Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Emmaüs : une thérapie de l’espérance

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 24 mai 2017


Jésus les pèlerins d’Emmaüs Sur le chemin – Cathédrale de Chartres

Frères et sœurs, aujourd’hui je m’arrêterai à l’expérience des disciples d’Emmaüs. Ces deux pèlerins, quittant Jérusalem à la suite de la mort de Jésus, avaient une espérance humaine. Leur rencontre avec Jésus sur la route semble fortuite. Leurs yeux ne sont pas en mesure de le reconnaître.

Et alors Jésus commence une ‘thérapie de l’espérance’ ! Avant tout il questionne et écoute. Même s’il connaît déjà le motif de leur déception il leur laisse le temps de sonder en profondeur leur amertume. Il en ressort ce refrain de l’existence humaine : « Nous avions espéré » !

Jésus les pèlerins d’Emmaüs 2 – le repas – Cathédrale de Chartres

Mais, de manière discrète, Jésus marche avec toutes les personnes découragées, il réussit à redonner espérance. Il leur parle avant tout par les Écritures. Puis il répète le geste de l’Eucharistie. N’est-ce pas toute l’histoire de Jésus ? le signe de ce que doit être l’Église.

Cette rencontre de Jésus nous dit que la communauté chrétienne n’est pas enfermée dans une citadelle fortifiée, mais qu’elle marche sur la route, y rencontre les personnes, avec leurs espérances et leurs déceptions. L’Église écoute les histoires de tous, pour leur offrir la Parole de vie, le témoignage de l’amour fidèle de Dieu. Alors le cœur des personnes peut brûler d’espérance.

A la veille de la fête de l’Ascension du Seigneur, soyez sûrs que, même à travers les apparences contraires, nous sommes toujours aimés de Dieu et que son amour pour nous ne cessera jamais. Que Dieu vous bénisse !


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Aujourd’hui je voudrais saluer spécialement les pèlerins de Hong Kong, en ce jour de Notre Dame de Sheshan. Que le Seigneur vous bénisse ! », a aussi déclaré le pape François à l’audience générale .

Saluant les pèlerins anglophones place Saint-Pierre en diverses langues, le pape s’est ainsi adressé à ceux venus de la région administrative spéciale de Hong Kong de la République populaire de Chine.

Il a évoqué à leur intention la fête de la bienheureuse Vierge Marie “Auxiliatrice des chrétiens”, vénérée au sanctuaire de Sheshan à Shanghai. La célébration marque aussi depuis 2007 la Journée de prière pour l’Église en Chine, à l’initiative de Benoît XVI.

Plus tard dans la matinée, le pape a publié ce message sur Twitter : « Avec les catholiques en Chine, confions-nous à Marie, pour avoir la grâce de supporter avec patience et vaincre les difficultés avec amour ».

Déjà lors du Regina Coeli de dimanche dernier, 21 mai, le pape argentin avait évoqué cette fête, invitant à s’unir « spirituellement aux fidèles catholiques en Chine ». Il avait lancé cette invitation : « Aux catholiques chinois, je dis : élevons le regard vers Marie notre Mère, pour qu’elle nous aide à discerner la volonté de Dieu sur le chemin concret de l’Église en Chine et nous soutienne dans l’accueil de son projet d’amour avec générosité ».

« Marie nous encourage à offrir notre contribution personnelle pour la communion entre les croyants et pour l’harmonie de toute la société, avait ajouté le pape. N’oublions pas de témoigner de la foi par la prière et par l’amour en restant ouverts à la rencontre et au dialogue, toujours ».

passer d’une vie mondaine à l’annonce joyeuse de Jésus

Lors de sa messe quotidienne, célébrée dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, ce mardi 23 mai 2017, le Pape François, au cours de son homélie, a rappelé que tant de personnes consacrées ont été persécutées pour avoir dénoncé des attitudes mondaines.

Le Pape est parti du chapitre 16 des Actes des Apôtres, lorsque Paul et Silas, se trouvant à Philippes, rencontrent une jeune esclave, «possédée par un esprit de divination» ; celle-ci se met à les suivre dans la rue en criant : «ces hommes sont des serviteurs de Dieu». Paul, «excédé», se retourne alors et chasse l’esprit mauvais. Car l’apôtre a compris que ce n’était pas là le chemin de conversion pour cette ville, parce qu’ainsi, «tout se déroulait dans la tranquillité», sans difficultés.

Persécutés pour avoir proclamé la vérité

Mgr Oscar Romero

Cela se répète dans l’histoire du Salut quand le peuple de Dieu était tranquille, quand il ne prenait pas de risque, et «servait la mondanité» , Dieu envoyait des prophètes qui étaient persécutés, parce qu’ils dérangeaient. Et le Pape d’évoquer l’exemple du Bienheureux Oscar Romero, archevêque de San Salvador, assassiné par les escadrons de la mort, parce qu’il dénonçait les violences commises contre les pauvres, et proclamait la vérité. «Le Malin préfère une Église tranquille, qui ne prend pas de risques, une Église des affaires, une Église commode, tiède.»

Toujours au chapitre 16 des Actes des Apôtres, on raconte ensuite que les maitres de la jeune esclave se mirent en colère : ils virent «s’en aller l’espoir de leurs bénéfices», puisque leur servante ne pouvait plus pratiquer la divination. « L’esprit mauvais entre toujours par les poches» ; «lorsque l’Église est tiède, tranquille, bien organisée, il n’y a pas de problème.»

L’annonce joyeuse de l’Évangile

Paul et Silas, après avoir été battus, furent emprisonnés ; mais, au milieu de la nuit, un tremblement de terre fit tomber leurs chaines. Le geôlier, témoin de cette libération miraculeuse, demanda alors des explications à Paul et Silas, et se convertit, ainsi que toute sa famille. Il se fit baptiser, et «avec toute sa maison, laissa déborder sa joie de croire en Dieu. C’est cela le chemin de notre conversion quotidienne. Passer d’une vie mondaine, tranquille, catholique mais tiède, à une une vraie annonce du Christ, à la joie de l’annonce du Christ. Passer d’une religiosité qui regarde trop au gain, à la foi et à la proclamation :’Jésus est le Seigneur’. »

Le Pape invite donc les fidèles à relire le chapitre 16 des Actes des Apôtres pour voir «comment le Seigneur, avec ses martyrs, fait aller l’Église de l’avant» : «une Église sans martyrs ne donne pas confiance ; une Église qui ne prend pas de risque, ne donne pas confiance, une Église qui a peur d’annoncer Jésus Christ, qui a peur de chasser les démons, les idoles, l’argent, n’est pas l’Église de Jésus.»

Nous ne sommes pas orphelins

Lydie de Thyatire avec l’Apôtre Paul par Harold Copping 1927

« Seigneur, ouvre mon cœur afin que je puisse comprendre ce que tu nous as enseigné. Afin que je puisse rappeler tes paroles. Afin que je puisse suivre tes paroles. Afin que je parvienne à la pleine vérité. »

C’est la « prière » à « faire en ces jours » a suggéré le Pape au cours de la Messe célébrée dans la matinée du lundi 22 mai à Sainte-Marthe au Vatican. Il l’a dite en commentant la liturgie de la parole qui  « nous fait écouter en ces jours le long discours de Jésus au cours de la dernière Cène » dans laquelle il annonce « aux siens » l’envoi de l’Esprit Saint.

Il s’agit d’un « discours dans lequel Jésus avertit, enseigne, réconforte » les disciples et « leur donne de l’espérance » en assurant : « « Soyez tranquilles, je ne vous laisserai pas orphelins ». Je m’en irai, parce que je vous enverrai un autre « avocat » pour vous défendre auprès du Père. »

A ce propos, le Pape a souligné que « le premier avocat c’était lui », le Christ lui-même, « le grand avocat qui nous a pardonné tous les péchés, qui nous défend. »

Cela « veut dire que seul l’Esprit Saint nous donne la certitude d’être sauvés par Jésus » ; que « seul l’Esprit Saint nous enseigne à dire : ‘Jésus est le Seigneur’. » Tandis que « sans l’Esprit, aucun de nous n’est capable de le dire, de le sentir, de le vivre. »

« Quand nous célébrons les communions et que nous accomplissons l’onction sur le front des communiants, nous disons : ‘Reçois l’Esprit Saint qui t’est donné en don’. » En effet, le Paraclet « est un don : le grand don de Jésus, c’est l’Esprit. Celui qui ne nous fait pas tromper. »

Il est alors naturel de se demander : « Où habite l’Esprit ? » Une réponse possible se trouve dans la première lecture liturgique, tirée des Actes des apôtres (16, 11-15), qui raconte une « aventure des apôtres vers la Macédoine, où ils ont été appelés. »

« Arrivés à Philippes, dans la ville, le jour du sabbat ils se sont rendus le long du fleuve où l’on priait ; il y avait là un groupe de femmes qui priaient. » Ainsi, les apôtres « commencèrent à parler aux femmes de Jésus. »

Et il est écrit dans le livre des Actes que « une femme du nom de Lydie, négociante en pourpre, était également là ». Elle « n’était pas stupide, c’était une négociante, elle savait faire les choses. » Elle provenait « de la ville de Thyatire » et « croyait en Dieu. Et le Seigneur lui ouvrit le cœur pour que l’Esprit Saint entre et qu’elle » devienne « une disciple ».

En effet, « c’est précisément dans le cœur que nous portons l’Esprit Saint. » Au point que « l’Église l’appelle ‘le doux hôte du cœur’. »

Enfin, de cette double observation, découlent « deux questions seulement qui peuvent être tirées de ces lectures », sur lesquelles « il fera du bien » de réfléchir.

La première est : « est-ce que je demande au Seigneur la grâce que mon cœur soit ouvert ? »

Et la deuxième : « est-ce que je cherche à écouter l’Esprit Saint, ses inspirations, les choses qu’il dit à mon cœur afin que j’aille de l’avant dans ma vie de chrétien, et que je puisse témoigner moi aussi que Jésus est le Seigneur ? »