Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

En Avent, veiller, prier, ouvrir nos cœurs notamment aux enfants de Syrie

campagne pour la Syrie par la Fondation Pontificale Aide à l’Église qui souffre
campagne pour la Syrie par la Fondation Pontificale « Aide à l’Église qui souffre »

La signification du temps de l’Avent était le thème du message prononcé par le Pape François avant la récitation de l’Angélus, en ce dimanche marquant le début d’un nouveau temps liturgique.

 

L’Avent, un temps d’attente de la fête de Noël ? Pas seulement. L’Avent est aussi une invitation à «réveiller l’attente du retour glorieux du Christ, en nous préparant à la rencontre finale avec Lui par des choix cohérents et courageux». On se doit «d’élever le regard et d’ouvrir le cœur pour accueillir Jésus».

Dans l’Évangile de ce premier dimanche de l’Avent, tiré de saint Luc, Jésus tient un discours eschatologique dans lequel il invite à ne pas «se laisser accabler par un style de vie égocentrique et par les rythmes convulsifs de nos journées». Une véritable appel à «sortir d’un mode de vie résigné et routinier».

Vigilance et prière, en se détournant du consumérisme

«Restez éveillés et priez en tout temps» (Lc 21,36). La vigilance consiste à regarder «hors de soi-même, en élargissant l’esprit et le cœur pour s’ouvrir aux nécessités des frères et au désir d’un monde nouveau», un désir porté par «tant de peuples martyrisés par la faim, par l’injustice et par la guerre».

La vigilance tire ainsi de la torpeur, de ce «rêve intérieur» qui «naît du fait de tourner toujours autour de nous-même et de rester bloqués dans la fermeture de notre propre vie avec ses problèmes, ses joies et ses douleurs».

Et aussi «Il s’agit de se lever et de prier, en tournant nos pensées et notre cœur vers Jésus qui vient. On se lève quand on attend quelque chose ou quelqu’un. Nous, nous attendons Jésus et nous voulons l’attendre dans la prière qui est étroitement liée à la vigilance». Si nous pensons à Noël sous un angle consumériste, Jésus passera et nous ne le trouverons pas.»

Dieu reste fidèle

Cette «attente priante» s’oriente vers un horizon qu’indiquent «les voix des prophètes». Aujourd’hui, dans la première lecture, le prophète Jérémie «parle au peuple durement éprouvé par l’exil et qui risque de perdre sa propre identité. Même nous, chrétiens, qui sommes aussi le peuple de Dieu, risquons de nous mélanger et de perdre notre identité, voire de « ‘paganiser’ le style chrétien.»

«Que la Vierge Marie, qui nous apporte Jésus, femme d’attente et de prière, nous aide à renforcer notre espérance dans les promesses de son Fils Jésus, à nous faire prendre conscience que, par le travail de l’histoire, Dieu reste toujours fidèle et sert également des erreurs humaines pour montrer sa miséricorde.»

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Après l’Angélus : prier pour la Syrie

«L’avent est une période d’espoir. En ce moment, je voudrais faire mien l’espoir de paix pour les enfants de la Syrie, la Syrie bien-aimée, tourmentée par une guerre qui dure depuis huit ans. C’est pourquoi, en adhérant à l’initiative d’«Aide à l’Église qui souffre», je vais allumer une bougie, ainsi que de nombreux enfants qui feront de même, des enfants syriens et de nombreux fidèles dans le monde qui allument leurs bougies.»

«Que cette flamme d’espoir et de nombreuses flammes d’espoir dispersent les ténèbres de la guerre! Prions et aidons les chrétiens à rester en Syrie et au Moyen-Orient en tant que témoins de la miséricorde, du pardon et de la réconciliation. Que la flamme de l’espoir touche également tous ceux qui souffrent de nos jours des conflits et des tensions dans diverses parties du monde, proches ou lointaines»

«Que la prière de l’Église les aide à ressentir la proximité du Dieu fidèle et touche chaque conscience pour un engagement sincère en faveur de la paix. Et que Dieu, notre Seigneur, pardonne à ceux qui font la guerre, à ceux qui fabriquent des armes pour se détruire, et convertisse leurs cœurs. Prions pour la paix en Syrie bien-aimée.»

« Ave Maria … »

Les chrétiens doivent fournir un témoignage crédible de leur vie

Saint André Apôtre juif de Galilée frère de saint Pierre et le premier des apôtres à connaître Jésus Christ aussitôt après son baptême sur les bords du Jourdain – icône bulgare
Saint André Apôtre juif de Galilée frère de saint Pierre et le premier des apôtres à connaître Jésus Christ aussitôt après son baptême sur les bords du Jourdain – icône bulgare

Lors de sa messe quotidienne dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le Pape a exhorté à vivre proches de l’Église de Constantinople dont on fête le patron, saint André, ce vendredi. Il a rappelé que témoigner du Christ, c’est mettre sa vie en jeu, mettre de côté ses péchés et ses vices pour se montrer «plus cohérent» et annoncer Jésus, afin que «les personnes croient» grâce à notre témoignage.

Non à la publicité et au prosélytisme

Dans la première lecture, saint Paul explique comment la foi est transmise par l’écoute de la Parole de Dieu. L’annonce de l’Évangile est «importante», l’annonce que «Jésus nous a sauvés, que Jésus est mort et ressuscité pour nous». L’annonce de Jésus Christ consiste en effet à apporter «une simple nouvelle» mais «l’unique grande Bonne Nouvelle».

Annoncer le Christ, «ce n’est pas un travail de publiciste. Ce n’est pas faire la publicité d’une personne très bonne qui a fait du bien, qui a guéri tant de gens, qui nous a enseigné de belles choses. Non, ce n’est pas de la publicité, ni du prosélytisme. Si quelqu’un va parler de Jésus Christ en faisant du prosélytisme, c’est un travail de prédicateur, conduit par la logique du marketing. Qu’est-ce que l’annonce du Christ ? Ce n’est ni du prosélytisme, ni de la publicité, ni du marketing, cela va au-delà. Avant tout, il faut être envoyé

Un engagement total

Il faut être envoyé en mission, en mettant «en jeu sa propre vie». L’apôtre évangélise «à condition qu’il mette en jeu sa propre vie, son propre temps, ses propres intérêts, sa propre chair». Il faut «mettre sa propre chair au feu» selon un adage argentin. Et ce voyage, cette mission d’évangélisation, a seulement un «billet aller. Il n’y a pas de retour».

Un retour serait de l’apostasie. Le Pape invite à annoncer Jésus-Christ par le témoignage, en se mettant en jeu, en faisant ce que nous professons. Il parle du «scandale» que représentent ces personnes qui se disent chrétiennes et qui vivent «comme des païens, des non-croyants», comme s’ils n’avaient pas la «foi». Il invite ainsi à la «cohérence entre la parole et la propre vie: cela s’appelle témoignage».

Celui qui annonce l’Évangile joue sa vie «jusqu’au bout», jusqu’au «martyre». Pour se faire connaître aux hommes, Dieu a envoyé son Fils, qui a risqué sa propre vie. Un fait qui a «scandalisé et qui continue à scandaliser» parce que Dieu s’est fait «un de nous», lors de cet aller simple. «Le diable a tenté de le convaincre à prendre une autre route, mais Il ne l’a pas voulu, il a accompli la volonté du Père jusqu’au bout.»

La cohérence ou le scandale

«L’annonce du Christ doit conduire sur le même chemin. (…) Nous devons nous faire chair, c’est-à-dire témoins : faire ce que nous disons. C’est cela l’annonce du Christ. Les martyrs sont ceux qui démontrent que l’annonce a été réelle.»

Mais l’annonce n’est pas le fait que «des hommes et les femmes qui ont donné leur vie avec leur sang», c’est aussi celui de «tant d’hommes et de femmes cachés dans notre société et dans nos familles qui témoignent tous les jours en silence de Jésus Christ, en se montrant cohérents, en faisant ce qu’ils disent

Nous tous,  par notre baptême nous nous engageons à partir en mission pour annoncer le Christ, en vivant comme Jésus qui nous a enseigné à vivre en harmonie avec ce que nous prêchons. Alors, l’annonce sera fructueuse. «Si au contraire, nous vivons sans cohérence, en disant une chose et faisant son exact contraire, le résultat sera le scandale. Cela  fera beaucoup de mal au peuple de Dieu.»

Proximité avec Constantinople.

Ainsi, comme les apôtres Pierre, André, Jacques et Jean, laissons «tout ce qui nous empêche d’aller de l’avant dans l’annonce du témoignage du Christ». Lors de cette messe, le Pape a invité à se faire «proche de l’Église de Constantinople, l’Église d’André», dont c’est la fête solennelle ce 30 novembre. Il a prié pour «l’unité des églises».

La nouvelle loi en Christ et les désirs selon l’Esprit.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 28 novembre 2018


Frères et sœurs, pour terminer les catéchèses sur les dix commandements, nous pouvons reprendre aujourd’hui le chemin que nous avons parcouru. Nous pouvons utiliser comme thème clé celui des désirs, ce qui nous permet de retracer le chemin parcouru et de résumer les étapes franchies à la lecture du texte du Décalogue, toujours à la lumière de la pleine révélation dans le Christ.

La gratitude envers Dieu est à la base de la relation de notre confiance et au fondement de notre obéissance. Celle-ci nous libère des idolâtries qui enchaînent. Nous avons besoin, pour vivre cette libération, d’un cœur nouveau, habité de l’Esprit Saint qui y sème ses propres désirs. Dieu, nous l’avons vu, ne demande rien avant d’avoir donné beaucoup plus.

Il nous invite à obéir pour nous racheter de la tromperie des idolâtries qui ont tant de pouvoir sur nous. En fait, chercher son propre accomplissement dans les idoles de ce monde nous vide et nous asservit, tandis que ce qui donne stature et cohérence est la relation avec Celui qui, en Christ, nous rend enfants de sa paternité (cf. Ep 3,14-16).

Cela implique un processus de bénédiction et de libération, qui est un repos authentique et authentique. Comme le dit le Psaume: « Mon âme ne repose que sur Dieu: mon salut est de lui » (Ps 62: 2).

Cette vie libérée devient l’acceptation de notre histoire personnelle et nous réconcilie avec ce que nous avons vécu de l’enfance à nos jours, nous rendant adultes et capables de donner le juste poids aux réalités et aux personnes de nos vies. Sur ce chemin, nous entrons dans la relation avec le prochain qui, à partir de l’amour que Dieu manifeste en Jésus-Christ, appelle à la beauté de la fidélité, de la générosité et de l’authenticité.

Les dix commandements, portés à leur accomplissement par le Christ, sont l’expression de cette vie nouvelle. En contemplant le Christ, nous voyons la beauté, le bien, la vérité, et l’Esprit suscite en nous le désir d’y adhérer. La loi n’est plus une suite de prescriptions et d’interdits, mais elle est la vie même du Christ qui nous cherche, nous aime et nous pardonne.

Dans le Christ, et seulement en lui, le Décalogue cesse d’être une condamnation, mais devient la vérité authentique de la vie humaine : désir d’amour, de joie, de paix, de douceur, de maîtrise de soi. « Dieu a soif que nous ayons soif de lui », et lorsque l’homme à le désir de vivre comme le Christ, les portes du salut s’ouvrent devant lui.

Si ce sont les mauvais désirs qui ruinent l’homme (cf. Mt 15, 18-20), l’Esprit établit dans nos cœurs ses saints désirs, qui sont la graine d’une nouvelle vie (cf. 1 Jn 3,9). La nouvelle vie en fait n’est pas l’effort titanesque pour se conformer à une norme, mais la nouvelle vie est l’Esprit de Dieu qui commence à nous guider vers ses fruits, dans une synergie heureuse entre notre joie d’être aimé et sa joie. Nous rencontrons les deux joies : la joie de Dieu de nous aimer et notre joie d’être aimé.

Voici ce qu’est le Décalogue pour nous chrétiens : contempler le Christ pour nous ouvrir à recevoir son cœur, à recevoir ses désirs, à recevoir son Saint-Esprit.

Frères et sœurs, laissons le Saint Esprit faire germer en nous le saint désir d’une vie nouvelle, qui est le désir même de Dieu de nous aimer et d’être aimés de lui. Que Dieu vous bénisse.

 


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