Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

David humilié se laisse insulter

«Il n’y a pas de vraie humilité sans humiliation.» C‘était le centre de l’homélie du Pape François ce matin lors de la messe à la Maison Sainte-Marthe, avec une réflexion sur la figure du roi David, évoquée dans la Première Lecture.

Le roi David était aussi un pécheur

David est «un grand» : il avait vaincu le philistin, il avait «une âme noble» parce que par deux fois il aurait pu tuer Saul et il ne l’avait pas fait, mais il avait aussi «de gros péchés» : «celui de l’adultère et de l’assassinat d’Urie, le mari de Bethsabée.»

David fuyant devant Absalon - BL Harley MS 2895 f81v
David fuyant devant Absalon – BL Harley MS 2895 f81v

Et pourtant l’Église le vénère «parce qu’il s’est laissé transformer par le Seigneur, il s’est laissé pardonner», il s’est repenti, et parce qu’il a aussi eu «cette capacité pas si facile de reconnaître qu’il était pécheur».

David humilié

La Première Lecture est centrée sur l’humiliation de David : son fils Absalon «fait la révolution contre lui». David ne pense pas «à sa propre peau» mais à sauver le peuple, le Temple, l’Arche. Ce fut un geste «courageux». Il pleurait, et fuyait en cheminant avec la tête couverte et les pieds déchaussés.

David se laisse insulter

Mais le grand David est humilié non seulement avec la défaite et la fuite, mais aussi avec l’insulte. Durant la fuite, un homme, Schimeï, l’insulte en lui disant que le Seigneur avait fait retomber sur lui tout le sang de la maison de Saul, en mettant le royaume dans le mains de son fils Absalon. «Voici ta ruine, parce que tu es un sanguinaire».

David le laisse faire en lui disant : «C’est le Seigneur qui inspire de m’insulter, peut-être que cette insulte bouleversera le cœur du Seigneur et il me bénira.»

L’humilité feinte ne sauve pas

«David allait sur le Mont des Oliviers», est-il écrit. Ceci est une prophétie de Jésus qui monte sur le Calvaire pour donner la vie, tout en étant insulté, mis à l’écart, humilié.

«Parfois, nous pensons que l’humilité, c’est aller tranquillement, peut-être la tête baissée en regardant le pavé. Mais les porcs aussi cheminent la tête basse, ceci, ce n’est pas de l’humilité. Ceci, c’est une humilité feinte, qui ne sauve pas, et ne cultive pas le cœur. Il est bon que nous pensions à ceci : il n’y a pas de vraie humilité sans humiliation, et si tu n’es pas capable de tolérer, de porter sur les épaules une humiliation, tu n’es pas humble : tu fais semblant, mais tu ne l’es pas.»

La voie, c’est de porter les humiliations dans l’espérance

David charge sur ses épaules ses propres péchés : «David est saint, Jésus, avec la sainteté de Dieu, est saint. David est pécheur, Jésus est pécheur, mais avec nos propres péchés. Mais tous les deux sont humiliés.»

«Il y a toujours la tentation de lutter contre celui qui nous calomnie, contre celui qui nous fait une humiliation, qui nous fait prendre honte.» Mais «ceci n’est pas la bonne voie. La bonne voie, c’est celle de Jésus, prophétisée par David : porter les humiliations. Peut-être que le Seigneur regardera ma peine et me rendra le bien en échange de la malédiction d’aujourd’hui. Porter les humiliations dans l’espérance.»

Il n’y a pas d’humilité sans humiliation

Mais l’humilité, c’est n’est pas se justifier tout de suite face à l’offense, en cherchant à sembler bon : «Si tu ne sais pas vivre une humiliation, tu n’es pas humble. Ceci est la règle d’or».

Jésus prophète en paroles et en actes

Jésus prophète en paroles et en actes

Avant de réciter la prière de l’angélus, place Saint-Pierre, dans son commentaire de l’évangile de ce dimanche 28 janvier, le Pape François souligne combien l’autorité de Jésus se voit dans son enseignement et dans ses œuvres.

Jésus se présente comme un prophète puissant en paroles et en œuvres : c’est ce que nous montre l’Évangile de Marc de ce dimanche. Les personnes présentes dans la synagogue de Capharnaüm «restent surprises» par les paroles de Jésus parce que «ce ne sont pas des paroles ordinaires, elles ne ressemblent pas à ce qu’ils écoutent d’ordinaire».

«Jésus enseigne comme quelqu’un qui a autorité, se révélant ainsi comme l’Envoyé de Dieu et non comme un homme simple qui doit fonder son propre enseignement sur les traditions précédentes» comme le font les scribes. «Jésus a une pleine autorité. Sa doctrine est nouvelle».

Exorcisme

En délivrant un homme possédé par le diable, Jésus, par sa puissance, confirme l’autorité de son enseignement. «Il ne prononce pas un mot mais agit. C’est ainsi que se manifeste le projet de Dieu avec les mots et avec la puissance des actes».

«Jésus nous communique toute la lumière qui illumine les routes, parfois sombres, de notre existence ; il nous communique même la force nécessaire pour dépasser les difficultés, les épreuves et les tentations» Jésus est ainsi un «maître et un ami.»</i

Les enfants de l’Action catholique

Cet angélus fut riche en bruit. Plusieurs milliers de membres l’Action catholique de Rome (ACI) sont venus assister à l’angélus place Saint-Pierre au terme de leur caravane de la paix.

Après la prière de de l’angélus, le Pape François a prié pour les victimes leurs familles des récents attentats en Afghanistan et pour ceux qui y travaillent à construire la paix.

«Hier est arrivée d’Afghanistan la douloureuse nouvelle du terrible massacre terroriste commis dans la capitale, Kaboul, qui a fait quasiment une centaine de morts et de nombreux blessés. Il y a quelques jours, un autre grave attentat, toujours à Kaboul, avait semé la terreur et la mort dans un grand hôtel… Jusqu’à quand le peuple afghan devra supporter cette violence inhumaine

Journée mondiale de la lèpre

En ce dimanche, journée mondiale des malades de la lèpre, le Pape a regretté que cette «maladie touche encore malheureusement surtout les personnes les plus démunies et les plus pauvres… À ces frères et sœurs, nous assurons notre proximité et notre solidarité et nous prions aussi pour ceux qui les assistent et travaillent à leur réinsertion dans la société».

face à l’individualisme, réaffirmer la transcendance de l’homme

Que les pasteurs n’abandonnent pas les hommes mais les aident, «avec vérité et miséricorde», à discerner la volonté de Dieu pour le monde !

«L’homme d’aujourd’hui ne sait plus qui il est, et a donc du mal à reconnaitre comment bien agir.» Dans ce contexte, la Congrégation pour la Doctrine de la foi doit rappeler «la vocation transcendante de l’homme et l’indissoluble connexion de sa raison avec la vérité et le bien, introduite par la foi en Jésus Christ».

Photo : le désert lieu d’appel à ma transcendance

Car rien ne peut plus aider l’homme à se connaitre soi-même, et à connaitre le projet de Dieu pour le monde, que «l’ouverture de la raison à la lumière qui vient de Dieu».

Le travail de la congrégation est pour «réaffirmer le sens de la rédemption» face à «un individualisme qui se fie à ses propres forces pour se sauver». Il faut trouver les implications éthiques d’une anthropologie basée sur l’homme, en tant que sujet «essentiellement relationnel et muni d’une raison ample et spécifique», notamment dans le champ économique et financier.

Opposition à l’euthanasie et l’avortement

Enfin, les concepts «d’autodétermination et d’autonomie», ont porté à l’accroissement des demandes d’euthanasie «comme affirmation idéologique de la volonté de puissance de l’homme sur la vie». Il faut S’opposer aussi à la revendication de l’avortement comme «choix de société», le Pape encourage la réflexion mené durant la session plénière sur ces questions.

«Il est clair que là où la vie ne vaut pas pour sa dignité, mais pour son rendement et sa productivité, tout cela devient possible.» La dignité  de la vie humaine  est «intangible», de sa conception à sa fin naturelle.

«Prendre l’homme par la main»

«La douleur, la souffrance, le sens de la vie et de la mort sont des réalités que la mentalité contemporaine a du mal à affronter avec un regard plein d’espérance». C’est cette espérance que l’Église, et plus particulièrement la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, doivent porter au monde.

Il revient donc aux pasteurs de ne pas abandonner les hommes mais de les aider, «avec vérité et miséricorde», à retrouver leur destin authentique au bien. «Toute action visant à prendre l’homme par la main, quand il a perdu le sens de sa dignité et de son destin, pour le conduire avec confiance à reconnaitre la paternité aimante de Dieu, son bon destin et les routes pour construire un monde plus humain.»

Extraits du discours du Pape adressé en salle Clémentine aux membres de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, réunis en assemblée plénière, ce vendredi 26 janvier 2018