Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Jésus transforme, renouvelle, consolide tout

Notre Dame de la Porte durant la messe face au Pacifique à Trujillo
Notre Dame de la Porte durant la messe face au Pacifique à Trujillo

Le Pape François a présidé ce samedi 20 janvier 2018 une messe sur l’esplanade côtière de Huanchaco, à Trujillo. Dans son homélie, le Saint-Père a rappelé que malgré les nombreuses épreuves, notamment naturelles, qui ont touché cette région, chacun est appelé à remplir sa vie avec l’espérance du Christ.

C’est sur une côte maltraitée par les calamités naturelles, dont les inondations meurtrières d’avril 2017 liées au phénomène El Nino, que le Pape François a célébré cette messe devant 200 000 fidèles venus de tout le nord du Pérou. Dans son homélie, le Pape a d’ailleurs rapproché ce peuple de pécheurs, qui gagnent leur vie sur de frêles bateaux de roseau, aux disciples d’hier.

«Comme les apôtres, vous connaissez la violence de la nature et vous avez subi ses coups. Tout comme eux ont affronté la tempête sur la mer, vous avez été frappés par le terrible coup du phénomène ‘‘El Niño de la côte’’, dont les conséquences douloureuses durent encore dans de nombreuses familles, en particulier chez celles qui n’ont toujours pas pu reconstruire leurs maisons. »

Jésus vient «nous donner la main et nous aider à nous relever». Ces coups, ces chocs, « interpellent» et nous montrent combien il est important d’être  «unis, d’être riches de cette union qui est le fruit de l’Esprit Saint». Dans ces moments nous prenons conscience «de ce avec quoi nous avons rempli notre vie». Comme les jeunes filles prévoyantes de l’Évangile du jour, il est important de les remplir avec une huile pour d’aller de l’avant.

Critique de la violence organisée et du manque de perspectives

«D’autres tempêtes peuvent s’abattre sur ces côtes et avoir des effets dévastateurs sur la vie des enfants de ce pays.» Ces tempêtes s’appellent violence organisée, «telle que l’assassinat et l’insécurité qu’il provoque»; manque de perspectives éducatives et professionnelles, «en particulier dans les rangs des plus jeunes»; et manque d’un toit sûr pour de nombreuses familles. Ces glissements de terrain «détruisent la confiance mutuelle si nécessaire pour construire un réseau de soutien et d’espérance» et «affectent l’âme».

«Pas de meilleure solution que celle de l’Évangile»

Comment faire ? «Il n’y a pas de meilleure solution que celle de l’Évangile.» Car Jésus «transforme tout, renouvelle tout, consolide tout». En lui réside l’Esprit qui empêche de «rendre naturel ce qui nous fait du mal» et «nous vole l’espérance»; en lui que «nous avons l’Esprit qui nous tient unis pour nous soutenir les uns les autres»; en lui que Dieu fait de nous une communauté croyante «qui aime, car elle ne permet pas que nous croisions les bras».

 

Le Pape François a aussi exhorté le pays à ne pas se faire voler son espérance. Une manière d’évoquer la situation politique difficile du pays. «Avec Jésus, l’âme de ce peuple de Trujillo pourra continuer à s’appeler ‘‘la ville de l’éternel printemps’’, parce qu’avec le Seigneur tout est une opportunité pour l’espérance.»

«Je connais l’amour que ce pays a pour la Vierge, et je sais combien la dévotion à Marie vous soutient toujours en vous conduisant jusqu’à Jésus et en nous donnant le même conseil qu’elle répète toujours : ‘Tout ce qu’il vous dira, faites-le’ (cf. Jn 2, 35). Demandons-lui de nous couvrir de son manteau et de nous conduire toujours à son Fils ; mais disons-le-lui par cette belle chanson populaire : ‘Petite Vierge de la porte, accorde-moi ta bénédiction. Petite Vierge de la porte, donne-nous la paix et beaucoup d’amour’.»

migrants et réfugiés : accueillir l’autre en surmontant les peurs

Dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, ce 14 janvier 2018, le Pape a présidé une messe pour la 104ème Journée mondiale du migrant et réfugié. Des migrants et réfugiés originaires de 49 pays y étaient présents.

Dans son homélie, le Pape a réfléchi sur l’accueil et sur la charité réciproque qui doivent émaner tant des nouveaux arrivés que des communautés accueillantes. Il l’a fait aussi sur les peurs et les craintes, invitant chacun à les dépasser à travers la rencontre de l’autre.

L’accueil de l’étranger, du migrant, du réfugié, est «à chaque fois l’occasion d’une rencontre avec Jésus». Il a invité les communautés locales et les nouveaux arrivants «à surmonter leurs peurs pour aller à la rencontre de l’autre, l’accueillir, le connaître et le reconnaître».

Respecter les traditions pour les uns, s’ouvrir à la diversité pour les autres

 «Pour les nouveaux arrivés, accueillir, connaître et reconnaître signifie connaître et respecter les lois, la culture et les traditions des pays où ils sont accueillis.»

«Pour les communautés locales, cela signifie s’ouvrir à la richesse de la diversité sans préjugés, comprendre les potentialités et les espérances des nouveaux arrivés, de même que leur vulnérabilité.»

Avoir peur n’est pas un péché

«Il n’est pas facile d’entrer dans la culture des autres.» Les communautés locales «élèvent souvent des barrières pour se défendre.»

Les nouveaux arrivés, eux aussi ont des peurs : «ils craignent la confrontation, le jugement, la discrimination ou l’échec.»

Mais «ce n’est pas un péché d’avoir des doutes et des craintes». En effet, «le péché, c’est de laisser ces peurs déterminer nos réponses, c’est de renoncer à la rencontre avec l’autre.»

«Nous confions à l’intercession maternelle de la Très Sainte Vierge Marie les espérances de tous les migrants et de tous les réfugiés du monde, ainsi que les aspirations des communautés qui les accueillent pour que, conformément au commandement divin le plus élevé de la charité et de l’amour du prochain, nous apprenions tous à aimer l’autre, l’étranger, comme nous nous aimons nous-mêmes.»

*

Dans le contexte de la Journée mondiale du migrant et du réfugié, les évêques de France ont publié un dossier et une tribune présentant des pistes d’action pour l’État et les fidèles sur la question des réfugiés. Un appel en plein débat sur la loi « asile et immigration« .

«La situation des migrants est très préoccupante en France aujourd’hui», a dit Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France.

La protection des réfugiés est «impératif légal et civilisationnel». «Les personnes contraintes de fuir leur pays ont le droit de requérir une protection sans qu’il leur faille pour cela ajouter aux risques initiaux, ceux d’un parcours incertain».

Les évêques ont plaidé pour un élargissement des voies d’accès légales des demandes d’asile en France via un octroi plus conséquent de visas humanitaires et de programmes de réinstallation.

Ils demandent également aux responsables politiques la construction d’un dispositif global pour permettre aux réfugiés «un accès immédiat à l’apprentissage du français».

L’intégralité de l’homélie du Saint-Père (page 2)

foi en Jésus et courage caractérisent la prière chrétienne

prière chrétienne avec foi et courage
prière chrétienne avec foi et courage

la prière chrétienne se caractérise par la foi en Jésus et le courage pour surmonter les difficultés, comme l’ont fait beaucoup de saints. Comment se déroule, dans l’Évangile, la prière de ceux qui réussissent à obtenir du Seigneur ce qu’ils lui demandent ? La réflexion du Pape s’est basée sur cette question dans l’homélie de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe, ce vendredi 12 janvier 2018.

La prière dans la foi

L’Évangile de Marc hier comme aujourd’hui, raconte deux guérisons, celle du lépreux et celle du paralytique. Les deux prient avec foi : le lépreux défie Jésus avec courage, en lui disant : «Si tu le veux, tu peux me purifier». Et la réponse du Seigneur est immédiate : «Je le veux». Tout est donc «possible à celui qui croit», comme il est écrit dans l’Évangile.

«Toujours, quand nous nous rapprochons du Seigneur pour demander quelque chose, on doit partir de la foi et le faire dans la foi, “Moi, j’ai foi que tu puisses me guérir, moi je crois que tu peux faire ceci”, et avoir le courage de le mettre au défi, comme ce lépreux d’hier, cet homme d’aujourd’hui, ce paralytique d’aujourd’hui. La prière dans la foi.»

L’Évangile nous amène donc à nous interroger sur notre façon de prier. Ne le faisons pas sans intérêt réel sur ce que nous demandons, mais supplions plutôt le Seigneur d’aider «notre peu de foi», aussi face aux difficultés.

Il y a en effet de nombreux épisodes de l’Évangile durant lesquels se rapprocher du Seigneur est difficile pour celui qui est dans le besoin, et ceci sert d’exemple à chacun de nous. Le paralytique, dans l’Évangile d’aujourd’hui, est carrément descendu par le toit pour que son brancard rejoigne le Seigneur qui est en train de train de prier avec la foule immense.

«La volonté fait trouver une solution», elle fait «aller au-delà des difficultés»«Le courage pour lutter, pour arriver vers le Seigneur. Le courage pour avoir la foi, au début : “si tu veux, tu peux me guérir. Si tu veux, moi je crois.” Et le courage pour me rapprocher du Seigneur, quand il y a des difficultés. Ce courage… Tant de fois, il faut de la patience et savoir attendre les temps mais ne pas mollir, aller toujours de l’avant.»

prière sans courage, prière non chrétienne

Sainte Monique, la mère d’Augustin, a prié, «elle a beaucoup pleuré» pour la conversion de son fils, et elle a réussi à l’obtenir. Elle est un exemple, parmi les nombreux saints qui ont eu un grand courage dans leur foi.

Le courage pour poser un défi au Seigneur, le courage pour «se mettre en jeu», même si l’on obtient pas tout de suite ce que l’on demande, parce que dans la prière «on joue gros», et que «si la prière n’est pas courageuse, elle n’est pas chrétienne».

«La prière chrétienne naît de la foi en Jésus, et va toujours avec la foi au-delà des difficultés. Une phrase pour la porter aujourd’hui dans notre cœur nous aidera, de notre père Abraham, auquel était promise l’hérédité, c’est-à-dire d’avoir un fils à 100 ans.»

«L’apôtre Paul dit : ‘croyez’, et avec ceci il fut justifié. La foi s’est mise en chemin : la foi, et tout faire pour arriver à cette grâce que je suis en train de demander. Le Seigneur nous a dit : ‘demandez et il vous sera donné’. Prenons aussi cette Parole et ayons confiance, mais toujours avec foi et en nous mettant en jeu. Ceci est le courage de la prière chrétienne. Si une prière n’est pas courageuse, elle n’est pas chrétienne