particulièrement dans les moments ou poids de l’âge et les souffrances les exposent à l’abandon de la foi. Que Dieu vous bénisse !

Je salue les pèlerins et visiteurs anglophones qui participent à l’Audience d’aujourd’hui, en particulier ceux d’Angleterre, de Norvège, du Canada et des États-Unis d’Amérique. Je souhaite également la bienvenue aux membres des divers groupes œcuméniques et interreligieux présents. Dans la joie du Christ ressuscité, j’invoque sur vous et sur vos familles la miséricorde aimante de Dieu notre Père. Que Dieu vous bénisse!

Chers frères et sœurs germanophones, le mois de mai est dédié à la Mère de Dieu, qui est aussi notre Mère. Je vous invite à invoquer son intercession pour vos intentions personnelles, pour les intentions de l’Église et pour la paix dans le monde

Je salue cordialement les pèlerins hispanophones. J’y vois des Mexicains, des Chiliens, des Argentins, de nombreux pèlerins hispanophones, des Espagnols et des Colombiens. Demandons au Saint-Esprit de nous aider à être des témoins fidèles et courageux du Christ, et surtout à être cohérents lorsque les difficultés mettent notre foi à l’épreuve. Que Dieu vous bénisse. Merci beaucoup.

Chers fidèles lusophones, je vous salue tous, en particulier les étudiants et professeurs du Collège Horizonte de Porto. Nous venons de commencer le mois de mai, qui appelle traditionnellement le peuple chrétien à multiplier ses gestes quotidiens de vénération envers la Vierge Marie. Le secret de sa paix et de son courage était cette certitude : « rien n’est impossible à Dieu ».

Nous devons apprendre cela avec la Mère de Dieu; soyons reconnaissants en priant le chapelet chaque jour. Que Dieu vous bénisse et que Notre-Dame vous protège.

Je salue les fidèles arabophones. La foi a changé nos vies, purifié nos esprits, nous a enseigné l’adoration de Dieu et l’amour du prochain. C’est une bénédiction pour tout le monde et mérite le respect et l’honneur. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal !

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Je salue cordialement tous les Polonais. Hier, vous avez célébré la solennité de la Bienheureuse Vierge Marie, Reine de Pologne. À Jasna Góra, tu as rappelé le Bienheureux Cardinal Wyszyński, qui t’a appris à faire confiance à Marie dans les moments les plus difficiles de ton histoire. A son exemple, confiez le sort de votre patrie et la paix en Europe à la Sainte Vierge. Je te bénis de tout mon cœur.

Je souhaite une cordiale bienvenue aux pèlerins de langue italienne. En particulier, je salue l’Association SIMBA de Tarente et le Chœur Voix et Mains Blanches de Carpi.

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux personnes âgées, aux malades, aux jeunes et aux jeunes mariés. En ce début de mois marial, j’invite chacun à vénérer la Mère de Jésus avec une confiance filiale : considérez-la comme une maîtresse de prière et de vie spirituelle.

je vous saluerai bien. Malheureusement je ne pourrai pas passer entre vous en raison d’une maladie du genou. Et pour cela je m’excuse d’avoir à dire bonjour assis, mais c’est une chose du moment. J’espère que cela passera bientôt et que je pourrai vous parler plus tard lors d’autres audiences. Ma bénédiction à tous.


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Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Et nous, voulons-nous aimer Jésus ?

Et nous, voulons-nous aimer Jésus ?

En ce troisième dimanche de Pâques, le Pape François a parlé de l’épisode en l’Évangile de Saint Jean où Jésus se manifeste aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade et demande à Simon-Pierre s’il l’aime. Le Pape a noté l’enthousiasme de Pierre à vouloir suivre le Christ par amour.

 

LE PAPE FRANÇOIS

REGINA CAELI

Place Saint-Pierre
dimanche 1er mai 2022

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Chers frères et sœurs, bon dimanche !

L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui (Jn 21, 1-19) raconte la troisième apparition de Jésus ressuscité aux apôtres. C’est une rencontre qui a lieu près du lac de Galilée et implique principalement Simon Pierre. Tout commence par ce qu’il dit aux autres disciples : « Je vais pêcher » (v. 3). Rien d’étrange, il était pêcheur, mais il avait abandonné ce métier puisque, juste au bord de ce lac, il avait laissé ses filets pour suivre Jésus.

Et maintenant, tandis que le Ressuscité attend, Pierre, peut-être un peu découragé, propose aux autres de retourner à leur ancienne vie. Et les autres acceptent : « Nous aussi nous venons avec vous. Mais « cette nuit-là, ils n’attrapèrent rien » (v. 3).

Il peut nous arriver aussi, par fatigue, déception, peut-être par paresse, d’oublier le Seigneur et de négliger les grands choix que nous avons faits, pour nous contenter d’autre chose. Par exemple, il ne passe pas de temps à se parler dans la famille, préférant les passe-temps personnels ; on oublie la prière, on se laisse prendre par ses propres besoins ; la charité est négligée, sous prétexte des urgences quotidiennes.

Mais, ce faisant, nous nous retrouvons déçus : c’est précisément la déception qu’a eue Pierre, les filets vides, comme lui. C’est une route qui vous ramène et ne vous satisfait pas.

Et Jésus, que fait-il de Pierre ? Il retourne de nouveau au bord du lac où il l’avait choisi, André, Jacques et Jean, tous les quatre, il les avait choisis là. Il ne fait pas de reproches – Jésus ne fait pas de reproches, il touche le cœur, toujours – mais il appelle les disciples avec tendresse : « Enfants » (v. 5).

Puis il les invite, comme par le passé, à jeter à nouveau leurs filets, avec courage. Et encore une fois les réseaux sont remplis au-delà de toute croyance.

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Frères et sœurs, quand dans la vie on a des filets vides, ce n’est pas le moment de s’apitoyer sur son sort, de s’amuser, de revenir à d’anciens passe-temps. Il est temps de repartir avec Jésus, il est temps de trouver le courage de repartir, il est temps de repartir avec Jésus.

Trois verbes : repartir, repartir, repartir. Toujours, face à une déception, ou une vie qui a un peu perdu son sens – « aujourd’hui j’ai l’impression d’avoir reculé… » – vous partez avec Jésus, recommencez, mettez les voiles ! Il vous attend. Et ne pense qu’à vous, à moi, à chacun de nous.

Pierre avait besoin de ce « choc ». Quand il entend Jean crier : « C’est le Seigneur ! (v. 7), aussitôt il plonge dans l’eau et nage vers Jésus : c’est un geste d’amour, car l’amour va au-delà de l’utile, du commode et du dû; l’amour suscite l’étonnement, inspire des élans libres et créateurs.

Ainsi, tandis que Jean, le plus jeune, reconnaît le Seigneur, c’est Pierre, le plus âgé, qui plonge à sa rencontre. Dans ce plongeon, il y a tout l’enthousiasme retrouvé de Simon Pierre.

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Chers frères et sœurs, aujourd’hui le Christ ressuscité nous invite à un nouvel élan, nous tous, chacun de nous, il nous invite à plonger dans le bien sans craindre de perdre quelque chose, sans trop calculer, sans attendre que les autres commencent.

Pourquoi? N’attendez pas les autres, car pour aller vers Jésus il faut se déséquilibrer. Il faut se déséquilibrer avec courage, reprendre, et recommencer à se déséquilibrer, prendre des risques. Demandons-nous : suis-je capable de quelques élans de générosité, ou est-ce que je retiens les élans du cœur et m’enferme dans l’habitude, ou dans la peur ? Sauter, plonger. C’est la parole de Jésus aujourd’hui.

Puis, à la fin de cet épisode, Jésus pose à Pierre, trois fois, la question : « M’aimes-tu ? » (v. 15.16). Le Ressuscité nous demande aussi aujourd’hui : M’aimes-tu ? Parce qu’à Pâques, Jésus veut aussi que notre cœur ressuscite; car la foi n’est pas une question de connaissance, mais d’amour.

M’aimes-tu ?, demande Jésus à toi, à moi, à nous qui avons des filets vides et avons si souvent peur de recommencer ; à vous, à moi, à nous tous, qui n’avons pas le courage de plonger et qui ont peut-être perdu l’élan. M’aimes-tu ?, demande Jésus. Depuis lors, Pierre a cessé de pêcher pour toujours et s’est consacré au service de Dieu et de ses frères, au point de donner sa vie ici, où nous sommes maintenant. Et nous, voulons-nous aimer Jésus ?

Que Notre-Dame, qui a promptement dit « oui » au Seigneur, nous aide à trouver l’élan du bien.

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Après le Regina Caeli

Chers frères et sœurs !

Hier, à Milan, Don Mario Ciceri et Armida Barelli ont été béatifiés.

Le premier était assistant curé de campagne ; il se consacra à la prière et à la confession, visitant les malades et demeurant auprès des enfants à l’oratoire, en doux éducateur et en guide sûr. Un brillant exemple de berger. .

Armida Barelli a été fondatrice et animatrice de la Jeunesse féminine de l’Action catholique. Elle a parcouru toute l’Italie pour appeler les filles et les jeunes femmes à l’engagement ecclésial et civil.

Elle a collaboré avec le Père Gemelli pour donner vie à un institut séculier pour les femmes et à l’Université catholique du Sacré-Cœur, qui célèbre aujourd’hui même la journée annuelle en son honneur intitulée « Avec le cœur d’une femme ». Une salve d’applaudissements aux nouveaux Bienheureux !


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Marie modèle de l’Église

Marie modèle de l’Église

Vierge au manteau - Un tableau français du début du XVe siècle - LouvrePour entrer dans le mois de Marie qui commence demain, le Pape émérite Benoît XVI nous révèle le rôle éminent de la Vierge Marie partant de la pensée d’un contemporain de Charlemagne au VIIIe siècle (dans son audience générale du mercredi 22 avril 2009). Pour l’Association de la Médaille Miraculeuse, en voici quelques extraits intéressants :

Ambroise Autpert est un auteur du huitième siècle assez peu connu… Son Commentaire de l’Apocalypse est toutefois son œuvre majeure qui révèle l’originalité et la profondeur de sa spiritualité. L’Église en est le thème central. Il affirme qu’il ne faut pas la séparer du Christ, seul Médiateur.

Corps du Christ, l’Église participe à cette médiation. Chaque jour, écrit-il, le Christ doit naître en nous, il doit mourir en nous et ressusciter.

Et Marie, dans le sein duquel l’Église est unie à son Chef, est le modèle de l’Église. En dévoilant son rôle unique dans l’œuvre de la Rédemption, Ambroise Autpert se montre comme le premier grand mariologue de l’occident ; son amour de la Vierge Marie l’oriente vers la source de la véritable vie chrétienne, celle qui s’abreuve aux Saintes Écritures.

Dans sa lecture de l’Apocalypse,… Autpert ne s’intéresse pas tant à la deuxième venue du Christ à la fin des temps, mais plutôt aux conséquences qui découlent pour l’Église du présent de sa première venue, l’incarnation dans le sein de la Vierge Marie. Et il nous dit une parole très importante : en réalité, le Christ « doit en nous, qui sommes son Corps, naître, mourir et ressusciter quotidiennement » (In Apoc, III : CCCIII 27, p. 205).

Dans le contexte de la dimension mystique qui investit chaque chrétien, il regarde Marie comme le modèle de l’Église, modèle pour nous tous, car en nous et entre nous aussi doit naître le Christ. Sur la foi des Pères qui voyaient dans la « Femme vêtue de lumière » de l’Apocalypse (12, 1), l’image de l’Église, Autpert explique :

« La bienheureuse et pieuse Vierge… engendre quotidiennement de nouveaux peuples, à partir desquels se forme le Corps général du Médiateur. Il n’est donc pas surprenant que celle dans le sein bienheureux duquel l’Église elle-même mérite d’être unie à son Chef, représente le type de l’Église. »

En ce sens, Autpert voit un rôle décisif de la Vierge Marie dans l’œuvre de la rédemption… Sa grande vénération et son profond amour pour la Mère de Dieu lui inspirent parfois des formulations qui d’une certaine façon, anticipent celles de saint Bernard et de la mystique franciscaine, sans toutefois dévier vers des formes discutables de sentimentalisme, car il ne sépare jamais Marie du mystère de l’Église.

C’est donc à juste titre qu’Ambroise Autpert est considéré comme le plus grand mariologue en Occident.

Né en Provence, officier à la cour du roi Pépin le Bref, il contribua à l’éducation du futur Charlemagne. Puis il fut admis à l’abbaye bénédictine de Saint-Vincent dans le Bénévent et reçut l’ordination sacerdotale en 777.

Rapidement élu Abbé, il dût faire face jusqu’à sa mort, en 784, à de fortes oppositions au sein de l’abbaye, qui reflétaient les tensions politiques de l’époque. Il est l’une des figures majeures de la renaissance carolingienne. Dans ses écrits, il s’emploie notamment à raviver l’idéal et la ferveur monastiques.

 

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Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse