Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Angélus : laissons-nous provoquer par les paroles de vie éternelle

Angélus : laissons-nous provoquer par les paroles de vie éternelle

Lors de l’Angélus ce dimanche, le Pape François a invité les fidèles réunis sur la Place Saint-Pierre à méditer l’Évangile du jour : les paroles de Jésus, qui se révèle «Pain de vie», suscitent l’incompréhension, voire l’hostilité de certains de ses disciples. Ce passage interpelle sur le «scandale» de la révélation de Dieu dans l’humanité de Jésus.

 

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 1er août 2021


Chers frères et sœurs, bonjour !

L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui (Jn 6, 60-69) nous montre la réaction de la foule et des disciples au discours de Jésus après le miracle des pains. Jésus nous a invités à interpréter ce signe et à croire en lui, qui est le vrai pain descendu du ciel, le pain de vie ; et révélé que le pain qu’il donnera, c’est sa chair et son sang.

Ces mots sonnent durs et incompréhensibles aux oreilles des gens, à tel point qu’à partir de ce moment – dit l’Évangile -, beaucoup de ses disciples se retournent, c’est-à-dire qu’ils cessent de suivre le Maître (vv. 60.66).

Alors Jésus demande aux Douze : « Veux-tu aussi t’en aller ? (v. 67), et Pierre, au nom de tout le groupe, confirme la décision d’être avec lui : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle et nous avons su et cru que tu es le Saint de Dieu » (Jn 6,68-69). Et c’est une belle confession de foi.

Arrêtons-nous brièvement sur l’attitude de ceux qui se retirent et décident de ne plus suivre Jésus.D’où vient cette incrédulité ? Quelle est la raison de ce refus ?

Les paroles de Jésus suscitent un grand scandale : il dit que Dieu a choisi de se manifester et de réaliser le salut dans la faiblesse de la chair humaine. C’est le mystère de l’incarnation. Et l’incarnation de Dieu est ce qui fait scandale et ce qui représente pour ces gens – mais souvent aussi pour nous – un obstacle.

En effet, Jésus affirme que le vrai pain du salut, qui transmet la vie éternelle, est sa propre chair ; que pour entrer en communion avec Dieu, avant d’observer les lois ou de satisfaire aux préceptes religieux, il faut vivre une relation réelle et concrète avec lui, car le salut est venu de lui, dans son incarnation.

Cela signifie que nous ne devons pas poursuivre Dieu dans des rêves et des images de grandeur et de puissance, mais nous devons le reconnaître dans l’humanité de Jésus et, par conséquent, dans celle des frères et sœurs que nous rencontrons sur le chemin de la vie. Dieu s’est fait chair.

Et quand nous disons cela, dans le Credo, le jour de Noël, le jour de l’Annonciation, nous nous agenouillons pour adorer ce mystère de l’Incarnation. Dieu s’est fait chair et sang : il s’est abaissé pour devenir un homme comme nous, il s’est humilié jusqu’à prendre sur lui nos souffrances et notre péché, et nous demande de le chercher, donc, non en dehors de la vie et de l’histoire, mais dans la relation avec le Christ et avec les frères.

Cherchez-le dans la vie, dans l’histoire, dans notre vie quotidienne. Et c’est là, frères et sœurs, le chemin de la rencontre avec Dieu : la relation avec le Christ et les frères.

Aujourd’hui encore, la révélation de Dieu dans l’humanité de Jésus peut faire scandale et n’est pas facile à accepter. C’est ce que saint Paul appelle la « folie » de l’Évangile face à ceux qui recherchent les miracles ou la sagesse du monde (cf. 1 Co 1, 18-25).

Et ce « scandale » est bien représentée par le sacrement de l’Eucharistie : quel sens peut-il avoir, aux yeux du monde, de s’agenouiller devant un morceau de pain ? Pourquoi devrions-nous manger ce pain assidûment? Le monde est scandalisé.

Face au geste prodigieux de Jésus qui nourrit des milliers de personnes avec cinq pains et deux poissons, tout le monde l’acclame et veut le faire triompher, le faire roi. Mais lorsqu’il explique lui-même que ce geste est signe de son sacrifice, c’est-à-dire du don de sa vie, de sa chair et de son sang, et que quiconque veut le suivre doit l’assimiler, son humanité donnée pour Dieu et pour d’autres, alors ne l’aiment pas, ce Jésus nous met en crise.

En effet, inquiétons-nous s’il ne nous met pas en crise, car peut-être avons-nous édulcoré son message ! Et  demandons la grâce de nous laisser provoquer et convertir par ses « paroles de vie éternelle ».

Marie Très Sainte, qui a porté le Fils Jésus dans la chair et s’est jointe à son sacrifice, aidez-nous à toujours témoigner de notre foi par une vie concrète.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Je vous salue tous, fidèles de Rome et pèlerins de différents pays. De nombreux pays sont ici, je le vois dans les drapeaux…

Ce dimanche aussi, je suis heureux de saluer divers groupes de jeunes . Chers garçons et filles, beaucoup d’entre vous ont vécu un long chemin ensemble : que cela vous aide à marcher dans la vie sur le chemin de l’Évangile.

Je souhaite à tous un bon dimanche. N’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Audience générale: seul le Christ apporte la justification

Audience générale: seul le Christ apporte la justification

Le Pape François a parlé ce mercredi sur le rôle de la Loi de Moïse dans le plan de Salut de Dieu, poursuivant le cycle de catéchèse qu’il consacre à la Lettre aux Galates. Si ce rôle est éducatif et disciplinaire, il est aussi limité dans le temps, car son autorité prend fin avec la foi en Jésus-Christ.
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PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 18 août 2021

Résumé :

Frères et sœurs, saint Paul, dans sa lettre aux Galates, explique le rôle de la loi de Moïse dans le plan de salut de Dieu. Avant la foi en Jésus Christ, la Loi a le rôle d’un pédagogue. Elle dit où se trouve la transgression et rend les personnes conscientes de leur péché. Ce rôle est assurément disciplinaire.

L’homme se trouve « sous la Loi » dans une situation de servitude. Mais elle est en même temps un don de Dieu pour son peuple, car, par elle, il le protège, l’éduque et le soutient dans sa faiblesse. Elle est donc une réalité positive mais devant être limitée dans le temps, le temps de la maturation et du choix de la liberté.

Par la foi au Christ, la Loi perd son rôle propédeutique et doit laisser la place à une autre autorité. Cet avant et après la conversion à Jésus Christ se rencontrent aussi dans la vie personnelle de tout chrétien. Après avoir eu besoin de la Loi, nous recevons la grâce de devenir enfants de Dieu pour vivre dans son amour.

Catéchèse sur la Lettre aux Galates – 5. La valeur préparatoire de la Loi

Frères et sœurs, bonjour !
Saint Paul, amoureux de Jésus-Christ et qui a bien compris ce qu’était le salut, nous a enseigné que les « enfants de la promesse » (Ga 4,28) – c’est-à-dire nous tous, justifiés par Jésus-Christ – ne sont pas sous le lien de la loi, mais ils sont appelés au style de vie exigeant dans la liberté de l’Évangile. La loi, pourtant, existe.

Mais elle existe d’une autre manière : la même Loi, les Dix Commandements, mais d’une autre manière, car à elle seule elle ne peut pas justifier une fois que le Seigneur Jésus est venu. Et nous nous demandons : quel est, selon la Lettre aux Galates, le rôle de la Loi ? Dans le passage que nous venons d’entendre, Paul soutient que la Loi était comme un pédagogue.

C’est une belle image, celle du pédagogue dont nous avons parlé lors de la dernière audience, une image qui mérite d’être comprise dans son sens propre.

L’Apôtre semble suggérer aux chrétiens de diviser en deux l’histoire du salut, ainsi que son histoire personnelle. Il y a deux moments : avant d’être devenu croyant en Jésus-Christ et après avoir reçu la foi. Au centre se trouve l’événement de la mort et de la résurrection de Jésus, que Paul a prêché pour éveiller la foi dans le Fils de Dieu, source de salut et en Jésus-Christ nous sommes justifiés.

Nous sommes justifiés par la gratuité de la foi au Christ Jésus. Ainsi, à partir de la foi au Christ, il y a un « avant » et un « après » par rapport à la Loi elle-même, car la loi existe, les Commandements existent, mais il y a un attitude avant la venue de Jésus et ensuite après. L’histoire précédente est déterminée par le fait d’être « sous la loi ».

Et quiconque marchait sur le chemin de la Loi était sauvé, il était justifié ; la suivante – après la venue de Jésus – doit être vécue selon l’Esprit Saint (cf. Ga 5, 25). C’est la première fois que Paul utilise cette expression : être « sous la Loi ». Le sens sous-jacent implique l’idée d’un esclavage négatif, typique des esclaves : « être en dessous ».

L’Apôtre explique cela en disant que lorsqu’on est « sous la Loi », on est comme « gardé » et « emprisonné », une sorte de garde à vue. Ce temps, dit saint Paul, a duré longtemps – de Moïse à la venue de Jésus – et se perpétue tant que l’on vit dans le péché.

Le rapport entre la Loi et le péché sera exposé de manière plus systématique par l’Apôtre dans sa Lettre aux Romains, écrite quelques années après celle aux Galates. En résumé, la Loi conduit à une définition de la transgression et à faire prendre conscience aux gens de leur péché : « Vous avez fait cela, donc la Loi – les Dix Commandements – dit ceci : vous êtes dans le péché ».

En effet, comme l’enseigne l’expérience commune, le précepte finit par stimuler la transgression. Il écrit ainsi dans la Lettre aux Romains : « Lorsque nous étions dans la faiblesse de la chair, les passions pécheresses, stimulées par la Loi, se déchaînaient dans nos membres afin de porter du fruit pour la mort. Mais maintenant, étant morts de ce qui nous tenait prisonniers, nous sommes libérés de la Loi » (7,5-6).

Pourquoi? Parce que la justification de Jésus-Christ est venue. Paul fixe sa vision de la Loi : « L’aiguillon de la mort est le péché et la puissance du péché est la Loi » (1 Co 15, 56). Un dialogue : vous êtes sous la Loi, et vous êtes là avec la porte ouverte au péché.

Dans ce contexte, la référence au rôle pédagogique joué par le droit prend tout son sens. Mais la Loi est le pédagogue, qui vous mène, où ? A Jésus. Dans le système scolaire de l’antiquité, le pédagogue n’avait pas la fonction que l’on lui attribue aujourd’hui, à savoir celle de soutenir l’éducation d’un garçon ou d’une fille.

A l’époque, c’était plutôt un esclave qui avait pour tâche d’accompagner le fils du maître chez le maître puis de le ramener chez lui. Il devait donc le protéger des dangers, le surveiller pour qu’il ne se comporte pas de manière incorrecte. Sa fonction était plutôt disciplinaire.

Lorsque le garçon est devenu adulte, le pédagogue a cessé ses fonctions. Le pédagogue auquel Paul fait référence n’était pas le professeur, mais c’est lui qui l’accompagnait à l’école, surveillait le garçon et le ramenait à la maison.

Se référer à la Loi en ces termes permet à saint Paul de clarifier le rôle qu’elle a joué dans l’histoire d’Israël. La Torah, c’est-à-dire la Loi, avait été un acte de magnanimité de la part de Dieu envers son peuple. Après l’élection d’Abraham, l’autre grand acte fut la Loi : tracer la voie pour aller de l’avant.

Certes, il avait eu des fonctions restrictives, mais en même temps il avait protégé le peuple, il l’avait éduqué, discipliné et soutenu dans sa faiblesse, surtout à l’abri du paganisme ; il y avait beaucoup d’attitudes païennes à cette époque. La Torah dit : « Il n’y a qu’un seul Dieu et il nous a mis sur la route ». Un acte de bonté de la part du Seigneur.

Et certes, comme je l’ai dit, il avait eu des fonctions contraignantes, mais en même temps il avait protégé le peuple, il l’avait éduqué, l’avait discipliné, l’avait soutenu dans sa faiblesse. C’est pourquoi l’Apôtre s’arrête plus tard pour décrire l’étape de l’âge mineur.

Et il dit ainsi : « Tant que l’héritier est un enfant, il n’est pas du tout différent d’un esclave, bien qu’il soit maître de tout, mais il dépend de tuteurs et d’administrateurs jusqu’au terme fixé par son père. Alors aussi, quand nous étions enfants, nous étions esclaves des éléments du monde » (Ga 4 : 1-3).

Bref, la conviction de l’Apôtre est que la Loi a certes une fonction positive – donc de pédagogue dans la transmission -, mais c’est une fonction limitée dans le temps. Sa durée ne peut être prolongée au-delà de toute mesure, car elle est liée à la maturation des personnes et à leur choix de liberté. Une fois la foi atteinte, la Loi épuise sa valeur préparatoire et doit céder la place à une autre autorité.

Qu’est-ce que ça veut dire? Quand la Loi est terminée, nous pouvons dire : « Croyons-nous en Jésus-Christ et faisons-nous ce que nous voulons ? « Non! Les Commandements sont là, mais ils ne nous justifient pas. Ce qui nous justifie, c’est Jésus-Christ. Les Commandements doivent être observés, mais ils ne nous rendent pas justice ; il y a la gratuité de Jésus-Christ, la rencontre avec Jésus-Christ qui nous justifie librement.

Le mérite de la foi est de recevoir Jésus, le seul mérite : ouvrir le cœur. Et que faisons-nous des Commandements ? Nous devons les observer, mais comme une aide à la rencontre avec Jésus-Christ.

Cet enseignement sur la valeur de la loi est très important et mérite d’être mûrement réfléchi pour ne pas tomber dans l’incompréhension et faire de faux pas. Cela nous fera du bien de nous demander si nous vivons encore à l’époque où nous avons besoin de la Loi, ou si au contraire nous avons bien conscience d’avoir reçu la grâce d’être devenus enfants de Dieu pour vivre dans l’amour.

Comment je vis? Dans la peur que si je ne fais pas ça, j’irai en enfer ? Ou est-ce que je vis aussi avec cette espérance, avec cette joie de la gratuité du salut en Jésus-Christ ? C’est une bonne question. Et aussi la seconde : est-ce que je méprise les Commandements ? Non. Je les observe, mais pas de manière absolue, car je sais que ce qui me justifie, c’est Jésus-Christ.

Salutations

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les jeunes de la paroisse de Bondy. Je forme le vœu que ce temps d’été, soit pour chacun l’occasion de prendre le temps de nourrir ses relations familiales et amicales, et de se ressourcer dans sa vie spirituelle avec le Seigneur. Que Dieu vous bénisse.

Je salue cordialement les fidèles anglophones. Que ces paisibles journées d’été soient pour vous et vos familles un moment privilégié de grâce et de renouveau spirituel. Que Dieu vous bénisse!

Bienvenue cordiale aux frères et sœurs germanophones ! Nous remercions le Seigneur pour ce temps de vacances, une occasion de consacrer plus de temps à nos proches. Que la Bienheureuse Vierge Marie vous protège et vous accompagne toujours.

Je salue cordialement les fidèles hispanophones. Je vous encourage à vous laisser interroger par cette question que Saint Paul nous a posée : Sommes-nous encore sous la Loi, comme des esclaves, ou sommes-nous déjà arrivés à maturité pour embrasser Jésus avec conviction et le projet d’amour que le Père nous réserve pour chacun d’entre nous ? Que Dieu vous bénisse. Merci beaucoup.

J’adresse un salut cordial aux fidèles lusophones. Chers frères et sœurs, n’oubliez pas que tout baptisé est appelé à vivre dans la liberté des enfants de Dieu, c’est l’Esprit Saint qui vous permettra de vivre et de témoigner de votre foi avec joie et générosité. Que Notre-Dame vous accompagne et vous protège tous et vos proches !

Je salue les fidèles arabophones. Demandons-nous si nous vivons encore à l’époque où nous avons besoin de la Loi, ou si au contraire nous sommes bien conscients d’avoir reçu la grâce d’être devenus enfants de Dieu pour vivre dans l’amour. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal !

Je souhaite la bienvenue aux pèlerins polonais. En particulier, je salue les fidèles du Sanctuaire marial du diocèse de Kalisz. Que la Mère de Dieu et notre Mère vous accompagnent, vous, vos familles et tous ceux qui viennent à elle avec amour pour se confier à sa maternelle et tendre protection. Merci de prier pour moi aussi. Je vous bénis de tout cœur.

* * *

Je souhaite une cordiale bienvenue aux pèlerins de langue italienne. Enfin, mes pensées vont, comme d’habitude, aux personnes âgées, aux malades, aux jeunes et aux jeunes mariés.

Chères personnes âgées et chers malades, puissiez-vous avoir le réconfort de la présence maternelle de Marie dans la vieillesse et la souffrance, signe d’une espérance certaine. Et vous, chers jeunes, dans la construction de votre avenir, accordez toujours la priorité à l’appel du Christ. A vous, chers jeunes mariés, j’espère que votre amour est un miroir de l’amour infini et éternel de Dieu.


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comme Marie, tous arriver au Paradis

Mialet (Dordogne) église vitrail

Nous sommes encore dans la lumière de la fête de l’Assomption qui est une Fête de l’espérance. Marie est arrivée au Paradis et telle est notre destination: nous pouvons tous arriver au Paradis. La question est de savoir comment. Marie y est arrivée; Elle est — nous dit l’Évangile — «Celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur» (Lc 1, 45).

Marie a donc cru, elle s’est fiée à Dieu, elle est entrée de sa pleine volonté dans la volonté du Seigneur et ainsi, elle était véritablement sur le chemin tout droit, sur le chemin vers le Paradis. Croire, se confier au Seigneur, entrer dans sa volonté: tel est l’objectif essentiel.

Aujourd’hui, je ne voudrais pas parler de tout ce chemin de la foi, mais uniquement d’un aspect limité de la vie de la prière qui est la vie du contact avec Dieu, c’est-à-dire la méditation. Et que signifie la méditation? Cela signifie «faire mémoire» de ce que Dieu a fait et ne pas oublier ses nombreux bienfaits (cf. Ps 103, 2b).

Souvent, nous ne voyons que les choses négatives; nous devons garder en mémoire également les choses positives, les dons que Dieu nous a faits, être attentifs aux signes positifs qui viennent de Dieu et nous en souvenir. Nous parlons donc d’un type de prière qui, dans la tradition chrétienne, est appelé «oraison mentale».

Nous connaissons d’ordinaire l’oraison à travers les paroles, et naturellement, l’esprit et le cœur doivent également être présents dans cette oraison, mais nous parlons aujourd’hui d’une méditation qui n’est pas faite de paroles, mais qui est une prise de contact de notre esprit avec le cœur de Dieu.

Et Marie est ici un modèle très réel. L’évangéliste Luc répète plusieurs fois que «quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur» (2, 19; cf. 2, 51b). Gardienne qui n’oublie pas, Elle est attentive à tout ce que le Seigneur lui a dit et fait, et médite, c’est-à-dire qu’elle prend contact avec diverses choses, elle les approfondit dans son cœur.

Celle, donc, qui «a cru» à l’annonce de l’Ange et s’est faite instrument afin que la Parole éternelle du Très-Haut puisse s’incarner, a également accueilli dans son cœur l’admirable prodige de la naissance humaine-divine, elle l’a méditée, elle s’est arrêtée dans sa réflexion sur ce que Dieu était en train d’opérer en Elle, pour accueillir la volonté divine dans sa vie et y répondre.

Le mystère de l’incarnation du Fils de Dieu et de la maternité de Marie est si grand qu’il exige un processus d’intériorisation de la part de Marie, qui cherche à en approfondir la compréhension, à en interpréter le sens, à en comprendre les aspects et les implications.

Ainsi, jour après jour, dans le silence de la vie ordinaire, Marie a continué de conserver dans son cœur les admirables événements successifs dont elle a été le témoin, jusqu’à l’épreuve extrême de la Croix et la gloire de la Résurrection.

Marie a vécu pleinement son existence, ses devoirs quotidiens, sa mission de Mère, mais elle a su maintenir en elle un espace intérieur pour réfléchir sur la parole et sur la volonté de Dieu, sur ce qui avait lieu en Elle, sur les mystères de la vie de son Fils.

A notre époque, nous sommes absorbés par de nombreuses activités et occupations, préoccupations et problèmes; on tend souvent à remplir les espaces de la journée, sans avoir un moment pour s’arrêter et réfléchir et nourrir la vie spirituelle, le contact avec Dieu.

Marie nous enseigne qu’il est nécessaire de trouver dans nos journées, avec toutes nos activités, des moments pour nous recueillir en silence et méditer sur ce que le Seigneur veut nous enseigner, sur la façon dont il est présent et agit dans le monde et dans notre vie: être capables de s’arrêter un moment et de méditer.

Saint Augustin compare la méditation des mystères de Dieu à l’assimilation de la nourriture et utilise un verbe qui revient dans toute la tradition chrétienne: «ruminer»; c’est-à-dire que les mystères de Dieu doivent constamment résonner en nous-mêmes afin qu’ils deviennent familiers, qu’ils orientent notre vie, qu’ils nous nourrissent comme cela a lieu avec la nourriture nécessaire pour nous alimenter.

Et saint Bonaventure, en se référant aux paroles de l’Écriture Sainte, dit qu’elles «doivent toujours être ruminées pour pouvoir être goûtées en y appliquant ardemment notre esprit.» Méditer signifie donc créer en nous une situation de recueillement, de silence intérieur, pour réfléchir, assimiler les mystères de notre foi et ce que Dieu opère en nous; et pas seulement les choses qui vont et viennent.

Nous pouvons «ruminer» de diverses façons, en prenant, par exemple, un bref passage de l’Écriture Sainte, en particulier les Évangiles, les Actes des Apôtres, les Lettres des apôtres, ou encore une page d’un auteur de spiritualité qui nous rapproche des réalités de Dieu, et les rend plus présentes de nos jours, en se faisant éventuellement conseiller par un confesseur ou par un directeur spirituel.

Nous pouvons lire et réfléchir sur ce que l’on a lu, en s’y arrêtant, en nous efforçant de le comprendre, de comprendre ce que cela nous dit, ce que cela dit aujourd’hui, d’ouvrir notre âme à ce que le Seigneur veut nous dire et nous enseigner.

Le chapelet est lui aussi une prière de méditation: en répétant le Je vous salue Marie, nous sommes invités à repenser et à réfléchir sur le Mystère que nous avons proclamé. Mais nous pouvons également nous arrêter sur une expérience spirituelle intense, sur des paroles qui nous ont marqués en participant à l’Eucharistie du dimanche.

Vous voyez donc qu’il existe de nombreuses façons de méditer et ainsi, de prendre contact avec Dieu, de nous approcher de Dieu et, de cette façon, d’être en chemin vers le Paradis.

Chers amis, la constance de donner du temps à Dieu est un élément fondamental pour la croissance spirituelle; ce sera le Seigneur lui-même qui nous donnera le goût de ses mystères, de ses paroles, de sa présence et de son action, de sentir comme cela est beau lorsque Dieu parle avec nous; cela nous fera comprendre de façon plus profonde ce qu’il attend de nous.

A la fin, tel est précisément l’objectif de la méditation: nous remettre toujours plus entre les mains de Dieu, avec confiance et amour, certains que ce n’est qu’en faisant sa volonté que nous sommes à la fin véritablement heureux.

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Je vous invite à confier votre pèlerinage à la Vierge Marie dont nous venons de célébrer l’Assomption auprès de son Fils. Que Dieu vous bénisse tous!

Le Pape émérite Benoît XVI – Audience – 17 août 2011

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