Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

prendre soin des vieux et des jeunes

prendre soin des vieux et des jeunes

L’amour de Dieu pour son peuple ne connaît pas de «déchet», il reste toujours fort : il est grand, il est comme un feu qui nous rend plus humains, comme une flamme dont jaillit la promesse de salut pour chacun de nous, a expliqué le Pape François lors de la messe à la Maison Sainte-Marthe, ce lundi 30 septembre 2019.

 

Dans son homélie, le Pape a ainsi visité le 8e chapitre du livre du prophète Zacharie, dans lequel il est écrit :  «Ainsi parle le Seigneur de l’univers : J’éprouve pour Sion un amour jaloux, j’ai pour elle une ardeur passionnée. Ainsi parle le Seigneur : Je suis revenu vers Sion, et je fixerai ma demeure au milieu de Jérusalem.»

Le soin des anciens et des enfants est une promesse pour le futur

La Première lecture met en lumière les «signes de la présence du Seigneur» avec son peuple, une «présence qui nous rend plus humains et plus mûrs». «Le signe de la vie, le signe du respect de la vie, de l’amour de la vie, le signe de la croissance de la vie et ceci est le signe de la présence de Dieu qui fait mûrir un peuple». «Les vieux et les vieilles reviendront s’asseoir sur les places de Jérusalem, le bâton à la main, à cause de leur grand âge», comme «un signal de la présence de Dieu».

La culture du déchet est une ruine

Le Prophète Joël - icône russe du XIe siècle
Le Prophète Joël – icône russe du XIe siècle

Selon la prophétie de Joël : «Vos anciens feront des rêves, vos jeunes auront des visions», il y a entre les uns et les autres un échange réciproque ; au contraire, ce qui prévaut dans notre civilisation, c’est la culture du déchet, une ruine qui nous fait «renvoyer à l’envoyeur» les enfants qui arrivent et qui nous fait enfermer les personnes âgées dans des maisons de retraite parce qu’elles «ne produisent pas», «parce qu’elles empêchent la vie normale».

«Quand un pays vieillit et qu’il n’y a pas d’enfants, tu ne vois pas les poussettes des enfants dans les rues, tu ne voies pas les femmes enceintes… Quand tu lis que dans ce pays il y a plus de retraités que de travailleurs, c’est tragique ! Et de nombreux pays commencent aujourd’hui à vivre cet hiver démographique.»

«Et ensuite, quand on cache les vieux, on perd, disons-le sans honte, la tradition, la tradition qui n’est pas un musée de vieilles choses, qui est la garantie du futur, qui est le suc des racines qui fait grandir l’arbre et donner des fleurs et des fruits. C’est une société stérile pour les deux parties, et comme cela ça finit mal.»

«La jeunesse ne peut pas s’acheter.» De nombreuses entreprises prétendent l’offrir sous forme de maquillage ou de chirurgie esthétique, mais que tout ceci finit souvent «dans le ridicule».

Les vieux et les jeunes sont l’espérance de la patrie et de l’Église

Le cœur du message de Dieu est la «culture de l’espérance», représentée justement par «les vieux et les jeunes». Ce sont eux qui apportent la certitude de la survie «d’un pays, d’une patrie, de l’Église». La conclusion  s’est rapportée aux nombreux voyages du Pape dans le monde, quand les parents soulèvent leurs enfants pour la bénédiction et le font comme s’ils montraient leurs propres «bijoux», image qui doit faire réfléchir.

«Et je n’oublie jamais cette petite vieille sur la place centrale de Iași, en Roumanie. Quand la grand-mère m’ a regardé – elle était comme les grands-mères roumaines, avec le voile -, elle m’a regardé, elle avait le petit-fils dans les bras, et elle me l’a fait voir, comme en disant :“Ceci est ma victoire, ceci est mon triomphe”. L’amour de Dieu, c’est toujours semer de l’amour et faire grandir le peuple, non pas la culture du déchet.»

Le Pape François a invité les curés présents dans la chapelle à toujours se demander, lors de l’examen de conscience, s’ils se sont bien comportés «avec les enfants et avec les vieux».

N’être pas des cœurs anesthésiés face à la misère d’innocents

N’être pas des cœurs anesthésiés face à la misère d’innocents

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint Pierre
Dimanche, 29 septembre 2019


Chers frères et sœurs,

Je souhaite la bienvenue à tous ceux qui ont participé à ce moment de prière avec lequel nous avons renouvelé l’attention de l’Église sur les différentes catégories de personnes vulnérables qui se déplacent. En union avec les fidèles de tous les diocèses du monde, nous avons célébré la Journée mondiale des migrants et des réfugiés, afin de réaffirmer la nécessité de ne jamais exclure personne de la société, qu’il s’agisse d’un citoyen de longue date ou d’un nouvel arrivant.

Pour souligner cet engagement, j’inaugurerai bientôt la sculpture qui a pour thème ces mots de la Lettre aux Hébreux: «N’oubliez pas l’hospitalité; certains, pratiquant sans le savoir, acceptaient les anges « (13,2). Cette sculpture, en bronze et en argile, représente un groupe de migrants de différentes cultures et de différentes périodes historiques. Je voulais ce travail artistique ici sur la Place Saint Pierre, pour que vous puissiez rappeler à tous le défi évangélique de l’accueil.

Demain, lundi 30 septembre, une réunion de dialogue national s’ouvrira au Cameroun pour la recherche d’une solution à la difficile crise qui sévit dans le pays depuis des années. Au plus près des souffrances et des espoirs du peuple camerounais bien-aimé, j’invite tout le monde à prier pour que ce dialogue soit fructueux et conduise à des solutions de paix juste et durable, dans l’intérêt de tous. Marie, Reine de la Paix, intercède pour nous.

Paroles de la messe :

«Le Seigneur nous demande de restaurer leur humanité, en même temps que la nôtre, sans exclure personne, sans laisser personne en dehors… Malheur à ceux qui profitent et vivent bien tranquilles dans Sion, qui ne se soucient pas de la ruine du peuple de Dieu qui s’étale pourtant aux yeux de tous. Ils ne s’aperçoivent pas du désastre d’Israël, car ils sont trop occupés à s’assurer une belle existence, des mets délicats et des boissons raffinées.»

«Aujourd’hui encore une «culture du bien-être […] nous amène à penser à nous-mêmes, nous rend insensibles aux cris des autres, […] porte à l’indifférence envers les autres, et même à la mondialisation de l’indifférence.»

«Comme chrétiens, nous ne pouvons pas être indifférents face au drame des anciennes et des nouvelles pauvretés, des solitudes les plus sombres, du mépris et de la discrimination de ceux qui n’appartiennent pas à “notre” groupe. Nous ne pouvons pas demeurer insensibles, le cœur anesthésié, face à la misère de tant d’innocents. Nous ne pouvons pas ne pas pleurer. Nous ne pouvons pas ne pas réagir.»  «Tu aimeras ton prochain comme toi-même.»


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

nous libérer des exclusions

nous libérer des exclusions

Il ne s’agit pas seulement de migrants : c’est le thème du message de la journée mondiale des migrants, ce 29 septembre. Le Pape François y rappelle que ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement les migrants, mais nous tous.

 

Tous en Christ
Tous en Christ

Dans le contexte de la mondialisation de l’indifférence, «les migrants, les réfugiés, les personnes déplacées et les victimes de la traite des personnes sont devenus l’emblème de l’exclusion», car «on fait peser sur eux un jugement négatif qui les considère comme cause des maux de la société».

Quand on parle de migrants, on parle ainsi tout d’abord de «nos peurs». Certes, il est normal «d’avoir des doutes et des craintes». Mais «le problème, c’est quand ceux-ci conditionnent notre façon de penser et d’agir au point de nous rendre intolérants, fermés, et peut-être même – sans nous en rendre compte – racistes». Cette peur nous prive ainsi «d’une occasion de rencontre avec le Seigneur».

La charité commence par les autres

Et «la charité la plus élevée est celle qui s’exerce envers ceux qui ne sont pas en mesure de rendre la pareille, ni même peut-être de remercier». «Avoir de la compassion signifie reconnaître la souffrance de l’autre et passer tout de suite à l’action pour soulager, soigner et sauver».

«Le développement véritable est celui qui se propose d’inclure tous les hommes et toutes les femmes du monde, en favorisant leur croissance intégrale, et qui se préoccupe aussi des générations futures».

«Jésus-Christ nous demande de ne pas céder à la logique du monde, qui justifie la prévarication sur les autres pour mon avantage personnel ou celui de mon groupe : moi d’abord et les autres après !»

Agir pour les migrants c’est agir pour nous

«Dans toute activité politique, dans tout programme, dans toute action pastorale, nous devons toujours mettre au centre la personne, sous ses multiples dimensions, y compris sa dimension spirituelle. Cela vaut pour toutes les personnes, auxquelles doit être reconnue l’égalité fondamentale.»

Le but finalement de toute notre action est bien de construire la cité de Dieu et de l’homme. Il faut faire face au piège du «développement technologique et de la consommation sans limites.» Or la «présence [des migrants], parfois dérangeante, contribue à dissiper les mythes d’un progrès réservé à quelques-uns, mais bâti sur l’exploitation de la multitude.»

Lire les signes du temps

Le Pape résume la réponse à apporter au défi des migrations par quatre verbes : «accueillir, protéger, promouvoir et intégrer».

«Ils expriment la mission de l’Église envers tous les habitants des périphéries existentielles, qui doivent être accueillis, protégés, promus et intégrés. Si nous mettons ces verbes en pratique, nous contribuons à construire la cité de Dieu et de l’homme, nous encourageons le développement humain intégral de toutes les personnes et nous aidons aussi la communauté mondiale à s’approcher des objectifs du développement durable qu’elle s’est donnés et qu’il sera difficile d’atteindre autrement».

C’est pourquoi, ce n’est pas seulement des migrants dont il s’agit, «mais de nous tous, du présent et de l’avenir de la famille humaine. Les migrants, et spécialement ceux qui sont plus vulnérables, nous aident à lire les “ signes des temps ”. À travers eux, le Seigneur nous appelle à une conversion, à nous libérer des exclusions, de l’indifférence et de la culture du déchet».