Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Le Pape rencontre les évêques de Thaïlande et d’Asie

Aux évêques de Thaïlande et d’Asie : l’Église est toujours en mission en Asie

Le Pape François a rencontré ce vendredi matin les évêques de Thaïlande et de la Fédération des conférences épiscopales asiatiques. Il les a encouragés à suivre les traces des premiers missionnaires et leur a donné plusieurs conseils sur la manière de diriger leurs Églises dans un contexte toujours missionnaire.

Après s’être entretenu avec le clergé thaïlandais, le Pape François a rejoint non loin de là l’église du sanctuaire du bienheureux Nicolas Bunkerd Kitbamrung pour y rencontrer l’ensemble de l’épiscopat thaïlandais et les membres de la Fédération des conférences épiscopales asiatiques qui réunit les ordinaires des conférences épiscopales de l’Asie du Sud, du Sud-Est, de l’Est et de l’Asie centrale, un «continent multiculturel et multireligieux» «éprouvé par une pauvreté et une exploitation à plusieurs niveaux» a remarqué d’emblée le Pape.

«Vous portez sur vos épaules les préoccupations de vos peuples en voyant le fléau des drogues et la traite des personnes, le besoin d’assister un grand nombre de migrants et de réfugiés, les mauvaises conditions de travail et l’exploitation au travail vécue par beaucoup ainsi que les inégalités économiques et sociales entre les riches et les pauvres.»

Dans ce contexte difficile, «la mémoire des premiers missionnaires» «nous préserve, en premier lieu, de croire que les temps passés ont toujours été plus favorables ou meilleurs pour l’annonce, et elle nous aide à ne pas nous réfugier dans des pensées et des discussions stériles qui finissent par nous conduire à nous centrer et à nous replier sur nous-mêmes en paralysent tout genre d’action.»

L’Esprit Saint ouvre la voie

Après ce rappel, le Pape a mis en garde contre l’absence de vie et de ferveur : «nous sommes conscients qu’il y a des structures et des mentalités ecclésiales qui peuvent même conditionner négativement le dynamisme évangélisateur ; de même, les bonnes structures sont utiles quand une vie les anime, les soutient et les guide. Car, en définitive, sans une vie nouvelle et un authentique esprit évangélique, sans la “fidélité de l’Église à sa propre vocation”, toute nouvelle structure se corrompt en peu de temps, et peut rendre malaisé pour notre cœur l’important ministère de la prière et de l’intercession».

Les Églises d’Asie sont des Églises missionnaires. Le Pape a rappelé que c’était l’Esprit Saint qui était le premier à intervenir et à convoquer. À l’image des Apôtres, les évêques asiatiques sont invités à ne pas cesser leur mission car «personne, ni aucune culture, n’était a priori incapable de recevoir la semence de vie, de bonheur et surtout d’amitié que le Seigneur veut lui accorder». Les Apôtres «n’ont pas attendu qu’une culture soit compatible ou s’accorde facilement avec l’Évangile ; au contraire, ils se sont plongés dans ces nouvelles réalités, convaincus de la beauté qu’elles recelaient».

L’Église ne doit pas avoir peur

La mission ainsi confiée à l’Église «consiste à vivre et à marcher à la lumière de la Parole que nous devons proclamer.»

«Une Église en chemin, sans peur de descendre dans la rue et de se confronter avec la vie concrète des personnes qui lui ont été confiées, est capable de s’ouvrir humblement au Seigneur et de vivre avec lui l’émerveillement de l’aventure missionnaire, sans sentir consciemment ou inconsciemment ce besoin de vouloir être aux premières loges, en occupant ou en prétendant à on ne sait quelle place de prééminence. Comme nous devons apprendre de vous la leçon que dans beaucoup de vos pays ou régions vous constituez des minorités sans pour autant vous laisser guider ou contaminer par le syndrome d’infériorité ou vous plaindre de ne pas vous sentir reconnus !»

«Église missionnaire sait que sa meilleure parole, c’est de se laisser transformer par la Parole qui donne Vie, en faisant du service son trait distinctif. Ce n’est pas nous qui organisons la mission, encore moins nos stratégies. L’Esprit est le vrai protagoniste qui nous pousse, nous pécheurs pardonnés, et qui nous envoie inlassablement partager ce trésor dans des vases d’argile».

Pas de cléricalisme

«La mission, c’est une passion pour son peuple» auquel les évêques appartiennent. «Nous avons été choisis comme des serviteurs, et non comme des patrons ou des maîtres. Cela signifie que nous devons accompagner ceux que nous servons avec patience et amabilité, en les écoutant, en respectant leur dignité, en encourageant et en valorisant toujours leurs initiatives apostoliques. Ne perdons pas de vue que beaucoup de vos pays ont été évangélisés par des laïcs. Ils ont eu la possibilité de parler le dialecte de leur peuple, un exercice simple et direct d’inculturation qui n’est ni théorique ni idéologique, mais qui est plutôt le fruit de la passion d’annoncer le Christ.»

Concernant leurs relations avec les prêtres, le Pape a recommandé aux évêques de leur garder leur porte ouverte. «Soyez proches d’eux, écoutez-les, cherchez à les accompagner dans toutes les situations qu’ils affrontent, surtout quand vous les voyez découragés ou abattus, ce qui est la pire des tentations du diable. Et faites-le non pas comme des juges mais comme des pères, non pas comme des gérants qui se servent d’eux, mais comme de vrais frères aînés. Créez un climat de confiance pour un dialogue sincère et ouvert, en cherchant et en demandant la grâce d’avoir la même patience que le Seigneur a envers chacun d’entre nous, et quelle est grande !»

Le Pape encourage le clergé thaïlandais à inculturer davantage l’Évangile

Le Pape encourage le clergé thaïlandais à inculturer davantage l’Évangile

Le Pape François a rencontré ce vendredi matin à Bangkok dans la paroisse Saint-Pierre, dans le sanctuaire du bienheureux Nicolas Bunkerd Kitbamrung, les prêtres, religieux et religieuses, les consacrés, les séminaristes et les catéchistes. Après avoir écouté l’évêque en charge des religieux, et le témoignage d’une religieuse, le Saint-Père a incité toute l’assemblée à sortir de soi-même, à prier et à trouver des moyens de mieux transmettre l’Évangile.

Deux missionnaires dominicains ont jeté les bases de l’évangélisation en Thaïlande. Depuis leurs premiers pas, l’Église catholique dans le pays a fait du chemin : aujourd’hui, a rappelé devant le Pape Mgr Joseph Pradhan Sridarunsil, l’évêque en charge des religieux, on compte 35 congrégations religieuses féminines regroupant 1378 membres, 22 congrégations masculines avec 456 membres, sept sociétés de vie apostolique rassemblant 41 membres et trois ordres monastiques comptant 164 membres.

Le Pape a tenu d’abord à rendre grâce «pour tous ces consacrés qui, par le martyre silencieux de la fidélité et du dévouement quotidien, ont été féconds», qui «ont été une promesse d’espérance». Il a noté que «l’histoire de la vocation de chacun d’entre nous est marquée par ces présences qui ont aidé à découvrir et à discerner le feu de l’Esprit».

Après avoir demandé de les remercier, le Pape a souligné que son auditoire était attaché «à la fécondité apostolique», «à être des lutteurs aguerris pour les choses que le Seigneur aime et pour lesquelles il a donné sa vie» ; «demandons la grâce que nos sentiments et nos regards puissent vibrer au rythme de son cœur et ce, j’oserais même dire, au point d’être meurtris par ce même amour, d’être passionnés de Jésus et de son Royaume».

Inculturer l’Évangile pour mieux le diffuser

Revenant sur l’expérience de Benedetta, une religieuse qui a témoigné lors de cette rencontre, et qui a confié avoir été attirée par le Seigneur par le biais de la beauté d’une image de la Vierge, le Pape a dit que «Le Seigneur ne nous a pas appelés pour nous envoyer dans le monde afin d’imposer des obligations aux personnes ou bien des charges plus lourdes que celles qu’elles supportent déjà -et qu’elles sont nombreuses !-, mais pour partager une joie, un horizon beau, nouveau et surprenant.»

Citant Benoît XVI, «l’Église ne grandit pas en faisant du prosélytisme mais en attirant», le Pape a appelé à ne pas avoir «peur de chercher à inculturer l’Évangile toujours davantage. Il faut chercher ces nouvelles façons de transmettre la Parole à même de toucher et d’éveiller le désir de connaître le Seigneur : Qui est cet homme ? Qui sont ces personnes qui suivent un crucifié ?»

«Cette réalité nous pousse à chercher la façon d’oser dire la foi ‘‘en dialecte’’, à la manière d’une mère qui fredonne des chansons de berceau à son enfant. Il faut, avec la même confiance, donner à la foi un visage et une ‘‘chair’’ thaïlandais, ce qui est bien plus que faire des traductions. C’est laisser l’Évangile se débarrasser d’un revêtement bon mais étranger afin de jouer la musique qui vous est propre dans ce pays et faire vibrer l’âme de nos frères, grâce à la même beauté qui a embrasé notre cœur.»

Rencontrer ses frères

«Dans le visage des personnes que nous rencontrons dans la rue, nous pouvons découvrir comment traiter l’autre comme un frère est beau. Et il n’est plus un orphelin, une personne abandonnée, marginalisée ou méprisée. Il a maintenant le visage d’un frère, d’’un frère racheté par Jésus-Christ’».

«Voir la beauté là où d’autres ne voient que mépris, abandon ou un objet sexuel à utiliser. Ainsi, vous êtes un signe concret de la miséricorde vivante et agissante du Seigneur. Un signe de l’onction du Saint dans ce pays.»

Toujours prier

«Cette onction demande de la prière.» «La fécondité apostolique exige qu’on cultive l’intimité de la prière et s’en nourrisse».

«Il est aujourd’hui vital que l’Église annonce l’Évangile à tous, partout, dans toutes les situations, sans tergiversation et sans peur, comme des personnes qui, chaque matin, dans ce face-à-face avec le Seigneur, redeviennent des envoyées. Sans la prière, toute notre vie et notre mission perdent sens, force et ferveur» qui se nourrit «de cette double rencontre : dans le visage du Seigneur et dans celui des frères».

« Ne cédez pas à la tentation de penser que vous êtes peu nombreux. Pensez plutôt que vous êtes de modestes instruments dans les mains créatrices du Seigneur ! Le Seigneur écrira progressivement par vos vies les meilleures pages de l’histoire du salut dans ce pays».

Messe à Bangkok: le Pape invite à partager l’étreinte miséricordieuse de Dieu

Messe à Bangkok: le Pape invite à partager l’étreinte miséricordieuse de Dieu

Cette journée du 21 novembre 2019 à Bangkok. Le Pape a notamment rencontré les autorités civiles et le Patriarche bouddhiste, et il a célébré la messe au Stade national de Bangkok devant plus de 50 000 catholiques.

Le Pape a articulé son homélie autour de cette phrase de l’Évangile de Matthieu, qui venait d’être proclamé : «Qui est ma mère, et qui sont mes frères ?»

«Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère». Cette phrase «brise ainsi, non seulement les déterminismes religieux et légaux de l’époque, mais aussi toutes les prétentions excessives de ceux qui pourraient croire avoir des droits ou des privilèges face à lui. L’Évangile est une invitation et un droit gratuit pour tous ceux qui veulent écouter.»

«Il est surprenant de constater combien l’Évangile est tissé de questions qui cherchent à inquiéter, éveiller et inviter les disciples à se mettre en chemin pour découvrir cette vérité capable de donner et de générer la vie.»

Élargir la famille des disciples du Christ

Les premiers missionnaires en Thaïlande, arrivés il y a 350 ans, «ont pu voir qu’ils appartenaient à une famille beaucoup plus grande que celle créée par les liens du sang, de la culture, de la région ou de l’appartenance à un groupe déterminé. Poussés par la force de l’Esprit, avec leurs sacs remplis de l’espérance qui naît de la bonne nouvelle de l’Évangile, ils se sont mis en chemin pour rencontrer les membres de cette famille, qu’ils ne connaissaient pas encore. Ils sont allés à la recherche de leurs visages.»

«Le dessein d’amour du Père est beaucoup plus grand que tous nos calculs et prévisions, et ne peut se réduire à une poignée de personnes ou à un contexte culturel déterminé. Le disciple missionnaire n’est pas un mercenaire de la foi ni un fabricant de prosélytes, mais un mendiant qui reconnaît que ses frères, ses sœurs, ses mères lui manquent, pour célébrer et fêter le don irrévocable de la réconciliation que Jésus offre à nous tous.»

«Jésus n’a pas eu peur de s’asseoir à table avec les pécheurs pour les assurer qu’une place leur est également réservée à la table du Père et de la création; il a touché ceux qu’on considérait comme impurs et, se laissant toucher par eux, il les a aidés à comprendre la proximité de Dieu, qui plus est, à comprendre aussi qu’ils sont bienheureux», citation de l’exhortation apostolique Ecclesia in Asia.

Le Christ s’adresse d’abord aux personnes blessées et humiliées

«Je pense spécialement à ces enfants et à ces femmes exposés à la prostitution et à la traite, défigurés dans leur dignité la plus authentique ; à ces jeunes esclaves de la drogue et du manque de sens qui finit par obscurcir leur regard et briser leurs rêves ; je pense aux migrants éloignés de leur foyer et de leur famille, ainsi qu’à tant d’autres qui, comme eux, peuvent se sentir oubliés, orphelins, abandonnés.»

«Ils font partie de notre famille, ils sont nos mères et nos frères, ne privons pas nos communautés de leurs visages, de leurs blessures, de leurs sourires, de leurs vies : et ne privons pas leurs blessures et leurs plaies de l’onction miséricordieuse de l’amour de Dieu.»

«Chères communautés thaïlandaises, continuons le chemin, en suivant les traces des premiers missionnaires, pour rencontrer, découvrir et reconnaître avec joie tous ces visages de mères, de pères et de frères que le Seigneur veut nous donner et qui manquent à notre banquet dominical.»

Au terme de la célébration, le Pape a assisté à une très spectaculaire chorégraphie menée par des centaines de jeunes danseuses et danseurs, qui ont voulu honorer sa présence en lui présentant des danses locales.