Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Tous ceux qui sont capables d’aimer sont constructeurs du Royaume de Dieu

Catéchèse sur le « Notre Père » :
3 Au centre du discours sur la montagne

Lors de la première audience générale de l’année, dans la salle du pape Paul VI, le pape François a repris la catéchèse sur notre Père, expliquant « la révolution de l’Évangile ». En parlant de la montagne, il rappelle que le chrétien est celui qui se reconnaît enfant de Dieu et constructeur du Royaume.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 2 janvier 2019


Frères et sœurs, poursuivons notre catéchèse sur le Notre-Père. Cette prière se situe, dans l’Évangile de Matthieu, au centre du discours sur la montagne. Dans ce « discours sur la montagne » (cf. Mt 5, 1-7, 27), Jésus condense les aspects fondamentaux de son message. Les débuts ressemblent à un arc décoré pour la fête: les Béatitudes.

Jésus couronne avec bonheur une série de catégories de personnes qui, à son époque – mais aussi à la nôtre! – n’étaient pas très pris en compte. Bienheureux les pauvres, les doux, les miséricordieux, les humbles gens du cœur … C’est la révolution de l’Évangile. Là où il y a l’Évangile, il y a révolution.

L’Évangile ne laisse pas le silence, il nous pousse: il est révolutionnaire. Tous les gens capables d’aimer, les artisans de la paix qui étaient jusque-là en marge de l’histoire, sont au contraire bâtisseurs du Royaume de Dieu. C’est comme si Jésus disait: En avant, vous apportez dans le cœur le mystère d’un Dieu qui a révélé sa toute-puissance dans l’amour et le pardon!

La Loi n’est pas abolie mais doit être réinterprétée dans son sens originaire : nous sommes appelés à être des Fils du Père qui est aux cieux. Le chrétien sait qu’il est un pécheur, mais il se tient devant Dieu qui demande à ses enfants de l’invoquer sous le nom de Père, de se laisser renouveler par sa puissance et de refléter dans le monde un rayon de sa bonté.

La prière chrétienne n’est pas celle de l’hypocrite qui cherche à se faire voir des hommes. Elle n’a pour seul témoin que sa propre conscience où se noue un dialogue continuel avec le Père. Elle n’est pas non plus la prière du païen qui cherche à capter la bienveillance de la divinité par un flot de louanges ou de sacrifices. Il suffit de se mettre sous son regard, et le Père sait ce dont nous avons besoin, avant même qu’on le lui demande.

Je vous salue tous chaleureusement, en souhaitant à tous ceux en qui brillent toujours, dans leurs cœurs, dans leurs familles et leurs communautés, la lumière du Sauveur, qu’il nous révèle le visage tendre et miséricordieux du Père céleste.Nous tenons l’Enfant Jésus dans nos bras et nous nous mettons à son service: il est une source d’amour et de sérénité.Il vous bénit pour une bonne et paisible année!

Je souhaite à chacun de vous et à vos proches une bonne année. Je forme le vœu que, sous la conduite de la Mère de Dieu que nous avons fêtée hier, chacun puisse grandir dans l’intimité avec le Père et dans l’amour et le service du prochain.

Dimanche prochain, nous célébrerons la solennité de l’épiphanie du Seigneur. Comme les mages, nous levons également les yeux au ciel ; C’est seulement ainsi que nous pourrons voir l’étoile qui nous invite à parcourir les sentiers de la bonté. Bonne année à tous.

Que Dieu vous bénisse !


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Marie nous montre le visage du Sauveur du monde

En ce début d’année 2019, mardi 1er janvier 2019, le Pape a prié son premier Angélus de l’année depuis la fenêtre du palais apostolique qui donne sur la Place Saint-Pierre de Rome.

Icône de Sainte Marie, Mère de l'Église - place Saint Pierre Vatican
Icône de Sainte Marie, Mère de l’Église – place Saint Pierre Vatican

Le regard fixé sur Marie

«Nous avons le regard fixé sur elle et sur l’enfant qu’elle tient dans ses bras. Et ainsi, en nous montrant Jésus, le Sauveur du monde, elle, la mère, nous bénit. Elle bénit le chemin de chaque homme et de chaque femme en cette année qui commence et qui sera bénéfique dans la mesure où chacun aura reçu la bonté de Dieu, que Jésus est venu apporter au monde». 

Que Dieu bénisse l’humanité en cette nouvelle année

La liturgie du jour rapporte la très ancienne bénédiction par laquelle les prêtres israélites bénissaient le peuple: «Que le Seigneur te bénisse et te garde. Que le Seigneur fasse briller pour toi son visage et te rende grâce. Que le Seigneur tourne vers toi son visage et te concède la paix» (Nombres 6,24-26).

Dans cette bénédiction, le prêtre répète trois fois le nom de Dieu «Seigneur» en tendant les mains vers l’assemblée du peuple. Et dans la Bible, le nom représente la réalité même qui est invoquée. Par conséquent, «mettre le nom» du Seigneur sur une personne, une famille, une communauté signifie offrir à la personne la force bénéfique qui en découle.

Marie nous montre le Sauveur du monde

Dans les Écritures, «le visage de Dieu est inaccessible à l’homme». Personne ne peut donc voir Dieu et rester en vie. Cela exprime «la transcendance de Dieu» et «la grandeur infinie de sa gloire». Cette grandeur «rayonne de sa grâce sur chaque créature» et, de façon particulière, sur les hommes et les femmes, «dans lesquels elle se reflète le plus». L’icône de la Sainte Mère de Dieu, célébrée en ce jour, montre le Christ, Sauveur du monde.

La bonne politique est au service de la paix

«Jésus est la bénédiction pour chaque personne et pour toute la famille humaine». C’est d’ailleurs pourquoi le saint pape Paul VI a voulu que le premier janvier soit la Journée mondiale de la paix dont est célébrée ce 1er janvier 2019, le 52ème anniversaire, et dont le thème est «la bonne politique au service de la paix».

«Nous ne pensons pas que la politique soit réservée aux dirigeants: nous sommes tous responsables de la vie de la « cité », du bien commun; et la politique aussi est bonne lorsque  chacun joue son rôle au service de la paix.»

Après l’angélus

Après la prière de l’angélus, le Pape a renouvelé son souhait de paix et de prospérité à Rome et au monde -Urbi et Orbi-, il  a aussi exprimé «toute sa gratitude» aux innombrables initiatives de prière et d’engagement pour la paix qui ont lieu en cette journée partout dans le monde.

Jésus libère le pouvoir de l’amour

Sainte Marie, Mère de Dieu - Basilique du Vatican
Sainte Marie, Mère de Dieu – Basilique du Vatican

Avant le chant du Te Deum en action de grâces pour 2018, le Pape François a présidé les vêpres de la solennité de la Très Sainte Mère de Dieu ce 31 décembre en la basilique Saint-Pierre. il y a loué, entre autres, «la maternité de l’Église».

 

«Lorsqu’est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme et soumis à la loi de Moïse, afin de racheter ceux qui étaient soumis à la Loi et pour que nous soyons adoptés comme fils » (Ga 4, 4-5).

À la fin de l’année, la Parole de Dieu nous accompagne avec ces deux versets de l’apôtre Paul. Ce sont des expressions concises et denses,: une synthèse du Nouveau Testament qui donne un sens à un moment « critique » car il s’agit toujours d’une année écoulée : plénitude des temps et racheter».

Une «plénitude des temps» permise par l’amour

«La première expression qui nous frappe est celle de ‘la plénitude du temps’. Cela suppose une résonance particulière dans les dernières heures d’une année solaire, au cours de laquelle nous ressentons de plus en plus le besoin de quelque chose qui donne un sens au temps qui passe. Quelque chose ou, mieux, quelqu’un. Et ce « quelqu’un » est venu, Dieu l’a envoyé: il est ‘son Fils’, Jésus.»

«Nous avons récemment célébré sa naissance: il est né d’une femme, la Vierge Marie; Il est né sous la loi, un enfant juif, soumis à la loi du Seigneur. Mais comment est-ce possible? Comment cela peut-il être le signe de la « plénitude du temps »?»

«Bien sûr, pour le moment, il est presque invisible et insignifiant, mais dans un peu plus de trente ans, Jésus libérera une force sans précédent, qui dure et durera au cours de l’histoire: le pouvoir de l’Amour. C’est l’amour qui donne la plénitude à tout, même au temps; et Jésus est le « concentré » de tout l’amour de Dieu dans un être humain.»

«Né pour racheter»

«Saint Paul dit clairement pourquoi le Fils de Dieu est né à temps, quelle est la mission que le Père lui a confiée: il est né « pour racheter ». C’est le deuxième mot qui frappe: racheter c’est-à-dire sortir d’un état d’esclavage et retrouver la liberté, la dignité et la liberté des fils. L’esclavage auquel l’apôtre pense est celui de la « Loi », entendue comme un ensemble de préceptes à observer, une Loi qui éduque certes l’homme, qui est pédagogique, mais ne le libère pas de sa condition de pécheur,  le « cloue » dans cette condition, l’empêchant d’atteindre la liberté du fils.»

«Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour déraciner du cœur de l’homme le vieil esclavage du péché et lui redonner ainsi sa dignité. En fait, du cœur humain – comme l’enseigne Jésus dans l’Évangile (cf. Mc 7,21-23) – toutes les mauvaises intentions, les iniquités qui corrompent la vie et les relations naissent.»

«Et ici, nous devons nous arrêter, nous arrêter et réfléchir avec douleur et repentance car, même au cours de cette année qui s’achève, tant d’hommes et de femmes ont vécu et vivent dans des conditions d’esclavage, indignes de l’être humain.»

Les diverses formes d’esclavages contemporains

«Même dans notre ville de Rome, il y a des frères et des sœurs qui, pour diverses raisons, sont dans cet état. Je pense, en particulier, à ceux qui vivent sans maison. Ils sont plus de dix mille. En hiver, leur situation est particulièrement difficile. Ils sont tous fils et filles de Dieu, mais différentes formes d’esclavage, parfois très complexes, les ont conduits à vivre au bord de la dignité humaine. Même Jésus est né dans une situation semblable, mais ni par hasard, ni par accident.»

«Il a voulu naître ainsi, pour manifester l’amour de Dieu pour les petits et les pauvres, et, de cette manière, jeter dans le monde la semence du Règne de Dieu, Règne de justice, d’amour et de paix, où personne n’est esclave, mais où tous sont frères, fils du même Père.»

«Dieu est né d’une femme» 

«L’Église à Rome ne veut pas être indifférente à l’esclavage de notre temps, ni simplement les observer et y assister, mais elle veut être, dans cette réalité, proche de ces personnes et de ces situations. Proximité maternelle.»

«J’aime encourager cette forme de maternité de l’Église alors que nous célébrons la maternité divine de la Vierge Marie. En contemplant ce mystère, nous reconnaissons que Dieu est ‘né d’une femme’ afin que nous puissions recevoir la plénitude de notre humanité, notre ‘adoption comme enfant’. Par son abaissement nous avons été élevés. Notre grandeur vient de sa petitesse. De sa fragilité, notre force. Depuis qu’il est devenu serviteur, notre liberté.»

L’amour est son nom

«Par son abaissement nous avons été relevés. De sa petitesse est venue notre grandeur. De sa fragilité, notre force. De sa servitude, notre liberté.  Quel nom peut être donné à tout cela si ce n’est l’amour? L’amour du Père et du Fils et du Saint-Esprit, à qui, ce soir, la sainte Mère Église élève son hymne de louange et d’action de grâce.»

HOMÉLIE DU SAINT PÈRE FRANÇOIS LORS DES PREMIÈRES VÊPRES DE LA SOLENNITÉ DE MARIE, MÈRE DE DIEU ET DU TE DEUM D’ACTION DE GRÂCES POUR L’ANNÉE – Basilique Vatican lundi 31 décembre 2018