Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Urbi et Orbi: demander à l’Enfant Jésus la force de s’ouvrir au dialogue

Urbi et Orbi: demander à l’Enfant Jésus la force de «s’ouvrir au dialogue»

Le Pape François, en ce 25 décembre 2021, a donné sa bénédiction Urbi et Orbi -à la ville et au monde, depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre. Dans un contexte plus qu’incertain, caractérisé par une multiplicité de crises complexes et interminables, il appelle à toujours choisir la voie du dialogue pour les résoudre.

 

MESSAGE URBI  ET ORBI DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS

NOËL 2021

samedi 25 décembre 2021

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Chers frères et sœurs, Joyeux Noël !

La Parole de Dieu, qui a créé le monde et donne sens à l’histoire et au cheminement de l’homme, s’est fait chair et est venue habiter parmi nous. Il est apparu comme un murmure, comme le murmure d’une brise légère, pour remplir d’étonnement le cœur de chaque homme et femme qui s’ouvre au mystère.

Le Verbe s’est fait chair pour dialoguer avec nous. Dieu ne veut pas faire un monologue, mais un dialogue. Car Dieu lui-même, Père et Fils et Esprit Saint, est dialogue, communion éternelle et infinie d’amour et de vie.

Venu au monde, dans la Personne du Verbe incarné, Dieu nous a montré le chemin de la rencontre et du dialogue. En effet, il a lui-même incarné ce Chemin en lui, afin que nous puissions le connaître et le suivre avec confiance et espérance.

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Sœurs, frères, « que serait le monde sans le dialogue patient de tant de personnes généreuses qui ont maintenu ensemble les familles et les communautés ? (Enc. Frères tous, 198). En cette période de pandémie on s’en rend encore plus compte. Notre capacité de relations sociales est mise à rude épreuve ; la tendance à se retirer, à le faire par soi-même, à renoncer à sortir, à se rencontrer, à faire des choses ensemble est renforcée.

Et aussi au niveau international il y a le risque de ne pas vouloir dialoguer, le risque que la crise complexe conduise à choisir des raccourcis plutôt que des voies plus longues de dialogue ; mais ceux-ci seuls, en réalité, conduisent à la résolution des conflits et à des bénéfices partagés et durables.

En effet, alors que l’annonce de la naissance du Sauveur, source de paix véritable, résonne autour de nous et à travers le monde, nous voyons encore de nombreux conflits, crises et contradictions. Ils semblent ne jamais finir et nous ne le remarquons presque plus. Nous nous y sommes tellement habitués que d’immenses tragédies sont passées sous silence ; nous risquons de ne pas entendre le cri de douleur et de désespoir de tant de nos frères et sœurs.

Pensons au peuple syrien, qui vit depuis plus d’une décennie dans une guerre qui a fait de nombreuses victimes et un nombre incalculable de réfugiés. Tournons-nous vers l’Irak, qui peine encore à se relever après un long conflit. Écoutons le cri des enfants qui monte du Yémen, où une immense tragédie, oubliée de tous, se déroule depuis des années en silence, faisant chaque jour des morts.

Nous nous souvenons des tensions persistantes entre Israéliens et Palestiniens, qui s’éternisent sans solution, avec des conséquences sociales et politiques toujours plus grandes.

N’oublions pas Bethléem, le lieu où Jésus a vu la lumière et qui vit des temps difficiles aussi en raison des difficultés économiques causées par la pandémie, qui empêche les pèlerins d’atteindre la Terre Sainte, avec des effets négatifs sur la vie de la population. Pensons au Liban qui souffre d’une crise sans précédent avec des conditions économiques et sociales très préoccupantes.

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Mais voici, au milieu de la nuit, le signe de l’espoir ! Aujourd’hui, « l’amour qui meut le soleil et les autres étoiles » (Par., XXXIII, 145), comme dit Dante, s’est fait chair. Il est venu sous forme humaine, a partagé nos drames et a brisé le mur de notre indifférence.

Dans le froid de la nuit, il tend ses petits bras vers nous : il a besoin de tout mais il vient tout nous donner. Demandons-lui la force de nous ouvrir au dialogue. En ce jour de fête, implorons-le de susciter dans le cœur de tous les désirs de réconciliation des désirs de fraternité. C’est à lui que nous adressons notre plaidoyer.

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Enfant Jésus, donne la paix et l’harmonie au Moyen-Orient et au monde entier. Soutiens ceux qui se sont engagés à fournir une assistance humanitaire aux populations contraintes de fuir leur patrie ; réconforte le peuple afghan qui, depuis plus de quarante ans, est mis à rude épreuve par des conflits qui ont poussé nombre d’entre eux à quitter le pays.

Roi des peuples, aide les autorités politiques à pacifier les sociétés bouleversées par les tensions et les conflits. Soutiens le peuple du Myanmar, où l’intolérance et la violence affectent souvent la communauté chrétienne et les lieux de culte, et obscurcissent le visage apaisé de la population.

Sois lumière et soutien à ceux qui croient et travaillent, voire à contre-courant, en faveur de la rencontre et du dialogue, et ne laisse pas les métastases d’un conflit gangrené se répandre à travers l’Ukraine.

Prince de la paix, aide l’Éthiopie à redécouvrir le chemin de la réconciliation et de la paix à travers une discussion sincère qui place les besoins de la population au premier plan. Écoute le cri des peuples de la région du Sahel, qui subissent la violence du terrorisme international.

Tourne ton regard vers les peuples des pays d’Afrique du Nord en proie aux divisions, au chômage et aux disparités économiques ; et soulage les souffrances des nombreux frères et sœurs qui souffrent des conflits internes au Soudan et au Soudan du Sud.

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Que les valeurs de solidarité, de réconciliation et de coexistence pacifique prévalent dans le cœur des peuples du continent américain, à travers le dialogue, le respect mutuel et la reconnaissance des droits et valeurs culturelles de tous les êtres humains.

Fils de Dieu, console les victimes des violences faites aux femmes qui sévit en cette période de pandémie. Offre de l’espoir aux enfants et aux adolescents qui sont victimes d’intimidation et de maltraitance. Apporte consolation et affection aux personnes âgées, en particulier à celles qui sont plus seules. Offre aux familles sérénité et unité, lieu privilégié de l’éducation et socle du tissu social.

Dieu-avec-nous, accorde la santé aux malades et inspire toutes les personnes de bonne volonté à trouver les solutions les plus adaptées pour surmonter la crise sanitaire et ses conséquences. Rends les cœurs généreux, pour apporter les soins nécessaires, notamment les vaccins, aux populations les plus démunies. Récompense tous ceux qui font preuve d’attention et de dévouement envers les membres de la famille, les malades et les plus faibles.

Enfant de Bethléem, permets aux nombreux prisonniers de guerre, civils et militaires, des conflits récents, et à ceux emprisonnés pour des raisons politiques de rentrer bientôt chez eux. Ne nous laisse pas indifférents face au sort des migrants, des déplacés et des réfugiés. Leurs yeux nous demandent de ne pas nous détourner, de ne pas renier l’humanité qui nous unit, de faire nôtres leurs histoires et de ne pas oublier leurs drames. [1]

Verbe éternel qui t’es fait chair, rends-nous attentifs à notre maison commune, souffrant aussi de la négligence avec laquelle nous la traitons souvent, et encourageons les autorités politiques à trouver des accords efficaces pour que les générations futures puissent vivre dans un environnement respectueux de la vie.

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Chers frères et sœurs,

il y a beaucoup de difficultés de notre temps, mais l’espérance est plus forte, car « un enfant nous est né » (Is 9, 5). Il est la Parole de Dieu et il est devenu un enfant, capable seulement de gémir et ayant besoin de tout. Il a voulu apprendre à parler, comme tout enfant, pour que nous apprenions à écouter Dieu, notre Père, à nous écouter et à dialoguer en frères et sœurs. Christ, né pour nous, apprends-nous à marcher avec toi sur les chemins de la paix.

Joyeux Noël à tous!

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[1] Voir Adresse au « Centre d’accueil et d’identification », Mytilène, 5 décembre 2021.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Sur le chemin de Bethléem

Sur le chemin de Bethléem

Nous voici à Noël… Le voyant de loin, uni spirituellement à Marie et Joseph sur le chemin de Bethléem, nous attendions depuis plusieurs jours la douceur qui nous vient du chant angélique, annonçant la paix céleste offerte à tous les hommes de bonne volonté.

Noël amérindien
Noël amérindien

Et ainsi, au jour le jour, nous pensons que le chemin de Bethléem marque vraiment le chemin du bon départ vers la paix tel qu’il est sur les lèvres, dans les angoisses, dans les cœurs de tous.

Les références de la liturgie aux accents du Pape Léon le Grand nous sollicitaient déjà par une invitation festive : « Réjouissez-vous dans le Seigneur, ô bien-aimés : réjouissez-vous dans la joie spirituelle, car le jour de la rédemption est renouvelé, le jour de l’antique attente, l’annonce du bonheur éternel ».

Et à côté et presque en chœur de cette voix solennelle et touchante, qui nous vient du Ve siècle, nous entendons élever tous ensemble les voix suppliantes des Souverains Pontifes qui ont gouverné l’Église et avant et après les deux guerres, qui ont déchiré l’humanité dans ce [20e] siècle…

Invitation continue, donc, à accélérer nos pas dans les rues de Bethléem, qui sont pour nous les chemins de la paix. Dans le monde d’aujourd’hui combien de chemins de paix sont proposés et imposés : et combien nous sont suggérés aussi, à nous qui jouissons, comme Marie et Joseph, de la certitude de connaître notre chemin, et n’avons pas crainte de pouvoir nous tromper.

Depuis le second après-guerre, en effet, jusqu’à ce temps, que de variété d’expression : et que d’abus de ce mot sacré : Paix, paix. Nous rendons hommage et respect à la bonne volonté de tant d’explorateurs et hérauts de la paix dans le monde : hommes d’État, diplomates expérimentés, écrivains de talent.

Mais les efforts humains en matière de pacification universelle sont encore loin des points d’accord entre le ciel et la terre. C’est que la vraie paix ne peut venir que de Dieu : elle n’a qu’un seul nom : Pax Christi ; elle n’a qu’un visage, celui qu’y a imprimé le Christ, qui, comme pour empêcher les contrefaçons de l’homme, a souligné : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix »

Saint Jean XXIII Noël 1959

L’humilité mène à Dieu

L’humilité mène à Dieu

À trois jours de Noël, le Pape François a consacré sa catéchèse à la naissance de Jésus, lors de l’audience générale de ce mercredi en salle Paul VI au Vatican. Il a expliqué la symbolique entourant cet événement «qui concernent tous les hommes» : seule l’humilité nous permet de trouver Dieu. Il a invité tous les hommes et toutes les femmes dans la grotte de Bethléem.

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 22 décembre 2021

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La naissance de Jésus

Résumé de l’Audience Générale

Frères et sœurs, le message des Évangiles est clair : seule l’humilité nous conduit à Dieu, qui a voulu naître dans une étable pour nous en donner l’exemple. Les bergers, qui représentent tous les pauvres d’Israël, en font l’expérience. Humbles et conscients de leurs faiblesses, ils mettent toute leur confiance en Dieu. Ils repartiront de Bethléem profondément transformés.

Les Mages également, qui représentent les peuples païens en recherche de Dieu, se mettent humblement en route pour le trouver. Grands selon la logique du monde, ils ne sont pas esclaves de leurs richesses, se font petits dans leur démarche, et c’est pourquoi ils sont en mesure de trouver Jésus et de le reconnaître. Tout homme, au fond de son cœur, est ainsi appelé à chercher Dieu, et, par grâce et dans l’humilité, peut le trouver.

Je voudrais inviter chacun à adorer le Fils de Dieu fait homme. En particulier les pauvres avec lesquels il a voulu mystiquement s’identifier, mais aussi tous ceux qui ne se posent pas le problème de Dieu ou même combattent la religion, car le message que l’Église annonce à Noël est en harmonie avec les aspirations les plus secrètes du cœur humain.

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Audience Générale

Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui, à quelques jours de Noël, je voudrais rappeler avec vous l’événement que l’histoire ne peut ignorer : la naissance de Jésus.

Afin d’observer le décret de l’empereur César Auguste, qui ordonnait leur inscription à l’état civil de leur pays d’origine, Joseph et Marie descendent de Nazareth à Bethléem. Dès leur arrivée, ils cherchent immédiatement un logement, car la naissance est imminente ; mais malheureusement ils ne le trouvent pas, et alors Marie est obligée d’accoucher dans une étable (cf. Lc 2, 1-7).

Réfléchissons : le Créateur de l’univers… On ne lui a pas accordé de lieu pour naître ! Peut-être était-ce une anticipation de ce que dit l’évangéliste Jean : « Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas accepté » (1,11) ; et de ce que dira Jésus lui-même : « Les renards ont leurs tanières et les oiseaux du ciel leurs nids, mais le Fils de l’homme n’a nulle part où reposer sa tête » (Lc 9, 58).

C’est un ange qui a annoncé la naissance de Jésus, et il l’a fait à d’humbles bergers. Et c’était une étoile qui montrait aux Mages le chemin pour atteindre Bethléem (cf. Mt 2,1.9-10). L’ange est un messager de Dieu.L’étoile rappelle que Dieu a créé la lumière (Gn 1,3) et que cet Enfant sera « le monde de lumière », comme il se définira lui-même (cf. Jn 8, 12.46), le  » lumière vraie […] qui éclaire tout homme « (Jn 1,9), qui «brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas vaincue» (v. 5).

Les bergers personnifient les pauvres d’Israël, humbles qui vivent intérieurement avec la conscience de leur propre manque, et c’est précisément pour cette raison qu’ils ont plus confiance en Dieu que les autres. Ils sont les premiers à voir le Fils de Dieu fait homme, et cette rencontre change eux. profondément. Selon l’Évangile, ils revinrent « glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu » (Lc 2, 20).

Les mages sont aussi autour du nouveau-né Jésus (cf. Mt 2, 1-12). Les évangiles ne nous disent pas qu’ils étaient rois, ni leur nombre, ni leurs noms. Nous savons seulement avec certitude que d’un pays lointain de l’Est (on peut penser à Babylone, à l’Arabie ou à la Perse de l’époque) ils sont partis à la recherche du Roi des Juifs, qu’ils s’identifient dans leur cœur à Dieu, parce qu’ils disent qu’ils veulent l’adorer.

Les mages représentent les peuples païens, en particulier tous ceux qui, au cours des siècles, ont cherché Dieu et se sont mis à sa recherche. Ils représentent aussi les riches et les puissants, mais seulement ceux qui ne sont pas esclaves de la possession, qui ne sont pas « possédés » par les choses qu’ils pensent posséder.

Le message des évangiles est clair : la naissance de Jésus est un événement universel qui touche tous les hommes.

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Chers frères et chères sœurs, seule l’humilité est le chemin qui nous conduit à Dieu et, en même temps, précisément parce qu’elle nous conduit à lui, elle nous conduit aussi à l’essentiel de la vie, à son sens le plus vrai, au plus sûr raison, la vie vaut la peine d’être vécue.

Seule l’humilité nous ouvre à l’expérience de la vérité, de la joie authentique, de la connaissance qui compte. Sans humilité nous sommes « coupés », nous sommes coupés de la compréhension de Dieu, de la compréhension de nous-mêmes.

Il faut être humble pour se comprendre, a fortiori pour comprendre Dieu.Les mages pourraient aussi être grands selon la logique du monde, mais ils se font petits, humbles, et c’est précisément pour cela qu’ils sont capables de trouver Jésus et le reconnaître. Ils acceptent l’humilité d’essayer, de partir en voyage, de demander, de prendre des risques, de se tromper…

Tout homme, au fond de son cœur, est appelé à chercher Dieu : nous avons tous cette inquiétude et notre travail n’est pas de l’éteindre, mais de la laisser grandir car c’est l’inquiétude de chercher Dieu ; et, avec sa propre grâce, il peut le trouver.

Faisons nôtre prière de saint Anselme (1033-1109) : « Seigneur, apprends-moi à te chercher. Montre-toi quand je te cherche. Je ne peux pas te chercher, si tu ne m’apprends pas ; ni vous trouver, si vous ne vous montrez pas. Puissé-je te chercher en te désirant et te désirer en te cherchant ! Puissé-je te trouver en te cherchant et t’aimer en te trouvant ! » (Proslogion, 1).

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Chers frères et sœurs, je voudrais inviter tous les hommes et toutes les femmes de la grotte de Bethléem à adorer le Fils de Dieu fait homme. Chacun de nous s’approche de la crèche qu’il trouve chez lui ou dans l’église ou ailleurs, et essaie de faire un acte d’adoration, à l’intérieur : « Je crois que tu es Dieu, que cet enfant est Dieu. S’il te plaît, donne-moi le grâce de l’humilité pour pouvoir comprendre ».

Au premier rang, en m’approchant de la crèche et en priant, je voudrais placer les pauvres, qui – comme l’exhortait saint Paul VI – « il faut aimer, car d’une certaine manière ils sont le sacrement du Christ; en eux – chez les affamés, les assoiffés, les exilés, les nus, les malades et les prisonniers – il voulait mystiquement s’identifier.

Il faut les aider, souffrir avec eux, et aussi les suivre, car la pauvreté est le chemin le plus sûr vers la pleine possession du Royaume de Dieu » (Homélie, 1er mai 1969). Pour cela, nous devons demander l’humilité comme une grâce : « Seigneur, qu’on ne soit pas orgueilleux, qu’on ne se suffise pas à soi-même, qu’on ne se croie pas le centre de l’univers.

Rends-moi humble. Donne-moi la grâce de l’humilité.  Et avec cette humilité je peux te trouver. C’est le seul chemin, sans humilité nous ne trouverons jamais Dieu: nous nous trouverons nous-mêmes. Car celui qui n’a pas d’humilité n’a pas d’horizons devant lui, il n’a qu’un miroir : il se regarde.

Demandons au Seigneur de briser le miroir et de pouvoir regarder au-delà, à l’horizon, où il est, mais nous devons le faire : nous donner la grâce et la joie de l’humilité pour prendre ce chemin.

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Et puis, frères et sœurs, je voudrais accompagner à Bethléem, comme l’étoile l’a fait avec les Mages, tous ceux qui n’ont pas une inquiétude religieuse, qui ne se posent pas le problème de Dieu, ni même ne combattent la religion, tous ceux qui sont improprement appelés athées.

Je voudrais leur répéter le message du Concile Vatican II : « L’Église croit que la reconnaissance de Dieu ne s’oppose en rien à la dignité de l’homme, puisque cette dignité trouve son fondement et sa perfection en Dieu. […] L’Église sait parfaitement que son message est en harmonie avec les aspirations les plus secrètes du cœur humain » (Gaudium et spes, 21).

Rentrons chez nous avec les vœux des anges : « Paix sur la terre aux hommes qu’il aime ». Et qu’on se souvienne toujours : « Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés […]. Il nous a d’abord aimés » (1 Jn 4,10.19), il nous a recherchés. N’oublions pas cela.

C’est la raison de notre joie : nous avons été aimés, nous avons été recherchés, le Seigneur nous cherche pour nous trouver, pour nous aimer davantage. C’est la raison de la joie : sachant que nous avons été aimés sans aucun mérite, nous sommes toujours précédés par Dieu dans l’amour, un amour si concret qu’il s’est fait chair et est venu habiter parmi nous, dans cet Enfant que nous voyons dans la crèche.

Cet amour a un nom et un visage : Jésus est le nom et le visage de l’amour qui est le fondement de notre joie. Frères et sœurs, je vous souhaite un joyeux Noël, un joyeux et saint Noël. Et j’aimerais que – oui il y aura des vœux, des réunions de famille, c’est toujours beau – mais qu’il y ait aussi la conscience que Dieu vient « pour moi ». Que tout le monde dise ceci : Dieu vient pour moi.

La conscience que pour chercher Dieu, trouver Dieu, accepter Dieu, il faut de l’humilité : regarder avec humilité la grâce de briser le miroir de la vanité, de l’orgueil, de se regarder. Regarder Jésus, regarder l’horizon, regarder Dieu qui vient à nous et qui touche le cœur de cette inquiétude qui nous porte à l’espérance. Joyeux et saint Noël !

SALUTATIONS

Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les pèlerins du Diocèse de Sens et les jeunes de Draguignan. Jésus est le nom et le visage de l’amour de Dieu venu habiter parmi nous. A l’approche de la fête de la Nativité, je forme le vœu que chacun d’entre vous connaisse le désire de le chercher et la joie profonde de le rencontrer. Que Dieu vous bénisse et bénisse vos familles.

Je salue les pèlerins et visiteurs anglophones. Alors que nous nous préparons à célébrer Noël, j’invoque sur vous et vos familles la joie et la paix en notre Seigneur Jésus-Christ. Que Dieu vous bénisse!

J’adresse un salut de Noël aux pèlerins germanophones. Noël est un moment propice pour partager en famille la joie de la naissance de notre Rédempteur et frère Jésus. Invoquons l’Enfant divin pour nous protéger de la pandémie et de tout autre mal.

Je salue cordialement les fidèles hispanophones. Que la naissance du Christ remplisse vos cœurs et que le message des anges : « Paix sur la terre aux hommes que le Seigneur aime » préside à vos vies, en vous rappelant que Dieu nous a aimés le premier. Que Dieu vous bénisse. Merci beaucoup et joyeux Noël.

Chers fidèles lusophones, rentrons chez nous en gardant dans nos cœurs ce désir des anges : paix sur terre aux hommes que Dieu aime. Souvenons-nous toujours de ceci : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu le premier, mais c’est Lui qui nous a aimés. C’est la raison de notre joie. Je souhaite à chacun de vous et à vos familles un saint Noël.

Je salue les fidèles arabophones. Noël est un appel à faire le bien, à répandre la joie et à tendre la main à ceux qui en ont besoin. Rappelons-nous les paroles de Jésus-Christ : « Toutes les fois que vous faisiez ces choses à l’un de mes moindres frères, vous les faisiez à moi » (Mt 25, 40). Je souhaite à tous un joyeux Noël !

Je salue cordialement tous les Polonais. Pendant les vacances de Noël, que la joie qui vient de la conscience que, sans aucun mérite de notre part, Dieu nous a aimés d’un amour si concret qu’il se fasse chair et habite parmi nous, vous accompagne. Cet Amour qui a un nom : Jésus, qu’il naisse dans vos cœurs, dans vos foyers et dans vos familles. Je vous bénis de tout cœur !

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APPEL

Lors de mon voyage à Chypre et en Grèce, j’ai pu une nouvelle fois toucher l’humanité blessée des réfugiés et des migrants. J’ai également constaté que seuls quelques pays européens supportent l’essentiel des conséquences du phénomène migratoire dans l’espace méditerranéen, alors qu’en réalité il requiert une responsabilité partagée par tous, dont aucun pays ne peut se soustraire, car c’est un problème d’humanité .

En particulier, grâce à l’ouverture généreuse des autorités italiennes, j’ai pu amener à Rome un groupe de personnes que j’ai rencontrées lors de mon voyage : aujourd’hui certaines d’entre elles sont parmi nous. Bienvenus! Nous nous en occuperons, en tant qu’Église, dans les mois à venir.

C’est un petit signe qui, je l’espère, servira de stimulant à d’autres pays européens, afin qu’ils permettent aux réalités ecclésiales locales de prendre en charge d’autres frères et sœurs qui ont un urgent besoin d’être relogés, accompagnés, promus et intégrés.

En effet, de nombreuses Églises locales, congrégations religieuses et organisations catholiques sont prêtes à les accueillir et à les accompagner vers une intégration fructueuse. Il suffit d’ouvrir une porte, la porte du cœur ! Ne manquons pas de le faire ce Noël !

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Je souhaite une cordiale bienvenue aux pèlerins de langue italienne, en particulier à la Délégation de la Municipalité de Bolsena et à et à celui du Prix Sportif Fair Play. Je salue avec affection les pêcheurs de Mazara del Vallo, accompagnés de l’évêque et des autorités civiles. Un an après l’expérience dramatique de l’enlèvement et de l’emprisonnement, je souhaite renouveler ma solidarité, mes encouragements et mes prières à vous et à vos familles.

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux personnes âgées, aux malades, aux jeunes et aux jeunes mariés.

Nous nous préparons à la prochaine solennité de Noël, en invoquant la venue tant attendue du « Roi des Gentils ». Préparez-vous avec foi à reconnaître dans l’Enfant de Bethléem le Seigneur de toute votre existence, en contemplant dans la simplicité de la crèche le Fils de Dieu, qui apporte grâce et salut.

En souhaitant à tous un Noël paisible et saint, je vous bénis cordialement.


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte de l’Audience Générale traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse